faire ses débuts dans le milieu

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jlavadou
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Message par jlavadou » lun. avr. 14, 2008 3:28 pm

Ben moi c'est l'inverse, je commence à en avoir assez des gros bouquins. Même les auteurs de talent se sentent obligés de rajouter 100 ou 200 pages à peu près inutiles pour atteindre un minimum de 500 pages. Est-ce une demande des éditeurs ?...

En tout cas j'aime beaucoup la nouvelle pour ça : on n'est pas embarqué dans une histoire à rallonge, on peut lire une histoire complète le soir avant de se coucher sans avoir l'impression d'avoir fait du sur place.

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Mélanie
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Message par Mélanie » lun. avr. 14, 2008 3:53 pm

jlavadou a écrit :Ben moi c'est l'inverse, je commence à en avoir assez des gros bouquins. Même les auteurs de talent se sentent obligés de rajouter 100 ou 200 pages à peu près inutiles pour atteindre un minimum de 500 pages. Est-ce une demande des éditeurs ?...
Des éditeurs ou des lecteurs, je ne sais pas, mais j'ai l'impression d'avoir vu les critères changer depuis, disons, dix ou quinze ans. En lisant l'omnibus de Gudule tout récemment, je me faisais la réflexion qu'on ne publie plus de romans aussi courts actuellement (ils datent des années 90) mais que c'est dommage, parce que c'est vraiment agréable de tomber sur un roman qu'on peut en lire en une seule journée et sur lequel on n'est pas obligé de passer des semaines. Dans les romans de Gudule, il n'y a pas un chapitre de trop et c'est peut-être ça qui fait leur impact. C'est comme pour les nouvelles, je préfère ce qui est court, dense et percutant et qu'on peut pour ainsi dire englober d'un seul regard. Mais je sais qu'on n'est pas représentatifs, la tendance est à demander des romans et des cycles de plus en plus long.

Je ne sais pas si c'est une demande des éditeurs - ou plus précisément, une demande explicite - mais je pense que les auteurs ont de plus en plus en tête l'idée qu'ils ne pourront pas placer leurs romans en dessous d'un certain nombre de signes (assez conséquent, le nombre).

Colville, je ne sais pas si je suis d'accord ou non avec ta théorie mais le parallèle avec l'engouement pour les séries me paraît assez juste. La tendance actuelle n'est pas à chercher des romans indépendants avec un début et une fin mais des univers dans lesquels s'installer et où revenir régulièrement.

Simon
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Message par Simon » lun. avr. 14, 2008 4:06 pm

Si c'est une demande des éditeurs, Pygmalion doit figurer parmi les premiers. :mrgreen:

Papageno
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Message par Papageno » lun. avr. 14, 2008 4:18 pm

Pareil ! Les pavées et les cycles sans fin, j’en suis fatigués. Surtout, quand comme aujourd’hui, tout pourraient être dit en deux ou trois fois moins de page. La concision c’est aussi ça, le talent ! Ou il est le temps ou les romans étaient formatés majoritairement à 250 pages environ ?
Quand à la nouvelle, c’est pour moi la forme qui convient le mieux a la SF (et au fantastique – ce n’est pas pour rien qu’on parle de contes fantastiques).
PS : pour la Télé : pour moi c’est simple , je n’ai plus de télé depuis plusieurs années!  :-)

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Epikt
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Message par Epikt » lun. avr. 14, 2008 5:11 pm

Mélanie a écrit :La tendance actuelle n'est pas à chercher des romans indépendants avec un début et une fin mais des univers dans lesquels s'installer et où revenir régulièrement.
Tendance actuelle ? Il me semble bien que de tout temps (ahah ! la formule méga prétentieuse de l'omniscient généralisateur dans ta face !) ce retour régulier à un univers connu et codifié est la base de la fiction populaire. Des feuilletons littéraires XIXe à Perry Rhodan, en passant pourquoi pas par les séries télé (ce qui n'est pas un phénomène récent non plus).
La tendance actuelle ne va certes pas dans l'autre sens.

(sinon, je rejoins le gang du format court)
(mais que voulez vous ? le lecteur en veut "pour son argent", le con)
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où.
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Message par Mélanie » lun. avr. 14, 2008 5:35 pm

Epikt a écrit :Des feuilletons littéraires XIXe à Perry Rhodan, en passant pourquoi pas par les séries télé (ce qui n'est pas un phénomène récent non plus).
Je ne sais pas, j'ai quand même l'impression que les séries télé occupent une place de plus en plus importante depuis quelques années. Autour de moi, que ce soit dans des discussions entre passionnés d'un même sujet ou entre des gens qui ne se connaissent pas et bavardent de tout et de rien, j'entends de plus en plus souvent parler de séries télé. Ça commence vraiment à devenir frappant. Et ça, pour moi, c'est relativement nouveau. J'ai la vague impression qu'on est en train de leur attribuer un rôle qu'on attribuait auparavant aux films, mais je n'arrive pas encore à préciser le truc.

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Message par Florent » lun. avr. 14, 2008 5:51 pm

Quand j'y pense, elles sont bien rares les nouvelles qui m'ont marqué... Parce qu'en général elles reposent sur un twist final, et que toute l'histoire n'est qu'un prétexte pour arriver à cette chute, et du coup on a un peu l'impression que les personnages sont des faire-valoirs sans consistance. En plus, l'ambiance et le décor sont souvent négligés.

En fait, les nouvelles qui me sont restées en tête sont celles de Lovecraft, qui faisait un travail énorme sur l'exposition de son décor, de l'ambiance et de l'intrigue, tellement bien que ses histoires relèvent presque de l'exercice de style.

Il y a aussi celles de Dick, qui choisissait une idée et en faisait le tour complet dans tous les sens en quelques pages, et qui retournait la tête du lecteur sans qu'à un aucun moment tomber dans le gadget, la manipulation gratuite.

Mais voilà : toujours le même problème, dans une nouvelle les personnages n'ont pas le temps d'exister. Je sais que personnellement je suis plus à l'aise avec le roman, parce que si je n'ai pas la place de faire exister mon personnage, je me fous de ce qui lui arrive, et le lecteur aussi par conséquent. Et privilégier des concepts par rapport aux personnages ça ne m'intéresse pas.
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Mélanie
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Message par Mélanie » lun. avr. 14, 2008 5:57 pm

Florent a écrit :Mais voilà : toujours le même problème, dans une nouvelle les personnages n'ont pas le temps d'exister. Je sais que personnellement je suis plus à l'aise avec le roman, parce que si je n'ai pas la place de faire exister mon personnage, je me fous de ce qui lui arrive, et le lecteur aussi par conséquent. Et privilégier des concepts par rapport aux personnages ça ne m'intéresse pas.
Tu peux parfaitement faire exister un personnage ou un décor dans une nouvelle, c'est ça qui est intéressant justement : trouver les détails qui vont te poser l'ambiance juste comme il faut sans s'étaler sur des pages. Quand c'est réussi, c'est un bonheur. C'est souvent ça, effectivement, qui fait les nouvelles les plus marquantes.

Dites donc, on a vraiment dévié du sujet, là.

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Florent
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Message par Florent » lun. avr. 14, 2008 6:24 pm

Oui tu peux le faire exister, par sa personnalité, sa façon de parler, mais tu ne peux pas tellement t'étendre sur sa vie parce que tu disposes d'un espace réduit pour raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin, et la vie de ton ou tes personnages ne peut pas bouffer l'histoire. Alors que dans un roman tu peux revenir, par petites touches, sur sa vie et son passé.
« J’ai un projet, devenir fou. »

Charles Bukowski

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Message par Bouse Bleuâtre » lun. avr. 14, 2008 6:34 pm

jlavadou a écrit :Ben moi c'est l'inverse, je commence à en avoir assez des gros bouquins.
Tu commences seulement ?

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Message par Bruno » lun. avr. 14, 2008 9:00 pm

jlavadou a écrit :Ben moi c'est l'inverse, je commence à en avoir assez des gros bouquins. Même les auteurs de talent se sentent obligés de rajouter 100 ou 200 pages à peu près inutiles pour atteindre un minimum de 500 pages. Est-ce une demande des éditeurs ?
Pareil, bien évidemment (je suis en train de lire le dernier roman des Belmas, c'est sympa, mais y'a au moins 200 pages de trop - le livre en fait 570).

Il y a 2-3 ans, j'avais fait des stats sur l'évolution de la longueur des bouquins au cours des années. Je sais plus trop où j'ai mis ces stats, mais je vais essayer de les retrouver, et de les mettre à jour avec les données actuelles des bases de nooSFere, je reviens vous voir quand j'ai ça. En tout cas, c'était assez bluffant : jusqu'au milieu des années 80, la taille des livres évoluait peu, de l'ordre de 250 pages en moyenne, et peu à peu ça grossissait, jusqu'à dépasser les 320 à l'orée des années 2000.

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Message par k_tastrof » lun. avr. 14, 2008 9:08 pm

Mélanie a écrit : Je ne sais pas, j'ai quand même l'impression que les séries télé occupent une place de plus en plus importante depuis quelques années. [...]J'ai la vague impression qu'on est en train de leur attribuer un rôle qu'on attribuait auparavant aux films, mais je n'arrive pas encore à préciser le truc.
Ce que tu dis me fait penser aux "familles" des murs écrans de Bradbury.
Ces gens qui sont à la maison, qui vous parlent, vivent avec vous, et que vous regardez vivre.
Comme si les relations longue durée qu'on n'arrive plus à vivre avec des personnes se vivaient désormais avec des personnages de série tv ou bouquin...
Ce petit Harry à qui on a vu pousser la moustache, tous... un cousin commun ? chouette... on peut se parler.

Kt
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Message par Eric » lun. avr. 14, 2008 9:40 pm

Florent a écrit :Oui tu peux le faire exister, par sa personnalité, sa façon de parler, mais tu ne peux pas tellement t'étendre sur sa vie parce que tu disposes d'un espace réduit pour raconter une histoire avec un début, un milieu et une fin, et la vie de ton ou tes personnages ne peut pas bouffer l'histoire. Alors que dans un roman tu peux revenir, par petites touches, sur sa vie et son passé.
C'est exactement comme le gonzo dans le porno. Tout de suite dans le vif du sujet, vingt minutes, juste le temps de lâcher la purée. Satisfaction garantie.

Lisez des nouvelles !
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par jlavadou » lun. avr. 14, 2008 10:15 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :
jlavadou a écrit :Ben moi c'est l'inverse, je commence à en avoir assez des gros bouquins.
Tu commences seulement ?
Eh oui, je vieillis et ma patience s'amenuise, ainsi que ma résistance au sommeil...

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Epikt
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Message par Epikt » lun. avr. 14, 2008 11:07 pm

Mélanie a écrit :Je ne sais pas, j'ai quand même l'impression que les séries télé occupent une place de plus en plus importante depuis quelques années.
Biensur, mais je ne parlais pas de série télé, mais du besoin/confort à retrouver un univers récurent.
Ensuite, il est évident que les séries télés (qu'on ne regarde plus forcément à la télé, hein, je parle au monsieur qui n'a pas la télé)(il est d'ailleurs probable que le DVD et le téléchargement soient pour une bonne part responsable de l'engouement pour les séries) sont très présentes ces derniers temps - je saurais pas dire si c'est une mode passagère ou une inclinaison plus durable.

De mon coté j'en regarde très peu, pour la même raison que j'aime les livres courts j'aime les oeuvres audiovisuelles courtes (c'est d'ailleurs pour cette raison que j'apprécie plus les séries, animées, japonaises que les séries US). Et outre mes goûts (qui sont ce qu'ils sont et ne sont pas inflexibles, je me suis récemment surpris à aimer un film de 3h30) il y a aussi une raison "pragmatique" : j'aime voir tout plein de choses, et pour une durée identique entre voir une série et dix films je préfère voir dix films (ou on peut dire que pour m'intéresser jusqu'au bout une série doit être 10 fois plus intéressante qu'un film, ce qui n'est pas donné). En fait c'est simple, à passer 16h sur une série j'ai l'impression de perdre mon temps.
(il y a aussi le fait qu'en cinéma j'apprécie beaucoup la mise en scène, et on dira ce qu'on veut mais les séries télés restent des oeuvres davantage écrites que mises en scène)
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