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Posté : mer. oct. 30, 2013 5:45 am
par Eons
Eric a écrit :Il y a des auteurs qui aident. Morrow par exemple se débrouille bien en français et ça m'est arrivé de coincer sur une abréviation maritime et, en désespoir de cause, je lui ai demandé (en anglais) ce qu'il avait voulu dire et il m'a très gentiment répondu en français.
Ça m'est arrivé aussi avec Brian Stableford (uniquement en anglais, car s'il lit et comprend très bien le français, il le parle très mal – comme moi avec l'allemand, tiens !).

Et Sergiu Fārcāşan a remanié lui-même la VF de An 41 042 avant réédition (suppression/remplacement de toutes les "odes au communisme" que tout auteur est-européen devait placer à l'époque pour avoir des chances d'être publié).

Posté : mer. oct. 30, 2013 6:30 pm
par marc
Pour rester dans le sujet qui est vraiment intéressant, j'ai encore une question mais qui va dans l'autre sens.
Je me dis que parfois le traducteur a besoin d'en savoir plus que ce qu'il lit et doit traduire. Et donc, qu'il doit peut-être contacter l'auteur pour avoir plus d'informations sur une partie du texte. Est-ce exact?
Tout comme je suppose que parfois le traducteur et l'auteur n'ont aucun lien direct.

Posté : mer. oct. 30, 2013 7:16 pm
par PierrePaul
Là, ça dépend bien entendu de l'ambition du texte original. Mais oui, tout l'intérêt du boulot, en tout cas pour moi, réside dans le travail d'acculturation. Je peux consacrer un temps disproportionné à rendre correctement un sujet qui ne m'est pas du tout familier (et il y en a plein). Les exemples les plus criants qui me viennent à l'esprit, ce sont les sciences dures en général (j'ai traduit ainsi deux Egan, dont un, Téranésie, était assez croquignolet pour que je bombarde d'e-mails deux spécialistes de mes amis) et les aspects très spécifiques de tel ou tel quotidien difficiles à retranscrire ici (récemment, une longue nouvelle de GRR Martin sur le football américain m'a valu quelques cheveux blancs).

Je ne m'adresse aux auteurs qu'en tout dernier recours, préférant recourir aux moyens modernes de documentation (le web a changé la vie de tous les traducteurs du monde). Il s'agit de leur ficher la paix, puisque, désormais, c'est assez facile de les contacter (pour les vivants, du moins). Dans le temps, il m'est arrivé de procéder à des échanges transatlantiques par courrier...

Posté : jeu. oct. 31, 2013 8:29 am
par Travail
marc a écrit :Dans quelle mesure un auteur étranger peut intervenir sur une traduction ?
Exemple, un auteur anglo-saxon apprend que son livre va être traduit et édité en France.
Il connait le français, mais ne veux pas traduire son propre livre. Peut-il influencer la traduction?
En littérature "blanche", il y a l'exemple célèbre de Nabokov et de son Lolita. Se targuant de connaitre le français et ayant même commis quelques textes dans la langue de Molière, il avait fait vivre un enfer à son traducteur, et contesté la traduction de plusieurs expressions. Ce qui est drôle, c'est que sur chacun des "problèmes" qu'il soulevait, il se trompait. Le traducteur avait une meilleure maîtrise de la langue française que Nabokov...

Posté : dim. nov. 03, 2013 1:56 am
par Eric
marc a écrit :Pour rester dans le sujet qui est vraiment intéressant, j'ai encore une question mais qui va dans l'autre sens.
Je me dis que parfois le traducteur a besoin d'en savoir plus que ce qu'il lit et doit traduire. Et donc, qu'il doit peut-être contacter l'auteur pour avoir plus d'informations sur une partie du texte. Est-ce exact?
Tout comme je suppose que parfois le traducteur et l'auteur n'ont aucun lien direct.
Pareil que Pierre Paul. En fait, l'auteur est sensé s'être documenté, donc, forcément, le traducteur se doit de se documenter un peu lui aussi, ne serait-ce que pour rendre une certaine authenticité linguistique. Parfois, ça exige même un vrai travail d'adaptation. Ça m'est arrivé avec un livre qui se passait pendant la 1ere guerre mondiale où j'ai dû faire un travail d'adaptation des dialogues pur y intégrer du vrai argot de poilus. Ce qui m'a obligé à lire quelques journaux de soldats.

Et pour rebondir sur le post de Travail, ça illustre bien l'autre règle d'or de la trad : on ne traduit que de la langue étrangère vers sa langue maternelle.

Posté : jeu. nov. 14, 2013 5:29 pm
par thomasday

Posté : mar. janv. 07, 2014 9:45 am
par JeanKaczmarek
l'autre règle d'or de la trad : on ne traduit que de la langue étrangère vers sa langue maternelle.
Vraiment ? J'ai prévu sur cette année 2014 de traduire la version FR pour le marché US...
Je suppose qu'il faut toujours des exceptions aux règles ^^

Posté : mar. janv. 07, 2014 10:38 am
par bormandg
Il m'est arrivé de traduire du français vers l'anglais (mon propre texte) ou vers le castillan (textes d'autres auteurs); ces textes ont été relus et améliorés avant publication, mais cela ne semble pas avoir induit de catastrophe. Dans des cas exceptionnels, la règle qui est, tout au plus, d'argent, souffre des exceptions. Comme toutes les règles pratiques...
Ceci étant, j'ai reçu une traduction en français d'un texte de Krishto Postakhov en bulgare faite par un bulgare; j'ai demandé à Krishto la version castillane du dit texte avant de réécrire, à partir du castillan, la dite traduction. Le texte reçu n'était pas corrigeable: je ne comprenais pas du tout certaines phrases.

Posté : mar. janv. 07, 2014 10:40 am
par JeanKaczmarek
bormandg a écrit :Il m'est arrivé de traduire du français vers l'anglais (mon propre texte).
On est jamais mieux servi que par soi même ^^ C'est sans doute cela que je fais faire pour mon roman. Ensuite, une bonne relecture par quelques amis anglais... et roule.