Yvan a écrit :Salut !
Je voulais savoir si vous aviez déjà essayé l'édition à compte d'auteur et ce que vous en pensiez.
J'ai édité mon premier roman (en fait, trois, car il s'agit d'une trilogie; vous trouverez le lien dans ma signature) à compte d'auteur, car j'avoue que je n'y connaissais rien et avais essuyé quelques refus de la part de grands éditeurs que j'avais mal choisis, à part peut-être Bragelonne.
Je reviens un peu tard sur tes question, Jean.
J'ai eu maintes choses à faire avec l'édition et le temps m'a manqué. Mais j'ai pu me rattraper des 11 pages de retard de ce sujet !
Alors, pour l'édition à compte d'auteur, je n'en fait pas et n'en ferai jamais, car mon job est de "
prendre le risque financier" de sortir un livre. C'est, on va dire, l'une des définitions d'un éditeur à compte d'éditeur (pour moi, d'une éditeur "normal").
Cependant, je ne dénigre pas les éditeurs à compte d'auteur, car le papy qui veut sortir ses mémoires pour ses petits enfants, le prof qui veux sortir une histoire pour ses élèves, une femme qui veut sortir un livre de cuisine pour ses nièces... toutes ces personnes en ont besoin et leurs textes seraient inadaptés à l'édition à compte d'éditeur, alors qu'ils seraient tout à fait éditables.
Par contre, un éditeur à compte d'auteur qui ne fait pas son job, autrement dit, qui ne fait que fabriquer sans proposer un service de correction, de mise en page, d'illustration, de conseil (au moins un peu de tout ça même si ça ne va pas chercher loin)... n'est pas un éditeur, mais un imprimeur déguisé en éditeur pour TROMPER l'écrivain. Donc, aucune pitié pour eux, ce sont des parasites qui polluent la littérature.
Un écrivain qui va vers un éditeur à compte d'auteur en croyant devenir connu se trompe, que ce soit de sa faute ou de la faute de l'éditeur. Mais en cela, nous somme TOUS responsables. Oui, ça fera dresser les cheveux sur la tête de tous, mais nous sommes tous responsables de cette incompréhension (surtout les éditeurs) car nous n'informons pas assez les écrivains de tout cela. Lorsque j'ai créé ma maison d'édition il y a presque un an (très petite maison d'édition, je précise), je me suis jurer de mettre l'information aux écrivains (et artistes graphiques) en avant. Pour moi, l'éditeur est celui qui participe à la culture des lecteurs par le choix des livres édités et leurs qualités. Mais c'est aussi une personne qui, par ce grand pouvoir qu'il a sur les lecteurs, a de grands devoirs qui vont avec. L'éditeur doit informer, conseiller, faire ce que sa conscience professionnelle lui dicte. La mienne m'a dicté d'informer le grand public sur le monde de l'édition, ce que j'ai fait en partie sur mon site (voir ma signature) et sur les aides aux écrivains et illustrateurs. Malheureusement, le temps manquant, je n'ai pas pu faire plus ou mieux. Des fichiers restent sur mon ordi en attendant d'être traités, mise en page et corrigé pour les proposer aussi sur le site. J'ai également tenter d'en apprendre plus sur le monde de l'édition à ce forum en postant un de mes tout premier messages qui explique de A à Z les contraintes des éditeurs et le circuit du livre. ici :
http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?p=39048#39048
Bref, je ne peux pas faire ce travail seul, et je vois que d'autres que moi pensent également dans la même direction. Il faut informer les lecteurs, le public, sur le monde de l'édition, afin de rendre ces informations communes. On n'apprendra jamais à l'école la différence entre un éditeur à compte d'éditeur et un éditeur à compte d'auteur, ni le circuit du livre, ni les organismes d'assurance de manuscrit... Ce sont des choses qui manquent et il me semble, qui sont de plus en plus demandées.
Yvan a écrit :Maintenant, j'en ai vendu près d'une centaine et le second tome arrivera bientôt chez moi... J'écris un nouveau roman d'anticipation avec une touche fantastique, à mi-chemin entre le drame et thriller... A votre avis, que devrais-je faire ? Je suis convaincu que ma trilogie pourrait devenir un grand succès avec un peu de promotion et j'ai déjà obtenu des avis très positifs de la part de proches et d'autres. Je me dis également que je devrais chercher un véritable éditeur pour mon prochain livre, mais il me semble que les éditeurs sont très restrictifs dans les genres qui les intéressent et rejettent facilement les hybrides...
Heureusement que tu es convaincu d'avoir écrit un bon texte. L'inverse m'aurait étonné. Mais dit-toi bien, Jean, que tous les écrivains qui m'ont envoyé des textes le sont aussi, et que presque tous ont eut des avis plus que favorables de proches ou de moins proches. Donc, ce n'est pas sur des avis comme ceux-ci qu'un éditeur va juger, mais uniquement sur le texte. Ce n'est pas méchant, hein ^^ c'est juste pour t'informer. Ne dis jamais à un éditeur : "vous devriez m'éditer parce que je sais que ça va marcher les les gens aiment ce que je fais", parce que du côté de l'éditeur, c'est presque risible, sans vouloir être méchante, hein.
Pour le truc de "dit pas que t'es édité à compte d'auteur", c'est, pour ma part de la bêtises. Que le livre soit édité ou manuscrit, ce que l'éditeur va voir déjà c'est si les droits sont libres. C'est peut-être là que ça va coincer. Une connaissance avait essayé de se faire éditer par moi il y a un bon moment. Sauf que le texte avait été édité par manuscrit.com. Dans le contrat de Manuscrit.com, si un éditeur est intéressé par l'œuvre qu'ils ont édité, il devra retourner à cet éditeur un pourcentage des ventes (et un sacré pourcentage vu ce qui est déjà à l'auteur). Autrement dis, l'éditeur doit payer un organisme pour pouvoir éditer l'œuvre, en plus du droit d'auteur qui lui, ne changera pas. A part ça, le reste ne me dérange pas.
Par contre, j'ai déjà eu un écrivain qui était édité chez un éditeur et qui me demandait de l'éditer alors qu'il n'avait pas récupérer les droits de son livre... c'est moyen...
Pour les genres restrictifs, je te dirais qu'il te faut t'armer de patience. Les jeunes éditeurs comme moi naissent de plus en plus (bon, meurt aussi très vite

), et ils ont de plus en plus conscience de la mouvance des genres. Il s'en trouvera bien un qui fera ce genre de chose. C'est dommage, j'ai arrêté mon appel à texte il y a quelques jours, parce que je fais justement ce genre de romans hybrides. Donc patience
Je pense que l'édition à compte d'auteur ne t'es pas adaptée. Elle a pour vocation d'éditer en petites quantité et pas forcément de faire de pub autour des romans, puisque les personnes qui viennent chez eux ne le demandent pas (mémoires de grand-pères, recettes de cuisines...). A mon avis, vu que tu fais tout de A à Z excepté la fabrication, penche-toi sur les imprimeurs. Déjà, tu auras l'éditeur en moins à payer, et c'est pas négligeable. Ça peut te permettre de commander une illustration à un professionnel, ou une correction, ou une place à un salon... bref, en tant que particulier, ne néglige pas les sous ! Et garde un œil sur les éditeurs potentiels.
Après, ce n'est qu'un conseil gratuit. Et tu sais ce qu'on dit : les conseilleurs ne sont pas les payeurs". Donc écoute bien tout ce qui est dit ici, et fait le tri
Yvan a écrit :Alors j'essaie de prévenir la presse (il y a déjà eu un article très sympa) et je vais aller au salon du livre à Paris (si vous passez, venez me dire bonjour - je suis sûr que je vais me faire sévèrement ch*er durant mes sessions dédicaces) et j'espère pouvoir me rendre aux Imaginales... Y a-t-il d'autres choses à tenter ? Qu'en pensez-vous ?
Mmm, pour les salons littéraires, le forum est déjà bien serti. Tu peux chercher sur google en tapant "liste des salons littéraires" par exemple. Bref, c'est un travail long.
Bonne chance en tout cas.
Cibylline a écrit :L'exemple le plus frappant et qui revient souvent est l'obtention d'un ISBN : normalement, cela ne coûte que... l'envoi d'une lettre

Je sens qu’il y a des éditeurs qui n’ont pas lu cette ligne. On peut demander une liste d’ISBN par le net (du moins, c’est ce que j’ai fait). Et c’est par liste de plusieurs ISBN. Donc l’attribution d’un ISBN payant, j’aurais tout vu…
Je précède un autre commentaire de même type : le dépôt légal des ouvrages publiés en France (même un truc fait main) est obligatoire. Mais cet acte est entièrement gratuit, excepté l’exemplaire que l’on envoie et l’enveloppe ^^ L’affranchissement est gratuit exceptionnellement pour les envois de dépôt légaux.
Sand a écrit :Yvan a écrit :
En tout cas, quand j'y repense, j'aurais bien aimé qu'il y ait qq petits éditeurs de sf ou de fantasy au salon de Genève (ou alors je les ai loupés ???),
Pour le salon de Paris, c'est 3000 euros la formule la moins chère pour un stand tout petit sans déco. Sans compter le trajet, l'hébergement et la nourriture.
Si Genève est du même tonneau, c'est vite vu.
J'avais plus compté 4000€. Ils ont du augmenter entre temps.
Il y a aussi un autre critère de sélection pour le salon du livre : avoir plus de 4 œuvres édités (il me semble), donc c'est mort pour les petits éditeurs et ou les jeunes éditeurs. Cruelle est la vie
Voilà.
Mes excuses pour avoir déterré un sujet qui tombait dans l'oubli. J'ai réagit et j'ai répondu aux questions qu'on me posait.