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Eric
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Message par Eric » mar. avr. 15, 2008 10:40 am

Florent a écrit : Et pour reprendre ton exemple, que je suis assez fou pour prendre au sérieux...
Faut pas ! Mais plus sérieusement, ce dont tu parlais avec cette histoire de twist final, c'est clairement l'héritage de Poe et de ses Histoires Extraordinaires. Je comprends que ça puisse lasser, mais à bien y songer, n'est-ce pas un peu la même chose avec les roman. En plus long bien entendu ?

Comme le disais Mélanie, la nouvelle est un exercice à part entière. Pas du tout un mini-roman. L'écriture en est très condensé, chaque phrase, chaque détail doit être peaufiné et servir à la fois l'intrigue et l'exposition. C'est aussi une remarquable école du non-dit et de la suggestion. C'est une plongée immédiate dans un univers, sinon, c'est raté.

Mais ça peut aussi être une occasion de simplement faire une peinture impressionniste, sans réel but dans l'histoire. Je pense à Kate Koja, par exemple, qui fait ça (trop) souvent. Juste quelques pages pour humer une ambiance. C'est un exercice qui serait vain en format roman.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Virprudens
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Message par Virprudens » mar. avr. 15, 2008 10:41 am

OUAIS !!!
REVOLUTION !!!
MORT AUX GROS !!!

ET VIVE L'ANOREXIE !!!!
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

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Florent
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Message par Florent » mar. avr. 15, 2008 10:57 am

Eric a écrit :
Florent a écrit : Et pour reprendre ton exemple, que je suis assez fou pour prendre au sérieux...
Faut pas ! Mais plus sérieusement, ce dont tu parlais avec cette histoire de twist final, c'est clairement l'héritage de Poe et de ses Histoires Extraordinaires. Je comprends que ça puisse lasser, mais à bien y songer, n'est-ce pas un peu la même chose avec les roman. En plus long bien entendu ?

Comme le disais Mélanie, la nouvelle est un exercice à part entière. Pas du tout un mini-roman. L'écriture en est très condensé, chaque phrase, chaque détail doit être peaufiné et servir à la fois l'intrigue et l'exposition. C'est aussi une remarquable école du non-dit et de la suggestion. C'est une plongée immédiate dans un univers, sinon, c'est raté.

Mais ça peut aussi être une occasion de simplement faire une peinture impressionniste, sans réel but dans l'histoire. Je pense à Kate Koja, par exemple, qui fait ça (trop) souvent. Juste quelques pages pour humer une ambiance. C'est un exercice qui serait vain en format roman.
Ca n'est pas tellement que ça me lasse, c'est surtout que j'ai besoin de croire à ce qu'on me raconte. Et quand on arrive au twist final, je me dis "Ah d'accord, tout ça, c'était uniquement pour être au service de la petite phrase qui tue à la fin". A la rigueur, je préfère une nouvelle sans révélation finale qui tue, mais qui se termine comme elle doit se terminer.

D'ailleurs, sur des appels à textes, j'ai déjà eu des réponses du genre "votre nouvelle est bien écrite, mais il n"y a pas de chute", comme si c'était vraiment le truc indispensable, qu'on se foutait des personnages ou de l'ambiance au profit d'une révélation parachutée à la fin...

Enfin bon, là je dérive carrément, mais voilà : pour moi, une nouvelle n'a d'intérêt que si elle s'inscrit dans un tout propre à un auteur, plutôt que des petites nouvelles indépendantes (je pense à Dick ou à Lovecraft). Tiens comme je suis maso : c'est pour ça que je n'accroche pas aux nouvelles de Matheson, une suite de nouvelles indépendantes entièrement construites autour d'une révélation finale tape-à-l'oeil mais sans justification.
« J’ai un projet, devenir fou. »

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Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » mar. avr. 15, 2008 11:24 am

Je connais un certain nombre d'auteurs qui estiment que la novella constitue la meilleure longueur pour la science-fiction.

À l'usage, je me rangerais bien à leur avis.

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Goldeneyes
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Message par Goldeneyes » mar. avr. 15, 2008 11:26 am

Florent a écrit :]c'est pour ça que je n'accroche pas aux nouvelles de Matheson, une suite de nouvelles indépendantes entièrement construites autour d'une révélation finale tape-à-l'oeil mais sans justification.
Les nouvelles de Matheson sont pourtant des modèles. Une bonne nouvelle ne doit pas nécessairement se conclure par une chute. Je pense que la chute ne doit pas être une obligation mais plutôt une visée. Qu'elle doit s'inscrire dans la continuité du texte. Que celui-ci doit l'amener progressivement. C'est tout un art, la nouvelle. Une véritable mécanique. Après, ça dépend aussi des auteurs... Une nouvelle avec une chute rondement menée, ça surpasse quand même tout. Frederic Brown est un écrivain de nouvelles à chute qu'il faut citer. Avec l'humour en plus. Relire "Experience" dans le recueil "Lune de Miel". Hilarant.

Papageno
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Message par Papageno » mar. avr. 15, 2008 12:53 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :Je connais un certain nombre d'auteurs qui estiment que la novella constitue la meilleure longueur pour la science-fiction.

À l'usage, je me rangerais bien à leur avis.
c'est aussi mon avis!
Goldeneyes a écrit :Les nouvelles de Matheson sont pourtant des modèles[...]
Ouais, pas forcement toutes, mais certaines.. "Le distributeur" par exemple est pour moi un modèle parfait de nouvelle fantastique.

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Florent
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Message par Florent » mar. avr. 15, 2008 1:21 pm

D'accord mais vous prenez la nouvelle où un type reçoit un bouton rouge, et on ne sait qu'à la fin à quoi il sert : ben voilà, l'exemple typique où les personnages ne sont là que pour mettre en valeur... heu... un simple bouton rouge, sur lequel est axé la chute. Ca pour moi c'est une histoire Pif Gadget.
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Colville
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Message par Colville » mar. avr. 15, 2008 2:38 pm

Ce que vous êtes bavard, les enfants. Pas le tps de respirer que vous m'avez pondu des pages et des pages rien à voir sur mon petit sujet...

Alors : je savais pas ce que c'était le gonzo. Intéressant. C'est peut-être finalement la meilleure forme du porno, non?
Comment dire, toutes les intrigues des films de cul (qui sont on le siat 99% des fois sans aucun intêret) c'est comme les 300 pages en trop du pavé qui en fait 500, non?

Finalement, la bonne longueur, c'est celle qui contient ce qu'elle doit contenir, ni plus ni moins, non?

Enfin : c'est bien, je me sens dans les juste milieu : mes romans font environs 400 000 signes ; j'aime les séries, mais quand ça dépasse les 5 saisons ça me lourde grave...
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Colville
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Message par Colville » mar. avr. 15, 2008 2:47 pm

ah, oui, aussi.
Certains d'entre vous doivent se souvenir des "Contes de la rue broca", de Pierre Gripari,
qu'on lisait petit... J'ai découvert qu'avant ça, il écrivait de la SF. J'ai un petit recueil de nouvelles plutôt pas mal : "L'arrière-monde". Intriguant.

Et : je sais plus trop où sur les forums, on parlait des cercles de gens... Je sais qu'il existe à Rennes (là où je suis en vrai) les mercredis de l'imaginaire, où des lecteurs de sf et compagnie se retrouvent... Mais où sont les écrivains qui font des livres et qui, comme le monsieur de marseille et son pavé*, n'en dorment plus la nuit, à force d'y penser? Où êtes-vous?! Je vous cherche.

(*C'est pas grave un pavé, en fait ; comme je disais, s'il contient ce qu'il doit contenir, alors...)
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Epikt
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Message par Epikt » mar. avr. 15, 2008 3:20 pm

Je me permets de dévier encore.
Florent a écrit :Donc le gonzo va droit au but en se débarassant de tout ce qui est accessoire (histoire, décor, persos...) pour mettre en scène ce que le spectateur veut voir. Et n'importe qui peut faire du gonzo, il suffit juste de ne pas avoir de pudeur et de disposer d'une caméra.
Donc en littérature, le gonzo, se serait comme d'écrire uniquement la scène dont le lecteur a entendu parler sans intrigue autour, comme si dans LE SILENCE DES AGNEAUX on enlevait toute l'histoire pour ne garder que les scènes-chocs, ce qui serait absurde.
L'idée me plait et ne me semble au contraire pas absurde.
J'ai pas d'exemple en littérature (quoique, du Brussolo ?), mais au cinéma : il y a quelques semaine j'écrivais sur mon blog une petite bafouille au sujet de L'Enfant massacre de Kenji Misumi, film totalement dégraissé de tout ce qui n'entre pas dans le cadre des ingrédients traditionnels du film d'exploitation. Au final il n'en reste quasiment plus que les scènes de baston, et le peu qui l'entoure peut également être considéré comme des scènes de confrontation. Le plus étonnant dans ce film étant que ce caviardage de toute justification scénaristique devient justement son point fort, le film tendant alors l'abstraction.
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où.
»

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Stéphane
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Message par Stéphane » mar. avr. 15, 2008 3:30 pm

Epikt a écrit :(quoique, du Brussolo ?)
Il est vrai qu'il y a rarement du superflu dans les romans de Brussolo.

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » mar. avr. 15, 2008 3:44 pm

Stéphane a écrit :
Epikt a écrit :(quoique, du Brussolo ?)
Il est vrai qu'il y a rarement du superflu dans les romans de Brussolo.
À part les romans eux-mêmes.

Ce qu'on appelle « gonzo fiction », en littérature, c'est plutôt une intrigue frénétique, qui ne laisse jamais le lecteur en repos.

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Stéphane
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Message par Stéphane » mar. avr. 15, 2008 3:48 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :À part les romans eux-mêmes
Pourquoi ton intervention ne me surprend pas, Bouse ? :evil:

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Bull
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Message par Bull » mar. avr. 15, 2008 3:56 pm

/HS 1/

Stephane, par curiosité personnelle tu as lu ou relu du Brussolo récemment ?
Ou tu l'a aimé (beaucoup) plus jeune et tu le défends par principe ?
/HS 1/


/HS 2/
Un pavé ?
Deux chifres :

-Doit faire plus de 500 pages

ET

-Doit contenir plus de 200 pages superficielles/en trop etc...
/HS 2/

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