faire publier son premier roman
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Nathalie
Oui, mais : " L'exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions testamentaires." Mais bon, Verlaine, ce n'était qu'un exemple.
Sinon, je n'ai pas le temps, je vais essayer de faire court et on y reviendra s'il le faut.
Une citation "ne peut être interdite" par l'auteur si elle est justifiée par tout ce qui est mis plus haut. Bien. Si je fais un space op' et que je cite les 4 phrases de Houellebecq proposées par Cibylline, que va-t-il se passer : rien. Quoi ? Mais t'as dit que... Ouais, je sais. Mais pour qu'il se passe vraiment quelque chose il faut que :
1. Houellebecq le sache. Or s'il aime effectivement la SF, la probabilité pour qu'il lise mon roman qui se sera vendu à 263 exemplaires, les 15 de ma maman compris, est quand même assez mince. Fin de l'histoire.
Mais, en résumé ce n'est pas parce que tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et ne te fais pas prendre que la loi l'autorise.
2. Houellebecq a lu ton livre (plus probablement, ce qui se passe, en général, c'est que quelqu'un de bien intentionné a lu ton livre et dit à Michel : "dis, t'as vu, t'es cité dans Félonie sur Tartagol IV ?). Il va sans doute regarder, par curiosité, puis rire un bon coup et se resservir un whisky. Puis il ira se coucher et aura oublié le lendemain parce que la réalité est qu'il s'en contrefout. Fin de l'histoire.
Mais, en résumé, ce n'est pas parce que tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et te fais prendre mais qu'on te laisse partir en t'expliquant que "bon, là, quand même, ça va pour cette fois, mais n'y revenez plus" que la loi l'autorise.
3. Houellebecq passe une nuit atroce parce que son chien a hurlé de minuit à 6h24 et se réveille en se disant que "non, mais quand même, quel gros nase, celui-là, j'ai trimé comme un fou pour les écrire moi ces 4 phrases et lui il me pille, sans même m'avertir ?" Il appelle son avocat, son éditeur, l'avocat de son éditeur et il dit "Sus !" (gaffe à la prononciation, je vous ai à l'œil). Donc procès (en réalité, plus probablement, je vais recevoir une lettre [ou plus probablement mon éditeur] disant que ce serait bien de prévenir la prochaine fois et peut-être demandant 75 euros en compensation de la citation [parce que ouais, 4 lignes, ça vaut pas plus de 75 euros, donc, le procès...]). Mais pour la beauté de la chose, je leur pisse à la gueule et on va au procès. Bien, là, il va falloir que je justifie que mon histoire d'ET renégat sur une planète violette justifie la citation par son caractère critique (?), polémique (?), pédagogique (?), scientifique (?) ou d'information (?). C'est là que moi je ne sais pas faire, mais Eons, oui. Ce qui ne change rien, parce qu'au final c'est le juge qui tranchera.
En résumé si tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et que le juge te condamne c'est que la loi ne l'autorise pas, s'il te relaxe c'est que la loi l'autorise.
Bon, je pars du principe que ce que j'ai dit est assez clair (c'est osé, mais j'ose, c'est à ça qu'on me reconnait).
Je reviens sur autre chose que j'ai dit plus avant : tout cela n'est pas le problème de l'auteur mais de l'éditeur. Un ami a publié son premier roman chez un éditeur du groupe Hachette. Je n'étais pas dans l'édition à l'époque mais j'ai suivi ça de très près. Il y avait un nombre élevé de citations : des chansons, des extraits de poèmes, romans... Lui, il l'a écrit comme ça. Ça se justifiait. Pour lui, point final. Il envoie son texte et il est accepté par un éditeur. Qui lui, après, s'occupe de tout ça. "OK ça on s'en fout c'est Victor Hugo, il est mort et ta citation n'est pas dans un contexte outrageant, ça passe, ça, il va falloir qu'on demande aux ayants-droit de bidule, ça à telle maison d'édition, etc". De mémoire, il a dû en supprimer une seule, parce que l'ayant-droit ou l'auteur refusait toute citation par principe (et il avait donc le droit, puisque le roman de mon ami n'avait aucun des caractères qui l'aurait empêcher d'interdire la citation). Mais c'est l'éditeur qui s'est coltiné tout le boulot.
Maintenant, si votre texte ne fonctionne que grâce à la citation... Ben posez-vous la question avant, peut-être, oui. Ou envoyez votre texte à Eons.
En résumé de tout ça : les chances que vous vous chopiez un procès sont proches de 0,00000001. Pour les raisons évoquées ci-dessus, qui reviennent à "pas vu, pas pris" et "même si pris, à quoi bon se faire chier avec un procès". Mais ce n'est pas pour ça que la loi l'autorise.
Bon, tout ça pour ça, mais l'enfer est dans les détails. Et j'aime pas les détails.
Sinon, je n'ai pas le temps, je vais essayer de faire court et on y reviendra s'il le faut.
Une citation "ne peut être interdite" par l'auteur si elle est justifiée par tout ce qui est mis plus haut. Bien. Si je fais un space op' et que je cite les 4 phrases de Houellebecq proposées par Cibylline, que va-t-il se passer : rien. Quoi ? Mais t'as dit que... Ouais, je sais. Mais pour qu'il se passe vraiment quelque chose il faut que :
1. Houellebecq le sache. Or s'il aime effectivement la SF, la probabilité pour qu'il lise mon roman qui se sera vendu à 263 exemplaires, les 15 de ma maman compris, est quand même assez mince. Fin de l'histoire.
Mais, en résumé ce n'est pas parce que tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et ne te fais pas prendre que la loi l'autorise.
2. Houellebecq a lu ton livre (plus probablement, ce qui se passe, en général, c'est que quelqu'un de bien intentionné a lu ton livre et dit à Michel : "dis, t'as vu, t'es cité dans Félonie sur Tartagol IV ?). Il va sans doute regarder, par curiosité, puis rire un bon coup et se resservir un whisky. Puis il ira se coucher et aura oublié le lendemain parce que la réalité est qu'il s'en contrefout. Fin de l'histoire.
Mais, en résumé, ce n'est pas parce que tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et te fais prendre mais qu'on te laisse partir en t'expliquant que "bon, là, quand même, ça va pour cette fois, mais n'y revenez plus" que la loi l'autorise.
3. Houellebecq passe une nuit atroce parce que son chien a hurlé de minuit à 6h24 et se réveille en se disant que "non, mais quand même, quel gros nase, celui-là, j'ai trimé comme un fou pour les écrire moi ces 4 phrases et lui il me pille, sans même m'avertir ?" Il appelle son avocat, son éditeur, l'avocat de son éditeur et il dit "Sus !" (gaffe à la prononciation, je vous ai à l'œil). Donc procès (en réalité, plus probablement, je vais recevoir une lettre [ou plus probablement mon éditeur] disant que ce serait bien de prévenir la prochaine fois et peut-être demandant 75 euros en compensation de la citation [parce que ouais, 4 lignes, ça vaut pas plus de 75 euros, donc, le procès...]). Mais pour la beauté de la chose, je leur pisse à la gueule et on va au procès. Bien, là, il va falloir que je justifie que mon histoire d'ET renégat sur une planète violette justifie la citation par son caractère critique (?), polémique (?), pédagogique (?), scientifique (?) ou d'information (?). C'est là que moi je ne sais pas faire, mais Eons, oui. Ce qui ne change rien, parce qu'au final c'est le juge qui tranchera.
En résumé si tu grilles un feu rouge / tue un petit vieux / viole ton cochon d'Inde (liste non-exhaustive) et que le juge te condamne c'est que la loi ne l'autorise pas, s'il te relaxe c'est que la loi l'autorise.
Bon, je pars du principe que ce que j'ai dit est assez clair (c'est osé, mais j'ose, c'est à ça qu'on me reconnait).
Je reviens sur autre chose que j'ai dit plus avant : tout cela n'est pas le problème de l'auteur mais de l'éditeur. Un ami a publié son premier roman chez un éditeur du groupe Hachette. Je n'étais pas dans l'édition à l'époque mais j'ai suivi ça de très près. Il y avait un nombre élevé de citations : des chansons, des extraits de poèmes, romans... Lui, il l'a écrit comme ça. Ça se justifiait. Pour lui, point final. Il envoie son texte et il est accepté par un éditeur. Qui lui, après, s'occupe de tout ça. "OK ça on s'en fout c'est Victor Hugo, il est mort et ta citation n'est pas dans un contexte outrageant, ça passe, ça, il va falloir qu'on demande aux ayants-droit de bidule, ça à telle maison d'édition, etc". De mémoire, il a dû en supprimer une seule, parce que l'ayant-droit ou l'auteur refusait toute citation par principe (et il avait donc le droit, puisque le roman de mon ami n'avait aucun des caractères qui l'aurait empêcher d'interdire la citation). Mais c'est l'éditeur qui s'est coltiné tout le boulot.
Maintenant, si votre texte ne fonctionne que grâce à la citation... Ben posez-vous la question avant, peut-être, oui. Ou envoyez votre texte à Eons.
En résumé de tout ça : les chances que vous vous chopiez un procès sont proches de 0,00000001. Pour les raisons évoquées ci-dessus, qui reviennent à "pas vu, pas pris" et "même si pris, à quoi bon se faire chier avec un procès". Mais ce n'est pas pour ça que la loi l'autorise.
Bon, tout ça pour ça, mais l'enfer est dans les détails. Et j'aime pas les détails.
- Soslan
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Merci de cette explication méticuleuse, Pascal.
J'ai donc renoncé à ériger en pivot de ma novella des vers d'Yves Bonnefoy. J'avais heureusement un plan B qui m'a même poussé à être inventif, que demande le peuple.
Allez, quelques correction, la rédaction soignée d'une lettre, et c'est parti pour la deuxième épreuve du feu de ma courte vie
J'ai donc renoncé à ériger en pivot de ma novella des vers d'Yves Bonnefoy. J'avais heureusement un plan B qui m'a même poussé à être inventif, que demande le peuple.
Allez, quelques correction, la rédaction soignée d'une lettre, et c'est parti pour la deuxième épreuve du feu de ma courte vie

"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)
http://karelia.over-blog.com/
Et pour ne pas faire que ma propre promo :
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C'est vrai, mais c'est surtout qu'à la rigueur s'il ya avait que quelques vers cités...mais je digressait dans le corps du texte sur Yves Bonnefoy, en essayant de reprendre cette citation sans la répéter et de rendre le digression bonnefidienne la plus vague possible. Ca devenait ingérable.Pascal a écrit :Si ton texte est meilleur après abandon de la citation, tant mieux. Sinon, tu aurais pu attendre des retours négatifs et passer au plan B. Comme je le disais, c'est du cas par cas...
Autant abandonner cette intertextualité (non ce n'est pas grossier ).
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Hein, quoi, quelle signature ?
(je te propose un marché : ton silence contre la totale liberté de citer ma novella si elle est publiée).
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En gros, j'ai l'impression que Pascal il dit: il n'y a pas de problème, en général, sauf si par grosse malchance on tombe sur un gros chieur.
Et les gros chieurs restent des gros chieurs, loi ou pas loi (avec laquelle il vaut mieux, TOUJOURS, éviter de se retrouver à discuter, SAUF si VRAIMENT, on n'a pas le choix...). Mais ils ne sont pas très nombreux, ni toujours en colère, ni toujours informés...
Voilà! pas plus de risque (nettement moins, en fait, je crois) que de mourir quand on prend la voiture avec un copain (je ne conduis pas...)
Oncle Joe
PS: l'histoire sur Tartagol a l''air passionnante! C'est publié quand?
Et les gros chieurs restent des gros chieurs, loi ou pas loi (avec laquelle il vaut mieux, TOUJOURS, éviter de se retrouver à discuter, SAUF si VRAIMENT, on n'a pas le choix...). Mais ils ne sont pas très nombreux, ni toujours en colère, ni toujours informés...
Voilà! pas plus de risque (nettement moins, en fait, je crois) que de mourir quand on prend la voiture avec un copain (je ne conduis pas...)
Oncle Joe
PS: l'histoire sur Tartagol a l''air passionnante! C'est publié quand?
Modifié en dernier par Lensman le lun. oct. 19, 2009 10:02 pm, modifié 1 fois.
- Soslan
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Ce qui est sûr c'est que s'il ya un scandale avec Houllebecq ça fera un best-seller.Lensman a écrit :PS: l'histoire sur Tartagol a l''ai passionnante! C'est publié quand?
Je serai éditeur je n'hésiterai pas, le procés n'est qu'un mauvais moment à passer.
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