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Posté : jeu. mai 15, 2008 2:57 pm
par crazy guide
Bon, je vais être sérieux deux minutes.
C'est vrai qu'il faut un auteur à un livre mais si cet auteur est seul dans son coin (ou même qu'il passe par lulu) il peu de chance de toucher autre chose que sa famille et ses amis.
On dit qu'écrire c'est 10% d'inspiration et 90% de transpiration et bin j'ajouterai que publier c'est 10% d'écriture et 90% de travaux techniques (correction, mise en page, impression, communication, publicité, etc etc etc)
Certain appelent cela une symbiose
Sinon on va se retrouver avec des discours aussi débiles que ceux qui défendent le piratage de usique en pretextant que els artistes gagnent plein de sous (ils oublient juste tous les mecs qui travailent à la fabrication, au transport et à la distribution des disques et qui eux ont des salaires normaux...)

Posté : jeu. mai 15, 2008 2:58 pm
par Florent
Apparement, celui-là est sérieux mais bon, encore une fois, qui en a entendu parler ? Qui a lu une critique d'un de leurs livres sur le net ? Il y en a aussi d'autres qui ne font aucun effort de promotion.

Ca me fait penser que chez les petits éditeurs, Griffe d'Encre s'active pas mal pour promouvoir ses livres.

EDIT : relecteur, c'est un métier, j'en sais quelque chose, donc la relecture d'éditeurs inconnus avec 5 salariés, tu peux légitimement te poser des questions.

Posté : jeu. mai 15, 2008 3:08 pm
par crazy guide
Exact, le fait de faire son travail serieusement n'en garantie pas la qualité.

Posté : jeu. mai 15, 2008 4:09 pm
par Eons
Pour Edilivres, il faut quand même noter (vu sur leur site) que la relecture/correction des textes qu'ils publient est une option payante pour l'auteur. Tout comme une belle couverture.
Ce qui laisse plutôt sceptique pour la qualité de la prose imprimée...

Posté : jeu. mai 15, 2008 4:28 pm
par céline B
pour avoir quelques parts dans la minuscule maison d'éditions hyper spécialisée (en gros, j'ai filé de l'argent à une amie pour réaliser son r^ve), je peux vous dire que pour les petites maisons d'éditions en tout cas, il n'y a pas d'énorme bénéfice.
on a arrêté de faire appel à un relecteur professionnel: on a était déçu: des milliers de fautes non corrigées et des changements de sens lors des remaniements de phrases, faut payer les illustrateurs.

Posté : jeu. mai 15, 2008 4:31 pm
par Sand
Vous ne savez pas reconnaitre du compte d'auteur quand vous en voyez ?

Dans cette catégorie, il y a quelques prestataires honnêtes (c'est-à-dire qu'ils ne prétendent pas que votre manuscrit est LE bouquin du siècle pour attirer le chaland) qui exposent clairement leurs tarifs, et un grand nombre d'arnaqueurs qui prétendent avoir été conquis par les extraordinaires qualités du manuscrit, et extorquent des "frais de maquette" à 3000 euros.

Faudrait songer à faire le coup d'Atlanta night au niveau français.

(l'annuaire de l'oie plate est une première piste pour savoir qui est qui)

Posté : jeu. mai 15, 2008 5:08 pm
par Florent
Eons a écrit :Pour Edilivres, il faut quand même noter (vu sur leur site) que la relecture/correction des textes qu'ils publient est une option payante pour l'auteur. Tout comme une belle couverture.
Ce qui laisse plutôt sceptique pour la qualité de la prose imprimée...
Justement, c'est ce qui est ambigu


Une fois le contrat signé, l'équipe éditoriale de la collection Coup de Coeur réalise gratuitement les différentes étapes du processus de publication, dans un souci de qualité et de fidélité à l'oeuvre proposée par l'auteur.

* Mise en page de votre ouvrage au format d'édition de la collection (format 14/21cm)
* Relecture de l'ouvrage
* Réalisation de la couverture personnalisée
* Attribution d'un numéro ISBN
* Dépôt légal de l'ouvrage auprès de la Bibliothèque Nationale de France

Posté : jeu. mai 15, 2008 7:04 pm
par Eons
céline B a écrit :on a arrêté de faire appel à un relecteur professionnel: on a était déçu: des milliers de fautes non corrigées et des changements de sens lors des remaniements de phrases.
Si tu cherches un BON relecteur, je suis là... Pas les moyens d'être bénévole, mais pas cher... :wink:

Posté : sam. mai 17, 2008 9:23 am
par Deleatur
Bonjour à tous,

j'ai découvert votre discussion un peu par hasard, après avoir lu sur le site la critique toute fraîche de mon bouquin, Nec Deleatur (au passage, merci Jérôme pour cette critique. Tu te doutes bien que je ne suis pas d'accord avec tout ce que tu écris mais plusieurs points, dans le corps de ton analyse, sont en effet très bien vus).

Bref, vous vous posez quelques questions sur Editeur Indépendant. Comme j'ai bossé avec eux, si je peux faire profiter quelqu'un de mon expérience, c'est tant mieux.

J'ai raconté le processus éditorial très laborieux de Nec D dans l'interview donnée au Cafard Cosmique. Je n'y reviens pas ici. Une chose est sûre : s'adresser à Editeur Indépendant ne doit se faire qu'après avoir épuisé les voies classiques, celles des éditeurs spécialisés dans le domaine.

Ceci dit, je ne déconsidère pas du tout leur travail et je n'ai pas de raison de me plaindre, mais il faut être conscient des limites de leur structure dès le début.

Tout d'abord, le contact est assez cordial et je n'ai jamais eu l'impression de tomber chez des escrocs. L'équipe est apparemment toute petite, ce qui ne l'empêche pas d'être relativement disponible. Dans mon cas, je ne les ai jamais rencontrés : tout s'est fait par courrier, téléphone et internet (ils souhaitaient quand même me voir, à l'occasion du Salon du Livre, et m'avaient invité sur leur stand mais je n'ai pas pu me libérer). En tous cas, chaque fois que j'ai eu une question j'ai obtenu ma réponse dans les 24 heures.

Il est exact ensuite que les frais de fabrication et d'édition sont pris en charge par l'éditeur. On ne m'a présenté aucune facture (précision quand même : j'ai préféré assurer les relectures et corrections moi-même).

Point positif, la qualité technique de leurs livres est tout à fait correcte. C'est pas de l'édition de luxe mais le papier est de bonne qualité et les pages ne vont pas non plus se décoller après deux manipulations. De ce côté-là, donc, pas de problème : ce sont de "vrais" livres.

Côté droits d'auteurs, on ne touche rien sur les 100 premiers exemplaires et 10% hors taxe ensuite. Cela peut effectivement paraître beaucoup pour un premier roman. C'est quand même assez trompeur, car il y a le gros point noir : la diffusion.

Voilà en effet la faiblesse : ils mettent en vente sur les librairies du net et référencent les livres dans les bases de données des libraires, et ça s'arrête là. C'est à l'auteur de démarcher des libraires et de se débrouiller tout seul pour la promotion. Même chose pour les SP : j'ai dû m'en charger seul (et comme l'auteur n'a droit qu'à un exemplaire gratuit, cela veut dire que je leur en ai achetés quelques-uns, avec mes sous : voilà le seul investissement financier que j'ai eu à réaliser. Je n'y étais pas obligé, mais bon : sortir un livre pour le laisser moisir dans les bases de données, ça n'a pas beaucoup de sens...).

Dans mon cas personnel, je ne regrette donc pas d'avoir signé chez eux. Ceci dit, il faut bien voir que j'ai eu beaucoup de chance : si Gérard Klein ne m'avait pas fait un peu de pub, je crois que tous mes efforts pour me faire connaître, d'une façon ou d'une autre, seraient restés beaucoup plus vains. Et donc, point de critique au Cafard, à SF Mag, Actu SF ou Bifrost...

Posté : sam. mai 17, 2008 5:15 pm
par Daylon
Deleatur a écrit :J'ai raconté le processus éditorial très laborieux de Nec D dans l'interview donnée au Cafard Cosmique.
Le lien vers l'interview: http://www.cafardcosmique.com/Frederic-DELMEULLE-Il-y-a

... Je serai curieux de savoir: que leur cèdes-tu, sur le contrat, en terme de droits d'exploitation (vu que le sujet a été évoqué plus tôt) ?

Pour les "services de presse", n'aurait-il pas été préférable de fournir des impressions cheap, voir le fichier numérique ? Beaucoup de zines chroniquent sur épreuves, ça ne pose pas de problème majeur.

Posté : sam. mai 17, 2008 6:48 pm
par Sand
Deleatur a écrit :
Côté droits d'auteurs, on ne touche rien sur les 100 premiers exemplaires et 10% hors taxe ensuite.
il me semble que zéro sur x premiers exemplaires, c'est ce qu'on appelle les contrats "type Harmattan" et ça a été condamné en justice.

Ceci dit, l'Harmattan escroquait complètement en ne tirant que x exemplaires, justement. (donc l'auteur ne voyait jamais ses royalties).

Posté : sam. mai 17, 2008 8:31 pm
par Deleatur
Sur le contrat, je cède les droits patrimoniaux (droit de reproduction et droit de représentation par tout procédé), ainsi que le "droit exclusif de reproduire et de communiquer l'oeuvre au public par tout moyen, et d'exploiter cette oeuvre dans toutes ses adaptations et sous toutes ses formes dérivées".

Pour les SP, je me suis posé la question. Mais voilà : personnellement, je déteste lire de gros fichiers numériques, donc c'est pas un réflexe naturel pour moi de l'imposer aux autres.
Ensuite, comme j'étais un auteur inconnu publié par un éditeur tout aussi inconnu, je me suis dit que fournir l'objet livre, même si ça me coûtait plus cher, me faisait peut-être gagner en crédibilité.
Comme je ne voulais quand même pas gaspiller mes exemplaires, j'ai d'abord contacté certaines revues par mail pour obtenir un contact personnel et m'assurer que l'envoi servirait à quelque chose. Quasiment eu aucune réponse... Je crois que les boîtes mail sont saturées de messages trop vite lus et trop vite balancés.
Alors, après hésitation, j'ai quand même envoyé mes SP en aveugle, en comptant sur ma bonne étoile.
Sur ce point, un auteur débutant ne doit pas se faire des idées : il est presque aussi difficile de se faire chroniquer que de se faire éditer... J'exagère à peine ! Et si tous mes SP ne se sont pas perdus, la moitié ont disparu dans la nature sans même un accusé de réception. J'espère au moins qu'ils n'ont pas fini direct à la poubelle...

Pour répondre à Sand, ça ressemble effectivement un contrat L'Harmattan mais tout de même en plus honnête : quand j'étais plus jeune (et encore plus naïf qu'aujourd'hui), j'avais en effet signé chez L'Harmattan pour un bouquin d'histoire du cinéma. Et là, si je me souviens bien, c'étaient les 500 premiers qui n'étaient pas payés. Par contre, je ne savais pas que L'Harm avait été condamné pour ça. Tu as des références sur le sujet ?

Posté : sam. mai 17, 2008 9:04 pm
par Epikt
Décision du tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 1999 apparemment. Je retrouve malheureusement pas grand chose à ce sujet, j'ai pas l'impression que les archives soient consultables en ligne (dommage d'ailleurs).
Une mention sur le site du SNAC (Syndicat national des auteurs et des compositeurs) :
TGI Paris 30 novembre 1999. SNAC-SGDL-Benhaddou c/ L'Harmattan.
Le SNAC obtient l'annulation du contrat d'édition type proposé par la société L'Harmattan car il comporte une clause illicite prévoyant 0% de droits d'auteur pour les 1000 premiers exemplaires vendus.
(il semble cependant que ce sont 500 ex et pas 1000 :/)
(est-ce passé de 1000 à 500 suite à cette décision ?)

De toute façon j'ai toujours vu des plaintes et assimilées contre L'Harmattan, en faisant mes rapide recherche j'en ai trouvé une autre (visiblement, pas sur) sur le blog d'Assouline, une décision de la cour d'appel :
Ils [le SNAC et la SGDL] soutenaient que des clauses des contrats étaient illicites : elles concernaient la gratuité des droits de reproduction, l’absence de mention du nombre d’exemplaires du premier tirage, la cession distincte des droits d’adaptation audiovisuelle
edit : au sujet de la "cession distincte des droit d'adaptation audiovisuelle" je comprend pas la chose. Dans les contrats que j'ai pu voir les cas d'adaptation faisaient justement objet d'un contrat séparé.

Posté : sam. mai 17, 2008 9:32 pm
par Deleatur
Merci pour ces éléments. Ca me confirme que L'H vit sur le dos des auteurs.
Aussi,
Vu ma totale absence de compétence juridique,
Considérant que je n'ai vendu que 250 exemplaires chez L'Harmattan,
Attendu une certaine inertie de ma part sur ce genre de question,
je crois que je ne vais pas me lancer dans un procès...

Posté : sam. mai 17, 2008 10:11 pm
par Sand
Deleatur a écrit :Sur le contrat, je cède les droits patrimoniaux (droit de reproduction et droit de représentation par tout procédé), ainsi que le "droit exclusif de reproduire et de communiquer l'oeuvre au public par tout moyen, et d'exploiter cette oeuvre dans toutes ses adaptations et sous toutes ses formes dérivées".
Ca aussi c'est limite. Ca fait normalement l'objet d'un contrat distinct (cf. le post d'epikt, le code de la propriété intellectuelle http://www.culture.gouv.fr/culture/info ... /index.htm), mais ce n'est pas obligatoire, c'est plutôt que les "vieux" contrats ne prévoyaient pas ces autres exploitations, se limitant basiquement au format livre, et qu'il a été jugé que céder ses droits pour une exploitation livresque ne valait pas accord tacite pour d'autres formes d'exploitations. Néanmoins, si on cède ses droits pour plusieurs formes d'exploitations, ça doit être assez détaillé ("le domaine d'exploitation des droits cédés doit être limités quant à son étendue, à sa destination, au lieu, et à la durée de l'exploitation")

J'ai cru comprendre qu'il y a ici au moins un auteur qui aurait été bien content d'avoir des clauses limitant la durée de façon précise ! ^^