Lensman a écrit :Oui, mais c'est comme la démocratie pour les systèmes politiques: l'édition des textes est la pire méthode... à l'exception de toutes les autres.
Encore une fois, quel lecteur aurait le temps et le courage, devant des milliers et des milliers de textes jetés sur le Net, de se livrer à un travail de sélection? Il faut de toute force qu'un tri soit fait au départ, par quelqu'un qui en fait son activité principale et systématique (un métier, comme qui dirait, ou alors une passion poussée à un degré de compétence qui fait que cela ne se distingue pas d'un métier).
Je veux bien que ce tri soit fait par d'autres que les éditeurs "traditionnels". Mais il FAUT qu'il soit fait, il ne peut pas être fait directement par les lecteurs.
Comme disent les mathématiciens (avec suffisance, je te l'accorde...), l'édition d'un texte n'est pas une condition suffisante (hé hé) de qualité, mais c'est une condition nécessaire.
Le métier de l'édition évolue, c'est sûr, mais ça reste un métier.
Enfin, ce n'est que mon avis, dont tout le monde rira peut-être dans 10 ans. Je retarde peut-être (cependant, on attend encore les voitures volantes... et les traducteurs automatiques universels...).
Tu ne veux pas me lire ? Ou tu ne me comprends pas ?
Un tri, il en faut forcément un. C'est la logique même.
Par exemple, je lis peu, ce qui veut dire que je laisse à d'autres le soin de trier mes lectures, au sens où je vais m'appuyer sur des avis, etc.
Parallèlement, il y a des passionnés qui peuvent faire ce tri, aussi bien que n'importe quel éditeur. D'ailleurs, ces passionnés sont parfois lecteurs chez des éditeurs.
Il suffit qu'une dizaine de fous furieux animant un blog et éclusant la Toile pour remplacer ce rôle que tu crois devoir être tenu par l'éditeur.
Aujourd'hui, en SF, tous ces petits éditeurs sont d'ailleurs l'équivalent de nos fous furieux.
Si tu veux, je plussoie totalement la nécessité du tri, de la sélection, de la mise en avant d'une manière ou d'une autre. Mais je récuse l'idée que, dans un domaine aussi vaste et riche que l'art, il ne puisse y avoir qu'une seule voie alors que les technologies foisonnent autour de nous.
D'ailleurs, c'est dans cet esprit et ces idées que je viens de créer le Nouvelleur.
Dans tous les domaines, il y aura toujours des passionnés, des collectionneurs, des experts... qui assureront une préselection.
Aujourd'hui, une bonne partie de ces passionnés créent une maison d'édition ou un fanzine ou... parce qu'ils voient bien les réticences qu'on peut avoir ici ou là.
On peut très bien imaginer une équipe de critiques créant un site pour recenser les textes en ligne qui leur auront plu.
Perso, avec le Nouvelleur donc, je préfère tenir un blog et laisser les nouvellistes venir vers moi. J'offre au lecteur et à l'auteur ma direction littéraire.
Je l'offre. Peut-être juste pour prouver au petit milieu de la SF que d'autres voies sont possibles si on accepte d'ouvrir les yeux.
Et j'adore le métier d'éditeur : sélectionner des perles, les polir, les glisser dans un écrin. Mais c'est un métier qui peut être mis en oeuvre par des passionnés, des équipes de fous furieux... comme il y a des sites qui recensent les musiques, etc.
Aider l'auteur en rendant son oeuvre plus belle, accessible, est une mission merveilleuse... mais qui peut avoir autant de facettes qu'on accepte d'en imaginer.