L'auteur devrait-il vivre de sa plume ?

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Gregory Drake
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 12:07 pm

Erion a écrit : Ces deux paragraphes sont contradictoires. Pour que le lecteur "ait en main les éléments", ben il FAUT du marketing. Les informations, elles volent pas dans l'air, faut que quelqu'un les porte.
Le marketing, ce n'est pas sale.
Ces deux phrases sont contradictoires si on confond marketing et information, ce qui me parais d'une perversion sans nom et revient à dire qu'une pub vaut bien une info. Va donc expliquer aux chroniqueurs de livres, de disques, de films et de que sais-je encore ! qu'ils sont des "Assistants Marketing", ils vont aimer. Passons.

Comme Say l'a montré, l'offre crée la demande. Le marketing peut donc, s'il atteint son but, faire lire n'importe quoi à n'importe qui.

Et puis il y a peut-être une marge entre Werber et Egan, tu crois pas ?

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Nébal
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Message par Nébal » sam. oct. 02, 2010 12:10 pm

Euh, outre que l'économie n'est pas tout à fait une science dite "exacte", Say, ça date un poil, et ça a été un peu démonté, notamment par Keynes...

'fin bon, j'dis ça, j'dis rien.

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Erion
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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 12:16 pm

Gregory Drake a écrit :
Erion a écrit : Ces deux paragraphes sont contradictoires. Pour que le lecteur "ait en main les éléments", ben il FAUT du marketing. Les informations, elles volent pas dans l'air, faut que quelqu'un les porte.
Le marketing, ce n'est pas sale.
Ces deux phrases sont contradictoires si on confond marketing et information, ce qui me parais d'une perversion sans nom et revient à dire qu'une pub vaut bien une info. Va donc expliquer aux chroniqueurs de livres, de disques, de films et de que sais-je encore ! qu'ils sont des "Assistants Marketing", ils vont aimer. Passons.

Comme Say l'a montré, l'offre crée la demande. Le marketing peut donc, s'il atteint son but, faire lire n'importe quoi à n'importe qui.

Et puis il y a peut-être une marge entre Werber et Egan, tu crois pas ?
L'information, pour vendre, ça fait partie du marketing. Une pub, c'est de l'info (le fait de dire que le produit existe, c'est bien souvent une info primordiale. On notera, par exemple, qu'Apple ne fait des annonces QUE sur des produits existants, là où tant d'autres constructeurs annoncent des produits qui n'existent pas). Et oui, les critiques sont des assistants marketing, sinon, on se demande à quoi servent les attachés de presse. Si les attachés de presse se battent pour des articles, des papiers, c'est parce qu'ils savent que ça va atteindre une certaine partie du public. Oh ben tiens, mais ça ferait pas partie des attributions d'un domaine étrange qui s'appelle... attention... LE MARKETING ?
J'ai l'impression que ta vision du marketing est très très étroite.

Et non, non, et re-non, le marketing ne fait pas vendre n'importe quoi. Il ne suffit pas de dépenser des sous dans la pub pour qu'un produit se vende. Comme le marketing serait simple dans ces conditions.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Erion
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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 12:19 pm

Nébal a écrit :Euh, outre que l'économie n'est pas tout à fait une science dite "exacte", Say, ça date un poil, et ça a été un peu démonté, notamment par Keynes...

'fin bon, j'dis ça, j'dis rien.
Sauf que Keynes a lu Say de manière à justifier sa théorie, et que sa réfutation n'est pas aussi limpide qu'il paraît.
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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » sam. oct. 02, 2010 12:22 pm

Don Lorenjy a écrit :
Jean-Claude Dunyach a écrit :Les artistes, et parmi eux les écrivains, sont en surnombre, de façon effarante. Dans tous les domaines, ou presque.
Je n'avais pas relevé cette phrase, il a fallu que Greg la ressorte (merci N°6).
J'espère qu'il faut la lire "en surnombre par rapport aux capacités d'absorption du marché tel qu'il est organisé par le marketing et la distribution".
Sinon, s'il s'agit juste de compter les artistes et de les trouver trop nombreux jusqu'à s'en effarer, je me demande de quelle société on parle...
Oui, c'est bien évidemment "en surnombre par rapport aux besoins". En gros, pour le dire brutalement, on écrit infiniment trop de livres par rapport à la quantité susceptible d'être lue par la population concernée dans un laps de temps raisonnable. Même avec le filtre de la publication (qui élimine quand même 99% des manuscrits, ne l'oublions pas), il s'en publie encore trop. Je ne considère pas qu'il faille éradiquer les artistes (en ce qui me concerne, le suicide n'est pas une option :-), je dis juste que la production artistique est en surproduction, de façon effarante. Ce qui, au passage, prouve bien que nous sommes libres d'essayer d'être artiste, la société ne nous en empêche pas. Par contre, nous nous heurtons à la dure réalité des faits, qui est que les gens ne consacrent qu'une petite partie de leur temps à des activités artistiques, que leurs besoins (et leurs moyens) sont limités, que les différentes formes d'art et d'entertainment s'affrontent pour une part d'un gâteau en diminution, et que personne ne nous attend.
Après, dire que c'est de la faute au marché, au marketing, à la distribution... Ca se discute. Pour l'instant, ce que j'en vois c'est que le marché et la distribution mettent à notre disposition une variété énorme de formes d'art et en particulier de livres. Sans bouger de chez moi, par Amazon, je peux acheter suffisamment de bons livres pour tenir une vie, et beaucoup sont en poche. A Toulouse, ville universitaire, les librairies sont nombreuses et le choix est appréciable. Je dispose de conseils, d'éléments d'appréciation et de choix qui ne sont pas seulement des critiques ou des opinions publicitaires mais des extraits du livre, que je peux feuilleter, par exemple.
Je rejoins Erion sur un point : le marketing, ce n'est pas sale en soi. Au contraire, ça rend service et c'est un des facteurs qui nous permet d'accéder à des oeuvres qui sont susceptibles de nous intéresser, si le marketing est bien ciblé (et croyez-moi, les progrès dans ce domaine sont sensibles). Personnellement, j'aime l'idée qu'Amazon me connaisse bien, car je trouve leurs conseils de plus en plus pertinents.

Au passage, je viens de tomber sur la phrase suivante (tirée d'un comics). Je traduis:

"J'ai fini par réaliser que ce sont les gens qui achètent les productions artistiques qui fixent ce que sont les standards culturels,qui définisse ce qui est "le bon art". Pas les gens qui créent cet art..."

Heureusement que, comme dit Gérard Klein, les lecteurs ont toujours raison.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
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Lensman
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Message par Lensman » sam. oct. 02, 2010 12:34 pm

En matière de production artisitque, ce qui est mis actuellement à la disposition du public est quantitativement ET qualitativement absolument gigantesque, si on compare à ce qui était proposé dans le passé proche. Le choix est absolument faramineux.
Un type comme moi qui s'intéresse à la musique classique, par exemple, ne peut tout simplement pas "suivre" (pas assez d'argent pour tout acheter, et de toute façon, c'est complètement sans importance: pas assez de temps pour tout écouter).
Il faut arrêter avec ce misérabilisme farfelu, qui n'a aucun rapport avec la réalité. L'accès à la qualité n'a jamais été aussi vaste et facile dans toute l'histoire de l'humanité (en tout cas, en France...)

Oncle Joe

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Gregory Drake
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 1:19 pm

Erion a écrit :Et oui, les critiques sont des assistants marketing, sinon, on se demande à quoi servent les attachés de presse. Si les attachés de presse se battent pour des articles, des papiers, c'est parce qu'ils savent que ça va atteindre une certaine partie du public. Oh ben tiens, mais ça ferait pas partie des attributions d'un domaine étrange qui s'appelle... attention... LE MARKETING ?
J'ai l'impression que ta vision du marketing est très très étroite.
Si le critique se contente de faire des papiers sur ce que lui envoient les attachés de presse, c'est qu'il ne fait qu'une partie de son boulot de journaliste. Mais comme je suis un grand naïf...
Erion a écrit :Et non, non, et re-non, le marketing ne fait pas vendre n'importe quoi.


Si. Maxime Chattam en est un très bon exemple.
Erion a écrit :Il ne suffit pas de dépenser des sous dans la pub pour qu'un produit se vende. Comme le marketing serait simple dans ces conditions.
Et il ne suffit pas d'acheter une formule 1 pour devenir un grand pilote. Et il ne suffit pas de mettre des sous dans un traitement de texte pour devenir un écrivain. Arrête. On ne parle pas des moyens du marketing mais de leur utilisation. Et une bonne utilisation de ces moyens est capable de faire acheter n'importe quoi à n'importe qui.

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Sybille
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Message par Sybille » sam. oct. 02, 2010 1:48 pm

Erion a écrit :Et non, non, et re-non, le marketing ne fait pas vendre n'importe quoi. Il ne suffit pas de dépenser des sous dans la pub pour qu'un produit se vende. Comme le marketing serait simple dans ces conditions.
Tout à fait.
Y'a qu'à voir la campagne Nespresso/Clooney : elle est très sympathique/réussie. N'empêche que je continue d'utiliser mon vieux percolateur et que les utilisateurs de la Nespresso en sont très contents.
Le marketing dit : attention, ce produit existe. Mais si l'auteur ne plait pas, toutes les campagnes marketing du monde n'en feront pas un best-seller, faut arrêter de prendre les consommateurs pour plus cons qu'ils ne sont :evil:

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Erion
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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 1:49 pm

Gregory Drake a écrit :
Erion a écrit :Et oui, les critiques sont des assistants marketing, sinon, on se demande à quoi servent les attachés de presse. Si les attachés de presse se battent pour des articles, des papiers, c'est parce qu'ils savent que ça va atteindre une certaine partie du public. Oh ben tiens, mais ça ferait pas partie des attributions d'un domaine étrange qui s'appelle... attention... LE MARKETING ?
J'ai l'impression que ta vision du marketing est très très étroite.
Si le critique se contente de faire des papiers sur ce que lui envoient les attachés de presse, c'est qu'il ne fait qu'une partie de son boulot de journaliste. Mais comme je suis un grand naïf...
Hé bé, non content d'affamer les critiques, tu veux la mort des attachés de presse ? Donc pour toi, ne sont de bons critiques que ceux qui achètent leurs livres, et pas ceux qui les reçoivent en service de presse ?
Ca limite énormément le nombre des critiques, dis donc.
Si. Maxime Chattam en est un très bon exemple.
C'est là que tu as tort. Chattam ce n'est pas n'importe quoi. C'est un type de littérature que les gens veulent lire, et le marketing s'arrange pour que les acheteurs potentiels en aient connaissance.
Donc, je répète, jusqu'à ce que tu finisses par l'admettre : le marketing ne fait pas vendre n'importe quoi. On applique le marketing à n'importe quoi, mais le public n'achète que ce qu'il veut. Le marketing, ce n'est PAS de la manipulation mentale. Désolé pour la théorie du complot.

Alors certes, on aimerait que le public désire acheter autre chose, qu'il ait d'autres désirs, mais faut arrêter de considérer que les gens sont des zombies sans volonté, sans désir, totalement aliénés.
La réalité est plus simple (et plus sordide) : les gens désirent sincèrement ce qu'ils achètent.
Alors parfois, ils ne savent pas trop ce qu'ils désirent (et dans ce cas, Apple intervient), ou bien ils désirent des trucs débiles ou absurdes (mais dans ce cas, le marketing ne fait que suivre la demande, elle ne l'anticipe pas).
Et une bonne utilisation de ces moyens est capable de faire acheter n'importe quoi à n'importe qui.
Ehhhh non. Il y a, chaque année, des tas de livres présentés à grand renforts de pubs dans les journaux, la presse, les médias, et qui ne se vendent PAS. Ca arrive TRES souvent, bien plus qu'on ne l'imagine.
Je vais même te dire un truc encore plus violent, mais : seuls les bons produits se vendent ("bon" étant pris comme "répondant aux désirs des lecteurs/consommateurs à un instant donné"). Et le marketing réussi, c'est celui qui arrive à bien faire connaître les bons produits pour qu'ils atteignent le public potentiel.

Il se trouve que dans l'édition en France, le marketing est archaïque et très peu efficace (on dépense beaucoup, on dépense mal), mais ça ne signifie pas que les bonnes ventes sont uniquement le fait du marketing. Les lecteurs enthousiastes de Stephenie Meyer n'ont pas le sentiment de fraude ou de tromperie. Ils sont heureux en lisant Twilight, et si on les prive de Twilight, rien, mais alors rien ne dit qu'ils liraient autre chose.
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Lensman
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Message par Lensman » sam. oct. 02, 2010 1:53 pm

Gregory Drake a écrit : Et une bonne utilisation de ces moyens est capable de faire acheter n'importe quoi à n'importe qui.
Tu peux te faire avoir une fois, et acheter un truc d'un auteur que tu vas trouver sans intérêt. Mais si ça ne te plait pas , tu n'en achèteras pas un deuxième du même auteur. C'est imparable, c'est clair, c'est net, c'est automatique, car on est dans la recherche du pur plaisir immédiat, à ce niveau, et non de la quête intellectuelle complexe où la difficulté de lecture est vue comme un beau défi à relever (entre parenthèses, ça tourne parfois au snobisme, chez nous...). Or, cela ne fait absolument aucun doute, beaucoup de gens qui ont acheté un ouvrage de ces auteurs pris souvent pour cible ici, en achètent d'autres des même auteurs. Cela se voit d'ailleurs sur les vide-greniers, où tu repèreras des lots d'ouvrages d'un même auteur sur le même stand. Si tu prends la peine comme moi (j'aime bien) de discuter, avec les gens qui les vendent, de leur lecture, tu comprendras qu'il faut arrêter de les prendre pour des personnes décérébrées qui lisent aveuglément, sans s'occuper de ce qu'elles lisent: ils t'expliquent ce qu'ils ont aimé, et pourquoi, en des termes enthousiastes (et sans te bassiner de manière incompréhensible sur le style, ce qui ne surprendra personne, mais bon...), ils te les vantent, à leur manière, qui n'est pas celle de Nébal, ou de Transhumain, ou de Jean-Claude Dunyach. Et c'est sympa, aussi (même si je ne vais pas craquer et repartir avec une demi douzaine de Chattam à un euro pièce...)
Si on ne tient pas compte de cela, si on ne comprend pas que ces auteurs (souvent méprisés par nous, ou au minimum non appréciés, quand nous sommes gentils) répondent à un vrai besoin, à une vraie demande, et donnent un vrai plaisir à ceux qui les achètent , tout est incompréhensible.

Il faut sortir de notre tour d'ivoire d'intellectuels raffinés (et oui, c'est ce que nous sommes, en fait, même si on aime s'en défendre, et ce n'est pas grave), de temps à autre, si l'on veut comprendre ces phénomènes d'édition.

On ne peut PAS faire lire à des gens des trucs qu'ils n'ont pas envie de lire.

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Message par Fabien Lyraud » sam. oct. 02, 2010 2:13 pm

Il faut aussi comprendre que ce sont les 20% de titres les plus exposés dans les médias qui font 80 % des ventes.

Sinon je suis intimement persuadé que Chattam en plus c'est loin d'être ce qui se fait de pires en littérature. C'est du moyen moins ou du moyen plus mais pas du mauvais. Si tu vous allez faire un tour sur les forums consacrés aux thrillers vous vous rendrez compte que ce n'est pas l'auteur le moins bien coté, loin s'en faut. Il faut arréter de prendre les mauvaises têtes de Turcs.
Les lecteurs enthousiastes de Stephenie Meyer n'ont pas le sentiment de fraude ou de tromperie. Ils sont heureux en lisant Twilight, et si on les prive de Twilight, rien, mais alors rien ne dit qu'ils liraient autre chose.
Et ce qui est bien, c'est lorsque les libraires font bien leur boulot, les jeunes lectrices de Stepehnie Meyer finissent par découvrit John Butcher ou Kelley Armstrong et donc elles passent à autres choses. Toujours dans un style proche mais c'est la première marche et ensuite quand cette marche sera franchie elles étendront leur intérêt littéraire encore vers d'autres auteurs et d'autres genres.
Dans le monde du thriller le lecteur de Chattam lit aussi d'autres auteurs, plus complexes.
Nous sommes constitués chacun de différentes couches qui vont du populaire vers l'exigeant. Mais généralement nous complexifions nos goût avec l'âge sans renier ce que nous lisions auparavant ce qui fait de nous des lecteurs complexes.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh


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http://propos-iconoclastes.blogspot.com

Lucie
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Message par Lucie » sam. oct. 02, 2010 2:19 pm

Gregory Drake a écrit :
Erion a écrit :Et oui, les critiques sont des assistants marketing, sinon, on se demande à quoi servent les attachés de presse. Si les attachés de presse se battent pour des articles, des papiers, c'est parce qu'ils savent que ça va atteindre une certaine partie du public. Oh ben tiens, mais ça ferait pas partie des attributions d'un domaine étrange qui s'appelle... attention... LE MARKETING ?
J'ai l'impression que ta vision du marketing est très très étroite.
Si le critique se contente de faire des papiers sur ce que lui envoient les attachés de presse, c'est qu'il ne fait qu'une partie de son boulot de journaliste. Mais comme je suis un grand naïf...
Les critiques ne sont pas (ou pas forcément) des journalistes !
Et qu'ils le soient ou non, ils ne vont pas acheter les livres. Même bénévole, même passionné, il y a un moment où le critique se dit qu'il n'a pas à payer pour faire ce qui est somme toute un travail (oui, j'ai une tonne de contre-exemples, bien entendu)
Par contre, il peut contacter les attachés de presse pour recevoir un ouvrage susceptible de l'intéresser. À condition d'avoir été informé de sa parution prochaine -- s'il s'agit d'un ouvrage paru déjà, la plupart du temps l'attaché de presse lui répondra "je suis désolé, je n'en ai plus".

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Message par Lucie » sam. oct. 02, 2010 2:21 pm

Lensman a écrit :On ne peut PAS faire lire à des gens des trucs qu'ils n'ont pas envie de lire.
C'est pourtant ce qui se passe à l'école. C'est même sur ça que sont basés les cours de français...

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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 2:26 pm

Lucie a écrit :
Lensman a écrit :On ne peut PAS faire lire à des gens des trucs qu'ils n'ont pas envie de lire.
C'est pourtant ce qui se passe à l'école. C'est même sur ça que sont basés les cours de français...
Précisément. Il est normal qu'à l'école on oblige des lectures, on exige des élèves qu'ils lisent ce qu'ils ne liraient jamais. En revanche, en dehors de ce cadre, il n'y a aucune raison d'imposer à des gens d'acheter des livres qu'ils n'ont pas envie de lire.
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 2:38 pm

Erion a écrit : Hé bé, non content d'affamer les critiques, tu veux la mort des attachés de presse ? Donc pour toi, ne sont de bons critiques que ceux qui achètent leurs livres, et pas ceux qui les reçoivent en service de presse ?
Ca limite énormément le nombre des critiques, dis donc.
Encore une fois tu donnes dans l'extrême : le critique peut chroniquer des sp et des bouquins qu'il achète lui-même. Pas seulement l'un ou l'autre.

Erion a écrit :Le marketing, ce n'est PAS de la manipulation mentale.
Les bonbecs pour les mômes placés à leur hauteur au niveau des caisses, c'en est pas, de la manipulation ? Les pubs pour Actimel qui font presque passer le produit pour un médicament ? La manière qu'ont les hypermarchés de bouleverser les rayons pour que le consommateur passe devant tous les produits ? Les opérateurs de téléphonie mobile qui te font croire que tu as besoin d'envoyer 50 sms par jour ? Les banques qui voudraient bien vendre des cartes de paiement aux enfants de dix ans (véridique, 9 ans d'infiltration au compteur) ? Oserais-je ? Le prix Goncourt n'est-il pas une manipulation mentale à lui seul !

Erion a écrit :Alors certes, on aimerait que le public désire acheter autre chose, qu'il ait d'autres désirs, mais faut arrêter de considérer que les gens sont des zombies sans volonté, sans désir, totalement aliénés.
La réalité est plus simple (et plus sordide) : les gens désirent sincèrement ce qu'ils achètent.
Mais non, la réalité n'est pas simple. Pas plus que le public ne doit être rangé dans la catégorie "zombie" ou "consommateur éclairé". La vie est faite de nuances et le marketing, dont l'essence même est devenu la manipulation mentale, fonctionne plus ou moins bien. Mais plutôt bien. Globalement.
Erion a écrit :Ehhhh non. Il y a, chaque année, des tas de livres présentés à grand renforts de pubs dans les journaux, la presse, les médias, et qui ne se vendent PAS. Ca arrive TRES souvent, bien plus qu'on ne l'imagine.
Je vais même te dire un truc encore plus violent, mais : seuls les bons produits se vendent ("bon" étant pris comme "répondant aux désirs des lecteurs/consommateurs à un instant donné"). Et le marketing réussi, c'est celui qui arrive à bien faire connaître les bons produits pour qu'ils atteignent le public potentiel.
Oui. C'est violent ;-)
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Sybille a écrit :
Erion a écrit :Et non, non, et re-non, le marketing ne fait pas vendre n'importe quoi. Il ne suffit pas de dépenser des sous dans la pub pour qu'un produit se vende. Comme le marketing serait simple dans ces conditions.
Tout à fait.
Y'a qu'à voir la campagne Nespresso/Clooney : elle est très sympathique/réussie. N'empêche que je continue d'utiliser mon vieux percolateur et que les utilisateurs de la Nespresso en sont très contents.
Et tes enfants préfèrent aller à la Caféteria plutôt qu'au Mc Do même si les pubs de Ronald leur plaisent bien ?

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