c'est vrai ça, on se sent un peu superflu !lutin a écrit :Il n'y a que des auteurs et critiques dans ce débat.
Je suis un quidam Lambda, simple lecteur, je pensais que c'était ouvert à tous.
Le microcosme, les forums et la critique
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Alors si c'est ouvert aux lambas.Lensman a écrit :Salut!lutin a écrit :Il n'y a que des auteurs et critiques dans ce débat.
Je suis un quidam Lambda, simple lecteur, je pensais que c'était ouvert à tous.
Si, si, les simples lecteurs sont particulièrement bienvenus... ils ne sont pas si nombreux...
De toute façon, on devient vite un critique, en un certain sens, quand on tient un blog.
Oncle Joe
En tant que lecteur, je n'ai qu'une confiance limitée dans tout ce qui et "prix décernés" ( cette méfiance ne se limite pas à la littérature). La plupart du temps, cela sens le trafic d'influence assez nettement, preuve en est le dernier Goncourt.
Bref, le "copinage" et le renvoi d'ascenseur semblent une pratique courante et met en doute la légitimité d'un prix et du travail d'un auteur. Ceci dit, cela reste assez relatif...
Maintenant, dans la plus pure niaiserie et dans l'absolue intégrité, le lecteur devrait pouvoir s'appuyer sur des critiques ( personnes) totalement indépendants ( des influences diverses et variées et de l'amitié en particulier) et libres de leur opinion.
Soyons un peu réaliste, c'est impossible, ne serait-ce qu'en raison de liens d'amitié, d'admiration. Comment refuser à un ami, un collègue,.... forcément, c'est rarement envisageable, et cela me paraît peu vraissemblable qu'un auteur ou critique accepte de dire du bien d'une daube.
Ensuite, pour le second point. Je ne me classe pas dans cette catégorie de "critique" :
- Je n'en ai ni le talent, ni l'ambition et pas le temps.
- J'ai une "philosophie" : je ne partage que ce que j'aime question bouquins, quand je n'aime pas, déjà je le finis rarement (j'enrage si je l'ai acheté et me promets que l'on ne m'y reprendra plus, et puis recommence...) et je ne vais pas perdre mon temps dessus !
Essayer de dire quelque chose de plus ou moins cohérent et qui reflète ma pensée pour un livre que j'aime me prend suffisamment de temps alors....
- J'ai une autre passion, un autre moyen d'expression dans lequel je me sens plus à l'aise.
A lire pour alimenter vos réflexions :
http://www.quarante-deux.org/archives/k ... nu/11.html
Ce texte date de 1993 et, bien entendu, il n'y est pas question d'internet.
Mais il contient quelques grands principes qu'il est toujours bons de rappeler.
Exemple :
http://www.quarante-deux.org/archives/k ... nu/11.html
Ce texte date de 1993 et, bien entendu, il n'y est pas question d'internet.
Mais il contient quelques grands principes qu'il est toujours bons de rappeler.
Exemple :
JDBLe seul bon article est aussi l'article favorable, très favorable même. On aurait tort de tenir cette proposition pour un truisme. Elle est vraie pour l'auteur, pour l'éditeur, mais aussi pour le critique lui-même. Le lecteur est ainsi fait que la plus petite réserve lui apparaîtra comme un rejet sans appel et l'ouvrage comme indigne de sa souveraine attention. À tout prendre, si le critique tient à insérer une épine, ce qu'on ne saurait humainement lui refuser, il faut qu'elle ne se trouve ni dans le début ni surtout dans la conclusion du texte mais dans son corps même, de préférence dans une phrase bien baveuse. J'entends par là le cas assez général où le critique souhaite dans l'ensemble soutenir l'auteur et son ouvrage, mais néanmoins glisser un bémol.
Par ailleurs, toute critique résolument hostile est inutile sauf si elle sert un dessein précis. C'est de la place et de l'énergie perdues. L'exécution sommaire — ou détaillée — est un genre qui ne satisfait que l'ego du critique et qui ne témoigne que de sa rancœur. Non qu'il ait tort dans le principe de dénoncer une ineptie mais parce qu'il devrait s'interroger sur les raisons qui fondent de si grands efforts. Il y a toujours trop d'ouvrages intéressants à défendre pour qu'il soit utile de consacrer de l'espace à une démolition. Il y a bien entendu des exceptions à ce noble principe : il arrive qu'il soit nécessaire de faire un exemple dans l'intérêt de la salubrité publique ou pour défendre une position que j'affirmerai hautement morale. En dehors de ces cas assez rares, le silence est la plus terrible des armes dont on puisse user contre l'incompétence. Il est peu d'œuvres dont la médiocrité se hisse assez haut pour mériter l'érection d'un gibet. Et il vaut mieux se tromper dans le sens de la clémence que dans celui de la férocité.
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“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
On les voit beaucoup dans les salons et ça, c'est juste le meilleur moment.Lensman a écrit :Salut!lutin a écrit :Il n'y a que des auteurs et critiques dans ce débat.
Je suis un quidam Lambda, simple lecteur, je pensais que c'était ouvert à tous.
Si, si, les simples lecteurs sont particulièrement bienvenus... ils ne sont pas si nombreux...
De toute façon, on devient vite un critique, en un certain sens, quand on tient un blog.
Oncle Joe
Ca justifie un peu tout, bonnes, mauvaises critiques, guerre de milieu, heures de boulot, couleuvres à avaler (sans parler du pinard), réflexions et autres limites personnelles.
Et ce n'est pas de l'hypocrisie ou ce discours consensuel qu'on entend partout et que certains prennent pour de la subtilité commerciale. Il y a un vrai retour à ce moment-là, un vrai échange.
Il y a peu, un libraire m'a démontré ce que j'avais fait d'un de mes personnages; libraire "hors du milieu" d'une librairie blanche, qui était tombé par hasard sur Narco et l'avait refilé à toute sa famille (sans doute par vengeance, les gens qui aiment Narco ne peuvent qu'avoir des rapports troubles avec l'idée de cellule familiale ^^).
Et une lectrice, à Epinal cette année, a mis le doigt sur mon principal problème narratif.
Effectivement, là, la critique est précieuse et intéressante. L'échange et le retour.
Même chose sur les blogs actifs où des réserves sur un épisode du roman m'ont permis de mieux utiliser la matière dans mon roman en cours.
Pour les critiques violentes et évidemment en jugement de goût, je me demande ce qu'il y a à ajouter à "tu produis de la merde" à part "normal, j'écris avec mes tripes." (tribute to Thomas Geha ^^).
(Je tiens d'ailleurs à officialiser ici la création du collectif d'auteurs "Toi aussi, écris avec des abats!" mais je le dis en petit, d'ici qu'on me taxe de racisme anti-charcutier)
Oui!JDB a écrit :A lire pour alimenter vos réflexions :
http://www.quarante-deux.org/archives/k ... nu/11.html
Ce texte date de 1993 et, bien entendu, il n'y est pas question d'internet.
Mais il contient quelques grands principes qu'il est toujours bons de rappeler.
Exemple :
JDBLe seul bon article est aussi l'article favorable, très favorable même. On aurait tort de tenir cette proposition pour un truisme. Elle est vraie pour l'auteur, pour l'éditeur, mais aussi pour le critique lui-même. Le lecteur est ainsi fait que la plus petite réserve lui apparaîtra comme un rejet sans appel et l'ouvrage comme indigne de sa souveraine attention. À tout prendre, si le critique tient à insérer une épine, ce qu'on ne saurait humainement lui refuser, il faut qu'elle ne se trouve ni dans le début ni surtout dans la conclusion du texte mais dans son corps même, de préférence dans une phrase bien baveuse. J'entends par là le cas assez général où le critique souhaite dans l'ensemble soutenir l'auteur et son ouvrage, mais néanmoins glisser un bémol.
Par ailleurs, toute critique résolument hostile est inutile sauf si elle sert un dessein précis. C'est de la place et de l'énergie perdues. L'exécution sommaire — ou détaillée — est un genre qui ne satisfait que l'ego du critique et qui ne témoigne que de sa rancœur. Non qu'il ait tort dans le principe de dénoncer une ineptie mais parce qu'il devrait s'interroger sur les raisons qui fondent de si grands efforts. Il y a toujours trop d'ouvrages intéressants à défendre pour qu'il soit utile de consacrer de l'espace à une démolition. Il y a bien entendu des exceptions à ce noble principe : il arrive qu'il soit nécessaire de faire un exemple dans l'intérêt de la salubrité publique ou pour défendre une position que j'affirmerai hautement morale. En dehors de ces cas assez rares, le silence est la plus terrible des armes dont on puisse user contre l'incompétence. Il est peu d'œuvres dont la médiocrité se hisse assez haut pour mériter l'érection d'un gibet. Et il vaut mieux se tromper dans le sens de la clémence que dans celui de la férocité.
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Je suis tout à fait d'accord.
L'oublie est ce qu'il y a de mieux à faire, quand on a déjà perdu des heures avec un livre auquel on accroche pas.
réflexion à 2 cents
le microcosme est bien ce que son nom indique : un endroit de la littérature à forte densité d'échange
un bouquin de genre (1) est remarqué car remarquable
sans vouloir donner dans le Pareto de base, 80% des parutions en mainstream passent totalement inaperçue, ne font l'objet d'aucun échange entre lecteurs, critiques, chroniqueurs, auteurs...
seuls 20% émergent à l'occasion de manifestations orchestrées par l'industrie éditoriale (rentrée littéraire , salons du livre, prix littéraires...)
en SFFF, j'ai le sentiment que c'est l'inverse
80% des parutions font l'objet d'échange (sont-elles objet transitionnel ?)
seuls 20% reste dans l'obscurité (2)
et qui dit plus forte densité d'échange, dit température plus élevée
(1) c'est sans doute encore plus marqué pour la SF que pour la SFFF
(2) et je ne parle pas QUE des publications Eons...
le microcosme est bien ce que son nom indique : un endroit de la littérature à forte densité d'échange
un bouquin de genre (1) est remarqué car remarquable
sans vouloir donner dans le Pareto de base, 80% des parutions en mainstream passent totalement inaperçue, ne font l'objet d'aucun échange entre lecteurs, critiques, chroniqueurs, auteurs...
seuls 20% émergent à l'occasion de manifestations orchestrées par l'industrie éditoriale (rentrée littéraire , salons du livre, prix littéraires...)
en SFFF, j'ai le sentiment que c'est l'inverse
80% des parutions font l'objet d'échange (sont-elles objet transitionnel ?)
seuls 20% reste dans l'obscurité (2)
et qui dit plus forte densité d'échange, dit température plus élevée
(1) c'est sans doute encore plus marqué pour la SF que pour la SFFF
(2) et je ne parle pas QUE des publications Eons...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- Eons
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Un terrain d'accueil pour des côlons ?Anne a écrit :(Je tiens d'ailleurs à officialiser ici la création du collectif d'auteurs "Toi aussi, écris avec des abats!" mais je le dis en petit, d'ici qu'on me taxe de racisme anti-charcutier)

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- Thomas Geha
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- Localisation : Rennes
- Contact :
Salut,
Un lecteur ne pourrait-il pas en vouloir au corps des critiques (je sais, ça n'existe pas vraiment, mais bon...) si personne ne prend la peine de dire que tel livre est vraiment, mais vraiment, une nullité sans fond, et que, au nom du principe qui veut que l'on ne parle pas d'un truc mauvais, ce brave lecteur aura claqué 30€ pour un pavé de 600 p. de prose lamentable?
Les critiques ne sont pas là que pour satisfaire leur ego, ils ont aussi, quelque part, un rôle de prescription, même si c'est une anti-prescription. Enfin il me semble.
A+
Patrice
Autant je ne peux être que 100% d'accord avec le premier paragraphe, autant le deuxième me laisse dubitatif.Anne a écrit :Oui!JDB a écrit :A lire pour alimenter vos réflexions :
http://www.quarante-deux.org/archives/k ... nu/11.html
Ce texte date de 1993 et, bien entendu, il n'y est pas question d'internet.
Mais il contient quelques grands principes qu'il est toujours bons de rappeler.
Exemple :
JDBLe seul bon article est aussi l'article favorable, très favorable même. On aurait tort de tenir cette proposition pour un truisme. Elle est vraie pour l'auteur, pour l'éditeur, mais aussi pour le critique lui-même. Le lecteur est ainsi fait que la plus petite réserve lui apparaîtra comme un rejet sans appel et l'ouvrage comme indigne de sa souveraine attention. À tout prendre, si le critique tient à insérer une épine, ce qu'on ne saurait humainement lui refuser, il faut qu'elle ne se trouve ni dans le début ni surtout dans la conclusion du texte mais dans son corps même, de préférence dans une phrase bien baveuse. J'entends par là le cas assez général où le critique souhaite dans l'ensemble soutenir l'auteur et son ouvrage, mais néanmoins glisser un bémol.
Par ailleurs, toute critique résolument hostile est inutile sauf si elle sert un dessein précis. C'est de la place et de l'énergie perdues. L'exécution sommaire — ou détaillée — est un genre qui ne satisfait que l'ego du critique et qui ne témoigne que de sa rancœur. Non qu'il ait tort dans le principe de dénoncer une ineptie mais parce qu'il devrait s'interroger sur les raisons qui fondent de si grands efforts. Il y a toujours trop d'ouvrages intéressants à défendre pour qu'il soit utile de consacrer de l'espace à une démolition. Il y a bien entendu des exceptions à ce noble principe : il arrive qu'il soit nécessaire de faire un exemple dans l'intérêt de la salubrité publique ou pour défendre une position que j'affirmerai hautement morale. En dehors de ces cas assez rares, le silence est la plus terrible des armes dont on puisse user contre l'incompétence. Il est peu d'œuvres dont la médiocrité se hisse assez haut pour mériter l'érection d'un gibet. Et il vaut mieux se tromper dans le sens de la clémence que dans celui de la férocité.
.
Je suis tout à fait d'accord.
L'oublie est ce qu'il y a de mieux à faire, quand on a déjà perdu des heures avec un livre auquel on accroche pas.
Un lecteur ne pourrait-il pas en vouloir au corps des critiques (je sais, ça n'existe pas vraiment, mais bon...) si personne ne prend la peine de dire que tel livre est vraiment, mais vraiment, une nullité sans fond, et que, au nom du principe qui veut que l'on ne parle pas d'un truc mauvais, ce brave lecteur aura claqué 30€ pour un pavé de 600 p. de prose lamentable?
Les critiques ne sont pas là que pour satisfaire leur ego, ils ont aussi, quelque part, un rôle de prescription, même si c'est une anti-prescription. Enfin il me semble.
A+
Patrice
Si le lecteur achète un livre qui n'a pas été critiqué, c'est sa responsabilité, pas celle du critique.Patrice a écrit : Un lecteur ne pourrait-il pas en vouloir au corps des critiques (je sais, ça n'existe pas vraiment, mais bon...) si personne ne prend la peine de dire que tel livre est vraiment, mais vraiment, une nullité sans fond, et que, au nom du principe qui veut que l'on ne parle pas d'un truc mauvais, ce brave lecteur aura claqué 30€ pour un pavé de 600 p. de prose lamentable?
De deux choses l'une, soit le lecteur se fonde sur les critiques pour ses achats, dans ce cas seules les critiques positives comptent, soit il achète ce qu'il voit, sans tenir compte des critiques et dans ce cas, on ne peut rien reprocher aux critiques qui ne disent rien des mauvais livres.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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- Thomas Geha
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Encore faudrait-il que les critiques soient en phase avec les lecteurs qui ont forcément de goûts de chiottes.Patrice a écrit : Un lecteur ne pourrait-il pas en vouloir au corps des critiques (je sais, ça n'existe pas vraiment, mais bon...) si personne ne prend la peine de dire que tel livre est vraiment, mais vraiment, une nullité sans fond,
Il me semble que la possibilité existe qu'un ouvrage soit encensé par une partie de la critique, alors qu'il n'est pas sans défaut, si bien qu'une critique négative devient utile pour mettre en garde les lecteurs contre une sorte d'erreur de perception.Dans l'hypothèse où un livre n'est pas unanimement apprécié, lire des avis divergents peut être très utile.
De plus, il ne faudrait pas négliger la portée sociale de la critique, même si à l'échelle de notre microcosme leur pouvoir de prescription est limité. On le voit assez dans le courant principal de la littérature, où des auteurs médiocres, mais bien connectés, ont droit à des critiques de promotion en permanence. Il y a parfois du mérite à dénoncer ce type d'hypocrisie.
Je n'aime pas trop l'idée selon laquelle une critique serait un acte artistique : pour moi, il s'agit d'une fonction sociale avant tout.
De plus, il ne faudrait pas négliger la portée sociale de la critique, même si à l'échelle de notre microcosme leur pouvoir de prescription est limité. On le voit assez dans le courant principal de la littérature, où des auteurs médiocres, mais bien connectés, ont droit à des critiques de promotion en permanence. Il y a parfois du mérite à dénoncer ce type d'hypocrisie.
Je n'aime pas trop l'idée selon laquelle une critique serait un acte artistique : pour moi, il s'agit d'une fonction sociale avant tout.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.