Sand a écrit : Je pose juste des questions. Le point est : Si ce que nous connaissons (avec tous ses travers) est communément accepté comme démocratie, alors d'où sort "ST est tout sauf une démocratie" ?
Décidément, il t'a marquée !
Sand a écrit : Mais ça doit être trop subtil.
C'est surtout hors sujet sur ce fil. Je vais quand même essayer de clarifier ce choix d'expression. (désolée pour les autres !)
Nous parlons de Robert Heinlein, l'auteur qui a pratiquement
inventé les techniques de caractérisation d'un univers SF au fil de la narration, et le créateur d'une
Histoire du Futur mettant des dizaines de textes en cohérence presque parfaite. Je pense qu'on peut admettre que, si un aspect essentiel d'un de ses univers ne fait l'objet d'aucune caractérisation, ce n'est pas par maladresse : c'est un choix délibéré de l'auteur. Leur omission peut être éloquente.
La question de la citoyenneté est explicitement au centre de
Starship Troopers, roman polémique, composé juste après l'affaire "Who are the heirs of Patrick Henry" (voir le Picholle & Bellagamba). Son attribut principal est le droit de vote, réservé aux vétérans, dont il nous dit (et seulement cela) qu'il détermine la guerre et la paix, et l'envoi de troupes au front. Heinlein sait très bien que toutes sortes de commentateurs s'empareront de ce terme de "droit de vote", certains dans un cadre spéculatif, d'autres dans un cadre historique, d'autres encore en y plaquant simplement les préjugés politiques du moment. Pourtant, il gomme tout ce qui peut ressembler à une indication à ce sujet.
J'en déduis que son propos est précisément de faire réfléchir ses lecteurs sur cette question précise de la nature du régime politique de la société de ceux qui ont refusé de s'engager (contraposition de "Donnez-moi la liberté, ou donnez-moi la mort !"). Supposer que c'est une démocratie et en rester là après qu'il s'est donné tant de mal pour écarter tout indice en ce sens me semble un appauvrissement considérable. Comme il ne donne pas plus d'indices dans les autres direction, cela peut donc être à peu près n'importe quel autre régime : tout sauf une démocratie.
Sand a écrit : Si ce que nous connaissons (avec tous ses travers) est communément accepté comme démocratie (ST) Me parait pas proposer de travers tellement plus terribles...
D'où sort cet amalgame entre "non-démocratique" et "terrible" ? On peut imaginer des anarchies heureuses, des despotismes éclairés...