Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Je plussoie Joe. Même considérable, ce n'est pas la saignée d"émographique qui a empêché les français de se lancer avec la même énergie et la même unité que les américains. C'est un manque de volonté et de sens du travail en groupe.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Tu confonds Amazing stories et Weird tales.dracosolis a écrit :d'hémoglobine même^^bormandg a écrit :Je plussoie Joe. Même considérable, ce n'est pas la saignée d"émographique qui a empêché les français de se lancer avec la même énergie et la même unité que les américains. C'est un manque de volonté et de sens du travail en groupe.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Autrement dit tu prends parti pour la position de Gérard et limites les causes du non-développement du merceilleux scientifique au seul motif démographique?dracosolis a écrit :je parlais de la saignée^^
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Comme on dit dans les Alpes: Troll ici troll là et là itou.... 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
autrement dit, je prends celui de l'orthographe et te fais remarquer un petit souci dans ton post^^bormandg a écrit :Autrement dit tu prends parti pour la position de Gérard et limites les causes du non-développement du merceilleux scientifique au seul motif démographique?dracosolis a écrit :je parlais de la saignée^^
- dracosolis
- Messages : 7417
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Une piste que j'aimerais bien suivre, mais que je n'ai pas le temps d'explorer, c'est celle du rôle joué par… disons l'imaginaire colonial.
Très brièvement, aux USA, on proclame la fin de la frontière en 1890. On assiste alors à une poussée coloniale (Cuba, Philippines, Porto Rico), finie depuis longtemps lorsque la guerre éclate en 1914. Cela prend quelques années, mais l'espace devient une nouvelle frontière, au moins dans l'esprit de certaines personnes, et cette idée s'implante dans l'imaginaire collectif.
En France, où la notion US de frontière n'existe pas vraiment, il me semble que les colonies demeurent une “frontière”. L'exposition coloniale de 1931, organisée pour le centenaire de la conquête de l'Algérie, se veut la vitrine d'un empire. À titre de comparaison, on peut jeter un coup d'œil à L'exposition universelle de Paris (1937), où les nations rivalisent pour monter qu'elles ont la plus grosse, puis la comparer avec la foire internationale de New York (1939) où, entre autres choses, la télévision fait ses débuts officiels.
Très brièvement, aux USA, on proclame la fin de la frontière en 1890. On assiste alors à une poussée coloniale (Cuba, Philippines, Porto Rico), finie depuis longtemps lorsque la guerre éclate en 1914. Cela prend quelques années, mais l'espace devient une nouvelle frontière, au moins dans l'esprit de certaines personnes, et cette idée s'implante dans l'imaginaire collectif.
En France, où la notion US de frontière n'existe pas vraiment, il me semble que les colonies demeurent une “frontière”. L'exposition coloniale de 1931, organisée pour le centenaire de la conquête de l'Algérie, se veut la vitrine d'un empire. À titre de comparaison, on peut jeter un coup d'œil à L'exposition universelle de Paris (1937), où les nations rivalisent pour monter qu'elles ont la plus grosse, puis la comparer avec la foire internationale de New York (1939) où, entre autres choses, la télévision fait ses débuts officiels.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
- bormandg
- Messages : 11906
- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
- Localisation : Vanves (300 m de Paris)
- Contact :
Si l'interrogation proposée par Roland est intéressante, est-ce qu'il ne serait pas temps de déplacer cette discussion sur un fil spécifique? Métavisse que ça fait un long moment qu'on ne parle plus de "l'imaginaire".
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Finalement, nous disons la même chose, non ? Je suggérais que tout se jouait surLensman a écrit :Ma réponse est toujours la même : des revues paraissant chaque mois,
avec des textes nombreux (le problème de la qualité se résout avec le temps), des
éditoriaux, une politique éditoirale volontarise, un véritable contact avec les 9 lecteurs repérés par Gérard, un courrier des lecteur dense (rédigé sous pseudo par le rédactaur
en chef et éventuellement les 3 lecteurs, sur les 9, qui savaient écrire), les fanzines, les
clubs (9 membres, de manière générale...)
... ça, c'est du concret. Et ça n'existait pas en France.
une poignée de personnes dans chaque pays ; tu expliques que l'important, c'était
l'existence de revues, portées par une poignée de personnes...
uh... Là encore, ça me semble très contingent, dépendant de personnalités individuelles.bormandg a écrit :C'est un manque de volonté et de sens du travail en groupe.
Remarques judicieuses. Sans doute a-t-on déjà étudié les liens entre la notion de Frontière, la "manifest destiny", et le développement d'une certaine forme de SF ("conquête de l'espace") aux USA ; les parentés me semblent évidente. C'est peut-être cette conception du monde qui explique la vigueur de la SF américaine.Roland C. Wagner a écrit :Une piste que j'aimerais bien suivre, mais que je n'ai pas le temps d'explorer, c'est celle du rôle joué par… disons l'imaginaire colonial.
Très brièvement, aux USA, on proclame la fin de la frontière en 1890. On assiste alors à une poussée coloniale (Cuba, Philippines, Porto Rico), finie depuis longtemps lorsque la guerre éclate en 1914. Cela prend quelques années, mais l'espace devient une nouvelle frontière, au moins dans l'esprit de certaines personnes, et cette idée s'implante dans l'imaginaire collectif.
En France, où la notion US de frontière n'existe pas vraiment, il me semble que les colonies demeurent une “frontière”. L'exposition coloniale de 1931, organisée pour le centenaire de la conquête de l'Algérie, se veut la vitrine d'un empire. À titre de comparaison, on peut jeter un coup d'œil à L'exposition universelle de Paris (1937), où les nations rivalisent pour monter qu'elles ont la plus grosse, puis la comparer avec la foire internationale de New York (1939) où, entre autres choses, la télévision fait ses débuts officiels.
De même pour la réception en France : la SF n'apparaissait-elle pas, pour certains, comme une manifestation culturelle de l'impérialisme américain ?
A rapprocher de la situation de ce qu'on appelait "l'Empire français" aux diverses périodes considérées :
-- la période ayant précédé la Première Guerre mondiale (situations respectives des empires coloniaux français, anglais et américains -- ce dernier étant inavoué en dehors des frontières) [et d'ailleurs, j'y pense : l'un des ouvrages fondateurs de la SF, La Guerre des mondes, n'est-il pas -- entre autres choses -- une métaphore du colonialisme ?]
-- l'entre-deux-guerres (isolationnime américain -- un empire tourné vers l'intérieur ? premières secousses des empires français et anglais)
-- l'après-guerre : triomphe de l'Empire américain, décomposition et mort des empires français et anglais -- et quid de l'Empire soviétique ?
Ce n'est pas ma partie, mais je pense qu'il y a là un terreau fertile pour la recherche.
JDB
PS: A propos de colonies, lire l'excellent essai de Michel Meurger autour de la nouvelle de René Thévenin, "La Cité des tortures", dans le dernier Visage vert.
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
Ce que je veux dire aussi, mais apparemment ça n'intéresse pas grand monde, c'est qu'un pulp de SF, puis une revue de SF, c'est un support éditorial tout à fait particulier, par rapport à ce que l'on trouvait en France.caliban a écrit :Finalement, nous disons la même chose, non ? Je suggérais que tout se jouait surLensman a écrit :Ma réponse est toujours la même : des revues paraissant chaque mois,
avec des textes nombreux (le problème de la qualité se résout avec le temps), des
éditoriaux, une politique éditoirale volontarise, un véritable contact avec les 9 lecteurs repérés par Gérard, un courrier des lecteur dense (rédigé sous pseudo par le rédactaur
en chef et éventuellement les 3 lecteurs, sur les 9, qui savaient écrire), les fanzines, les
clubs (9 membres, de manière générale...)
... ça, c'est du concret. Et ça n'existait pas en France.
une poignée de personnes dans chaque pays ; tu expliques que l'important, c'était
l'existence de revues, portées par une poignée de personnes...
En France, comme le dit Gérard, il y avait des publications fasciculaires (Les Aventuriers du ciel, par exemple), des romans populaires pas chers (les Tallandier bleus, par exemple), des textes en revue (dans sciences & Voyages, dans Lecture pour tous, etc), des romans conjecturaux plus chers publiés dans le circuit "normal"... Mais il n'y a pas de reuves spécialisées.
Les revues spécialisées US favorisent, c'est le moins que l'on puisse dire, la visibilité du genre (pardon, Georges...), rend possible une politique éditoriale suivie et volontarise, permettent aux auteurs de reprérer facilement l'endroit où proposer leurs texte, proposent au lecteur un contenu copieux (il y a toujours plusieurs nouvelles, et un roman à suivre, chaque mois). Les lecteurs n'ont pas à passer leur temps à dépouiller la presse ou à recenser tous les livres publiés pour trouver de la SF, ils ont des revues qui leur permettent de trouver leur drogue rapidement et facilement (il fallait être aveugle pour ne pas voir les couvertures de Frank R. Paul, et là, je ne parle pas de femmes dénudées...). et les mateurs peuvent se contacter et intervenir avec ce fameux courrier des lecteurs
Pour moi, c'est un outil éditorial extraordinaire, qui nous paraît peut-êtrer banal aujourd'hui, mais qui n'existait pas du tout en France.
Des gens motivés l'ont utilisé, mais encore fallait-il que ce type de structure éditoriale (avec ce système de spécialisation, qui fait grimacer les critiques n'appréciant pas les littératures "commerciales"), si typiquement américain, existe.
Oncle Joe