L'auteur devrait-il vivre de sa plume ?

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Senhal
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Message par Senhal » ven. oct. 01, 2010 4:53 pm

Alors la question: "l'auteur doit-il vivre de sa plume" est une supercherie, formulée de cette façon. Autant demander : les gens doivent-ils être aimés ?
Je ne pense pas, c'est juste qu'elle appuie sur la dimension sociale du statut d'écrivain. Pas exactement "doit-il être aimé", mais doit-il être reconnu comme tel pour être auteur et par qui ? Et aussi, quelle relation ensuite entre sa production et ce qu'elle rapporte - ou pas ? Est-ce que j'écris de la même façon quand c'est pour gagner ma vie ?


Mais tu le dis mieux que moi.

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Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » ven. oct. 01, 2010 5:04 pm

Les écrivains c'est comme les joueurs de jeux vidéos. Il y en a deux catégories :

- Les casual writers qui écrivent assez peu qui eux sont content d'avoir un boulot à coté et pour qui l'écriture est une passion. Eux ne demandent pas d'en vivre même lorsqu'ils sont publiés. Ce sont des occasionels.
- Les hard core writers. Pour eux l'écriture est une véritable raison de vivre. Ce sont des écrivains compulsifs. Ils veulent en vivre et être reconnu. Ils ont une production régulière. Pour eux avoir un autre travail à coté est une gène. Plus ils produiront plus ils seront content. Et en plus s'il travaillent à plein temps sur leur écriture ils peuvent la peaufiner, l'améliorer et devenir meilleur de livre en livre.

J'en conclu que pour les hard core writers vivre de sa plume ce ne serait pas si mal.
Bienvenu chez Pulp Factory :
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
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Sybille
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Message par Sybille » ven. oct. 01, 2010 5:10 pm

Heu... Je ne comprends pas la question du départ : dans quel contexte se situe-t-on ? Ca répond à quoi ?
Sinon, Jean-Claude a bien résumé l'ensemble du truc, je pense. Chacun fait ses choix en fonction de ses priorités. C'est une évidence, mais bon...

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Lensman
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Message par Lensman » ven. oct. 01, 2010 5:10 pm

Fabien Lyraud a écrit : Les hard core writers. Pour eux l'écriture est une véritable raison de vivre. Ce sont des écrivains compulsifs. Ils veulent en vivre et être reconnu. Ils ont une production régulière. Pour eux avoir un autre travail à coté est une gène. Plus ils produiront plus ils seront content. Et en plus s'il travaillent à plein temps sur leur écriture ils peuvent la peaufiner, l'améliorer et devenir meilleur de livre en livre.

J'en conclu que pour les hard core writers vivre de sa plume ce ne serait pas si mal.
C'est comme la musique: si je me mets à chanter, les gens vont payer, c'est sûr, mais pour que j'arrête....

Oncle Joe

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Sybille
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Message par Sybille » ven. oct. 01, 2010 5:22 pm

Fabien Lyraud a écrit :Les écrivains c'est comme les joueurs de jeux vidéos. Il y en a deux catégories :

- Les casual writers qui écrivent assez peu qui eux sont content d'avoir un boulot à coté et pour qui l'écriture est une passion. Eux ne demandent pas d'en vivre même lorsqu'ils sont publiés. Ce sont des occasionels.
- Les hard core writers. Pour eux l'écriture est une véritable raison de vivre. Ce sont des écrivains compulsifs. Ils veulent en vivre et être reconnu. Ils ont une production régulière. Pour eux avoir un autre travail à coté est une gène. Plus ils produiront plus ils seront content. Et en plus s'il travaillent à plein temps sur leur écriture ils peuvent la peaufiner, l'améliorer et devenir meilleur de livre en livre.

J'en conclu que pour les hard core writers vivre de sa plume ce ne serait pas si mal.
Je suis désolée, mais je trouve ta distinction extrêmement peu acceptable.
Comme le dit Jean-Claude, le vrai rapport, c'est celui qu'on a avec le stress de payer le loyer. Perso, célibataire avec deux enfants, je ne peux pas me permettre de me lancer dans une carrière d'écrivain à plein temps...
Si j'étais restée mariée à mon ex, ingénieur, je ferais certainement d'autres choix.
Tu crois que l'écriture n'est pas importante pour moi ? Que ça m'amuse de faire un travail ALC pour pouvoir manger à la fin du mois ?
Tu crois que la passion d'un écrivain est moins honorable que la passion de celui d'à-côté ? Que certains ne veulent pas s'améliorer ?
Chaque humain vit ses passions différemment, c'est là la différence, pas ailleurs.

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Message par bormandg » ven. oct. 01, 2010 8:12 pm

Sybille a écrit : Tu crois que la passion d'un écrivain est moins honorable que la passion de celui d'à-côté ? Que certains ne veulent pas s'améliorer ?
Chaque humain vit ses passions différemment, c'est là la différence, pas ailleurs.
Il y a deux problèmes différents, avoir une passion, et toutes les passions sont aussi honorables, c'est certain, et vivre de sa passion, et là il y a toute une discussion possible sur l'utilité pour les autres de ta passion. Dans le cas des écrivains, c'est encore plus grave puisque la qualité de leurs oeuvres interfère avec la question de l'utilité sociale de leur passion, au point, AMA, de rendre le problème stupide et l'idée de le discuter aberrante. Autrement dit la question de savoir si un écrivain devrait ou non vivre de sa plume n'est pas traitable. A posteriori, on peut poser la question pour un écrivain donné en fonction de la qualité de ce qu'il écrit, sachant que cette qualité n'est pas correlée à son succès. Mais comme la notion de qualité ne saurait être l'objet d'un accord entre les différents évaluateurs, critiques, lecteurs, ... 8)
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Don Lorenjy
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Message par Don Lorenjy » ven. oct. 01, 2010 8:33 pm

J'aime bien la phrase de Pratchett sur les balayeurs et les choristes. Elle décrit bien la situation et visualise une idée pour la faire évoluer : les choristes, serrés sur la scène, peuvent aussi se serrer les coudes...

Ah mais non, c'est une question de choix personnel... c'est mort. Pour les auteurs aussi donc.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons

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Transhumain
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Message par Transhumain » ven. oct. 01, 2010 8:49 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :Le problème, en fait, c'est que la société n'a pas grand-chose à foutre de Truc. Si quatre boulangeries ouvrent dans votre rue et que le pain et les gâteaux de l'une d'elle sont un peu moins bons que chez les voisins, cette boulangerie fera faillite. Aucune loi n'oblige les habitants de la rue à acheter leur pain là ou ailleurs. Aucune loi ne dit qu'un apprenti boulanger a le droit de gagner sa vie comme boulanger. Il a juste le droit d'essayer. Si son pain ne plaît pas, il finira par faire autre chose. Ou par mourir de faim.
Ah, je me sens moins seul, tout à coup.

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Lensman
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Message par Lensman » ven. oct. 01, 2010 9:43 pm

Transhumain a écrit :
Jean-Claude Dunyach a écrit :Le problème, en fait, c'est que la société n'a pas grand-chose à foutre de Truc. Si quatre boulangeries ouvrent dans votre rue et que le pain et les gâteaux de l'une d'elle sont un peu moins bons que chez les voisins, cette boulangerie fera faillite. Aucune loi n'oblige les habitants de la rue à acheter leur pain là ou ailleurs. Aucune loi ne dit qu'un apprenti boulanger a le droit de gagner sa vie comme boulanger. Il a juste le droit d'essayer. Si son pain ne plaît pas, il finira par faire autre chose. Ou par mourir de faim.
Ah, je me sens moins seul, tout à coup.
Tu as tenté une carrière dans la boulangerie?
Oncle Joe

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Gregory Drake
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 2:14 am

Jean-Claude Dunyach a écrit :
L'auteur devrait-il vivre de sa plume ?
Putain, c'est une question tellement mal posée qu'elle me fait sortir de ma réserve...

Balançons quelques scuds, pour commencer. On peut aussi poser la question comme ça, manière de provoquer:

- un auteur que je considère comme nul à chier doit-il vivre de sa plume ? Si non, qui choisit ? Un comité ? On s'inscrit où ?
Non. Ce sont les lecteurs qui doivent choisir. Encore faut-il qu'ils aient accès à toutes les œuvres.
Jean-Claude Dunyach a écrit : - la société doit-elle assumer le fait que quelqu'un décide de vivre de l'activité de son choix, même si cette activité n'est pas porteuse d'avantages ou de richesses ou d'intérêt pour le plus grand nombre ? Surtout s'il y a des choses à faire à côté, qui semblent plus utiles ?
Non. Par contre, une société digne de ce nom devrait permettre aux aspirants écrivains de tenter leur chance, avec tout ce que cela comporte. Qu'il y ait des choses plus utiles ou non à faire à côté me parait hors sujet parce que les priorités ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être de prime abord.

Jean-Claude Dunyach a écrit : Si quatre boulangeries ouvrent dans votre rue et que le pain et les gâteaux de l'une d'elle sont un peu moins bons que chez les voisins, cette boulangerie fera faillite. Aucune loi n'oblige les habitants de la rue à acheter leur pain là ou ailleurs.
Si elles ouvrent dans la même rue, parce qu'à trois pâtés de maison, beaucoup trouvent le pain tout de suite moins bon... Si elles vendent au même prix, car beaucoup de gens mangent de la merde parce que le Hard Discount est moins cher. Et beaucoup de gens lisent Chattam, Levy et Werber parce qu'on les trouve, eux, à la superette du coin. Comme BHL qu'on trouve toujours partout.
Jean-Claude Dunyach a écrit :Les artistes, et parmi eux les écrivains, sont en surnombre, de façon effarante. Dans tous les domaines, ou presque.
La faute à qui ? Aux éditeurs qui publient souvent n'importe quoi pour exister un peu plus ? Aux maisons de disques qui signent souvent n'importe qui pour que ça puisse se passer en musique de fond au supermarché ? A la Radio, qui s'est inféodée aux maisons de disques juste avant que la télé ne signe aussi le pacte avec le diable ? A la télévision qui, quand elle daigne proposer une émission littéraire, ne parle du livre que passées 23 heures ? A cette télé, encore, qui transforme d'un coup de baguette magique les poissonnières en chanteuses et les fils de bourgeois en philosophes de bas étage en criant haut et fort "Vous aussi, vous pouvez y arriver !" ? La faute au "toujours plus de nouveautés" au détriment, bien souvent, de la qualité ? Dans tous les domaines. La faute aux grandes surfaces qui, avec leur logique de sélection financière, font croire à leurs clients qu'ils peuvent se cultiver en faisant leurs courses ? On peut en trouver, des fautifs... *

Mais on ne m'enlèvera pas que le quidam qui aime bien lire, sans être passionné comme nous, qui travaille sans prendre le temps de déjeuner correctement, qui est tellement fatigué de sa journée de fou qu'il s'endort devant TF1 mais qui lit assidûment dès qu'il en a l'occasion, dans les transports, le week-end, dans la salle d'attente du toubib, eh bien ce quidam, somme toute bien sympathique, je ne crois pas qu'il puisse avoir en main les éléments qui lui permettraient de choisir le bon bouquin, ni donc le bon auteur. Alors qu'il en est parfaitement capable.

Ce qui me fait conclure par cet AMHA : "Un bon auteur devrait pouvoir vivre de sa plume, il y a assez de lecteurs aux goûts différents pour cela." Mais tant que la cupidité sera armée du marketing et que sa stratégie sera d'abrutir le consommateur ce sera très difficile.




*Vous noterez que je me retiens sur ces nombreux (pas tous, mais nombreux) profs de Français qui mériteraient bien de faire partie de cette catégorie avec une mention spéciale.

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Message par Hoêl » sam. oct. 02, 2010 7:58 am

Non. Par contre, une société digne de ce nom devrait permettre aux aspirants écrivains de tenter leur chance, avec tout ce que cela comporte. Qu'il y ait des choses plus utiles ou non à faire à côté me parait hors sujet parce que les priorités ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être de prime abord.
C'est déjà bien difficile pour une société digne de ce nom de donner des compétences élémentaires de lecteur à ses futurs citoyens , alors , leur donner une chance comme auteur , je ne comprends pas bien...



A la télévision qui, quand elle daigne proposer une émission littéraire, ne parle du livre que passées 23 heures ? A cette télé, encore, qui transforme d'un coup de baguette magique les poissonnières en chanteuses et les fils de bourgeois en philosophes de bas étage en criant haut et fort "Vous aussi, vous pouvez y arriver !" ? La faute au "toujours plus de nouveautés" au détriment, bien souvent, de la qualité ? Dans tous les domaines. La faute aux grandes surfaces qui, avec leur logique de sélection financière, font croire à leurs clients qu'ils peuvent se cultiver en faisant leurs courses ? On peut en trouver, des fautifs... *
Faudrait savoir , on donne sa chance à tout le monde ou pas ?
eh bien ce quidam, somme toute bien sympathique, je ne crois pas qu'il puisse avoir en main les éléments qui lui permettraient de choisir le bon bouquin, ni donc le bon auteur. Alors qu'il en est parfaitement capable.
Je ne comprends rien à cette phrase .
Ce qui me fait conclure par cet AMHA : "Un bon auteur devrait pouvoir vivre de sa plume, il y a assez de lecteurs aux goûts différents pour cela." Mais tant que la cupidité sera armée du marketing et que sa stratégie sera d'abrutir le consommateur ce sera très difficile.
Eh oui , c'est bien connu , les consommateurs sont des cons . "Consommons ! consommons ! sommons les cons de consommer !"

*Vous noterez que je me retiens sur ces nombreux (pas tous, mais nombreux) profs de Français qui mériteraient bien de faire partie de cette catégorie avec une mention spéciale.
Je ne me sens pas visé car , encore une fois , je ne comprends rien à cette phrase .

Hoël qui se réveille avec la crève et de mauvaise humeur .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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Lensman
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Message par Lensman » sam. oct. 02, 2010 8:40 am

Gregory Drake a écrit : Non. Ce sont les lecteurs qui doivent choisir. Encore faut-il qu'ils aient accès à toutes les œuvres.
Sauf qu'avoir accès à toutes les oeuvres, cela ne sert à rien... Ce qui est utile, c'est avoir accès un un pool d'oeuvres qui ont déjà été choisies.
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Erion
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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 8:59 am

Gregory Drake a écrit : Si elles ouvrent dans la même rue, parce qu'à trois pâtés de maison, beaucoup trouvent le pain tout de suite moins bon... Si elles vendent au même prix, car beaucoup de gens mangent de la merde parce que le Hard Discount est moins cher. Et beaucoup de gens lisent Chattam, Levy et Werber parce qu'on les trouve, eux, à la superette du coin. Comme BHL qu'on trouve toujours partout.
Non. Si on les trouve à la superette, c'est parce que ces auteurs sont demandés. C'est précisément ça le truc surprenant. Chattam, Levy et Werber sont des auteurs que les lecteurs VEULENT lire. Les amateurs de ces auteurs ne s'ennuient pas en les lisant, ils y ont du plaisir, et, bigre, ils en redemandent (vu que le succès continue sans trop faiblir).
Ce n'est pas en les privant de Chattam, Levy et Werber qu'ils se mettront à lire autre chose. C'est là où l'analogie de la boulangerie s'arrête. Une boulangerie ferme, on va prendre son pain ailleurs. Un livre de Levy ou Werber n'est pas en rayon, ben.... on va pas lire du Nathalie Sarraute ou du Robbe-Grillet à la place.

(...) eh bien ce quidam, somme toute bien sympathique, je ne crois pas qu'il puisse avoir en main les éléments qui lui permettraient de choisir le bon bouquin, ni donc le bon auteur. Alors qu'il en est parfaitement capable.
Ce qui me fait conclure par cet AMHA : "Un bon auteur devrait pouvoir vivre de sa plume, il y a assez de lecteurs aux goûts différents pour cela." Mais tant que la cupidité sera armée du marketing et que sa stratégie sera d'abrutir le consommateur ce sera très difficile.
Ces deux paragraphes sont contradictoires. Pour que le lecteur "ait en main les éléments", ben il FAUT du marketing. Les informations, elles volent pas dans l'air, faut que quelqu'un les porte.
Le marketing, ce n'est pas sale. C'est une activité qui peut même être honorable si elle est faite intelligemment. Il s'agit d'estimer les caractéristiques du public, et de déterminer les moyens par lesquels l'atteindre. Et c'est compliqué.
Après, c'est une question de rationalité. On ne va pas dépenser le budget de promotion d'un Marc Lévy pour vendre du Greg Egan. Certes, on augmenterait les ventes d'Egan, mais le rendement serait si faible que l'éditeur qui ferait ça pourrait mettre la clé sous la porte.
Les lecteurs de Lévy, Chattam et autres ne sont pas des grands lecteurs, pas de ceux qui ont des super compétences et qui sont les lecteurs rêvés des éditeurs (cf édito du dernier Magazine Littéraire), mais des gens qui achètent un livre ou deux par an. Ils veulent être certains de ne pas s'ennuyer, d'avoir du plaisir, et ils ne veulent PAS perdre du temps à choisir. Ce sont des lecteurs très difficiles, bien plus que les grands lecteurs. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ils ne lisent pas n'importe quoi (certains livres "coup marketing" ne fonctionnent pas, malgré tous les efforts des éditeurs. Il suffit pas de mettre de l'argent dans la promotion pour qu'un livre se vende. Ce serait bien trop simple.).
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Message par Lensman » sam. oct. 02, 2010 9:11 am

Erion a écrit : Non. Si on les trouve à la superette, c'est parce que ces auteurs sont demandés. C'est précisément ça le truc surprenant. Chattam, Levy et Werber sont des auteurs que les lecteurs VEULENT lire. Les amateurs de ces auteurs ne s'ennuient pas en les lisant, ils y ont du plaisir, et, bigre, ils en redemandent (vu que le succès continue sans trop faiblir).
Ce n'est pas en les privant de Chattam, Levy et Werber qu'ils se mettront à lire autre chose. C'est là où l'analogie de la boulangerie s'arrête. Une boulangerie ferme, on va prendre son pain ailleurs. Un livre de Levy ou Werber n'est pas en rayon, ben.... on va pas lire du Nathalie Sarraute ou du Robbe-Grillet à la place.
C'est aussi l'impression que j'ai, en discutant avec mes collègues de travail.
Bien sûr, il est indispensable de rendre visibles les livres qui nous paraissent valoir le coup, et le moins que l'on puisse dire est qu'il est possible de faire mieux. Mais il ne faut pas se leurrer : une immense partie du lectorat a des demandes qui sont sans rapport avec les discours tenus sur un forum comme celui-ci.
La belle scène: "Ah ! c'est formidable ! ça faisait vingt ans que je lisais des conneries, et enfin, je découvre la SF de qualité !" est une scène fantasmatique. Il est vain de s'y accrocher.
Il faut améliorer la visibilité, comme pour toute offre culturelle, mais il ne faut pas se faire d'illusion et il est vain d'aller chercher des "coupables" à cet état de fait.
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Message par Don Lorenjy » sam. oct. 02, 2010 9:31 am

Jean-Claude Dunyach a écrit :Les artistes, et parmi eux les écrivains, sont en surnombre, de façon effarante. Dans tous les domaines, ou presque.
Je n'avais pas relevé cette phrase, il a fallu que Greg la ressorte (merci N°6).
J'espère qu'il faut la lire "en surnombre par rapport aux capacités d'absorption du marché tel qu'il est organisé par le marketing et la distribution".
Sinon, s'il s'agit juste de compter les artistes et de les trouver trop nombreux jusqu'à s'en effarer, je me demande de quelle société on parle...
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons

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