Le problème n'est pas là. D'abord, ce serait un refus de vente, ce qui est interdit par la loi.dracosolis a écrit :Fabien Lyraud a écrit : Les libraires devrait plutôt s'attaquer à cette cible là et demander aux éditeurs de ne plus diffuser en grande distribution.
tu veux que les éditeurs se pendent en même temps que les libraires ?
Le seul cas où c'est accepté et c'est en discussion, c'est la pharmacie.
Ensuite et surtout, le problème posé par les grandes surfaces alimentaires en matière de livres (et de CD et de DVD), c'est qu'elles ne proposent que des super best-sellers, renforçant encore l'oligopole de ceux-ci. Et comme elles représentent possiblement 1/3 des ventes de livres en France, ce qui est très difficile à déterminer car la définition du livre devient de plus en plus compliquée, elles sont en train de bouffer même les réseaux type FNAC et Virgin qui font du surplace.
Dans les Côtes d'Armor, d'où je viens et où j'ai pratiqué une rapide inspection, on ne peut pratiquement plus acheter de livres que là, dans les maisons de la presse (même topo) et très accessoirement dans des librairies huppées comme Gwalarn à Lannion, qui sont excellentes mais ne sont fréquentées que par une élite.
Cette évolution préfigure celle du livre numérique qui l'aggravera considérablement, comme je le prophétise depuis des années.
Tout cela est géré à l'ordinateur, ce qui signifie que ce qui se vend se vend encore plus.
Je ne vois pas bien comment les libraires, même très bons, vont s'en sortir, je ne dis pas tout de suite mais à terme.
À Trégastel, j'ai renoncé aux librairies, même Gwalarn qui est très bon. L'aller-retour représente trente km. S'ils n'ont pas le livre, cas le plus fréquent et compréhensible, attendre environ une semaine et faire au total 60 km.
Chez Amazon, j'ai le livre en trois jours, sans supplément lié à l'essence. 60km ça fait au moins cinq litres, soit environ 7,50 €. Le prix d'un poche. Si je prenais le bus qui existe, j'en aurais pour la demi-journée et à peine moins cher.
À Paris, je fréquente quelques librairies de mon quartier, très bien équipé et la Fnac Rennes. Mais un livre un peu ancien ou un peu marginal, c'est Internet.
Le problème n'est pas sans précédent: c'est celui de la Poste. Le téléphone a déjà tué une partie du courrier. Il suffit de lire les recueils de lettres de célébrités d'antan pour s'en convaincre. Les mails sont en train de l'achever, hors courrier publicitaire qui représente plus de cinquante pour cent de ce que je reçois et qui va direct poubelle.
Le problème des libraires est: qu'est-ce qu'ils peuvent offrir de plus?
Des signatures, oui, mais les GSA en font aussi et drainent plus de monde.
Des expos? Faut voir.
Mais de toute façon, le 20 ou 21 décembre 2012…