Merci, c'est ce que j'essaie de dire (maladroitement mais quand même) depuis tantôt. ^_^bormandg a écrit :Non: ne rien écrire de TROP blessant es une obligation générale et n'a rien avoir avec les bisounours.Cibylline a écrit :Ensuite, le mot "bisounours" me semble bien définir l'idée de ne jamais rien écrire de trop blessant.
Entre l'édulcoration exagérée et sirupeuse des bisounours et la simple politesse, il y a la même différence qu'entre une boule de neige (ordinaire) et un attentat meurtrier.
Ordre cosmique, loyauté et conflits d'intérêts
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- bormandg
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Tu peux aussi prendre presque n'importe quelle critique de n'importe quel livre de Michel H, non?Cachou a écrit :[ Je pense notamment à une critique très sévère que j'ai lue sur un livre de Xavier Mauméjean où l'on s'en prenait à l'homme et pas au livre. Ça n'était pas la première et ça n'a pas été la dernière.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Une obligation fixée par quelle Vérité absolue ?bormandg a écrit :Non: ne rien écrire de TROP blessant est une obligation générale et n'a rien à voir avec les bisounours.Cibylline a écrit :Ensuite, le mot "bisounours" me semble bien définir l'idée de ne jamais rien écrire de trop blessant.
Entre l'édulcoration exagérée et sirupeuse des bisounours et la simple politesse, il y a la même différence qu'entre une boule de neige (ordinaire) et un attentat meurtrier.
Et j'utilise un peu bien le terme "bisounours" quand je veux. Après, on a le droit de trouver que je l'emploie mal, mais c'est vous qui défendez le droit de mal écrire, pas moi

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Personne ne défend le droit de mal écrire (si ce n'est qu'il est inséparable du droit d'écrire, même mal, garanti par la Déclaration universelle des Droits de l'être humain). Nous défendons le droit des auteurs, même mauvais, de ne pas être insultés par les critiques.Cibylline a écrit :Une obligation fixée par quelle Vérité absolue ?bormandg a écrit :Non: ne rien écrire de TROP blessant est une obligation générale et n'a rien à voir avec les bisounours.Cibylline a écrit :Ensuite, le mot "bisounours" me semble bien définir l'idée de ne jamais rien écrire de trop blessant.
Entre l'édulcoration exagérée et sirupeuse des bisounours et la simple politesse, il y a la même différence qu'entre une boule de neige (ordinaire) et un attentat meurtrier.
Et j'utilise un peu bien le terme "bisounours" quand je veux. Après, on a le droit de trouver que je l'emploie mal, mais c'est vous qui défendez le droit de mal écrire, pas moi
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Ce que tu veux, on peut remplir nos 700 pages à notre goût.Cachou a écrit :Ben alors je suis un bisounours, qu'est-ce que tu veux que je dise moi?
Ben, perso, si j'étais l'auteur critiqué, je m'en foutrais bien pas mal, alors, du coup, si je suis ton conseil, j'arrive à l'inverse de ce que tu souhaitesMais je continue à considérer qu'il faut arrêter de faire des critiques acerbes souvent gratuites et apprendre à modérer un peu ses propos, surtout s'ils risquent de blesser quelqu'un, juste en imaginant comment on prendrait la chose si on était l'auteur critiqué (un tout petit exercice d'empathie que plus personne ne semble avoir envie d'exercer). Les gens peuvent être correctement informés sans pour autant que le critique n'achève l'objet critiqué avec une kalachnikov...

Je peux être blessée si, dans la vie, tu me dis que je suis... allez, mettons... chais pas... (Non, sérieux, je ne trouve pas...) Mais en quoi pourrais-je être blessée parce qu'un critique me dit que je devrais aller élever des chèvres ? J'ai le droit d'écrire, quiconque a le droit de détester ce que j'écris, quiconque a le droit de dire qu'il déteste et que je suis un mauvais auteur et... Soit je connais et respecte ce critique et, dans ce cas, je dois remettre mon travail en cause, soit je ne le connais pas et je m'en bats les gonades avec un éventail en aluminium.
Un individu n'est pas son travail. Et quand bien même il le serait, tiens...
Y'a des gens qui m'aiment et des gens qui me détestent. Mais la majorité des gens, statistiquement, ne peut pas me connaitre. Un jour, j'ai dit qu'une éditrice était conne. Elle en a eu autant à mon égard. Ben, c'est bien : si les gens qui me détestent commencent à dire des gentillesses sur moi, ça va être dur de compter mes ennemis !
Ben tant mieux pour toi, mais il faudrait que tu prennes conscience du fait que tout le monde ne réagit pas comme ça. Si mon inspectrice vient me voir en me disant que je fais mal mon travail, même si j'ai l'impression que je le fais bien et que ça va avec mes élèves, je vais considérer que j'ai certainement fait quelque chose qui n'allait pas pour mériter une remarque comme ça, je vais me remettre en question et peut-être même avoir envie de changer de métier parce que sur le moment, si cette remarque est justifiée ou pas, elle m'aura fait mal et m'aura donné l'impression d'avoir raté ma vocation. Juste parce que l'inspectrice représente une autorité, une personne de référence, comme peut l'être un critique pour des lecteurs, et que si elle me dit qu'un truc ne va pas, je ne vais pas avoir la prétention de croire qu'elle se trompe d'office et que j'ai raison. Et je ne pense pas être la seule à réagir comme ça...Cibylline a écrit :Ce que tu veux, on peut remplir nos 700 pages à notre goût.Cachou a écrit :Ben alors je suis un bisounours, qu'est-ce que tu veux que je dise moi?
Ben, perso, si j'étais l'auteur critiqué, je m'en foutrais bien pas mal, alors, du coup, si je suis ton conseil, j'arrive à l'inverse de ce que tu souhaitesMais je continue à considérer qu'il faut arrêter de faire des critiques acerbes souvent gratuites et apprendre à modérer un peu ses propos, surtout s'ils risquent de blesser quelqu'un, juste en imaginant comment on prendrait la chose si on était l'auteur critiqué (un tout petit exercice d'empathie que plus personne ne semble avoir envie d'exercer). Les gens peuvent être correctement informés sans pour autant que le critique n'achève l'objet critiqué avec une kalachnikov...![]()
Je peux être blessée si, dans la vie, tu me dis que je suis... allez, mettons... chais pas... (Non, sérieux, je ne trouve pas...) Mais en quoi pourrais-je être blessée parce qu'un critique me dit que je devrais aller élever des chèvres ? J'ai le droit d'écrire, quiconque a le droit de détester ce que j'écris, quiconque a le droit de dire qu'il déteste et que je suis un mauvais auteur et... Soit je connais et respecte ce critique et, dans ce cas, je dois remettre mon travail en cause, soit je ne le connais pas et je m'en bats les gonades avec un éventail en aluminium.
Un individu n'est pas son travail. Et quand bien même il le serait, tiens...
Y'a des gens qui m'aiment et des gens qui me détestent. Mais la majorité des gens, statistiquement, ne peut pas me connaitre. Un jour, j'ai dit qu'une éditrice était conne. Elle en a eu autant à mon égard. Ben, c'est bien : si les gens qui me détestent commencent à dire des gentillesses sur moi, ça va être dur de compter mes ennemis !
Modifié en dernier par Cachou le sam. déc. 18, 2010 7:58 pm, modifié 1 fois.
Heu...
Y a des auteurs qui choisissent, simplement, de ne jamais lire les critiques.
Et de se tenir le plus loin possible du festival médiatique.
C'est le seul moyen de survivre si on a peur d'avoir l'égo froissé.
Les critiques ont toujours été virulentes, les auteurs critiques, et ils se sont toujours foutus sur la gueule à cause de ça.
Ça fait bientôt deux mille cinq cents ans que ça dure. Et c'est pareil en musique, en peinture, en arts plastiques, en politique, au théâtre, etc.
Un bon auteur, c'est aussi un auteur qui écrit sans tenir compte des critiques, qui s'accroche et qui écrit parce qu'il ne peut pas faire autrement.
Le seul endroit où ça n'existe plus, c'est dans le petit groupe serré de la littérature goncourable et j'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais.
Qui plus est, la gentillesse, ça consiste à aimer tout le monde, que je sache, alors que ne pas dire à quelqu'un "là t'as déconné" j'assimile ça à de l'hypocrisie ou à un sentiment de supériorité mal assumé. Surtout quand, neuf fois sur dix, ça se traduit en Je dis pas par devant mais je balance par derrière en sachant pertinemment que dans ce milieu si petit, tout se sait toujours au bout du compte.
Je dis pas ça pour toi, Cachou, tu es juste une lectrice passionnée, pas une actrice du milieu.
Y a des auteurs qui choisissent, simplement, de ne jamais lire les critiques.
Et de se tenir le plus loin possible du festival médiatique.
C'est le seul moyen de survivre si on a peur d'avoir l'égo froissé.
Les critiques ont toujours été virulentes, les auteurs critiques, et ils se sont toujours foutus sur la gueule à cause de ça.
Ça fait bientôt deux mille cinq cents ans que ça dure. Et c'est pareil en musique, en peinture, en arts plastiques, en politique, au théâtre, etc.
Un bon auteur, c'est aussi un auteur qui écrit sans tenir compte des critiques, qui s'accroche et qui écrit parce qu'il ne peut pas faire autrement.
Le seul endroit où ça n'existe plus, c'est dans le petit groupe serré de la littérature goncourable et j'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais.
Qui plus est, la gentillesse, ça consiste à aimer tout le monde, que je sache, alors que ne pas dire à quelqu'un "là t'as déconné" j'assimile ça à de l'hypocrisie ou à un sentiment de supériorité mal assumé. Surtout quand, neuf fois sur dix, ça se traduit en Je dis pas par devant mais je balance par derrière en sachant pertinemment que dans ce milieu si petit, tout se sait toujours au bout du compte.
Je dis pas ça pour toi, Cachou, tu es juste une lectrice passionnée, pas une actrice du milieu.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
Et à bien y réfléchir, est-ce si important d'être édité, pour un auteur? Ce qui compte, c'est d'écrire. Je trouve les lecteurs bien indiscrets.Le_navire a écrit :Heu...
Y a des auteurs qui choisissent, simplement, de ne jamais lire les critiques.
Et de se tenir le plus loin possible du festival médiatique.
.
D'ailleurs, c'est le cas de figure le plus courant, l'auteur non édité, ce qui prouve que j'ai raison: l'inutile, dans tout ça, c'est le lecteur.
Oncle Joe
Ah, mais j'ai tout à fait conscience que tout le monde ne réagit pas comme ça. Je te dis juste que... je m'en fous.Cachou a écrit :Ben tant mieux pour toi, mais il faudrait que tu prennes conscience du fait que tout le monde ne réagit pas comme ça. Si mon inspectrice vient me voir en me disant que je fais mal mon travail, même si j'ai l'impression que je le fais bien et que ça va avec mes élèves, je vais considérer que j'ai certainement fait quelque chose qui n'allait pas pour mériter une remarque comme ça, je vais me remettre en question et peut-être même avoir envie de changer de métier parce que sur le moment, si cette remarque est justifiée ou pas, elle m'aura fait mal et m'aura donné l'impression d'avoir raté ma vocation. Juste parce que l'inspectrice représente une autorité, une personne de référence, comme peut l'être un critique pour des lecteurs, et que si elle me dit qu'un truc ne va pas, je ne vais pas avoir la prétention de croire qu'elle se trompe d'office et que j'ai raison. Et je ne pense pas être la seule à réagir comme ça...
En tant que lectrice, je dis au critique : sauve mon porte-monnaie. C'est le choix que je fais. Donc, si on discute du rôle du critique, c'est le point de vue que je défends.
(En plus, l'exemple est encore mal choisi : ton inspectrice est ton chef, ton travail doit lui donner satisfaction car elle représente ton employeur qui te paie.)
Pour moi la gentillesse, c'est que, si on doit dire à quelqu'un qu'il a sérieusement déconné, on le fasse en prenant des gants et non en disant "t'as merdé grave, je n'ai jamais vu une connerie pareille, je te pensais au-dessus de ça". La gentillesse, ce n'est pas mentir, c'est juste de tenir compte du fait que nos actes ont une influence sur les autres et d'agir en conséquence sans verser dans des excès inutiles et parfois gratuits.Le_navire a écrit : Qui plus est, la gentillesse, ça consiste à aimer tout le monde, que je sache, alors que ne pas dire à quelqu'un "là t'as déconné" j'assimile ça à de l'hypocrisie ou à un sentiment de supériorité mal assumé. Surtout quand, neuf fois sur dix, ça se traduit en Je dis pas par devant mais je balance par derrière en sachant pertinemment que dans ce milieu si petit, tout se sait toujours au bout du compte.
Je dis pas ça pour toi, Cachou, tu es juste une lectrice passionnée, pas une actrice du milieu.
(et si je travaillais dans le milieu comme j'aurais voulu mais que je n'ai jamais pu, je ne pourrais pas le penser?)(c'est une question sérieuse, hein, pas un reproche)
Sérieusement, c'est un point de vue parfaitement légitime. Seulement, il faut trouver le critique qui correspond à tes goûts, vu qu'il n'existe pas de règles claires de ce qui est bon ou mauvais en littérature. Et quand je dis ça, je suis sérieux. Exemple. si on écoute Nébal, on ne doit pas lire de van Vogt. Par contre, si on écoute Jacques Goimard (qui n'est pas un imbécile inculte et sans goût non plus), c'est un auteur génial. Le problème est là; trouver le critique avec lequel on est en phase.Cibylline a écrit :
Ah, mais j'ai tout à fait conscience que tout le monde ne réagit pas comme ça. Je te dis juste que... je m'en fous.
En tant que lectrice, je dis au critique : sauve mon porte-monnaie. C'est le choix que je fais. Donc, si on discute du rôle du critique, c'est le point de vue que je défends.
Oncle Joe
Ta définition de la gentillesse correspond à ma définition de l'hypocrisie. Comme quoi, tout n'est que philosophie.Cachou a écrit :Pour moi la gentillesse, c'est que, si on doit dire à quelqu'un qu'il a sérieusement déconné, on le fasse en prenant des gants et non en disant "t'as merdé grave, je n'ai jamais vu une connerie pareille, je te pensais au-dessus de ça". La gentillesse, ce n'est pas mentir, c'est juste de tenir compte du fait que nos actes ont une influence sur les autres et d'agir en conséquence sans verser dans des excès inutiles et parfois gratuits.
Je ne sais pas comment c'est en France, mais je trouve l'exemple - dans sa version belge - approprié parce que mon inspectrice n'est pas mon chef (du tout même), juste une personne qui va venir assister au cours et émettre un avis qui dans certains cas ne sera que pour moi et dans d'autres sera transmis à une autorité qui, elle, fait partie de la hiérarchie supérieure et qui, sans jamais m'avoir vu, décidera de mon sort en tant que professeur suite à cette critique...Cibylline a écrit :Ah, mais j'ai tout à fait conscience que tout le monde ne réagit pas comme ça. Je te dis juste que... je m'en fous.Cachou a écrit :Ben tant mieux pour toi, mais il faudrait que tu prennes conscience du fait que tout le monde ne réagit pas comme ça. Si mon inspectrice vient me voir en me disant que je fais mal mon travail, même si j'ai l'impression que je le fais bien et que ça va avec mes élèves, je vais considérer que j'ai certainement fait quelque chose qui n'allait pas pour mériter une remarque comme ça, je vais me remettre en question et peut-être même avoir envie de changer de métier parce que sur le moment, si cette remarque est justifiée ou pas, elle m'aura fait mal et m'aura donné l'impression d'avoir raté ma vocation. Juste parce que l'inspectrice représente une autorité, une personne de référence, comme peut l'être un critique pour des lecteurs, et que si elle me dit qu'un truc ne va pas, je ne vais pas avoir la prétention de croire qu'elle se trompe d'office et que j'ai raison. Et je ne pense pas être la seule à réagir comme ça...
En tant que lectrice, je dis au critique : sauve mon porte-monnaie. C'est le choix que je fais. Donc, si on discute du rôle du critique, c'est le point de vue que je défends.
(En plus, l'exemple est encore mal choisi : ton inspectrice est ton chef, ton travail doit lui donner satisfaction car elle représente ton employeur qui te paie.)
Du coup:
prof = auteur
inspecteur = critique
hiérarchie supérieure = ensemble du lectorat du critique, qui peut représenter une certaine somme selon les revues, et qui aura donc une influence sur la carrière d'un livre.