Est-on entré dans l'ère cyberpunk ?

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
Nébal
Messages : 4266
Enregistré le : ven. mai 04, 2007 5:45 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Nébal » mer. oct. 19, 2011 6:15 pm

dracosolis a écrit :tu n'as pas de patience ni d'indulgence Nèbal
Je sais. C'est mal.

Bon, essayons ; mais ça part tellement en couille que je ne sais trop que dire, et que je crains de ne pas être très clair... Et ce qui suit n'engage que moi.

Déjà, un point fondamental, voire un axiome : l'histoire ne se répète pas, elle ne s'est jamais répétée, sauf dans les cafés du commerce. On peut certes prendre des points de référence servant à la comparaison, noter des similitudes, parfois même des réactions (ou, en tout cas, des volontés de réaction, généralement fondées sur une idée illusoire du passé), et c'est très amusant de spéculer là-dessus (ça peut d'ailleurs donner de bonnes fictions) ; on peut bien dire, refrain connu, que celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre ; mais, dans les faits, les circonstances, les mentalités, etc., font que l'histoire ne se répète pas.

Ensuite, vous allez trouver que j'encule les mouches, mais il faudrait déjà s'entendre sur les termes (et puisqu'on m'a demandé de "ramener ma science"...) ; or la "féodalité" telle qu'elle est employée ici relève clairement de l'abus de langage. Au sens strict, la féodalité n'est pas politique, mais juridique, et désigne un système de droits réels sur les terres. C'est quand elle est couplée à d'autres institutions (seigneurie, vassalité, suzeraineté) que se met en place une forme de régime politique et économique, qu'on peut qualifier de féodo-seigneurial.

Résumons à gros traits (pour clarifier les termes). Ce système, on l'a connu en France pendant plusieurs périodes du Moyen Âge, avec des hauts et des bas de l'autorité royale : à partir en gros de Louis VI, les Capétiens ont consolidé petit à petit le pouvoir royal, et, à la veille de la guerre de Cent Ans (et là je ne vais pas revenir sur la comparaison, qui m'échappe totalement...), celui-ci était fort, et celui des barons faible ; ça a alterné ensuite, jusqu'à ce que les théories absolutistes surviennent, et qu'on ranime le concept de souveraineté, pour aboutir à la monarchie absolue. Celle-ci a consolidé (mais l'on pourrait peut-être dire qu'elle a carrément créé) l'autorité de l'Etat. Contrairement à ce que prétendait le mythe véhiculé par la droite au XIXe siècle, la Révolution a parachevé un édifice déjà solidement établi (voyez Tocqueville ; et, dans sa lignée, on pourrait dire que nous sommes largement dans la même lancée).

Ensuite, en dehors de quelques phases de réaction, depuis deux siècles environ, s'est constitué en France le libéralisme qui a imprégné une large part de nos institutions politiques, mais il s'est en même temps accompagné d'éléments contradictoires, d'inspiration différente, voire opposée ; notre démocratie libérale contemporaine est la résultante d'un mélange d'inspirations politiques diverses.

Le libéralisme politique au sens strict vise à limiter la puissance étatique (il n'y a que dans sa forme la plus extrême qu'il aboutit carrément à la négation de l'Etat), selon la distinction entre "liberté des anciens" et "liberté des modernes" (voyez Constant). D'où un certain nombre d'institutions d'inspiration clairement libérale : le parlementarisme, les droits de l'homme et plus généralement les libertés publiques, etc.

Cependant, dire que l'Etat à l'heure actuelle perd de son pouvoir au profit de nouveaux "barons" ou disparaît dans des "zones de non-droit", à mon sens, c'est se leurrer complètement. Certes, on n'en est pas (plus) aux excès totalitaires, mais l'Etat, et même (encore) l'Etat-nation, est bien à l'heure actuelle la forme politique dominante, et on n'y a pas vraiment d'alternative, au-delà d'une coopération inter-étatique encore timide. A vrai dire, l'Etat n'a probablement que rarement été aussi puissant qu'à l'heure actuelle. C'est notamment le cas en France, avec le régime semi-présidentiel instauré par la Constitution de 1958, qui, en période de concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire, comme maintenant, peut être dit "ultra-présidentiel". On a d'ailleurs parallèlement un fort héritage (malmené, certes, mais toujours là) "d'Etat-providence", qui va bien à l'encontre du "moins d'Etat", du simple "Etat-gendarme" prôné par les libéraux.

Je ne nie pas le pouvoir, sans doute grandissant, des multinationales et autres grandes entreprises. Mais il ne faut pas pour autant verser dans le conspirationnisme, imaginer une "entente" d'un nouvel ersatz des 500 familles ou des "barons" qui dirigeraient le monde en sous-main. L'autorité réside encore dans les institutions étatiques et inter-étatiques. Et le pouvoir des multinationales et autres grandes entreprises, s'il est bien réel, n'a quand même rien à voir avec celui des barons d'antan ; ce n'est pas tant, d'ailleurs, une question de degré que de nature.

On parlait parfois de "barons" au XIXe siècle : c'était sans doute, bien qu'un abus de langage là encore, et évidemment connoté politiquement, plus légitime qu'aujourd'hui, car la législation (et/ou l'absence de législation) allait systématiquement dans le sens des intérêts de ces "barons" ; bien plus qu'aujourd'hui, malgré les volontés affichées de dérégulation. Malgré celles-ci, je n'échangerai pas ma place de chômeur en France aujourd'hui, dans notre monde abominablement libéral, contre celle de travailleur dans toutes les périodes qui ont précédé, excepté peut-être les "Trente Glorieuses".

Quant aux "ghettos avec leurs propres règles, leur propre langage", désolé, mais pour moi, en ce qui concerne la France en tout cas, on n'est ici pas loin du fantasme de la "zone de non-droit", vilaine exagération médiatique qui joue de manière populiste sur un phénomène de communautarisme certes bien réel pour exacerber les tensions. Et j'ai du mal à voir le rapport entre ce phénomène et le libéralisme, politique comme économique ; si vous pouvez m'éclairer là-dessus... Et pourquoi trente ans ?

Je ne crois pas à la prospective. Je ne crois pas aux prophètes. Mais, pour le coup, j'avoue que les cyberpunks, et Gibson en tête, ont vu assez juste : encore une fois, je ne nie pas le pouvoir grandissant des multinationales, pas plus que le phénomène de communautarisme et celui des sous-cultures. Il ne faut cependant pas les exagérer, et encore moins faire appel au passé pour qualifier la situation contemporaine, particulièrement la situation française ; à vue de nez, c'est bien pratique, mais en définitive, ça ne repose sur rien d'autres que des comparaisons grossières et des amalgames qui n'aident en rien à l'analyse.

D'autant que le mouvement cyberpunk, à mes yeux en tout cas, s'affiche comme clairement progressiste : il ne se contente pas de peindre des lendemains qui déchantent, mais va au-delà ; et loin de se complaire dans la peinture d'une histoire qui se répèterait, il insiste régulièrement sur les nouveautés introduites par la société contemporaine, allant jusqu'à faire de l'humain lui-même quelque chose de nouveau et en évolution rapide.

Gibson est particulièrement intéressant à cet égard : il incarne à la fois la victoire et la défaite des "prophéties" cyberpunk. Là où on en fait régulièrement - et souvent à bon droit - un auteur visionnaire, il est néanmoins le premier à pointer du doigt les "erreurs" de ses romans, et, dans ses derniers textes, il témoigne même du dépassement par la réalité qu'ont subi les thèmes cyberpunks, allant jusqu'à se moquer des poncifs du genre (voyez la réalité virtuelle tellement has-been dans Code source...).

Bon, j'ai été bordélique, désolé. Mais, pour résumer, si je veux bien croire que les cyberpunks ont eu raison sur beaucoup de points, ce que je n'accepte pas, ce sont les discours simplificateurs sur l'histoire qui se répèterait et les amalgames entre la situation contemporaine, particulièrement en France, et des situations passées, quelles qu'elles soient.
Modifié en dernier par Nébal le mer. oct. 19, 2011 6:20 pm, modifié 1 fois.

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Message par MF » mer. oct. 19, 2011 6:17 pm

Florent a écrit :"Bordmang n'a pas tort dans le sens où après avoir passé des siècles à unifier la France, en quelques 30 ans, on a réussi à entamer le processus inverse en produisant des ghettos avec leurs propres règles, leur propre langage."
heu... un rapport avec le cyberpunk ? ou avec l'élevage des platodes ? ou encore avec les groupes de lie ?

commence par exposer un contour (ne serait-il qu'ilien) du cyberpunk, et je sors la poire et les cahouètes pour une nalyze
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » mer. oct. 19, 2011 6:24 pm

Nébal a écrit :
dracosolis a écrit :tu n'as pas de patience ni d'indulgence Nèbal
Je sais. C'est mal.

Bon, essayons ; mais ça part tellement en couille que je ne sais trop que dire, et que je crains de ne pas être très clair... Et ce qui suit n'engage que moi.

Déjà, un point fondamental, voire un axiome : l'histoire ne se répète pas, elle ne s'est jamais répétée, sauf dans les cafés du commerce. On peut certes prendre des points de référence servant à la comparaison, noter des similitudes, parfois même des réactions (ou, en tout cas, des volontés de réaction, généralement fondées sur une idée illusoire du passé), et c'est très amusant de spéculer là-dessus (ça peut d'ailleurs donner de bonnes fictions) ; on peut bien dire, refrain connu, que celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre ; mais, dans les faits, les circonstances, les mentalités, etc., font que l'histoire ne se répète pas.

Ensuite, vous allez trouver que j'encule les mouches, mais il faudrait déjà s'entendre sur les termes (et puisqu'on m'a demandé de "ramener ma science"...) ; or la "féodalité" telle qu'elle est employée ici relève clairement de l'abus de langage. Au sens strict, la féodalité n'est pas politique, mais juridique, et désigne un système de droits réels sur les terres. C'est quand elle est couplée à d'autres institutions (seigneurie, vassalité, suzeraineté) que se met en place une forme de régime politique et économique, qu'on peut qualifier de féodo-seigneurial.

Résumons à gros traits. Ce système, on l'a connu en France pendant plusieurs périodes du Moyen Âge, avec des hauts et des bas de l'autorité royale : à partir en gros de Louis VI, les Capétiens ont consolidé petit à petit le pouvoir royal, et, à la veille de la guerre de Cent Ans (et là je ne vais pas revenir sur la comparaison, qui m'échappe totalement...), celui-ci était fort, et celui des barons faible ; ça a alterné ensuite, jusqu'à ce que les théories absolutistes surviennent, et qu'on ranime le concept de souveraineté, pour aboutir à la monarchie absolue. Celle-ci a consolidé (mais l'on pourrait peut-être dire qu'elle a carrément créé) l'autorité de l'Etat. Contrairement à ce que prétendait le mythe véhiculé par la droite au XIXe siècle, la Révolution a parachevé un édifice déjà solidement établi (voyez Tocqueville ; et, dans sa lignée, on pourrait dire que nous sommes largement dans la même lancée).

Ensuite, en dehors de quelques phases de réaction, depuis deux siècles environ, s'est constitué en France le libéralisme qui a imprégné une large part de nos institutions politiques, mais il s'est en même temps accompagné d'éléments contradictoires, d'inspiration différente, voire opposée ; notre démocratie libérale contemporaine est la résultante d'un mélange d'inspirations politiques diverses.

Le libéralisme politique au sens strict vise à limiter la puissance étatique (il n'y a que dans sa forme la plus extrême qu'il aboutit carrément à la négation de l'Etat), selon la distinction entre "liberté des anciens" et "liberté des modernes" (voyez Constant). D'où un certain nombre d'institutions d'inspiration clairement libérale : le parlementarisme, les droits de l'homme et plus généralement les libertés publiques, etc.

Cependant, dire que l'Etat à l'heure actuelle perd de son pouvoir au profit de nouveaux "barons" ou disparaît dans des "zones de non-droit", à mon sens, c'est se leurrer complètement. Certes, on n'en est pas (plus) aux excès totalitaires, mais l'Etat, et même (encore) l'Etat-nation, est bien à l'heure actuelle la forme politique dominante, et on n'y a pas vraiment d'alternative, au-delà d'une coopération inter-étatique encore timide. A vrai dire, l'Etat n'a probablement que rarement été aussi puissant qu'à l'heure actuelle. C'est notamment le cas en France, avec le régime semi-présidentiel instauré par la Constitution de 1958, qui, en période de concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire, comme maintenant, peut être dit "ultra-présidentiel". On a d'ailleurs parallèlement un fort héritage (malmené, certes, mais toujours là) "d'Etat-providence", qui va bien à l'encontre du "moins d'Etat", du simple "Etat-gendarme" prôné par les libéraux.

Je ne nie pas le pouvoir, sans doute grandissant, des multinationales et autres grandes entreprises. Mais il ne faut pas pour autant verser dans le conspirationnisme, imaginer une "entente" d'un nouvel ersatz des 500 familles ou des "barons" qui dirigeraient le monde en sous-main. L'autorité réside encore dans les institutions étatiques et inter-étatiques. Et le pouvoir des multinationales et autres grandes entreprises, s'il est bien réel, n'a quand même rien à voir avec celui des barons d'antan ; ce n'est pas tant, d'ailleurs, une question de degré que de nature.

On parlait parfois de "barons" au XIXe siècle : c'était sans doute, bien qu'un abus de langage là encore, et évidemment connoté politiquement, plus légitime qu'aujourd'hui, car la législation (et/ou l'absence de législation) allait systématiquement dans le sens des intérêts de ces "barons" ; bien plus qu'aujourd'hui, malgré les volontés affichées de dérégulation. Malgré celles-ci, je n'échangerai pas ma place de chômeur en France aujourd'hui, dans notre monde abominablement libéral, contre celle de travailleur dans toutes les périodes qui ont précédé, excepté peut-être les "Trente Glorieuses".

Quant aux "ghettos avec leurs propres règles, leur propre langage", désolé, mais pour moi, en ce qui concerne la France en tout cas, on n'est ici pas loin du fantasme de la "zone de non-droit", vilaine exagération médiatique qui joue de manière populiste sur un phénomène de communautarisme certes bien réel pour exacerber les tensions. Et j'ai du mal à voir le rapport entre ce phénomène et le libéralisme, politique comme économique ; si vous pouvez m'éclairer là-dessus... Et pourquoi trente ans ?

Je ne crois pas à la prospective. Je ne crois pas aux prophètes. Mais, pour le coup, j'avoue que les cyberpunks, et Gibson en tête, ont vu assez juste : encore une fois, je ne nie pas le pouvoir grandissant des multinationales, pas plus que le phénomène de communautarisme et celui des sous-cultures. Il ne faut cependant pas les exagérer, et encore moins faire appel au passé pour qualifier la situation contemporaine, particulièrement la situation française ; à vue de nez, c'est bien pratique, mais en définitive, ça ne repose sur rien d'autres que des comparaisons grossières et des amalgames qui n'aident en rien à l'analyse.

D'autant que le mouvement cyberpunk, à mes yeux en tout cas, s'affiche comme clairement progressiste : il ne se contente pas de peindre des lendemains qui déchantent, mais va au-delà ; et loin de se complaire dans la peinture d'une histoire qui se répèterait, il insiste régulièrement sur les nouveautés introduites par la société contemporaine, allant jusqu'à faire de l'humain lui-même quelque chose de nouveau et en évolution rapide.

Gibson est particulièrement intéressant à cet égard : il incarne à la fois la victoire et la défaite des "prophéties" cyberpunk. Là où on en fait régulièrement - et souvent à bon droit - un auteur visionnaire, il est néanmoins le premier à pointer du doigt les "erreurs" de ses romans, et, dans ses derniers textes, il témoigne même du dépassement par la réalité qu'ont subi les thèmes cyberpunks, allant jusqu'à se moquer des poncifs du genre (voyez la réalité virtuelle tellement has-been dans Code source...).

Bon, j'ai été bordélique, désolé. Mais, pour résumer, si je veux bien croire que les cyberpunks ont eu raison sur beaucoup de points, ce que je n'accepte pas, ce sont les discours simplificateurs sur l'histoire qui se répèterait et les amalgames entre la situation contemporaine, particulièrement en France, et des situations passées, quelles qu'elles soient.
... juste pour dire que, quand j'ai parlé de féodalité, c'était pour rire (je pensais à l'expression "barons de la drogue", qui m'a toujours parue amusante) et pour rappeler que les gens malins et violents trouvent à s'occuper à toutes les époques, dès qu'il y a des opportunités...
Et puis, surtout, on ne peut pas demander plus aux Volfoni qu'aux fils de Charlemagne...

Oncle Joe, hilare

Avatar du membre
Nébal
Messages : 4266
Enregistré le : ven. mai 04, 2007 5:45 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Nébal » mer. oct. 19, 2011 6:25 pm

Toi, oui, mais d'autres l'ont pris au sérieux...

Avatar du membre
Florent
Messages : 1855
Enregistré le : jeu. janv. 17, 2008 6:46 pm

Message par Florent » mer. oct. 19, 2011 6:33 pm

MF a écrit :
Florent a écrit :"Bordmang n'a pas tort dans le sens où après avoir passé des siècles à unifier la France, en quelques 30 ans, on a réussi à entamer le processus inverse en produisant des ghettos avec leurs propres règles, leur propre langage."
heu... un rapport avec le cyberpunk ? ou avec l'élevage des platodes ? ou encore avec les groupes de lie ?

commence par exposer un contour (ne serait-il qu'ilien) du cyberpunk, et je sors la poire et les cahouètes pour une nalyze
Heu là ça va être difficile d'être plus explicite, mais bon...

Dans le genre cyberpunk, parmi les différents thèmes abordés, on trouve celui de la fracture sociale comme dirait Chirac, avec un accroissement et un contraste inédit, dans toute l'histoire de l'humanité, des inégalités sociales, du fossé séparant une poignée de personnes de plus en plus riches, et la grande majorité des masses sombrant toujours plus dans la pauvreté.

Ce qui donne naissance, en marge des métropoles et des multinationales concentrant toutes les richesses, et donc le dernier cri de la technologie, à des micro-sociétés d'aspect tribal, qui "ramassent les miettes" et s'organisent comme elles le peuvent, en obéissant à leurs propres règles, sachant que, de toute façon, elles n'ont rien à attendre de la "société d'en haut". C'est le cas des Lo Tek, que je citais comme exemple après avoir rebondi sur la "thèse féodale". Je ne peux pas être plus clair. Peut-être, si :

Les bandes que l'on trouve aujourd'hui dans les banlieues des grandes villes ressemblent étrangement à celles imaginées par les auteurs cyberpunk, avec leur récupération et recyclage de matos (les portables par exemple). Ce qui participe au sujet "Est-on entré dans l'ère cyberpunk ?"
« J’ai un projet, devenir fou. »

Charles Bukowski

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mer. oct. 19, 2011 7:14 pm

Et le rapport avec la féodalité ?
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Avatar du membre
Soslan
Messages : 3051
Enregistré le : sam. juin 13, 2009 1:22 pm
Localisation : Lille (ou presque)
Contact :

Message par Soslan » mer. oct. 19, 2011 7:19 pm

kibu a écrit :Et le rapport avec la féodalité ?
On peut aussi lâcher l'affaire ce se disant que, de toute façon, ce n'était pas dans le sujet initial, non ?
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)

http://karelia.over-blog.com/
Et pour ne pas faire que ma propre promo :
http://musardises.moonfruit.fr/

Avatar du membre
Florent
Messages : 1855
Enregistré le : jeu. janv. 17, 2008 6:46 pm

Message par Florent » mer. oct. 19, 2011 7:22 pm

kibu a écrit :Et le rapport avec la féodalité ?
Non mais moi, je n'ai jamais parlé de féodalité. Ne me demande pas d'expliquer la thèse de quelqu'un d'autre qui en plus, n'était pas sérieux.
« J’ai un projet, devenir fou. »

Charles Bukowski

Avatar du membre
dracosolis
Messages : 7417
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
Contact :

Message par dracosolis » mer. oct. 19, 2011 7:29 pm

Soslan a écrit :
kibu a écrit :Et le rapport avec la féodalité ?
On peut aussi lâcher l'affaire ce se disant que, de toute façon, ce n'était pas dans le sujet initial, non ?
:shock: depuis quand on fait ce genre de chose sur ce forum? :shock:


(laissez les mecs, une inspection, ça pacifierait Attila, je ne suis pas tout à fait moi-même^^)
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
Antéchrist N°4 :

Herbefol
Messages : 1642
Enregistré le : mer. févr. 08, 2006 9:16 pm

Message par Herbefol » mer. oct. 19, 2011 7:47 pm

Merci à Nébal pour son éclairage intéressant. :)
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.

Avatar du membre
Florent
Messages : 1855
Enregistré le : jeu. janv. 17, 2008 6:46 pm

Message par Florent » mer. oct. 19, 2011 8:21 pm

Herbefol a écrit :Merci à Nébal pour son éclairage intéressant. :)

Oui mais alors, il faudrait reprendre point par point ce chant d'amour au libéralisme. Même si c'est argumenté, il y a pas mal de confusions.

Quand Lensman au départ faisait une comparaison avec les anciens et les nouveaux barons, il ne considérait pas les multinationales comme les nouveaux barons du monde actuel, avec les mêmes pouvoirs. Il parlait des "barons des cités", les caïds, ce qui n'est pas franchement la même chose.

Sur la question des prétendues zones de non-droit échappant au pouvoir de l'Etat, c'est un débat sans fin, on n'en a peut-être pas la même vision de l'intérieur et de l'extérieur. Mais un endroit dans la République où la police ne va plus et où il n'y a plus de service public, on peut expliquer aux résidents de ces quartiers que "le régime semi-présidentiel instauré par la Constitution de 1958, qui, en période de concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire, comme maintenant, peut être dit "ultra-présidentiel", je pense qu'ils s'en carrent l'oignon. Le fait est que l'Etat n'est plus là, et qu'ils doivent se débrouiller. Or Nébal explique que l'Etat providence est toujours là, bien présent, en faisant semblant de ne pas comprendre que lorsqu'on parle de zone de non-droit, il est question de la présence physique de l'Etat, qui abandonne des pans entiers de son territoire à des lois et des économies parallèles pour avoir la paix.
Nébal a du mal à voir le rapport entre ce phénomène et le libéralisme, eh bien... Dans un quartier où le taux de chômage atteint 40%, pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre le rapport, le chômage en grande partie due à la mondialisation étant la racine de la majorité des maux de ces cités et le frein à l'ascension sociale qui permettrait de renouveler leurs populations. Pourquoi 30 ans ? Parce que c'est à peu près la période durant laquelle tous les problèmes que nous connaissons se sont développés, en particulier dans les banlieues.

Quand il affirme que l'autorité réside encore dans les institutions étatiques, je me demande qui est en train de se leurrer... A une époque où le président des USA lui-même doit reculer devant des lobbys, où la France craint qu'une agence modifie sa note triple A comme un enfant attendant sa copie, où des banques prêtent de l'argent aux Etats endettés à des taux hallucinants, où on est incapable d'empêcher des spéculations sur des denrées alimentaires provoquant des famines... Croire que les politiques ont le moindre pouvoir, c'est croire à un conte pour enfants.

On va me dire que tout cela n'a rien à voir avec le cyberpunk, mais on est en plein dedans.
« J’ai un projet, devenir fou. »

Charles Bukowski

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mer. oct. 19, 2011 8:28 pm

Non mais moi, je n'ai jamais parlé de féodalité. Ne me demande pas d'expliquer la thèse de quelqu'un d'autre qui en plus, n'était pas sérieux.
Tu parles de bormandg ?

Non, je déconne. Tu as raison.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mer. oct. 19, 2011 8:34 pm

Quand Lensman au départ faisait une comparaison avec les anciens et les nouveaux barons, il ne considérait pas les multinationales comme les nouveaux barons du monde actuel, avec les mêmes pouvoirs. Il parlait des "barons des cités", les caïds, ce qui n'est pas franchement la même chose.
Non. Il parlait des barons de la drogue. Les narcotrafiquants au Mexique. Tu confonds avec bormandg.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Avatar du membre
Nébal
Messages : 4266
Enregistré le : ven. mai 04, 2007 5:45 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Nébal » mer. oct. 19, 2011 8:39 pm

chant d'amour au libéralisme
...

lol ?

Ca part mal...

Sinon, j'ai un peu l'impression de lire un nouveau Dictionnaire des idées reçues...

Avatar du membre
dracosolis
Messages : 7417
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
Contact :

Message par dracosolis » mer. oct. 19, 2011 8:43 pm

d'abord, le Nébal il chante faux
j'en suis sûre
c'est son genre et y'a qu'à voir ce qu'il écoute pour s'en convaincre, c'est pour dissimuler.
alors tu penses pour le libéralisme...
sinon Florent tu as loupé quoi dans la phrase "je préfère chomiste maintenant ou travailleur ces trente dernières années que tous les autres siècles passés" ?

ah et puis comme je vais me coucher et que Sil n'est pas là pour vous faire le bisounours du soir :Image
Modifié en dernier par dracosolis le mer. oct. 19, 2011 8:47 pm, modifié 1 fois.
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
Antéchrist N°4 :

Répondre

Retourner vers « Du fond de la salle (pour parler d'autre chose) »