Sybille a écrit :
Par exemple, je refuserais qu'on me paie en salaires mes textes. Parce qu'ils sont "à moi" : j'ai envie de savoir où ils paraissent, comment ils sont illustrés, où ils sont diffusés... et, quand je mourrais, je n'ai pas envie qu'ils "appartiennent" à l'humanité, mais à mes mômes... parce que, quand je travaille, quand j'achète un bien, quand je me casse le c..., je veux savoir que mes efforts ne disparaîtront pas avec moi, mais profiteront à ceux que j'aime..
La question est très complexe: on peut avoir des enfants, et ensuite des descendants, qui ne soient pas du tout "à la hauteur" de la mission.
De manière intéressante, la propriété ne veut pas nécessairement dire que l'on peut faire absolument ce que l'on veut de ce que l'on possède. Par exemple, en France, on peut parfaitement être propriétaire d'un monument classé, et donc ne pas pouvoir le démolir, ou simplement le réaménager, si on en a envie. Sur le coup, cela semble à certain une "atteinte à la propriété", mais quand on y réfléchit, on se rend bien compte que la propriété n'a d'existence que dans le cadre d'un accord global, où la société prend l'engagement de la faire respecter. Et cet engagement entraine évidemment des devoirs de la part des propriétaires, qui doivent rende en échange un service à la société.
Je me rappelle d'un cas amusant (il y en a bien d'autres, dans tous les domaines...) en musique. Berlioz avait écrit une Messe dont il avait décidé de détruire toutes les partitions, car elle ne lui plaisait plus. Il a PRESQUE réussi: on a retrouvé il y a quelques années une copie, et l'oeuvre est désormais jouée et enregistrée... tout le monde se fout de la volonté de Berlioz, moi le premier dans ce cas particulier, en tout cas (elle est très bien, cette Messe).
On sent bien qu'il est parfaitement vain d'espérer trouver une solution idéale et définitive à cette question de propriété, qu'il faut redéfinir régulièrement. Ce n'est pas un concept solide.
Oncle Joe