Le marché du numérique progresse en France

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Sylvaner
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Message par Sylvaner » jeu. août 30, 2012 10:02 am

Sand a écrit :ce qui ne répond pas à la question non plus.

Les autres sont-ils auto-dénigrénateurs ? (j'invente des mots si je veux)
C'était effectivement ma question. J'ai l'impression que c'est un sport national de focaliser sur les défauts nationaux... ce qui ne me dérange pas plus que ça, tant que ce n'est pas ponctué par un

"t'façon en france c'est mort, moi dès que j'ai mon diplôme j'me casse au canada"*

Après c'est vrai aussi que l'exposition des défauts français dépasse largement les frontières, comme le souligne Gutboy...

Allez, un peu de patriotisme !

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zordar
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Message par zordar » ven. août 31, 2012 6:42 am

Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Alors quid de la France ?


(Sinon, l'actualité ne doit pas être débordante pour que pratiquement tous les médias pondent le même article, la même semaine sur l’essor du numérique en France.)

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bormandg
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Message par bormandg » ven. août 31, 2012 6:56 am

zordar a écrit :Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Alors quid de la France ?
En France c'est la faute d'Apple, comme l'a publié le Village Voice.
zordar a écrit :(Sinon, l'actualité ne doit pas être débordante pour que pratiquement tous les médias pondent le même article, la même semaine sur l’essor du numérique en France.)
Vu qu'ils se réfèrent tous à la même dépêche, pas étonnant. Rien à voir avec l'abondance ou le manque d'autres infos.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Lensman
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Message par Lensman » ven. août 31, 2012 7:16 am

bormandg a écrit :
zordar a écrit :Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Alors quid de la France ?
En France c'est la faute d'Apple, comme l'a publié le Village Voice.
zordar a écrit :(Sinon, l'actualité ne doit pas être débordante pour que pratiquement tous les médias pondent le même article, la même semaine sur l’essor du numérique en France.)
Vu qu'ils se réfèrent tous à la même dépêche, pas étonnant. Rien à voir avec l'abondance ou le manque d'autres infos.
Je crois que l'étonnement de l'ami Zordar vient plutôt du fait qu'il n'y a (apparemment...) qu'UNE SEULE dépêche sur le sujet...
Pour les explications du regretté Village Voices, elles concernaient les livres numériques EN ANGLAIS... la (triste) disparition de cette librairie semble s'inscrire, logiquement, dans le flot de disparitions des librairies anglo-saxonnes...
Pour l'instant, la France paraît "à l'abri" (hum... formule fort discutable à plusieurs niveaux, d'où les guillemets), le livre numérique (en français) est encore "marginal" (dans les marges du livre...) . C'est sans doute une question de temps, mais le temps passe: le basculement se fera dans.... (remplacer ces derniers points de suspension par la durée qui paraît la plus probable).

Oncle Joe

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bormandg
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Message par bormandg » ven. août 31, 2012 7:26 am

Lensman a écrit :
bormandg a écrit :
zordar a écrit :Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Alors quid de la France ?
En France c'est la faute d'Apple, comme l'a publié le Village Voice.
zordar a écrit :(Sinon, l'actualité ne doit pas être débordante pour que pratiquement tous les médias pondent le même article, la même semaine sur l’essor du numérique en France.)
Vu qu'ils se réfèrent tous à la même dépêche, pas étonnant. Rien à voir avec l'abondance ou le manque d'autres infos.
Je crois que l'étonnement de l'ami Zordar vient plutôt du fait qu'il n'y a (apparemment...) qu'UNE SEULE dépêche sur le sujet...

Oncle Joe
sauf que c'est "une seule dépêche depuis deux semaines".... 8)
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Erion
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Message par Erion » ven. août 31, 2012 7:31 am

zordar a écrit :Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Non, en fait.
C'est un article de 2011 mais il explique en partie ce qui s'est passé aux USA : http://techcrunch.com/2011/02/23/books- ... ok-stores/
Amazon n'a fait qu'arriver dans une situation déjà catastrophique. Le groupe Borders s'était développé au delà du raisonnable et se trouvait dans une situation d'extrême fragilité quand Amazon est apparu (et je parle de l'Amazon vendeur de livres papiers).
Je ne vais pas dire que le numérique a amélioré les choses, mais le réseau des grosses librairies aux USA se serait effondré de la même manière sans Amazon.
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Message par bormandg » ven. août 31, 2012 8:08 am

Erion a écrit :
zordar a écrit :Pour en revenir au sujet, aux US, le numérique, poussé par Amazon, à flingué pas mal de librairies et pas des moindres !
Non, en fait.
C'est un article de 2011 mais il explique en partie ce qui s'est passé aux USA : http://techcrunch.com/2011/02/23/books- ... ok-stores/
Amazon n'a fait qu'arriver dans une situation déjà catastrophique. Le groupe Borders s'était développé au delà du raisonnable et se trouvait dans une situation d'extrême fragilité quand Amazon est apparu (et je parle de l'Amazon vendeur de livres papiers).
Je ne vais pas dire que le numérique a amélioré les choses, mais le réseau des grosses librairies aux USA se serait effondré de la même manière sans Amazon.
Ajoutons que, en France, les fermetures de petites librairies se succèdent depuis un certain temps, que le numérique est certainement moins en cause que les grandes surfaces et la rapacité des principaux éditeurs qui se rattrapent sur les petites librairies des remises exigées par Leclerc et autres... Le cas de Village Voice attribuant sa fermeture au seul ipad serait exceptionnel, si ce n'était pas une analyse fausse du motif de leur faillite.
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Lensman
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Message par Lensman » ven. août 31, 2012 11:03 am

bormandg a écrit :[ le numérique est certainement moins en cause que les grandes surfaces et la rapacité des principaux éditeurs qui se rattrapent sur les petites librairies des remises exigées par Leclerc et autres... .
J'ai aussi tendance à penser que le numérique n'a rien à voir avec les fermetures de librairies françaises vendant des livres en français...
Cependant, je ne vois pas bien comment, en France, les éditeurs peuvent faire des remises aux grandes surfaces, dans un système où le prix du livre est entièrement encadré. Comment ça se passe, concrètement?

Oncle Joe

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Sand
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Message par Sand » ven. août 31, 2012 11:56 am

le prix final du livre est encadré, pas le prix intermédiaire. Les librairies, bien évidemment, n'achètent pas à l'éditeur au prix auquel elles vendent au lecteur.

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Message par Lensman » ven. août 31, 2012 12:07 pm

Sand a écrit :le prix final du livre est encadré, pas le prix intermédiaire. Les librairies, bien évidemment, n'achètent pas à l'éditeur au prix auquel elles vendent au lecteur.
J'imagine... mais dans le détail ? les variations tarifs aux grandes surfaces/librairies sont-elles si considérables ? je n'y connais rien... mais j'imagine l'enfer de facturations différentes... et pour quels produits?...
Quelqu'un (Georges, qui a soulevé ce phénomène?) a-t-il un vrai exemple concret, qui mettrait en évidence les problèmes que cela pose aux libraires?

Oncle Joe

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Eons
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Message par Eons » ven. août 31, 2012 12:22 pm

Beaucoup de libraires achètent avec 30% de réduction sur le prix public, parfois en payant le (trans)port, ce qui réduit cette marge.

Les grandes surfaces, elles, exigent généralement 40% (et peut-être plus pour certaines…), et bien sûr livraison sans supplément. Or le service prévu pour justifier la remise plus importante que pour les petits libraires y est rarement rendu, il est même le plus souvent inexistant…
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Message par Lensman » ven. août 31, 2012 12:33 pm

Il y a un embrouillamini, dans ma tête, entre la vente ferme (ce dont on a l'air de parler, là), sans retour, et ce que l'on appelle l'office, où il y a le retour.
Le système de la librairie semble (mais vu de loin), beaucoup plus complexe... j'ai l'impression que c'est grâce à l'office que les librairies peuvent exister, car je ne les vois pas stocker des tonnes livres qu'elles auraient achetés ferme, sans certitude de les vendre ! (Cela a dû être le cas, mais dans un passé désormais bien lointain...) En revanche, les grandes surfaces achèteraient ferme...
Mais j'écris peut-être une bêtise (de plus...).

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Message par bormandg » ven. août 31, 2012 1:06 pm

Lensman a écrit :Il y a un embrouillamini, dans ma tête, entre la vente ferme (ce dont on a l'air de parler, là), sans retour, et ce que l'on appelle l'office, où il y a le retour.
Le système de la librairie semble (mais vu de loin), beaucoup plus complexe... j'ai l'impression que c'est grâce à l'office que les librairies peuvent exister, car je ne les vois pas stocker des tonnes livres qu'elles auraient achetés ferme, sans certitude de les vendre ! (Cela a dû être le cas, mais dans un passé désormais bien lointain...) En revanche, les grandes surfaces achèteraient ferme...
Mais j'écris peut-être une bêtise (de plus...).

Oncle Joe
Oui. SEDMP, la FNAC nous a renvoyé les PdE achetés "ferme" mais non vendus, en réclamant d'être remboursée. Et cela avant d'avoir payé les exemplaires reçus du numéro suivant.
De plus ce stockage ne s'applique qu'aux livres que le libraire n'a pas en magasin; les nouveautés, le libraire doit les recevoir et les présenter....
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 31, 2012 1:13 pm

Je n'ai pas examiné la question récemment mais je ne crois pas que les choses aient beaucoup changé à quelques % près.
Disons que l'écart extrême sur la marge brute HT peut aller de 33% à 50% mais presque toujours s'établit entre 35 et 45%.
Le circuit est plus compliqué qu'il n'a été dit.
À côté des distributeurs gros et moins gros, il y a les grossistes.
Les petits libraires n'ont généralement pas accès à l'office des éditeurs et à leurs distributeurs et ils se fournissent donc auprès de grossistes qui prennent évidemment leur marge au passage.
D'autre part, il est évidemment beaucoup moins coûteux pour les distributeurs de fournir une palette d'un best-seller voire de quelques titres à une grande surface, spécialisée ou alimentaire, que de faire parvenir à un libraire trois exemplaires d'un titre. Cela se répercute dans les marges. Sans même parler des frais de gestion qui sont les mêmes pour un exemplaire et pour mille livrés d'un coup.
Tout cela pousse à la gestion par ordinateur qui est évidemment catastrophique pour les petits et moyens tirages.

Le rôle d'Amazon, s'agissant des livres papier est loin d'être négligeable, tout spécialement en province où il y a ou y avait beaucoup de petites librairies et où le choix des disponibles est limité. En deux clics et trois jours, le client obtient tout ce qu'il veut. Dans un cas que je connais bien mais sur lequel je ne peux pas être plus explicite (non ce n'est pas Ailleurs et demain), 15% des ventes se font désormais par Amazon, et la croissance est rapide.
Je dois dire que quand je suis en Bretagne et que j'ai besoin d'un livre, je passe par la FNAC ou Amazon, ce que je ne faisais pas il y a cinq ou dix ans. Comme je l'ai déjà expliqué, aller le chercher et plus que probablement le commander à Lannion, représente une à deux heures de déplacement et deux à trois litres d'essence.

Ces phénomènes sont cumulatifs. Dans le cas de Borders, même si le réseau était sans doute fragile, Amazon (entre autres) l'a achevé. Et dans un pays où il y a déjà très peu de librairies, la commande via Internet devient obligatoire pour la majorité des acheteurs. Dans les grandes surfaces, on ne trouve que les best-sellers, voire que les super best-sellers.
C'est aussi un facteur qui pousse au numérique aux USA. Pourquoi attendre deux ou trois jours, voire une semaine, pour recevoir le livre acheté alors qu'il peut être obtenu quasi instantanément. La situation en Europe est très différente, avec des réseaux denses de librairies et de maisons de la presse, sauf peut-être en G.B.
Bury my heart at ... disait mon ami Brian Aldiss.

Pour répondre à la question redoutable de je ne sais plus qui, ma boule de cristal me suggère que le basculement du papier vers le numérique, soit à plus de 50%, se fera en France dans les cinq à dix ans (plutôt dix, probabilité très asymétrique), ce qui prolonge ce que j'écrivais il y a environ cinq ans.
Toute la question est de savoir 50% sur quoi.
Le nombre de titres? Aucun intérêt.
Le C.A.? Les droits d'auteur? C'est ça qui compte.
Mon immortalité est provisoire.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 31, 2012 1:22 pm

Sur les retours, et pour ce que j'en sais, en principe ne peuvent être retournés et remboursés que les livres de l'office et cela dans un délai d'un an maximum.
Mais personne ne respecte cette règle.
Quand un représentant va chez un plus ou moins gros libraire, il s'entend dire: Je prendrai bien la quantité que vous souhaitez mais il faut me reprendre tel titre que je n'ai pas encore vendu même s'il a trois ans. Ou plus.
C'est ainsi que nous avons eu, jadis, en retour, dix à quinze ans après, quelques retours sur la première édition de Dune, aisément reconnaissable puisqu'elle ne comportait pas Le Messie de Dune.
Tôt ou tard, le système de l'office, typiquement français sauf erreur, s'effondrera. Mais les dégâts seront importants. En tout cas, il me semble peu compatible avec l'édition numérique.

Je n'ai jamais entendu parler de vente ferme dans l'édition. Mais je suis très inexpérimenté.
Cela dit, si un petit libraire achète chez un grossiste, c'est certainement une vente ferme. De même sans doute que les commandes à l'unité, d'où la réticence des libraires à les accepter.
Mon immortalité est provisoire.

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