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par Lensman » jeu. sept. 29, 2011 8:38 am
Cher Nébal
Je trouve ton résumé tout à fait clair, avec des arguments et des prises de positon hautement défendables, et j'adhère sans peine à certaines...
Cependant, je te ferais remarquer qu'elles n'ont rien d'extraordinaire, ni rien d'imparable, et qu'elles ont été défendues ou réfutées par les uns et les autres, selon les cas, de toute les manières, dans les discussions...
Ce que je comprends mal, c'est ton énervement devant le fait que des gens sont en désaccord et l'expriment, sans doute, de manière insistante et parfois outrée ou passionnelle. En quoi est-un problème ?
Si tu consultes quelques sources, tu verras que ce type de discussion a toujours eu lieu dans les mondes littéraires et artistiques en général, il n'y a pas de raison de s'en offusquer ou de le regretter, sinon cela voudrait dure que l'on vit dans un monde de logique non passionnelle qui me semble peu en phase avec la notion de création et de réception artistiques...
Les réactions des artistes, qui tour à tour réclament de ne pas être éreintés avec mépris, et tour à tour assaisonnent les collègues avec cruauté, cela a toujours été le fonctionnement du système, et je pense que ça ne peut pas fonctionner autrement: il n'y a pas de réponse "de principe" à ces questions, chacun réagit comme il le sent, Tout ce qu'il est possible de faire, c'est d'intervenir, si on pense avoir quelque chose d'intéressant à dire, qui va nourrir la réflexion (s'il y en a une, et sans avoir le but exorbitant d'imposer un point de vue, juste celui de l'e présenter), ou si on est trop démangé et que l'on ne peut pas s'empêcher de répondre pour se défouler ou, malicieusement (si, si, certains le font...) pour envenimer un peu, histoire de rigoler (les gens sont méchants, certains se complalsent à voir les autres se disputer, si, si...).
Comme je le bassine ici, une autre de mes passions (parmi les relativement avouables...), c'est la musique savante (dite musique classique), et j'adore lire les critiques d'époque, les polémiques du temps sur tel ou tel compositeur, les prises de positions solennelles expliquant comment devrait être la critique, qu'est-ce que l'objectivité, etc. Pour ne rien dire des règlement de compte entre compositeurs, des gens que l'on croyait savoir se tenir:
"Bruckner? Un pauvre fou que les soutanes de Saint-Florian ont sur la conscience ! " (Brahms)
"Brahms ? C'est un excellent musicien, qui connait son métier. Mais il n'a pas de thème.." (Bruckner).
Pourquoi ces citations précises? Parce que le second personnage, mon compositeur préféré (Bruckner) était un brave type qui ne disait jamais de mal de personne, et qui un jour a craqué à force de lire des critiques où on l'éreintait dans la presse... Alors, il a quitté son attitude "il vaut mieux éviter de dire du mal des musiques que l'on n'apprécie pas". Mais très provisoirement, car ce n'était pas son tempérament...
Ce que tu appelles un "discours anti-critique" est un discours critique tout à fait classique, auquel on peut adhérer ou pas, qui n'est pas moins honorable ni plus ridicule qu'un autre.. Bref, chacun selon sa sensibilité, et à chacun de faire valoir ses arguments (il y a toujours des gens intéressés par ces échanges de points de vue)....
Oncle Joe