Le marché du numérique progresse en France

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » ven. août 31, 2012 2:12 pm

Gérard Klein a écrit :

Je n'ai jamais entendu parler de vente ferme dans l'édition. Mais je suis très inexpérimenté.
Cela dit, si un petit libraire achète chez un grossiste, c'est certainement une vente ferme. De même sans doute que les commandes à l'unité, d'où la réticence des libraires à les accepter.
Oui, ce type de vente ferme, je le connaissais. Mais je pensais qu'il existait peut-être des ventes fermes entre éditeurs et grandes surfaces. Ce n'était qu'une hypothèse, visiblement fausse...
Cependant, je ne comprends pas très bien le statut du grossiste. Il n'achète pas ferme à l'éditeur ?

Oncle Joe

Avatar du membre
Sybille
Messages : 1115
Enregistré le : sam. sept. 30, 2006 11:10 am

Message par Sybille » ven. août 31, 2012 3:05 pm

Quand j'ai fait de l'édition papier au début des années 2000, je me suis retrouvée avec des petites librairies pas trop intéressées qui demandaient 35 % et des FNAC plus intéressées qui demandaient 40 %. Les deux payaient la livraison et les deux ne voulaient pas de vente ferme.
Je découvrais alors je suis restée sur le c... : la vente avec retour, chez moi, ça s'appelait du dépôt-vente et du dépôt-vente à 35 %... huhu
Alors, comme je l'ai toujours dit, la librairie, c'est cool, ça sent bon le livre, mais... voilà, quoi...
Si je ressors un livre-papier, ce sera exclusement en vente ferme et si les librairies n'en veulent pas... tant pis.

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Message par bormandg » ven. août 31, 2012 3:35 pm

Sybille, le dépot-vente, c'est un dépot sans payement. Le vendeur te paye après avoir vendu. Et le taux de commision est 50% pour les objets qui valent moins de 50 euro.
Donc pas confondre.
Que tu n'acceptes pas le système de vente avec retour et le taux de 35% (qui parfois ne couvre pas les frais fixes du libraire) est une chose. C'est ton droit, mais il n'y a pas d'autre système possible sauf si le libraire est un amateur qui a plaisir à posséder les invendus et assez d'autres revenus pour pouvoir se le permettre. Dans le cas des livres d'occasion, c'est possible si le libraire n'achète que ce qu'il est presque sûr de vendre (mais alors il achète bien au dessous de 65% du prix de revente). Pas pour les livres neufs pour lesquels la prise de risque est supérieure et le bénéfice limité.
Que tu confondes les deux systèmes en est une autre. Qui tient de l'insulte pour les pratiquants de chacun des deux.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Avatar du membre
Sybille
Messages : 1115
Enregistré le : sam. sept. 30, 2006 11:10 am

Message par Sybille » ven. août 31, 2012 4:27 pm

bormandg a écrit :Sybille, le dépot-vente, c'est un dépot sans payement. Le vendeur te paye après avoir vendu. Et le taux de commision est 50% pour les objets qui valent moins de 50 euro.
Donc pas confondre.
Que tu n'acceptes pas le système de vente avec retour et le taux de 35% (qui parfois ne couvre pas les frais fixes du libraire) est une chose. C'est ton droit, mais il n'y a pas d'autre système possible sauf si le libraire est un amateur qui a plaisir à posséder les invendus et assez d'autres revenus pour pouvoir se le permettre. Dans le cas des livres d'occasion, c'est possible si le libraire n'achète que ce qu'il est presque sûr de vendre (mais alors il achète bien au dessous de 65% du prix de revente). Pas pour les livres neufs pour lesquels la prise de risque est supérieure et le bénéfice limité.
Que tu confondes les deux systèmes en est une autre. Qui tient de l'insulte pour les pratiquants de chacun des deux.
Je ne sais pas trop ce que tu essaies de me faire dire ou de voir dans ce que j'ai écrit (je suis assez méfiante sur les intentions d'un débatteur qui sort "insulte" au débotté)... mais, quand un épicier ne vend pas une plaquette de beurre, je doute qu'il la retourne au type qui lui a vendu le beurre.
Perso, je ne citais que ma propre expérience de taux entre 35 et 40 % qui peuvent être économisés par le lecteur s'il achète directement à l'éditeur... et qui, lui, du coup, place une vente ferme. Pour dire que 5 % d'écart ne me semble pas significatif sur les soucis que pourraient rencontrer les petits libraires face aux gros.
Je ne crois pas que la librairie soit utile/apporte quelque chose à la petite édition... mais ce n'est que mon avis même si je le partage :twisted:

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » ven. août 31, 2012 4:32 pm

mais, quand un épicier ne vend pas une plaquette de beurre, je doute qu'il la retourne au type qui lui a vendu le beurre.
C'est spécieux comme parallèle.
Jusqu'à preuve du contraire, on ne mange pas les livres...
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

yogo
Messages : 73
Enregistré le : mer. août 22, 2012 7:07 pm

Message par yogo » ven. août 31, 2012 4:41 pm

kibu a écrit :Jusqu'à preuve du contraire, on ne mange pas les livres...
Pourtant ne dit on pas dévorer un bouquin !!!

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » ven. août 31, 2012 4:42 pm

kibu a écrit :
mais, quand un épicier ne vend pas une plaquette de beurre, je doute qu'il la retourne au type qui lui a vendu le beurre.
C'est spécieux comme parallèle.
Jusqu'à preuve du contraire, on ne mange pas les livres...
Ceux qui sont laissés en stock peuvent être grignotés par les souris (c'est spectaculaire) ou par ces insectes dont j'ai oublié le nom et qui font des petits trous bien nets. Mais c'est une question de mauvais stockage...
Enfin... en principe, le livre numérique posera moins de problèmes de stockage et moins de problème de transport. J'ai l'impression que ces deux dernières contraintes structuraient de manière formidable l'économie du livre papier. Les deux n'ont donc pas grand chose à voir, à tel point qu'ils vont sans doute finir par devenir deux mondes pratiquement distincts... enfin, c'est l'impression que j'ai... Pour l'instant, la confusion donne une impression bizarre.

Oncle Joe

Avatar du membre
Sybille
Messages : 1115
Enregistré le : sam. sept. 30, 2006 11:10 am

Message par Sybille » ven. août 31, 2012 4:49 pm

kibu a écrit :
mais, quand un épicier ne vend pas une plaquette de beurre, je doute qu'il la retourne au type qui lui a vendu le beurre.
C'est spécieux comme parallèle.
Jusqu'à preuve du contraire, on ne mange pas les livres...
C'est ton opinion et je ne la partage pas.
Quand un entrepreneur vend un bien, le prix qu'il en tire lui permet d'assurer la suite.
Je trouve malsain un marché où l'entrepreneur se reprend dans la gueule des tas d'invendus un an plus tard.
Chez l'épicier, quand le produit arrive près de la DLC, il peut le solder pour s'en débarrasser.

Moi, les questions que je me pose, c'est sur l'intérêt et la rentabilité de métiers qu'on aime juste par attachement sentimental.
Le libraire est-il rentable/utile ?

Et l'éditeur ?
Dans les petits éditeurs dont nous louons le travail ici, combien sont rentables ?
Par rentables, j'entends que, sans subvention ni ventes de produits annexes, l'éditeur gagne chaque mois un salaire décent, et ses collaborateurs aussi.

Parce que ce qui m'importe, c'est la littérature donc les auteurs et pas les métiers qui vivent dessus. Et je me demande quels sont les métiers qui sont vraiment utiles ou nécessaires ou rentables.

Si l'auteur peut vendre directement en numérique en gardant tous les sous, n'est-ce pas le mieux pour la littérature ? Un auteur bien nourri plutôt que des métiers qui augmentent inutilement le coût final pour le consommateur.

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » ven. août 31, 2012 5:05 pm

Chez l'épicier, quand le produit arrive près de la DLC, il peut le solder pour s'en débarrasser.
Jamais vu ça chez l'épicier. En grande surface, oui.

Moi, les questions que je me pose, c'est sur l'intérêt et la rentabilité de métiers qu'on aime juste par attachement sentimental.
L'intérêt ? Organisation de rencontres avec des auteurs, avec d'autres lecteurs. Dédicaces, concerts, manifestations diverses, etc.
Je reconnais bien sûr que tous les libraires ne le font pas...
Si l'auteur peut vendre directement en numérique en gardant tous les sous, n'est-ce pas le mieux pour la littérature ?
C'est mieux pour l'auteur. Personnellement, je ne côtoie pas la littérature...
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

Avatar du membre
dracosolis
Messages : 7417
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
Contact :

Message par dracosolis » ven. août 31, 2012 5:12 pm

Ah tiens toi non plus ?
C'qu'elle est snob, cette conne !
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
Antéchrist N°4 :

Avatar du membre
Sybille
Messages : 1115
Enregistré le : sam. sept. 30, 2006 11:10 am

Message par Sybille » ven. août 31, 2012 5:15 pm

kibu a écrit :
Chez l'épicier, quand le produit arrive près de la DLC, il peut le solder pour s'en débarrasser.
Jamais vu ça chez l'épicier. En grande surface, oui.
Ca ne change absolument pas l'idée de fond que le libraire est le commerçant qui retourne les invendus au lieu de les solder.
L'intérêt ? Organisation de rencontres avec des auteurs, avec d'autres lecteurs. Dédicaces, concerts, manifestations diverses, etc.
Je reconnais bien sûr que tous les libraires ne le font pas...
Cela représente quel pourcentage des librairies ? Et cela justifie-t-il que, sur chaque titre acheté, le lecteur laisse 40 % à ce secteur ?
Parce que l'organisation de manifestations sympas, ce n'est pas le métier de base du libraire même si c'est cool.
Si l'auteur peut vendre directement en numérique en gardant tous les sous, n'est-ce pas le mieux pour la littérature ?
C'est mieux pour l'auteur. Personnellement, je ne côtoie pas la littérature...
Evidemment, si ce n'est pas l'auteur qui fait la littérature, impossible de proposer des schémas où il est le seul que l'on conserve surement :twisted:

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » ven. août 31, 2012 5:42 pm

Je me souviens, du temps de ma jeunesse, il y avait encore parfois des librairies de neuf qui avaient quelques vieux stocks. Je suppose que c'était des trucs oubliés...
On voit aussi encore, à Paris, quelques librairies de neuf qui font de vagues "soldes", dans des bacs à l'extérieur. Je ne suis pas sûr que ça ait une vraie existence officielle dans le cadre du "neuf"... on ne sait trop si ces livres sont des soldes (?) ou des sortes d'occasions...

Oncle Joe

Avatar du membre
Sylvaner
Messages : 642
Enregistré le : mer. janv. 28, 2009 10:15 pm
Localisation : Plein Centre

Message par Sylvaner » ven. août 31, 2012 6:51 pm

Pour filer la métaphore sur l'alimentaire, ne pourrait-on pas imaginer une économie du livre où les grandes surfaces, internet et le numérique joueraient le rôle des magasins d'alimentation, tandis que les libraires avec conseil et animations joueraient le rôle des restaurants ?

Parce qu'après tout, tout le monde trouve normal d'acheter une bavette-échalotte et ses pommes frites surgelées pour 15 euros, du moment que c'est servi à table et dans une vaisselle propre...
---
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers

Avatar du membre
Sand
Messages : 3529
Enregistré le : mer. avr. 16, 2008 3:17 pm
Localisation : IdF

Message par Sand » ven. août 31, 2012 7:46 pm

bormandg a écrit :Sybille, le dépot-vente, c'est un dépot sans payement. Le vendeur te paye après avoir vendu. Et le taux de commision est 50% pour les objets qui valent moins de 50 euro.
Donc pas confondre.
Que tu n'acceptes pas le système de vente avec retour et le taux de 35% (qui parfois ne couvre pas les frais fixes du libraire) est une chose. C'est ton droit, mais il n'y a pas d'autre système possible sauf si le libraire est un amateur qui a plaisir à posséder les invendus et assez d'autres revenus pour pouvoir se le permettre. Dans le cas des livres d'occasion, c'est possible si le libraire n'achète que ce qu'il est presque sûr de vendre (mais alors il achète bien au dessous de 65% du prix de revente). Pas pour les livres neufs pour lesquels la prise de risque est supérieure et le bénéfice limité.
Que tu confondes les deux systèmes en est une autre. Qui tient de l'insulte pour les pratiquants de chacun des deux.
Sybille ne confond pas, elle nomme très justement la pratique de l'office et du retour, pervertie au regard du dépôt-vente en bonne et due forme.

Il y a d'autres systèmes possibles, et leur émergence va faire plonger ceux qui ne s'adapteront pas...

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Message par MF » ven. août 31, 2012 8:11 pm

Lensman a écrit :
kibu a écrit :
mais, quand un épicier ne vend pas une plaquette de beurre, je doute qu'il la retourne au type qui lui a vendu le beurre.
C'est spécieux comme parallèle.
Jusqu'à preuve du contraire, on ne mange pas les livres...
Ceux qui sont laissés en stock peuvent être grignotés par les souris (c'est spectaculaire) ou par ces insectes dont j'ai oublié le nom et qui font des petits trous bien nets
des anobions .303 ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Répondre

Retourner vers « Du fond de la salle (pour parler d'autre chose) »