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par Lisore » jeu. juil. 02, 2009 5:13 pm
Le cas d'école qui nous occupe n'est pas une loi passée bien que potentiellement anticonstitutionnelle, mais une loi déclarée anticonstitutionnelle (du moins, certaines de ses dispositions) par le Conseil et susceptible d'être votée quand même. Bon, évidemment, ce n'est pas encore fait, mais imaginons que si.
L'anticonsitutionnalité de ladite loi ne serait pas supposée, mais établie. Les juges n'auraient donc pas à se prononcer sur le respect ou non par cette loi de la Constitution (on est d'accord, ce n'est pas leur rôle, même si c'est parfois bien dommage). Ils auraient juste à constater : le CC a dit que, il a donné son avis qui est ..., la loi a été votée en passant outre, problème. Je pense que la solution serait : "donc je n'applique pas".
Comme c'est un cas inédit (il me semble), je ne sais pas si ça tombe vraiment dans l'interprétation de la constitutionnalité d'une loi, mais j'en doute.
@ Sybille : je crois que tu n'as pas compris mes inquiétudes (je suis désolée, développer mes arguments au boulot entre deux assignations, j'ai un peu de mal, donc ils sont moyennement compréhensibles).
SI notre cas d'école devenait réalité, je ne me fais pas trop de mourron pour les juges, parce que c'est leur boulot d'interprêter la loi (oui, bon, ok, pas la Constitution), certes, mais aussi parce qu'ils disposent d'une certaine indépendance (les juges, hein, pas les proc).
Pour les poursuites, mes interrogations (plutôt que mes craintes, je ne suis pas non plus stressée à ce point) concernent évidemment la réaction des policiers ou des autres fonctionnaires concernés, mais ça n'a rien à voir avec tes exemples.
Si une personne vient porter plainte pour une infraction qui n'existe pas, on classe sans suite. Sinon, la procédure suit son cours.
Si c'est au civil et que le dommage n'est pas avéré, ou imaginaire, elle sera déboutée, voire condamnée à des dommages intérêts pour procédure abusive.
La lenteur administrative, c'est un problème structurel, pas de droit.
Bon. On s'en fout un peu.
Là où je me pose des questions, c'est sur des poursuites engagées sur le fondement d'une loi qui, au bout du compte, est illégale (X_X).
Les policiers sont obligés de suivre la loi (théoriquement, ils sont bien censés la faire respecter, après tout... pardon Papa).
Mais peuvent-ils cependant refuser d'appliquer une loi "ouvertement anticonstitutionnelle" (désolée, je ne trouve pas d'expression plus adaptée) ou seront-ils obligés de l'appliquer (donc de recevoir la plainte et de déclencher la procédure) si leur hiérarchie leur en donne l'ordre ?
C'est le problème du Droit, avé la majuscule, qui m'intéresse, pour l'instant. Des questions de procédure, aussi. Que se posent aussi certaines de mes connaissances dans le milieu judiciaire.