Le livre va-t-il sombrer dans la mer numérique ?

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dracosolis
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Message par dracosolis » dim. oct. 31, 2010 5:55 pm

Algernon a écrit :
dracosolis a écrit :ouais eh ben cette circulaire avait autant de chances d'être suivie qu'un flocon de neige des chances de survie sur Mercure :lol:
On dirait que tu connais pas mes collègues :lol:
Draco, étant femme de lettres, tu préfères être présentée comme un auteur, une auteur, une auteure, une auteuse, une autrice, une auteresse... ?
je vais citer le passage coupé d'une ITW ^^
"C’est dans cet ordre d’idée que je ne veux pas être appelée auteure, ou écrivaine. (Outre la maladresse « sonore » des deux mots ; allez, « romancière, à la rigueur ! Mais c’est un peu ronflant, non ?) Je crois qu’il faut que la langue assume aussi son histoire et l’histoire de la langue, c’est la nôtre ; c'est-à-dire une histoire teintée de sexisme par exemple, ou d’autres petites choses aussi sympathiques. Manipuler la langue pour qu’elle dise ce qu’elle n’a pas su dire jadis, même si c’est pour une « bonne raison », cela reste de la manipulation, en plus d’un cache-misère. Je suis contre ce genre d’écrans et de masques.
Je ne me cacherai jamais."
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Erion
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Message par Erion » dim. oct. 31, 2010 6:05 pm

et le masculin de sage-femme ?

Cela dit, il existe encore des endroits où on voit arriver des offres d'emploi d'assistante (pédagogique en l'occurrence). Le fait qu'il y ait un "e", n'est pas, de mon point de vue, un progrès de la cause féministe dans ce cas (l'offre d'emploi impliquant que, forcément, une femme est une assistante).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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bormandg
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Message par bormandg » dim. oct. 31, 2010 10:55 pm

sur les "genres" des mots, je me permets d'insupporter toute sexualisation de certains mots, et de désirer que tous les noms d'animaux, ou de métiers, soient une bonne fois pour toute neutres (au sens d'ambisexués), et que tous les mots qui désignent des objets ou des concepts non sexués soient neutres (au sens d'asexués). A défaut, je suis prêt à admettre qu'un mot ait un genre une fois pour toutes, indépendamment du sexe de l'animal (pourquoi devrait-on dire un panthère pour désigner un male de l'espèce par exemple) ou du professionnel (un auteur = n'importe qui, de quelque sexe qu'il soit, n'écrit pas exclusivement des textes féministes militants dont la lecture serait interdite aux mâles).
C'est mon point de vue et je m'y tiendrai.
Et les féministes androphobes n'ont qu'à parler Láadan
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Fifokaswiti
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Message par Fifokaswiti » lun. nov. 01, 2010 9:17 am

On n'a qu'à tous parler suédois (deux genres : le « commun » − ambisexué − et le « neutre » − asexué.)
Ou swahili (pas de genres, mais une quinzaine de « classes » indicatives de la nature et du nombre de l'objet, par exemple : être humain, animal, plante, concept abstrait, élément animé…)
Ou finnois (pas de genre du tout, je crois, mais je peux me tromper.)

Remplaçons dans les écoles l'enseignement du français par celui d'une de ces langues bien moins sexistes !

Mais je crains qu'une réforme aussi radicale ne soit pas très bien acceptée…

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Lensman
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Message par Lensman » lun. nov. 01, 2010 9:44 am

Fifokaswiti a écrit :On n'a qu'à tous parler suédois (deux genres : le « commun » − ambisexué − et le « neutre » − asexué.)
Ou swahili (pas de genres, mais une quinzaine de « classes » indicatives de la nature et du nombre de l'objet, par exemple : être humain, animal, plante, concept abstrait, élément animé…)
Ou finnois (pas de genre du tout, je crois, mais je peux me tromper.)

Remplaçons dans les écoles l'enseignement du français par celui d'une de ces langues bien moins sexistes !

Mais je crains qu'une réforme aussi radicale ne soit pas très bien acceptée…
Les débats sur la définition de la SF en swahili doivent être gratinés!
Oncle Joe

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Message par Jean-Claude Dunyach » lun. nov. 01, 2010 4:20 pm

Lensman a écrit : Les débats sur la définition de la SF en swahili doivent être gratinés!
Oncle Joe
Ben non... Swahili, soit y lit pas. C'est simple...

Bn, je >--->[]
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
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Message par Lensman » lun. nov. 01, 2010 7:24 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :
Lensman a écrit : Les débats sur la définition de la SF en swahili doivent être gratinés!
Oncle Joe
Ben non... Swahili, soit y lit pas. C'est simple...

Bn, je >--->[]
Modération !!!
Oncle Joe

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Message par bormandg » lun. nov. 01, 2010 9:26 pm

Lensman a écrit :
Jean-Claude Dunyach a écrit :
Lensman a écrit : Les débats sur la définition de la SF en swahili doivent être gratinés!
Oncle Joe
Ben non... Swahili, soit y lit pas. C'est simple...

Bn, je >--->[]
Modération !!!
Oncle Joe
Ah non, là c'est l'Immodération qu'il faut. :lol:
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par dracosolis » lun. nov. 01, 2010 11:42 pm

c'est swahili qui y'est...
argh
*va se coucher dans la honte*
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Message par bormandg » lun. nov. 01, 2010 11:47 pm

Qui est volontaire pour traduire en swahili les 766 pages du cable maudit?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par Jean-Claude Dunyach » mer. nov. 03, 2010 1:29 pm

Pour revenir au sujet du fil, je signale un article assez intéressant sur les comportements du public vis-à-vis du téléchargement de musique dans Itunes. On le trouve dans le magazine de la SACEM.
En gros, ce qui est dit, c'est que le public, face à l'ItuneStore où il n'est pas facile de fouiller quand on ne sait pas trop ce que l'on cherche, a tendance à privilégier les valeurs sûres et à éviter les prises de risque, même en écoute gratuite.
Du coup, plein de morceaux chargés sur l'Itunestore ne sont jamais téléchargés, ni même écoutés - même sil s'agit d'interprètes professionnels ayant été produits par une maison de disque. Et une grosse majorité de morceaux n'est téléchargée qu'un très petit nombre de fois.
Bref, l'abondance est difficile à gérer, surtout sans repères explicites. Et elle favorise les auteurs installés, pas les petits nouveaux, elle a pour effet de concentrer les achats au lieu de les répartir de façon plus large. Bref, elle se met naturellement au service des gros... C'est un brin déprimant, non ?
Je sais bien que je balance un pavé dans la mare, en éclaboussant tout le monde, mais je répète que nous avons la chance de pouvoir ajouter des critiques, bonnes ou mauvaises, sur les sites marchands eux-mêmes, là où c'est utile. Une critique sur le site d'Amazon a des chances d'être vue par beaucoup plus de gens - et par un public nettement plus varié - que la même critique dans Bifrost, sur le site d'ActuSF, etc.
Je suis vraiment en train de me demander ce qu'il faudra mettre en place comme stratégie pour simplement être visible sur le marché numérique...

Et une information qui me fait quand même chaud au coeur: Kay Kenyon a posté sur sa page Facebook la photo d'un auteur en train de dédicacer un Kindle à la World Fantasy Convention...

Je vous poutoune,
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Lensman
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Message par Lensman » mer. nov. 03, 2010 1:36 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :.
Je suis vraiment en train de me demander ce qu'il faudra mettre en place comme stratégie pour simplement être visible sur le marché numérique...
Si tu trouves la réponse, ta fortune est faite... à condition de bien choisir à qui tu vas la vendre...
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Message par Onirian » mer. nov. 03, 2010 2:26 pm

Je suis vraiment en train de me demander ce qu'il faudra mettre en place comme stratégie pour simplement être visible sur le marché numérique...
J'imagine que ca commence par avoir des librairies en ligne qui le permettent, tout simplement.
Tu en parles d'ailleurs plus ou moins dans ton article, l'histoire des mots clefs par exemple.

Il y a quelques temps, j'ai lu L'Ange de la Nuit que j'ai beaucoup aimé. Suite à cela, j'ai eu envie de lire d'autres histoires du "même genre", et plus précis que ça encore, d'autres histoires mettant en scène des assassins (mais dans un monde de fantasy).
Comment est-ce que je peux trouver ça ? A l'heure actuelle, aucun grand vendeur de livre ne le permet, ou si c'est le cas, je ne suis pas au courant, ce qui est tout autant un problème.

Par contre, on peut toujours afficher les meilleures ventes, ce qui contribue à l'effet de concentration. Et l'option "ceux qui ont acheté ça on aussi acheté : ", cible nécessairement ce qui s'est déjà (bien) vendu, tant qu'on est pas rentré dans le cercle vertueux, point de salut.
Tomber dans l'eau ne noie pas, y rester oui.
Proverbe Pyrelien.

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Message par Fifokaswiti » mer. nov. 03, 2010 4:53 pm

Oui, tout ce qui est extraction et valorisation de métadonnées et plus généralement d'entités nommées (thèmes, lieux, personnes, etc.) A priori, quelqu'un qui a lu (et aimé) un bouquin parlant de Vernon Sullivan sera intéressé par un autre bouquin parlant du même.

Mais c'est une approche différente de ce qui se fait. Aujourd'hui, les systèmes de recommandation fonctionnent de manière tout à fait « bête » : ils ne savent pas ce que contient le bouquin, mais ils peuvent prédire avec un fort degré de justesse qu'un individu donné va l'apprécier, étant donné son historique d'achat et ceux d'autres clients, en fonctionnant par comparaison (statistiquement, si un historique contient les livres A et B, ils ont beaucoup de chances de contenir C.) Là, il est question de rajouter dans le système des informations sur la nature des livres (genre, sous-genre, thème, concepts invoqués…) et de s'en servir pour étendre les résultats à des objets peu vendus mais qui peuvent être intéressants.

En soi, ce n'est pas impossible, ni très compliqué. Des outils de traitement automatique du langage avec extraction d'entités nommées existent depuis des années. La gestion et la valorisation de métadonnées sont des domaines très bien connus, surtout dans l'informatique décisionnelle (ce dont il s'agit, là, d'une certaine façon) ou dans des domaines connexes (gestion documentaire, etc.)

Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Pour avoir mis en place des systèmes de ce type, les résultats sont souvent très bruités, et peu maîtrisables (donc généralement, insuffisants pour faire des propositions valables). On risque, voire il est quasiment sûr, que pour une boîte comme Amazon, proposer des textes d'auteurs inconnus plutôt que des best- ou medium-sellers est une stratégie contre-productive (car pour le pékin lambda, un auteur inconnu est un risque[1]). Amazon n'a pas vocation − pédagogique − à faire découvrir de nouveaux auteurs, mais uniquement à vendre un maximum de livres.

Du coup j'imagine des sites de promotion de jeunes auteurs, spécifiquement labellisés « découvreur de jeunes talents », tout ça… mais imaginer la stratégie ou le modèle économique qui fera vivre tout ce monde, je ne sais pas. Il y a sans doute des choses à gratter de ce côté-là, on peut valoriser socialement le fait de lire des « petits auteurs indépendants[2] » comme on le fait pour la musique, tout ça.

[1] d'autant plus qu'il est impossible de déterminer automatiquement la « qualité » d'un texte, surtout qu'il s'agit là d'une notion subjective. Le jour où un système automatique pourra digérer un roman et en conclure que j'ai de bonnes chances de le trouver à mon goût, j'offre le champagne à son inventeur (qui n'en aura rien à faire, de base, car il sera déjà riche.)

[2] expression qui prête à rire aujourd'hui…

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Lensman
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Message par Lensman » mer. nov. 03, 2010 5:12 pm

Fifokaswiti a écrit :[1] d'autant plus qu'il est impossible de déterminer automatiquement la « qualité » d'un texte, surtout qu'il s'agit là d'une notion subjective. Le jour où un système automatique pourra digérer un roman et en conclure que j'ai de bonnes chances de le trouver à mon goût, j'offre le champagne à son inventeur (qui n'en aura rien à faire, de base, car il sera déjà riche.)
Je fais le même pari que toi. On partage les frais en champagne, au cas où l'inventeur se présente?
Oncle Joe

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