Une scène d'orgie, dans mon curé chez les nudistes ? Alors là... J'en ai pas souvenir. Le film est tout de même assez prude, on ne voit même pas de sexes, ce qui est quand même un exploit dans un film sur des nudistes.Nébal a écrit :En fait, si, au début (après le bal / avant la "révélation" ; c'était même la bande-annonce, eh eh...). Pis y'a quand même la scène de l'orgie en point d'orgue.
Même si le film repose essentiellement sur les fantasmes, certes.
La suggestion vs l'explicite
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
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J'étais resté sur Eyes Wide Shut, moi.
Ca m'apprendra à répondre trop vite et trop sérieusement.
Grosse fatigue... Mais j'assume ma lose.
Allez, hop, deux baffes et au lit, Nébal.
J'étais resté sur Eyes Wide Shut, moi.
Ca m'apprendra à répondre trop vite et trop sérieusement.
Grosse fatigue... Mais j'assume ma lose.
Allez, hop, deux baffes et au lit, Nébal.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
C'est que Mon curé chez les nudistes est plus subtil, à ce niveau, me semble-t-il: on est davantage dans la suggestion que dans l'explicite, au niveau orgie... mais sur d'autres plans, Mon curé chez les nudistes rend des point à Eyes Wide Shut. Il y a un vrai comparatif à faire, détaillé, des deux films. C'est subjectif, évidemment, mais Mon curé chez les nudistes me semble tout de même plus poignant. Il y a une sorte de détresse qui transparait mieux derrière la bouffounerie que dans Eyes Wide Shut.Florent a écrit :Une scène d'orgie, dans mon curé chez les nudistes ? Alors là... J'en ai pas souvenir. Le film est tout de même assez prude, on ne voit même pas de sexes, ce qui est quand même un exploit dans un film sur des nudistes.Nébal a écrit :En fait, si, au début (après le bal / avant la "révélation" ; c'était même la bande-annonce, eh eh...). Pis y'a quand même la scène de l'orgie en point d'orgue.
Même si le film repose essentiellement sur les fantasmes, certes.
Maintenant, n'exagérons rien: une surinterpération ne suffit pas faire sortir ces films de la catégorie des ringardises.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mar. nov. 09, 2010 10:20 am, modifié 2 fois.
D'autant plus qu'un vrai dilemme moral est au centre de l'intrigue. C'est un véritable axe narratif. Le curé est soumis à toutes sortes de tentations, mais il doit y résister. D'ailleurs au début il y a une métaphore intéressante : il arrive dans une sorte de jardin d'Eden où tout le monde est nu, mais il refuse d'être nu et on lui donne un salopette où il est écrit "en rodage". Donc a priori, il refuse d'être nu par pudeur, là où les adeptes du naturisme y voient un état naturel de l'homme, sans vice. Et peut-être qu'inconsciemment, notre curé ne s'estime pas digne du paradis car pour lui, en revanche, la nudité renvoie à la notion de sexualité, sexualité qui lui est interdite et qu'il assimile au péché. Alors je pose la question : les tentateurs du camp de nudistes qui l'incitent à la nudité et à l'acte sexuel sont-ils des anges ou des démons ? Notre curé se trouve-t-il au paradis ou en enfer ? Le réalisateur a l'intelligence de laisser au spectateur le soin de répondre lui-même à cette question.Lensman a écrit :C'est que Mon curé chez les nudistes est plus subtil, à ce niveau, me semble-t-il: on est davantage dans la suggestion que dans l'explicite, au niveau orgie... mais sur d'autres plans, Mon curé chez les nudistes rend des point à Eyes Wide Shut. Il y a un vrai comparatif à faire, détaillé, des deux films. C'est subjectif, évidemment, mais Mon curé chez les nudistes me semble tout de même plus poignant. Il y a une sorte de détresse qui transparait mieux derrière la bouffounerie que dans Eyes Wide Shut.Florent a écrit :Une scène d'orgie, dans mon curé chez les nudistes ? Alors là... J'en ai pas souvenir. Le film est tout de même assez prude, on ne voit même pas de sexes, ce qui est quand même un exploit dans un film sur des nudistes.Nébal a écrit :En fait, si, au début (après le bal / avant la "révélation" ; c'était même la bande-annonce, eh eh...). Pis y'a quand même la scène de l'orgie en point d'orgue.
Même si le film repose essentiellement sur les fantasmes, certes.
Maintenant, n'exagérons rien: une surinterpération ne suffit pas faire sortir ces films de la catégorie des ringardises.
Oncle Joe
Et la quête (on évitera les calembour faciles) du curé est d'une portée et d'une profondeur plus grandes que chez le héros de Eyes Wide Shut. Le défi se situe pour lui à quatre niveau au moins: la sexualté en elle-même, au sens purement biologoqie (on se cromprend), qu'il ne maîtrise pas, la sexualité à tire personnel, la sexualité au niveau social et, évidemment, la portée morale et religieuse du rapport à la sexualité (c'est un curé, pas un médecin bellâtre comme dans Eyes Wide Shut). Inutile d'insister sur la portée sociale. Mais, soyons franc, c'était un défi sans doute trop ambitieux pour le réalisateur lui-même, qui a dû par moment reculer en faisant appel aux lourdes ficelles de la farce. Mais on est loin du grotesque involontaire de Eyes Wide Shut. Mon curé chez les nudistes est un nanard, mais avec un potentiel qui donne à réfléchir, pour qui veut en faire l'effort. Finalement, je rétrograderais bien presque Eyes Wide Shut au niveau du navet, comme toi. C'est à peine un nanard.Florent a écrit :D'autant plus qu'un vrai dilemme moral est au centre de l'intrigue. C'est un véritable axe narratif. Le curé est soumis à toutes sortes de tentations, mais il doit y résister. D'ailleurs au début il y a une métaphore intéressante : il arrive dans une sorte de jardin d'Eden où tout le monde est nu, mais il refuse d'être nu et on lui donne un salopette où il est écrit "en rodage". Donc a priori, il refuse d'être nu par pudeur, là où les adeptes du naturisme y voient un état naturel de l'homme, sans vice. Et peut-être qu'inconsciemment, notre curé ne s'estime pas digne du paradis car pour lui, en revanche, la nudité renvoie à la notion de sexualité, sexualité qui lui est interdite et qu'il assimile au péché. Alors je pose la question : les tentateurs du camp de nudistes qui l'incitent à la nudité et à l'acte sexuel sont-ils des anges ou des démons ? Notre curé se trouve-t-il au paradis ou en enfer ? Le réalisateur a l'intelligence de laisser au spectateur le soin de répondre lui-même à cette question.
Oncle Joe
Un autre exemple qui a débarqué dans la conversation suite à l'actualité des prix littéraires : le film Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, adapté du roman éponyme de la première. Bon, je vais pas vous détailler tout le pitch, ni tout le baratin autour du film, ça avait assez fait scandale à l'époque. Pour faire simple : les héroïnes sont une pute et une hardeuse qui se lancent dans un road-trip à travers la France en semant des cadavres derrière elles et en baisant à tout va. Et ça se finit nécessairement mal.
Quand j'avais lu le bouquin, moi, c'était surtout la violence qui m'avait marqué, et son amoralisme. Mais si la violence est bien présente dans le film, versant hyperréaliste accentué par le grain (tout pourri, voir plus bas) de l'image, ce qui a valu à la fois des ennuis et une certaine hype au film, c'est le cul : les actrices étaient des hardeuses, les scènes de sexe étaient nombreuses et non simulées, ce qui a abouti - si je ne m'abuse - au classement X du film, ou du moins à son interdiction aux mineurs (je ne me rappelle plus quelle législation a été appliquée, je ne suis pas un spécialiste du truc).
Disons les choses franchement : Baise-moi, le film, est un boulard. Un boulard avec une histoire, certes, avec des scènes de cul très courtes, sans doute trop pour permettre véritablement l'excitation, mais c'est un boulard, avec de nombreuses saynètes résolument, franchement, ouvertement pornographiques (à la différence du fantabuleux L'Empire des sens de Nagisa Oshima, par exemple, qui, pour être non simulé et "sexualisé" du début à la fin - contrairement à Baise-moi, dans lequel le sexe n'imprime l'écran que par moments -, n'a pas cet aspect "frontal"). Le parti pris par les réalisatrices a donc été celui de l'explicite à outrance (jusqu'à filmer une pénétration en gros plan lors d'une scène de viol, à titre d'exemple).
Et là, pour une fois, j'avoue me retrouver davantage dans le camp "puritain" : j'ai trouvé dommage que le film - qui a par ailleurs quelques moments intéressants - souffre d'une esthétique de porno et des innombrables clichés qui vont avec, quand il avait bien plus à raconter. A jouer à fond la carte du choc et de la provoc' à dix balles, les gens n'en ont finalement retenu que ça, et c'est quand même dommage ; parce que m'est avis que le roman de Virginie Despentes - dans lequel, dans mon souvenir, et en dépit du titre, le sexe ne tenait pas une place si importante que ça, et en tout cas pas si outrancière - méritait mieux. Bref, là, l'explicite n'a visé à rien d'autre qu'à choquer le bourgeois ; et il a réussi : regardez-moi... Il obéissait donc à une fonction, c'est indéniable. Mais a-t-il servi l'oeuvre ? Je ne crois pas.
Quand j'avais lu le bouquin, moi, c'était surtout la violence qui m'avait marqué, et son amoralisme. Mais si la violence est bien présente dans le film, versant hyperréaliste accentué par le grain (tout pourri, voir plus bas) de l'image, ce qui a valu à la fois des ennuis et une certaine hype au film, c'est le cul : les actrices étaient des hardeuses, les scènes de sexe étaient nombreuses et non simulées, ce qui a abouti - si je ne m'abuse - au classement X du film, ou du moins à son interdiction aux mineurs (je ne me rappelle plus quelle législation a été appliquée, je ne suis pas un spécialiste du truc).
Disons les choses franchement : Baise-moi, le film, est un boulard. Un boulard avec une histoire, certes, avec des scènes de cul très courtes, sans doute trop pour permettre véritablement l'excitation, mais c'est un boulard, avec de nombreuses saynètes résolument, franchement, ouvertement pornographiques (à la différence du fantabuleux L'Empire des sens de Nagisa Oshima, par exemple, qui, pour être non simulé et "sexualisé" du début à la fin - contrairement à Baise-moi, dans lequel le sexe n'imprime l'écran que par moments -, n'a pas cet aspect "frontal"). Le parti pris par les réalisatrices a donc été celui de l'explicite à outrance (jusqu'à filmer une pénétration en gros plan lors d'une scène de viol, à titre d'exemple).
Et là, pour une fois, j'avoue me retrouver davantage dans le camp "puritain" : j'ai trouvé dommage que le film - qui a par ailleurs quelques moments intéressants - souffre d'une esthétique de porno et des innombrables clichés qui vont avec, quand il avait bien plus à raconter. A jouer à fond la carte du choc et de la provoc' à dix balles, les gens n'en ont finalement retenu que ça, et c'est quand même dommage ; parce que m'est avis que le roman de Virginie Despentes - dans lequel, dans mon souvenir, et en dépit du titre, le sexe ne tenait pas une place si importante que ça, et en tout cas pas si outrancière - méritait mieux. Bref, là, l'explicite n'a visé à rien d'autre qu'à choquer le bourgeois ; et il a réussi : regardez-moi... Il obéissait donc à une fonction, c'est indéniable. Mais a-t-il servi l'oeuvre ? Je ne crois pas.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Est-ce que ça a marché, avec l'interdiction aux mineurs et la restriction des salles pouvant le diffuser ? Je suis pas certain que c'était un bon calcul, si c'était le cas...
Modifié en dernier par Nébal le mar. nov. 09, 2010 2:38 pm, modifié 1 fois.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Ca risque pas d'arriver.Florent a écrit :Tu as trop d'imagination. Tu devrais écrire des livres.justi a écrit :Florent a écrit : Je vais donc prendre un exemple simple : manger un cake, c'est bien, c'est bon. Mais regarder un type qui mange un cake au cinéma, ou bien lire une scène dans un livre où un type mange un cake, c'est moyennement intéressant.
Pas sûr. Genre, le cake a été péalablement empoisonné, le type qui le mange ne le sait pas. Ou, le cake contient le parchemin d'une carte au trésor. Ou, le cake est en réalité une entité extra-terrestre en léthargie que le type va réveiller en mordant dedans. Ou le type a un dilemme moral de couple en devant manger ce cake infect que sa copine a préparé.
Je pense que ce genre de film vise plus le marché DVD que le marché cinéma... Le calcul de rentabilité peut dans ce cas paraître pertinent.Nébal a écrit :Est-ce que ça a marché, avec l'interdiction aux mineurs et la restriction des salles pouvant le diffuser ? Je suis pas certain que c'était un bon calcul, si c'était le cas...
A ce compte-là, peut-être, effectivement... Même si ça me paraît une démarche un peu trop à long terme pour ce genre de projet. Mais je suis peut-être naïf, j'en sais rien.justi a écrit :Je pense que ce genre de film vise plus le marché DVD que le marché cinéma... Le calcul de rentabilité peut dans ce cas paraître pertinent.Nébal a écrit :Est-ce que ça a marché, avec l'interdiction aux mineurs et la restriction des salles pouvant le diffuser ? Je suis pas certain que c'était un bon calcul, si c'était le cas...
Mais je ne suis pas persuadé que le cynisme soit la seule ni même la principale motivation de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi.
Modifié en dernier par Nébal le mar. nov. 09, 2010 2:46 pm, modifié 1 fois.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Moi bien, mais ce n'est qu'une opinion personnelle...Nébal a écrit :A ce compte-là, peut-être, effectivement...justi a écrit :Je pense que ce genre de film vise plus le marché DVD que le marché cinéma... Le calcul de rentabilité peut dans ce cas paraître pertinent.Nébal a écrit :Est-ce que ça a marché, avec l'interdiction aux mineurs et la restriction des salles pouvant le diffuser ? Je suis pas certain que c'était un bon calcul, si c'était le cas...
Mais je ne suis pas persuadé que le cynisme soit la seule ni même la principale motivation de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi.