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Salon du livre = les foires aux auteurs bestiaux ?

Posté : lun. sept. 27, 2010 12:31 pm
par jerome
Pourquoi vous ne verrez plus en dédicaces et pourquoi il faut repenser tout ça est un article de Francis Mizio sur son blog (dispo aussi sur Facebook) dans lequel il explique qu'il ne veut plus aller en dédicace, que c'est du temps perdu pour lui (pas assez rentable) à moins qu'il ne soit payé par les organisateurs...

C'est ici

Extrait :
Il faut en finir avec les foires aux auteurs bestiaux
En effet, je n'irai plus en dédicaces si ce n'est pas lié à un moyen de gagner ma vie (atelier d'écriture, rencontre, etc.). J'ai toujours été dans une démarche d'auteur professionnel. Or donc, je ne passerai plus mon temps de loisirs à travailler bénévolement.
La vente seule de livres ne m'enrichit pas en deux jours ni financièrement (je touche 5% brut en moyenne l'année suivante, calculez si je reste assis 2 jours pour signer 2 dizaines de livres à tout péter) ni intellectuellement car les conditions ne sont jamais réunies pour avoir des rapports intéressants avec les lecteurs qui, eux aussi, méritent mieux que de connaître de seuls rapports marchands avec les auteurs.

Posté : lun. sept. 27, 2010 12:45 pm
par Virprudens
Je comprends pas. Le mec veut se faire payer pour que les lecteurs n'aient pas que de simples rapports marchands avec l'auteur ?
Oh putain...

Posté : lun. sept. 27, 2010 1:08 pm
par Mors Ultima Ratio
Il veut peut-être toucher de la thune pour chaque dédicace. Un peu comme aux États-Unis avec les sportifs et les dessinateurs de comics.

Posté : lun. sept. 27, 2010 1:48 pm
par Mélanie
Je suis assez d'accord avec l'argument selon lequel on perd du temps de travail et donc de l'argent à force d'aligner les salons. On est rémunéré pour les rencontres scolaires, on l'est parfois (rarement) pour les salons et c'est vrai que quand c'est le cas, ça fait une différence bienvenue. Personnellement, c'est plutôt le reste de l'argumentation sur l'inutilité supposée des salons qui me laisse sceptique.

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:05 pm
par Virprudens
Ouais, et moi j'aimerais que l'auteur me rembourse quand je suis pas satisfait de son bouquin.
Le monde est mal foutu, hein ?

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:06 pm
par kibu
Note pour l'avenir : Faire payer aussi les ITW... Ah non, pardon, c'est les potes.

ps : Dire que c'est Mizio, un mec prétendument de gauche, qui sort ça. Je vais relire mon Michéa et je reviens.

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:30 pm
par Mélanie
Je vais faire l'avocat du diable vu que ce papier m'a énervée par certains aspects, mais un truc m'intrigue : si ça ne choque personne que les interventions scolaires soient rémunérées, pourquoi ça choquerait que les salons le soient ? (Et dans les faits, certains le sont, même si c'est rare.) Dans les deux cas, c'est la même chose, ça représente une journée de boulot, et une journée qui n'est pas passée à écrire quand on est auteur pro.

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:42 pm
par Virprudens
Mélanie a écrit :Je vais faire l'avocat du diable vu que ce papier m'a énervée par certains aspects, mais un truc m'intrigue : si ça ne choque personne que les interventions scolaires soient rémunérées, pourquoi ça choquerait que les salons le soient ? (Et dans les faits, certains le sont, même si c'est rare.) Dans les deux cas, c'est la même chose, ça représente une journée de boulot, et une journée qui n'est pas passée à écrire quand on est auteur pro.
Quel étrange argument.
Donc quand un auteur fait un trucs qui l'empêche d'écrire il devrait être rémunéré ?
Wow.

Bon.

Ok.

Un auteur pro, une balle.

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:44 pm
par Aldaran
Virprudens a écrit :
Mélanie a écrit :Je vais faire l'avocat du diable vu que ce papier m'a énervée par certains aspects, mais un truc m'intrigue : si ça ne choque personne que les interventions scolaires soient rémunérées, pourquoi ça choquerait que les salons le soient ? (Et dans les faits, certains le sont, même si c'est rare.) Dans les deux cas, c'est la même chose, ça représente une journée de boulot, et une journée qui n'est pas passée à écrire quand on est auteur pro.
Quel étrange argument.
Donc quand un auteur fait un trucs qui l'empêche d'écrire il devrait être rémunéré ?
Wow.
Putain, Vir... Utilises tes autres neurones, merde !

Posté : lun. sept. 27, 2010 3:47 pm
par Virprudens
Aldaran a écrit :
Virprudens a écrit :
Mélanie a écrit :Je vais faire l'avocat du diable vu que ce papier m'a énervée par certains aspects, mais un truc m'intrigue : si ça ne choque personne que les interventions scolaires soient rémunérées, pourquoi ça choquerait que les salons le soient ? (Et dans les faits, certains le sont, même si c'est rare.) Dans les deux cas, c'est la même chose, ça représente une journée de boulot, et une journée qui n'est pas passée à écrire quand on est auteur pro.
Quel étrange argument.
Donc quand un auteur fait un trucs qui l'empêche d'écrire il devrait être rémunéré ?
Wow.
Putain, Vir... Utilises tes autres neurones, merde !
Non.
Je suis énervé.

Posté : lun. sept. 27, 2010 4:05 pm
par Florent
Mélanie a écrit :Je vais faire l'avocat du diable vu que ce papier m'a énervée par certains aspects, mais un truc m'intrigue : si ça ne choque personne que les interventions scolaires soient rémunérées, pourquoi ça choquerait que les salons le soient ? (Et dans les faits, certains le sont, même si c'est rare.) Dans les deux cas, c'est la même chose, ça représente une journée de boulot, et une journée qui n'est pas passée à écrire quand on est auteur pro.
En fait, l'auteur dit lui-même qu'il prend sur son temps de vie privée pour ces salons, donc pas sur son temps de travail, considérant que souvent, les écrivains ont un boulot officiel qui leur permet de vivre, et qu'ils participent aux salons le week-end.

Je crois savoir que les frais de déplacement leurs sont remboursés, et que ce genre de rencontre avec le lecteur n'a pas de vocation commerciale (ils ne vont pas vendre 100 000 bouquins supplémentaires parce que l'auteur est là). C'est une opération d'image, faite pour faire connaître un auteur, c'est censé être un moment de plaisir où l'auteur peut voir la tronche et le profil des gens qui le lisent, plutôt que d'être séparés par le mur du papier.

Donc moi ça me choque un peu ce raisonnement : "déjà bien sympa que je suis de prendre sur mon week-end pour rencontrer mon lecteur, j'aimerais bien qu'on me paye !". C'est quand même un curieux rapport avec son lectorat...

Posté : lun. sept. 27, 2010 4:22 pm
par Mélanie
Florent a écrit :Donc moi ça me choque un peu ce raisonnement : "déjà bien sympa que je suis de prendre sur mon week-end pour rencontrer mon lecteur, j'aimerais bien qu'on me paye !". C'est quand même un curieux rapport avec son lectorat...
C'est surtout le ton du papier qui m'énerve, et il en ressort qu'il n'a pas l'air de beaucoup apprécier les dédicaces. Je trouve sa vision des salons assez caricaturale. Mais de manière plus générale, on peut très bien adorer ce genre de rencontres (c'est mon cas) et en même temps être conscient qu'il y a des cas dans lesquels participer à des salons te fait perdre de l'argent (notamment quand ça prend sur ton temps de travail). Personnellement, je n'y vois pas de contradiction. Dire "je n'ai pas envie de perdre de l'argent en faisant les salons", ça ne revient pas à dire "je veux me faire plein de fric chaque fois que je participe". Mais ce qui me frappe encore une fois, c'est qu'en même temps ça n'ait l'air de choquer personne qu'on soit rémunéré pour une rencontre scolaire, puisque c'est dans le même ordre d'idée.

Posté : lun. sept. 27, 2010 4:26 pm
par Florent
Une rencontre scolaire il y a un but pédagogique, ça se prépare un peu, ça ne consiste pas simplement à signer sur une feuille. Sur le coup, je rejoins un peu Virprudens : donc chaque fois qu'il n'écrit pas, ce monsieur considère qu'il prend sur son temps de travail, et perd de l'argent. Quand il fait ses courses, sort ses poubelles, fait caca, c'est autant de temps qu'il ne consacre pas à sa Grande Oeuvre.

Posté : lun. sept. 27, 2010 4:32 pm
par Virprudens
Mélanie a écrit :
Florent a écrit :Donc moi ça me choque un peu ce raisonnement : "déjà bien sympa que je suis de prendre sur mon week-end pour rencontrer mon lecteur, j'aimerais bien qu'on me paye !". C'est quand même un curieux rapport avec son lectorat...
C'est surtout le ton du papier qui m'énerve, et il en ressort qu'il n'a pas l'air de beaucoup apprécier les dédicaces. Je trouve sa vision des salons assez caricaturale. Mais de manière plus générale, on peut très bien adorer ce genre de rencontres (c'est mon cas) et en même temps être conscient qu'il y a des cas dans lesquels participer à des salons te fait perdre de l'argent (notamment quand ça prend sur ton temps de travail). Personnellement, je n'y vois pas de contradiction. Dire "je n'ai pas envie de perdre de l'argent en faisant les salons", ça ne revient pas à dire "je veux me faire plein de fric chaque fois que je participe". Mais ce qui me frappe encore une fois, c'est qu'en même temps ça n'ait l'air de choquer personne qu'on soit rémunéré pour une rencontre scolaire, puisque c'est dans le même ordre d'idée.
La valeur ajoutée n'est pas la même.

Deux propositions :
1) pour ajouter de la valeur à vos prestations lors des dédicaces, venez costumés et faites de la jongle, ou lancez-vous dans une joute théatrale. Je sais pas, faites un truc.
2) vous emmerdez pas à demander une rémunération auprés de l'organisation, demandez-la directement au consommateur, 2 euros par dédicace. Au moins, on saura pourquoi vous êtes là.

Posté : lun. sept. 27, 2010 4:33 pm
par Mélanie
Florent a écrit :Une rencontre scolaire il y a un but pédagogique, ça se prépare un peu, ça ne consiste pas simplement à signer sur une feuille.
Dans mon expérience, non : les profs et les élèves préparaient la rencontre mais je n'ai jamais eu de préparation en amont, ça consistait seulement à répondre aux questions le jour même. C'est plus intense qu'une journée de signatures, mais ça dure moins longtemps (et personnellement, je trouve ça un peu moins fatiguant). C'est peut-être un point de vue perso, mais je mets les deux activités sur le même plan.
Pour le reste, c'est vrai que je réagis avec un point de vue d'indépendante pour qui "le temps c'est de l'argent", littéralement, donc je suis un peu de parti pris là-dessus. Pas mal de choses qui sont utiles et nécessaires sur le long terme (salons, interviews et autres) peuvent t'empêcher de bosser sur le court terme, d'où un équilibre à trouver.