Faut pas rêver, en ce qui concerne l'édition papier les éditeurs ne pourront jamais être concurrentiels face au marché de l'occasion du Net (au moins pour cette seule raison : si les prix du neuf étaient divisés par deux, les prix d'occase baisseraient eux aussi aussitôt; cercle vicieux). Par conséquent, les deux marchés (neuf/occase ou prix cassé) ne peuvent que rester séparés : dès lors, les lecteurs concernés par la pratique dénoncée par ces libraires se mettent eux-mêmes hors du premier marché et ne sont plus non plus pris en compte par les éditeurs. Ces lecteurs sont informés, vont sur le net, et sont de toute façon perdus pour les éditeurs, alors pourquoi ces derniers en tiendraient-ils compte ? Si les prix du neuf baissaient (tjrs papier), cela ne changerait probablement rien au regard de l'impact du marché d'occase ou du net (en ce qui concerne le numérique, toi-même du expliquais qu'outre le prix, les lecteurs recherchent des plateformes pratiques, des formats non propriétaires, l'absence de DRM etc.).Erion a écrit :Sauf que ça rentre en contradiction avec les propos des libraires qu'on peut trouver ici et là et qui constatent que de nombreux lecteurs viennent regarder les ouvrages en librairies, n'achètent rien, et en fait achètent sur Amazon.
Il est même possible, quand on a un smartphone, de photographier le livre ou le code barre et de comparer sur place s'il est disponible moins cher sur Amazon.
Donc, soit, en effet, les lecteurs ne comparent pas, et dans ce cas, les libraires qui se plaignent sont des menteurs, soit les lecteurs comparent, et les éditeurs sont des suicidaires.
Il est également tout à fait possible que les libraires exagèrent la banalité de cette pratique ou son impact sur les ventes.
EDIT : D'ailleurs, le marché de l'occase du web n'a pas réduit à néant l'édition. G. Klein (G. Dumay peut-être aussi ?), lorsqu'il intervient ici, met plutôt en avant la complémentarité des deux marchés (tjrs en excluant le numérique et le piratage).
EDIT : L'exemple de La stratégie d'Ender pourrait même être mis au crédit de l'éditeur : face à l'absence de stock des libraires (qui favorise de facto le recours à Amazon), l'éditeur remet un ouvrage sur les tables par les mises en place et favorise sa rencontre avec de nouveaux lecteurs.