L'auteur devrait-il vivre de sa plume ?

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Hoêl
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Message par Hoêl » sam. oct. 02, 2010 4:43 pm

Lucie a écrit :
Lensman a écrit :On ne peut PAS faire lire à des gens des trucs qu'ils n'ont pas envie de lire.
C'est pourtant ce qui se passe à l'école. C'est même sur ça que sont basés les cours de français...
Ah oui ?

Chaque mois , je donne une nouvelle Fiche de lecture à mes ouailles . Pour ceux qui se débrouillent , je cible effectivement de la Littérature mais en ayant conscience que les goûts et les couleurs sont très distribués au sein d'une classe ; alors , je varie les choix .
Par exemple , pour mes 3èmes , je viens d'en lancer une sur un roman britannique du XIXème avec Austen , Collins , Dickens , Stevenson , Wilde , Wells , Shelley , Scott , les Brontë , etc... , 2 à 3 bouquins par auteur et la possibilité pour chacun de m'en proposer un sur la même période .
Alors , certes , ils n'auraient , pour la plupart , pas pensé à s'intéresser à ces auteurs , mais , avec 21 ans d'expérience , je peux t'assurer que ça fonctionne et qu'ils en redemandent .
Pour les gamins en difficulté , Cabot , Meyer ou Gemmel , pour ne citer qu'eux , font des merveilles , simplement , à partir de ce que je connais d'eux , je les oriente plus précisément sur ce qui me semble qui va leur plaire .

Oui , les cours de français peuvent être rébarbatifs (comme dans toutes les matières) et les lectures proposées également (voir les programmes du bac...) mais ça dépend du désir que tu as de les amener à la découverte . Pour ce qui me concerne , je suis entré dans la profession avec un seul objectif : ne pas faire ch... mes élèves en cours comme je m'étais moi-même fait ch... jusqu'en fac. et c'est tout à fait possible .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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Erion
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Message par Erion » sam. oct. 02, 2010 5:13 pm

Don Lorenjy a écrit :Le marketing EST une manipulation mentale (marketing mix au sens large), sans qu'il soit besoin de parler de complot.
Non.
Le fait de ne pas savoir ce qu'est la "manipulation mentale", ça ne te donne pas raison. Le marketing te donne accès à l'information, au fait que le produit existe, et à ses qualités (vraies ou fausses, peu importe). Et c'est l'essentiel. Après, tu peux évaluer, quand tu vas acheter, si le produit te convient ou pas. Il ne faut pas oublier que dans les sociétés d'abondance qui sont les nôtres, il se produit beaucoup plus de choses que le cerveau humain peut absorber.
Combien de modèles et de marques de machines à laver ? Combien de modèles et de marques d'ordinateurs, de réveil-matin, de voiture ? Quel individu peut dire "je sais exactement quand apparaît n'importe quel nouveau produit, sans besoin d'une pub ?" Personne. Alors oui, la pub va faire qu'un consommateur qui devait acheter un lave-vaisselle dans les x mois à venir, va aller chez Darty pour regarder le modèle vanté dans la pub. La belle affaire !
La manipulation mentale, c'est totalement autre chose.
Adapté au secteur du livre : le prix Goncourt, argument marketing par excellence, fait vendre 10 fois plus (100 fois ?) de livres qu'il n'en fait lire. Donc tu peux répéter tant que tu veux, ça ne te donne pas raison.
Sauf que c'est FAUUUuuUUUuux. Il y a des Goncourt qui ne vendent pas. Nan, mais vous lisez ce qu'on écrit, hein ? Il y a même des non-prix Goncourt qui vendent beaucoup plus que le Goncourt.
Ce qui fait que le Goncourt vend, c'est pas que, tout d'un coup, les lecteurs vont trouver bon un livre sous prétexte que c'est marqué Goncourt (ce qui serait de la manipulation mentale), mais qu'ils vont l'offrir à des amis, de la famille, parce que, ne sachant pas quoi choisir, la mention du prix est un critère comme un autre quand on ne sait pas ce que l'ami aime comme livre.
Et ça, ce n'est PAS de la manipulation mentale.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Gregory Drake
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 5:25 pm

Erion a écrit :Et ça, ce n'est PAS de la manipulation mentale.
Allez Erion. Calme-toi et fais nous un exposé sur la manipulation mentale, histoire qu'on s'endorme moins idiots ce soir.

@Don Lo : t'en as appris, hein, des choses sur le marketing, aujourd'hui :wink:

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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » sam. oct. 02, 2010 5:46 pm

Don Lorenjy a écrit : Donc, si la question est "un auteur doit-il vivre de sa plume", je réponds "dans une logique industrielle, non."
Maintenant, le numérique nous fera-t-il sortir de la logique industrielle ? peut-être, ou pas. Mais s'il se trouve 100 personnes prêtes à payer 2 ou 3 euros pour m'entendre lire certains de mes textes, je fais le voyage et je vis de ma plume.
Et je suis certain, Jean-Claude, que dans cette démarche non industrielle il ne s'écrira jamais assez de choses intéressantes.
Ben si. L'aspect surproduction sera exactement le même que précédemment. Le nombre de choses exploitables (intéressantes ou pas) par l'humanité est par essence limité. Si tu réfléchis au temps et à l'argent que la population française peut et veut consacrer à l'écoute d'un livre, si tu calcules le nombre de livres pouvant ainsi se donner en spectacle par tranche de 100 personnes, tu arriveras à un nombre limité d'oeuvres exploitables simultanément - et je ne parle même pas du fait que le public aura sans doute envie que les oeuvres qu'on lui lit soient renouvelées.
De plus, si l'idée de lire les livres devant un public qui paye se généralise, cela deviendra ipso facto une exploitation industrielle. Pas de chance :-)!
Bref le nombre d'auteurs qui pourraient vivre de leur plume dans le cas que tu décris est limité, et une estimation grossière (de tête) me laisse penser qu'il n'est pas très différent du nombre d'auteurs vivant de leur plume actuellement. C'est une exploitation du livre différente de celle de la version imprimée, qui, si elle se rajoutait aux autres, permettrait peut-être à quelques auteurs supplémentaires de vivre de leur plume. Ou, plus probablement, aux mêmes auteurs que précédemment de gagner un peu plus d'argent.
Et pour info, ma spécialité n'est pas le marketing, mais les maths.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
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Sybille
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Message par Sybille » sam. oct. 02, 2010 5:50 pm

Gregory Drake a écrit :Et tes enfants préfèrent aller à la Caféteria plutôt qu'au Mc Do même si les pubs de Ronald leur plaisent bien ?
Si je te réponds qu'ils n'en ont rien à cirer de Ronald et qu'on adore le Quick ?
Perso, quand je prends un Big Tasty, ce n'est pas à cause de la pub.
(Zut, j'aime les hamburgers, je dois être victime d'une sombre manipulation...)

Herbefol
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Message par Herbefol » sam. oct. 02, 2010 5:52 pm

D'ailleurs en y réfléchissant un peu, si l'on considère que l'argent qui va dans les livres n'augmentera pas (a priori pas de raison que les ménages augmentent leur budget lecture), alors le seul moyen de faire monter la rémunération des auteurs il faut prendre dans la part de quelqu'un d'autre : éditeur, imprimeur, diffuseur, distributeur, libraire. :P
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.

Herbefol
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Message par Herbefol » sam. oct. 02, 2010 5:54 pm

@Gregory Drake : ce qui serait pas mal c'est que tu comprennes à un moment ou à un autre que faire du marketing ne suffit pas pour vendre un livre. Des livres qu'on "tabasse" au niveau marketing et qui pourtant se plantent y en a de pleines brouettes. Il est certes évident qu'un livre qui bénéficie d'une grosse couverture marketing a plus de chance de se vendre qu'un autre, mais certainement pas parce que ça "manipule mentalement" les lecteurs potentiels. Un livre à large diffusion a plus de chance de rencontrer ses lecteurs potentiels c'est tout.
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Soslan
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Message par Soslan » sam. oct. 02, 2010 6:00 pm

Hoêl a écrit : Oui , les cours de français peuvent être rébarbatifs (comme dans toutes les matières) et les lectures proposées également (voir les programmes du bac...)
Je serais moins catégorique pour le bac : j'ai connu une année où le programme de litté de terminale était passionnant (entre Ovide, Yves Bonnefoy, et Kafka étudié parallélement à son adaptation par Welles) et certaines oeuvres étudiées des années précédentes voir suivantes me faisaient envie.
Ceci dit la litté au bac ne se fait plus qu'en terminale L, ce qui contrairement au reste de la scolarité est plus sur la base du volontariat (ce qui fait que ça m'énervait particuliérement de me trouver dans une classe de branleurs qui avaient choisi cette filière par défaut et se foutaient complétement des programmes intéressants qu'on leur offrait)
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)

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Soslan
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Message par Soslan » sam. oct. 02, 2010 6:06 pm

Pour la question de la manipulation mentale :
Ca porte un nom en science de l'information : la théorie des effets forts des médias. Il s'agit de la plus ancienne théorie de critique des médias, intiée entre autres par les marxistes, et évidemment la plus dépassés puisque de nos jours elle n'est à peu prés défendue que par le bon sens populaire.
Quand vous entendez une nouvelle polémique sur l'influence néfaste des séries télé ou des jeux vidéos et de leur violence sur les djeuns, ce sont les restes de cette théorie qui est à l'oeuvre.
A méditer.
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Gregory Drake
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Message par Gregory Drake » sam. oct. 02, 2010 6:07 pm

Herbefol a écrit :@Gregory Drake : ce qui serait pas mal c'est que tu comprennes à un moment ou à un autre que faire du marketing ne suffit pas pour vendre un livre. Des livres qu'on "tabasse" au niveau marketing et qui pourtant se plantent y en a de pleines brouettes. Il est certes évident qu'un livre qui bénéficie d'une grosse couverture marketing a plus de chance de se vendre qu'un autre, mais certainement pas parce que ça "manipule mentalement" les lecteurs potentiels. Un livre à large diffusion a plus de chance de rencontrer ses lecteurs potentiels c'est tout.
J'ai bien compris, merci. D'ailleurs Bernard-Henri Levy est un grand philosophe car il écrit des livres d'une portée extraordinaire et pas parce que les médias le présentent comme tel. Il n'y a pas de manipulation mentale. Je suis un fou. Je cours me faire soigner et peut-être, après quelques bonnes séances de psychothérapie, aimerais-je délaisser Greg Egan pour Bernard Werber ou Maxime Chattam. Je pourrais en acheter en faisant mes courses à Carrefour, où on entend toujours de la bonne musique en achetant des produits essentiels sans se poser de question. Au fond de moi, j'ai envie de m'intégrer, vous savez. Pourquoi choisir de souffrir ?

Allez hop ! Apéro.

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Soslan
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Message par Soslan » sam. oct. 02, 2010 6:16 pm

Gregory Drake a écrit :
J'ai bien compris, merci. D'ailleurs Bernard-Henri Levy est un grand philosophe car il écrit des livres d'une portée extraordinaire et pas parce que les médias le présentent comme tel.
Il a peut-être une portée extraordinaire pour certaines personne, qui ne s'y connaissent pas assez en philo et pour qui les propos de BHL semblent neufs.
C'est une question de références culturelles d'un groupe donné, pas de manipulation. Sinon c'est simple, il faut admettre les goûts du fandom comme une manipulation, parceque Bifrost and co nous font acheter des livres qui sont pour nous des références :roll: .
Ce genre propos m'énervent car j'ai l'impression que tu assimile le manque de culture à une sorte d'aliénation mentale. Je ne vois pas ce qui a de dégradant à lire Marc Levy.
Modifié en dernier par Soslan le sam. oct. 02, 2010 6:23 pm, modifié 1 fois.
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Don Lorenjy
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Message par Don Lorenjy » sam. oct. 02, 2010 6:23 pm

Erion a écrit :
Adapté au secteur du livre : le prix Goncourt, argument marketing par excellence, fait vendre 10 fois plus (100 fois ?) de livres qu'il n'en fait lire. Donc tu peux répéter tant que tu veux, ça ne te donne pas raison.
Sauf que c'est FAUUUuuUUUuux. Il y a des Goncourt qui ne vendent pas. Nan, mais vous lisez ce qu'on écrit, hein ? Il y a même des non-prix Goncourt qui vendent beaucoup plus que le Goncourt.
Sauf que c'est vraaaaiiii, non mais tu lis ce que j'écris ? Je parle de proportion : même un échec de Goncourt (disons 10 000 ex vendus) sera dix fois moins lu (1000 ex) qu'il n'est vendu.
Et C'EST de la manipulation mentale, parce que convaincre quelqu'un d'acheter un livre dont il n'a rien à secouer parce que c'est le Goncourt c'est une manipulation qui n'est pas physique.

Quand je pense que je tape ça au moment où j'entends ta petite voix sur France Culture...


Quant au marketing, que ce soit le choix du prix (élément 1 du marketing mix) ou la publicité (juste le dernier élément, et pas le plus important) ce n'est QUE de la manipulation mentale : comment induire un comportement sans donner une baffe. Après, que ça marche ou pas n'a rien à voir : lisez ou relisez donc le célèbre petit traité de manipulation, pour vérifier que 1-ça peut marcher quand c'est bien fait, mais 2- pas toujours.


Bon.
Modifié en dernier par Don Lorenjy le sam. oct. 02, 2010 6:28 pm, modifié 1 fois.
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Sybille
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Message par Sybille » sam. oct. 02, 2010 6:27 pm

Don Lorenjy a écrit :Sauf que c'est FAUUUuuUUUuux. Il y a des Goncourt qui ne vendent pas. Nan, mais vous lisez ce qu'on écrit, hein ? Il y a même des non-prix Goncourt qui vendent beaucoup plus que le Goncourt.
Sauf que c'est vraaaaiiii, non mais tu lis ce que j'écris ? Je parle de proportion : même un échec de Goncourt (disons 10 000 ex vendus) sera dix fois moins lu (1000 ex) qu'il n'est vendu.
Et C'EST de la manipulation mentale, parce que convaincre quelqu'un d'acheter un livre dont il n'a rien à secouer parce que c'est le Goncourt c'est une manipulation qui n'est pas physique.

Quand je pense que je tape ça au moment où j'entends ta petite voix sur France Culture...


Quant au marketing, que ce soit le choix du prix (élément 1 du marketing mix) ou la publicité (juste le dernier élément, et pas le plus important) ce n'est QUE de la manipulation mentale : comment induire un comportement sans donner une baffe.
Le souci, c'est que prétendre que du bon marketing est de la manipulation mentale, c'est de la parano... et que ce n'est donc pas le genre d'impressions dont on peut discuter.
Il faut de tout pour faire un monde, même des partisans de la théorie du complot qui pensent qu'ils mettent le pied en Enfer en pénétrant chez Carouf.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. oct. 02, 2010 6:32 pm

En lisant ce fil, et histoire, peut-être, d'en provoquer un nouveau (car je dévie très fortement), je me suis aperçu d'un détail.
Quand on parle "littérature", on voit bien qu'il y a dans notre esprit (enfin, dans celui de beaucoup d'entre nous) une "césure" entre ce qui serait de la "vraie" littérature, écrite avec sincérité, et une "fausse" littérature, une littérature "de masse" qui serait celle des romans de grande consommation à la Chattam (j'y vais à la hache, ce pauvre malheureux en prend plein la tronche...). Cette dernière serait plutôt un truc "imposé" au public, presque pour l'abrutir (j'exagère un peu, mais quand on relit ce que nous écrivons...). Bon.
Quand nous parlons de séries télé, et ça arrive assez souvent sur Actusf, le ton est bien différent. Chacun défend les séries qu'il aime bien, qualifie de temps à autres celles qu'il n'aime pas de "ringardes" ou "nulles", etc, mais enfin, il n'y a pas vraiment de césure entre "vraies" séries télé "artistiques", et "fausses" séries imposées aux gens. Pourquoi?
Peut-être parce que les séries télé relèvent TOUTES d'un art industriel. il serait donc absurde d'opposer celles qui seraient de nature "vraiment" artistiques, à celle qui ne seraient que de l'ersatz industriel...
Je trouve cette attitude intéressante.
Dans un cas (la littérature) , on conserve une vision "idéalisée", presque "idéologique" de la littérature, comme une sorte d'art "pur", qui souffrirait difficilement de se plier aux exigences commercialo-industrielles.
Dans l'autre cas (les séries télé), nous ne nous posons pas cette question, nous acceptons le caractère "industriel" de cet art. Les discussions sont passionnées, mais elles ne comportent pas cet aspect désagréable d'affrontement entre "art véritable" et "ersatz d'art". Bref, dans ce cas, nous acceptons qu'il puisse y avoir de l'art dans une production "de masse" (peut-être un meilleur terme qu'industriel"?). Par contre, dans le cas de la littérature, nous faisons la fine bouche, nous jouons un peu aux arbitres sectateurs du bon goût, parfois sans bien nous en rendre compte.
Des fois, je me demande si certains d'entre nous, au XIXe siècle, n'auraient pas signé des pétitions outragées contre les méfaits de la littérature populaire à la Ponson du Terrail... (1)

Je provoque, sans doute, mais il y a un problème, il me semble...

Oncle Joe

(1) celui qui répond: "Ah, mais, Ponson du Terrail, c'était autre chose! On ne va pas comparer avec...", n'est pas sérieux, ou alors, il va falloir qu'il s' explique très clairement...
Modifié en dernier par Lensman le sam. oct. 02, 2010 6:34 pm, modifié 1 fois.

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Don Lorenjy
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Message par Don Lorenjy » sam. oct. 02, 2010 6:34 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit : Ben si. L'aspect surproduction sera exactement le même que précédemment. Le nombre de choses exploitables (intéressantes ou pas) par l'humanité est par essence limité. Si tu réfléchis au temps et à l'argent que la population française peut et veut consacrer à l'écoute d'un livre, si tu calcules le nombre de livres pouvant ainsi se donner en spectacle par tranche de 100 personnes, tu arriveras à un nombre limité d'oeuvres exploitables simultanément - et je ne parle même pas du fait que le public aura sans doute envie que les oeuvres qu'on lui lit soient renouvelées.
Tu intègres ta contradiction dans ton argumentation (Erion, sors de mon corps !).
Je m'explique : pour l'instant, l'offre de lecture de livre est quasi proche de zéro (peut-être parce que ça n'intéresse personne : quand un acteur célèbre lit Céline, c'est l'acteur qu'on vient écouter, pas Céline), donc la surproduction évidente en matière de livre n'est pas encore à l'oeuvre.
Ensuite, l'envie de nouveauté implique une augmentation de la demande, ce qui retarde d'autant l'occurrence d'une éventuelle surproduction.

Et pour info, ma spécialité n'est plus le marketing : quelques années m'ont suffi pour en faire le tour. En revanche, je suis une pure bille en maths.
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