Erion a écrit :
C'est faux. Mais bon, faudrait que tu saches vraiment lire des Harlequins. Lire les Harlequins, c'est comme lire de la SF, quand on aborde le thème des aliens, des robots. Ce sont des oeuvres populaires, elles témoignent des conceptions différentes des auteurs ou des groupes d'auteurs sur la société.
Quelqu'un sait par qui et comment les Arlequins sont écrits ? Pour qu'on sache à qui attribuer ces "
conceptions différentes des auteurs ou des groupes d'auteurs sur la société" qui me secouent encore les zygos.
Quant aux stratégies de manipulation de masse de Chomsky, certaines sont appliquées par des éditeurs pour garantir le succès : revendiquer la distraction, s'adresser au public comme à un gamin (les 500 mots de vocab d'un Musso), l'émotionnel plutôt que la réflexion, maintien dans l'ignorance et la bêtise, encourager à se complaire dans l'ignorance et la bêtise (les bouquins "pas prise de tête" c'est cool), connaître le lecteur mieux qu'il ne se connaît lui-même.
Heureusement, ils nous épargnent "problème/solution", dégradation et différé, mais c'est juste parce qu'ils vendent du plaisir.
Et pour "remplacer la révolte par la culpabilité", c'est clairement ce qui est à l'oeuvre en ce qui concerne la rémunération des auteurs : "petit auteur, si tu étais "bon", tu vendrais assez de livres pour vivre même avec seulement 5% de droits, alors contente-toi de nos généreux 7% et ferme ta gueule, tu plombes tout un secteur économique à toi tout seul !"
Ce type de discours, même les gentils éditeurs avec lesquels j'ai pu travailler (peut-être qu'ils vont maintenant m'envoyer cultiver des patates) le tiennent implicitement. Ils se débattent dans des problèmes nés d'un système qu'ils réprouvent presque tous (essentiellement la distribution, mais pas que) sans pouvoir le changer. Alors ils réduisent la part de l'auteur, parce que ça, ils le peuvent. Leur sincérité me touche. Leurs problèmes quotidiens aussi. Au moins autant que ceux de Roland.