Les retours en librairies....
Posté : mer. déc. 08, 2010 4:40 pm
Les retours en librairies : machine à produire, à défaut de créer… est un article à lire sur Facebook. Il est signé Nicoleus Grondinus.
Voici le début
Voici le début
Ma rencontre récente avec un jeune homme porteur de quelques questions sur le métier d’éditeur, qu’il entend embrasser — ô courageux inconscient ! —, m’a fait prendre conscience de la complète hébétude des béotiens quand on leur parle de « retours ». Qu’est-ce que c’est que cette bête-là ? Tout simplement une très grosse branche sur laquelle sont assis éditeurs, diffuseurs et libraires (de neuf), et que chacun d’entre eux s’emploie, à sa place, à scier avec application.
Saturne dévorant un de ses fils (Peter Paul Rubens, 1637).
Cette histoire commence plus ou moins lorsque la Librairie générale française - filiale de Hachette - crée en 1953 de la collection Le Livre de Poche, qui lança réellement ce format en France. Pour faire passer la pilule aux libraires, qui rechignaient à vendre ces bouquins mal imprimés — et dont le prix faisait baisser les recettes, surtout —, Hachette proposa un « droit de retour »… Le diffuseur passait un contrat(1) avec les libraires : ceux-ci recevaient les nouveautés du LdP, mais avaient le droit, après un délai convenu, de retourner les invendus ; un peu sur le modèle des détaillants de presse, en somme. D’ailleurs, comme ces derniers, pour certains titres, ils n’avaient même pas besoin de renvoyer les livres eux-mêmes, il leur suffisait d’expédier à Hachette les couvertures arrachées pour être crédités des « retours ». Les PUF pratiquaient aussi cet arrachage de couvertures pour leurs Que sais-je. Harlequin le pratique encore.