Cibylline a écrit :Cachou a écrit :Ce n'est pas pour rien que, quand tu suis des cours pour être profs (en Belgique en tout cas), on t'apprend à construire des critiques constructives pour ne pas cracher au visage des élèves leurs défauts sans les aider à identifier le problème, à l'améliorer, et sans pointer les choses qui sont allées.
Le critique n'est pas le prof de l'auteur, la comparaison n'est pas recevable.
Un prof doit aider tous les enfants, même les paresseux, les idiots, les rêveurs...
EDIT: et il faut aussi considérer le fait que tout le monde n'est peut-être pas aussi sûr de soi que toi. Si tu dis à un auteur qui doute d'aller élever des chèvres, il va peut-être pensé en sa qualité d'auteur face à quelqu'un du métier que tu dois avoir raison et arrêté d'écrire. Tout le monde n'a pas la chance d'être sûr à 100% de mériter d'être publié ou lu, ça se saurait si les auteurs étaient des gens sûrs d'eux...
Désolée, mais j'ai un gros complexe d'infériorité, alors je ne sais pas trop ce qu'est d'être trop sûr de soi.
Ce que je sais, par contre, c'est que, avec des principes de bisounours, c'est la qualité globale qui chute. Et que, si on vend de la daube, faut pas s'étonner ensuite que les gens n'aient plus envie de lire.
Y'a pas de principe moral qui oblige le lecteur pauvre à financer l'auteur mauvais qui a besoin d'écrire parce que, bon, tu comprends, ça lui fait du bien.
Mais je n'ai jamais parlé de vendre de la daube ou d'en excuser la vente! J'ai juste fait appel à des notions d'empathie, que diable!
J'ai dit que certains critiques prenaient un malin plaisir à détruire une œuvre (en disant par exemple "cet auteur ferait mieux d'aller élever des chèvres") au lieu de simplement s'en tenir à une critique analytique qui pourrait ne pas être blessante, parce que plus modérée que ce qu'on voit habituellement. Les gens comprennent aussi bien quand on leur dit "il vaudrait mieux éviter de dépenser de l'argent dans ce livre si vous n'êtes pas sûr de l'apprécier" que si on profère "ce livre est une vaste fumisterie qui servira de cale à toutes les portes du pays"...
Et que je peux comprendre la démarche de préférer donner des conseils de lecture (du style "achetez ça") au lieu de détruire un roman qui, peut-être, pourrait de toute manière plaire à des personnes qui ont une sensibilité différente du critique.
J'en ai juste assez de voir des gens démolir un film ou un livre sans faire attention à modérer leurs propos. Et, oui, je me sens un peu coupable de blesser les gens. Pardon, je ne savais pas que ça faisait de moi une sombre idiote (aka un bisounours). Ce n'est pas pour ça que je ne ferai pas de critique négative. Mais quand je ne trouve pas ça nécessaire (parce que plein d'autres l'ont déjà fait par exemple), je n'en vois pas l'intérêt (tout comme ça me barbe de lire une énième critique positive d'un livre dont tout le monde parle).
Et l'exemple des élèves était simplement là pour appuyer le fait qu'il est possible de dire les choses sans être vexant, en n'insistant pas que sur les côtés négatifs.
Maintenant, je ne dis pas que je ne le fais jamais. J'ai notamment fait une critique plutôt mauvaise d'un livre de Bauwen que je ne retirerai pas du blog. Mais parce que j'étais, de un, obligée d'écrire au sujet du livre (je l'avais reçu par Babelio), de deux, d'un avis différent de la majorité qui a passé son temps à encenser Bauwen. Cependant, même si je n'ai pas été forcément tendre, j'ai fait attention à mettre des éléments tangibles et à éviter les "ce roman, c'est de la merde en barre" ou autre que j'ai déjà souvent vus, dans la presse officielle ou pas. C'est si mal?