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Posté : ven. déc. 17, 2010 4:28 pm
par Cibylline
c.guitteaud a écrit :Moi quand je n'aime pas, je ne perds pas de temps à le dire. Je préfère parler de ce que j'aime.
Juste pour dire...
C'est tout à fait ton droit et heureusement. Sauf que, si tout le monde ne parle que de ce qu'il aime, les forums et les discussions en général perdront vite tout intérêt.
Sur chaque titre, le lecteur ne trouvera que des avis positifs et il devra jouer aux devinettes : "oh, tiens, Untel n'en a pas causé ; parce qu'il ne l'a pas lu ou qu'il a détesté ?"
Plus largement, sans critique, il n'y a aucune amélioration, aucune remise en cause.
C'est sans doute un monde utopique pour les Bisounours, mais, intellectuellement, c'est sclérosant.
Pour en revenir au fil lui-même, perso, quand j'aurais lu la bête, j'en parlerai directement sur
les Vagabonds du Rêve puisque causer ici devient de plus en plus difficile. Il est probable que j'évoquerai alors les soucis de forme car, si l'auteur ne doit qu'écrire, l'éditeur doit s'assurer du confort du lecteur, de l'absence de coquille et de ce genre de choses.
Posté : ven. déc. 17, 2010 4:49 pm
par MF
Le_navire a écrit :Voui.
Mais heureusement, tout le monde ne s'y arrête pas en général quand l'envie est là. La preuve, le Déchronologue, qu'un malheureux pataquès de fichier a vu sortir dans sa première édition truffé non seulement de coquilles, mais aussi de "revenez-y" de l'auteur. Et ça n'a empêché ni son succès, ni son prix, heureusement.
On a beaucoup râlé à l'époque, (je me souviens de Stéphane bâillonnant Joëlle au moment de la remise du prix ^^) mais le bouquin était assez excellent pour que ça n'empêche rien.
Si les textes de l'antho sont bons, ça se saura bien vite, et la plupart des gens, à part quelques irréductibles qui espèreront la prochaine édition, ne s'y arrêteront pas. Ils apprécieront d'être prévenus, je gage, ça leur permettra même de se concentrer sur la qualité des textes au lieu de ne voir que les coquilles.
LN, je me m'autoriserai pas à te donner des cours ou des conseils d'édition ; c'est toi la pro, pas moi. En matière de marketing, il n'est pas impossible que j'ai des choses à dire -surtout en mal- mais je les gardent en général pour moi.
Tant que les éditeurs continueront à sortir des livres, j'achèterai des livres. Avec un a priori sur ce que j'attends d'un livre en terme de caractéristiques et de propriétés.
Le jour, que je n'espère pas si lointain, où je pourrais acquérir, en ligne, les textes numériques des auteurs, ce jour là, je limiterai mes exigences aux caractéristiques et propriétés des textes.
Je ne vais donc pas dépenser de l'argent pour acquérir un livre qui ne répond pas à mes attentes. Il y en a tellement d'autres qui me font de l'oeil...
Petit exemple : Bragelonne édite des bons textes, écrits par de bons auteurs -Ok, pas toujours, mais il y en a-. Mais JE considère qu'il font un travail de salopiot des marais au regard des caractéristiques et propriétés que, moi, cochon de payeur, j'attends d'un livre.
En conséquence, je ne regarde même plus ce qui sort chez Brage.
Et Brage est loin, très loin d'être le plus mauvais des éditeurs...
... au regard de MES attentes...
... car c'est moi qui paye...
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:01 pm
par Le_navire
Ah mais heu, oui, je suis d'accord, absolument, tout ce que tu veux...
J'explique, juste, en espérant convaincre que bon, coquilles ou pas coquilles, un bouquin peut fonctionner quand même...
Maintenant, tu as raison, cent fois raison. Un éditeur doit fournir un bon boulot, il a certes le droit de se planter parfois, mais ça ne DOIT pas l'autoriser à la facilité, loin de là.
On retombe sur l'évidence : un bouquin c'est cher, le lecteur à le droit d'attendre que le boulot fourni par l'éditeur soit à la hauteur du prix qu'il paye, au-delà du risque qu'il prend lui en choisissant un texte plutôt qu'un autre.
Et je suis d'accord jusqu'au bout.
Demain, y a intérêt à ce que le livre papier soit un foutu bel objet, sinon à quoi servira-t-il ?
Par contre la où tu vois, j'ai vraiment du mal, c'est quand tu dis que tu gardes pour toi le mal que tu penses.
Je n'en vois pas l'intérêt.
Si tu as des choses à dire même quand c'est critique justement quand c'est critique, comment veux-tu que ceux qui s'y prenne mal aient un jour une chance de s'y prendre mieux ?
Dire bordel, DIRE.
C'est ça qui nous tue, tous !
Les non-dits.
Les petites compromissions avec le réel.
Les petites lâchetés (je dis pas ça pour toi...)
En public devant tout le monde, oui. En privé, si par caractère, on ne se sent pas de dire en public.
Mais DIRE.
Vous m'étouffez, tous, avec vos non-dits.
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:05 pm
par Soslan
Cibylline a écrit :c.guitteaud a écrit :Moi quand je n'aime pas, je ne perds pas de temps à le dire. Je préfère parler de ce que j'aime.
Juste pour dire...
C'est tout à fait ton droit et heureusement. Sauf que, si tout le monde ne parle que de ce qu'il aime, les forums et les discussions en général perdront vite tout intérêt.
Sur chaque titre, le lecteur ne trouvera que des avis positifs et il devra jouer aux devinettes : "oh, tiens, Untel n'en a pas causé ; parce qu'il ne l'a pas lu ou qu'il a détesté ?"
Plus largement, sans critique, il n'y a aucune amélioration, aucune remise en cause.
C'est sans doute un monde utopique pour les Bisounours, mais, intellectuellement, c'est sclérosant.
Je plussoie, surtout que la critique à faire seulement quand on a aimé, c'est l'un des arguments du politiquement correct selon Pierre Jourde, quoi.
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:15 pm
par dracosolis
toi t'as tous les droits de l'ouvrir Soslan, t'es un lecteur, nébal pareil, c'est un critique
Moi je la ferme pour trois raisons
conflit d'intéret
loyauté
et parfois tout simplement gentillesse, tu connais ?
je connais des tas d'auteurs dont je pense qu'ils écrivent avec des tongs en béton armé, je le dis pas, c'est pas political correct, c'est que je les aime bien et que j'ai pas envie de leur nuire...
et que je sais qu'ils écrivent honnêtement parce qu'ils aiment ça, et c'est cool que des gens croient en eux.
et c'est tout
quand à ceux que j'aime pas, c'est pas gentillesse, c'est juste "ben là je suis pas qualifiée DU TOUT"
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:19 pm
par MF
Le_navire a écrit :Par contre la où tu vois, j'ai vraiment du mal, c'est quand tu dis que tu gardes pour toi le mal que tu penses.
O_o où aurais-je dis ça ?
Dire bordel, DIRE.
C'est ça qui nous tue, tous !
Les non-dits.
Les petites compromissions avec le réel.
Les petites lâchetés (je dis pas ça pour toi...)
En public devant tout le monde, oui. En privé, si par caractère, on ne se sent pas de dire en public.
Mais DIRE.
Vous m'étouffez, tous, avec vos non-dits.
Relis bien ma phrase que tu as sans doute lu trop rapidement, emportée que tu l'es par la foule qui nous traîne, nous entraîne....
Je ne dis pas que je n'ai pas envie de dire du mal du marketing, je te dis, simplement, que si je comprends et entends ton propos d'éditeur, je ne l'entends pas lorsque tu exprimes des éléments de la vie commerciale d'un livre qui relève de sa diffusion.
Lorsque tu dis :
"Si les textes de l'antho sont bons, ça se saura bien vite, et la plupart des gens, à part quelques irréductibles qui espèreront la prochaine édition, ne s'y arrêteront pas. Ils apprécieront d'être prévenus, je gage, ça leur permettra même de se concentrer sur la qualité des textes au lieu de ne voir que les coquilles." tu es, en terme commercial, et à mon humble avis, à coté de la plaque.
Un livre, c'est un éditeur et un éditeur des livres. Tu le sais, tu défends suffisamment -et à juste titre- cette profession.
Une critique sur un livre (pas sur les textes), c'est une critique sur l'éditeur et par contagion, bien sur, sur le ou les textes de ce livre, mais aussi tous les autres textes des autres livres de l'éditeur.
Ou alors l'exemple que j'avais donné n'est pas compréhensible ?
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:23 pm
par Cachou
Soslan a écrit :Cibylline a écrit :c.guitteaud a écrit :Moi quand je n'aime pas, je ne perds pas de temps à le dire. Je préfère parler de ce que j'aime.
Juste pour dire...
C'est tout à fait ton droit et heureusement. Sauf que, si tout le monde ne parle que de ce qu'il aime, les forums et les discussions en général perdront vite tout intérêt.
Sur chaque titre, le lecteur ne trouvera que des avis positifs et il devra jouer aux devinettes : "oh, tiens, Untel n'en a pas causé ; parce qu'il ne l'a pas lu ou qu'il a détesté ?"
Plus largement, sans critique, il n'y a aucune amélioration, aucune remise en cause.
C'est sans doute un monde utopique pour les Bisounours, mais, intellectuellement, c'est sclérosant.
Je plussoie, surtout que la critique à faire seulement quand on a aimé, c'est l'un des arguments du politiquement correct selon Pierre Jourde, quoi.
Je ne suis pas d'accord pour faire jouer l'assimilation au politiquement correct à chaque fois (c'est marrant, parce que j'ai l'impression que le politiquement correct sert d'excuse pour renier ce qui, parfois, peut être de la simple courtoisie ou de la gentillesse...). Je prends mon humble exemple de lectrice blogueuse: je limite les critiques négatives, parce que je ne vois pas l'intérêt, sauf en cas de coup de gueule. Mais si ce que je lis ne m'a pas intéressée assez pour me triturer les méninges ni ne m'a pas énervée assez pour qu'une argumentation "contre" correcte se soit construite toute seule dans mon cerveau, je ne vois juste pas l'intérêt d'en faire une critique. En parler sur forum, oui, avec des amis, tout ça. Mais prendre le temps d'écrire un article abouti sur quelque chose qu'on n'a pas aimé, faut être motivé, et donc l'avoir détesté au point de vouloir partager cela avec les autres tout en ne se laissant pas piéger par le coup des "bons mots" (très tentant de glisser des bons mots dans une critique négative, et à la limite on en vient parfois à exagérer involontairement le côté négatif à cause de ça). Mais autrement, ne serait-ce pas mieux de simplement lire un autre livre que de remâcher pendant une heure ce qui n'a pas été avec celui-ci?
Second cas: une jeune auteur de 20 ans m'a écrit parce qu'elle lit mon blog et qu'elle aurait aimé que je lise son livre. C'est un jeunesse de pas épais du tout, j'ai dis pourquoi pas - je vais ainsi tenter l'expérience de lire sur ordi, on verra ce que ça donne. Ben j'ai dit dès le départ que si je n'aimais pas, je n'en parlerai pas. Parce que je ne vois pas l'intérêt de parler négativement d'une jeune auteur qui démarre doucement et discrètement sa carrière.
Par contre, du premier livre bâclé et dont on parle partout en chantant ses louanges, si je n'ai pas aimé, j'en parlerai.
Ce n'est pas du tout une question de politiquement correct à mes yeux. plutôt une question de courtoisie dans certains cas (on lit pour faire plaisir et on n'a pas envie de blesser inutilement quelqu'un), une question de priorité dans les activités dans d'autres (si je n'ai pas aimé un livre sans avoir un gros argument contre lui à mettre en avant (ou à exorciser, parce que parfois certains livres nous ont tellement agacés qu'on a besoin de sortir sa "haine"), pourquoi perdre mon temps à en parler?).
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:27 pm
par MF
dracosolis a écrit :toi t'as tous les droits de l'ouvrir Soslan, t'es un lecteur, nébal pareil, c'est un critique
P'tain, t'es dure avec Nébal chou...
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:40 pm
par dracosolis
MF a écrit :dracosolis a écrit :toi t'as tous les droits de l'ouvrir Soslan, t'es un lecteur, nébal pareil, c'est un critique
P'tain, t'es dure avec Nébal chou...
il aime ça^^
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:43 pm
par Nébal
Non, c'est dégueulasse. Je m'en souviendrai... et ma vengeance sera terrible.
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:44 pm
par Cachou
Nébal a écrit :Non, c'est dégueulasse. Je m'en souviendrai... et ma vengeance sera terrible.
Pfffffffff, Faut pas avoir peur d'une vengeance nébalienne. Je pense que j'ai été menacée quelque chose comme 10 fois, et je suis toujours en vie et en un morceau...

Posté : ven. déc. 17, 2010 5:46 pm
par Nébal
"La vengeance est un plat qui se mange froid", ça se dit pas en Belgique ?
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:46 pm
par Cibylline
Cachou a écrit :Ce n'est pas du tout une question de politiquement correct à mes yeux. plutôt une question de courtoisie dans certains cas (on lit pour faire plaisir et on n'a pas envie de blesser inutilement quelqu'un), une question de priorité dans les activités dans d'autres (si je n'ai pas aimé un livre sans avoir un gros argument contre lui à mettre en avant (ou à exorciser, parce que parfois certains livres nous ont tellement agacés qu'on a besoin de sortir sa "haine"), pourquoi perdre mon temps à en parler?).
Perdre son temps ?
Mais l'intérêt du chroniqueur est de faire gagner du temps/de l'argent au lecteur en lui évitant les pièges. Si tu n'es pas prête à perdre du temps pour l'autre, pourquoi faire des chroniques tout court ???
En réalité, c'est une démarche malhonnête intellectuellement : tu fais croire au lecteur que tu vas lui servir de guide, mais que quand ça ne te bouffe pas ton temps.
C'est inconstructif au possible.
Oui, il faut être motivé pour être chroniqueur. Comme dans toute activité. C'est le prix d'un minimum de qualité.
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:48 pm
par MF
Nébal a écrit :"La vengeance est un plat qui se mange froid", ça se dit pas en Belgique ?
Non.
Ils ont un autre dicton : "Le waterzooï est un plat qui se mange".
Posté : ven. déc. 17, 2010 5:48 pm
par Nébal
Barbares.
Waterzooï, waterzooï, morne plat...