Dans cinq ans, 1000 librairies auront disparu ?
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Dans cinq ans, 1000 librairies auront disparu ?
"Si ça continue, dans cinq ans, 1000 librairies auront disparu ", c'est l'une des citations chocs de l'article des Inrocks sur les ventes en librairie. Des ventes en forte baisse depuis février.
Une baisse qui n'a pas vraiment d'explications claires. L'article évoque la diminution du pouvoir d'achat, la forte actualité de ces derniers temps qui a détourné les lecteurs des livres au profit de la presse , la concurrence des sites comme Amazon, la multiplication des titres et la fin du complexe de ceux qui ne lisent pas de livres...
Quant au numérique...
Extrait :
"Ce qui se dit sur le nivellement par le bas, sur la disparition du livre en tant que symbole social, me semble de plus en plus prégnant. J'ai lu récemment un entretien du patron de Lacoste. A la question sur son livre de chevet, il a répondu 'Jamais de livres'. Il y a dix ans, le même patron aurait dit ' Je relis Proust', même s'il ne l'a jamais lu. Aujourd'hui, on peut afficher sans complexe qu'on se fiche des livres. Avant, même un politique devait parler de livres - on a vu ce que ça a donné avec Frédéric Lefebvre et son Zadig et Voltaire. Et puis, il y a l'importance des réseaux sociaux. Aujourd'hui les jeunes vont sur Facebook, communiquent toute la journée. La lecture est une activité solitaire, minoritaire qui plus est."
Le livre numérique peut-il changer les choses ? "Si les gens n'ont pas envie de lire sur papier, ils n'auront pas plus envie de lire sur écran", répond Olivier Rubinstein."
L'article est ici
Une baisse qui n'a pas vraiment d'explications claires. L'article évoque la diminution du pouvoir d'achat, la forte actualité de ces derniers temps qui a détourné les lecteurs des livres au profit de la presse , la concurrence des sites comme Amazon, la multiplication des titres et la fin du complexe de ceux qui ne lisent pas de livres...
Quant au numérique...
Extrait :
"Ce qui se dit sur le nivellement par le bas, sur la disparition du livre en tant que symbole social, me semble de plus en plus prégnant. J'ai lu récemment un entretien du patron de Lacoste. A la question sur son livre de chevet, il a répondu 'Jamais de livres'. Il y a dix ans, le même patron aurait dit ' Je relis Proust', même s'il ne l'a jamais lu. Aujourd'hui, on peut afficher sans complexe qu'on se fiche des livres. Avant, même un politique devait parler de livres - on a vu ce que ça a donné avec Frédéric Lefebvre et son Zadig et Voltaire. Et puis, il y a l'importance des réseaux sociaux. Aujourd'hui les jeunes vont sur Facebook, communiquent toute la journée. La lecture est une activité solitaire, minoritaire qui plus est."
Le livre numérique peut-il changer les choses ? "Si les gens n'ont pas envie de lire sur papier, ils n'auront pas plus envie de lire sur écran", répond Olivier Rubinstein."
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
1° Facebook va tuer les livres, tout comme le cinéma a tué le théâtre, la TV a tué le cinéma et tout ça. C'est vraiment trop méchant !
2° "Le premier droit du lecteur, c'est celui de ne pas lire". Il me plaît plus qu'un patron d'entreprise (dont je n'ai rien à cirer des goûts et opinions artistiques) déclare ne jamais lire plutôt que de citer n'importe quelle vieille barbe par pur snobisme.
2° "Le premier droit du lecteur, c'est celui de ne pas lire". Il me plaît plus qu'un patron d'entreprise (dont je n'ai rien à cirer des goûts et opinions artistiques) déclare ne jamais lire plutôt que de citer n'importe quelle vieille barbe par pur snobisme.
Ce qui me fait rire dans toutes ces histoires autour du livre, c'est que, quand mon père était enfant (donc y'a un moment, mais, au regard de l'Histoire, y'a pas si longtemps), lire était mal vu. C'était un truc de paresseux qui brouillait la tête.
Il y a eu une petite période où c'était in et, voilà, ça ne l'est à nouveau plus.
Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas une régression, c'est juste un phénomène de mode qui est passé.
Et tous les livres ne sont pas excellents, ne changent pas le monde, etc. Disons que le truc a repris sa juste place : celle d'un loisir comme les autres.
Après, ce que je viens d'écrire concerne les romans, pas l'acte de lecture qui, lui, peut se faire dans les journaux, sur les blogs, des thèses... et qui cultive, permet l'acte citoyen, etc.
Et, là, les réseaux sociaux ont carrément boosté l'usage, il me semble.
Chacun s'amuse comme il veut.
Il y a eu une petite période où c'était in et, voilà, ça ne l'est à nouveau plus.
Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas une régression, c'est juste un phénomène de mode qui est passé.
Et tous les livres ne sont pas excellents, ne changent pas le monde, etc. Disons que le truc a repris sa juste place : celle d'un loisir comme les autres.
Après, ce que je viens d'écrire concerne les romans, pas l'acte de lecture qui, lui, peut se faire dans les journaux, sur les blogs, des thèses... et qui cultive, permet l'acte citoyen, etc.
Et, là, les réseaux sociaux ont carrément boosté l'usage, il me semble.
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Selon un article de livre hebdo d'il y a quelques années le premier lieu d'achat de livres en France ce sont les grandes surfaces spécialisée type FNAC, le deuxième les hyper et supermarché, troisiéme club du livre et VPC, la librairie indépendante est seulement en quatre et les maisons de la presse sont en cinq.
La part du supermarché me paraît totalement emblématique du consumérisme galopant. Aujourd'hui on considère un produit culturel de la même manière qu'un baril de lessive ou une botte de poireau. Je suis favorable à l'interdiction de la vente de produits culturel en super et hypermarché ce qui permettrait un développement des points de ventes indépendants y compris en zone rurale. Aujourd'hui quand on habite dans certains coins de la Creuse ou du Cantal la seule manière d'acheter des livres s'appelle Amazon. Si l'on veut voir se développer la librairie, ll faut vraiment développer un nouveau respect pour le livre.
Les propos du patron de Lacoste ne me surprennent pas. C'est vrai que quand on embauche à 5h du matin pour débaucher à 23 heures sans jamais prendre de vacances ce qui est le quotidien des grands patrons c'est dur de caser la lecture ou tout autres activités culturelles.
La part du supermarché me paraît totalement emblématique du consumérisme galopant. Aujourd'hui on considère un produit culturel de la même manière qu'un baril de lessive ou une botte de poireau. Je suis favorable à l'interdiction de la vente de produits culturel en super et hypermarché ce qui permettrait un développement des points de ventes indépendants y compris en zone rurale. Aujourd'hui quand on habite dans certains coins de la Creuse ou du Cantal la seule manière d'acheter des livres s'appelle Amazon. Si l'on veut voir se développer la librairie, ll faut vraiment développer un nouveau respect pour le livre.
Les propos du patron de Lacoste ne me surprennent pas. C'est vrai que quand on embauche à 5h du matin pour débaucher à 23 heures sans jamais prendre de vacances ce qui est le quotidien des grands patrons c'est dur de caser la lecture ou tout autres activités culturelles.
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Interdisons aussi la vente de légumes en grandes surfaces, histoire de promouvoir les petits maraîchers. Interdisons la vente de fringues en hypermarché, histoire de promouvoir les tailleurs. Interdisons la vente d'ampoules électriques et de clous dans les chaînes de grands magasins, histoire de promouvoir les quincalliers. Je peux continuer comme ça longtemps.Fabien Lyraud a écrit :Je suis favorable à l'interdiction de la vente de produits culturel en super et hypermarché ce qui permettrait un développement des points de ventes indépendants y compris en zone rurale. Aujourd'hui quand on habite dans certains coins de la Creuse ou du Cantal la seule manière d'acheter des livres s'appelle Amazon. Si l'on veut voir se développer la librairie, ll faut vraiment développer un nouveau respect pour le livre..
Le produit culturel N'est PAS un produit qui mérite plus de respect que n'importe quel autre produit ! Je comprends le désarroi des "petits" libraires, des habitants de la Creuse ou du Cantal, mais le problème n'est pas une question de respect du livre, c'est une question de logique commerciale ! Le livre n'y échappe pas.
Quand je vois le mot "respect" accolé au mot "culture", je me dis qu'on a pas fait beaucoup de progrès depuis Pompidou. La culture n'est pas question de respect, elle est question de goût, d'envie et peut-être même d'éducation.
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Je crois que l'on est d'accord sur ce point. C'est une question d'éducation.La culture n'est pas question de respect, elle est question de goût, d'envie et peut-être même d'éducation.
En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
Les chiffres de la lecture concernant les ouvrages de fiction n'ont jamais été bon dans notre pays. La fréquentation des bibliothèques ne dépasse pas 20% des adultes français. Il faut aussi relativiser.
Sauf que dans le même temps ces chiffres s'améliorent aux USA. Je renvoie à l'article du Seatle Poste d'il y a quelques années sur la progression de la lecture chez les ados aux USA.
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Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.Fabien Lyraud a écrit : En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Désolé, les milieux aisés ne sont pas censés être les plus éduqués. Ils sont juste censés être ceux qui possèdent le plus de ressources financières. Je ne pinaille pas, je pense que c'est un point important. L'opulence financière et le niveau d'éducation sont deux notions bien distinctes. Il y a un épisode très drôle des Simpsons qui ironise bien sur ce fait : Lisa emmène Nelson à un congrès de millionnaires afin de le persuader de l'importance d'une bonne éducation pour "réussir dans la vie". Et, une fois sur place, tous les millionnaires s'empressent de déclarer qu'ils n'ont jamais mis les pieds à l'école, n'ont jamais ouvert un livre, etc. Lisa, dépitée, hurle alors : "N'y a-t-il donc personne ici qui soit allé à l'université ?" Une voix derrière elle fait : "Si, moi !". Radieuse, Lisa se retourne et découvre... le balayeur/homme à tout faire de l'endroit...Fabien Lyraud a écrit :. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.

Ensuite, le manque de temps, j'y crois pas... Ca me fait plus penser aux excuses de lycée qu'à un véritable argument...
Il faut s'y résoudre : les livres ne sont, comme l'exprime bien Sybille, qu'un loisir parmi d'autres. Il nous tient à coeur mais il n'est ni plus noble ni plus important que le tennis ou Facebook...
D'où la nécessité impérieuse pour la fiction "littéraire" d'investir ces écrans, remarque que je n'aurais sans doute pas faite il y a quelques années.Erion a écrit :Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.Fabien Lyraud a écrit : En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.
Oncle Joe
Oui.Lensman a écrit :D'où la nécessité impérieuse pour la fiction "littéraire" d'investir ces écrans, remarque que je n'aurais sans doute pas faite il y a quelques années.
Je vais revenir sur mon cheval de bataille à moi : je suis nouvelliste, pas romancière, et l'écran est l'endroit idéal pour que la nouvelle se mette en avant. Alors les avancées actuelles ne m'attristent pas. Du tout.
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Des cadres qui ont des semaines de 120 heures n'ont pas franchement le temps à consacrer à des loisirs.Ensuite, le manque de temps, j'y crois pas... Ca me fait plus penser aux excuses de lycée qu'à un véritable argument...
Bourdieu avait fait déjà remarquer que la domination économique est distincte de la domination culturelle. Et on voit le résultat, un société qui marche sur la tête, où les valeurs se cassent la gueule et où la seule règle est bouffez vous la gueule les uns les autres.Désolé, les milieux aisés ne sont pas censés être les plus éduqués.
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Sans compter que la lecture sur écran est généralement moins absorbante et moins exigeante en réflexion que celle du livre.Erion a écrit :Pas exactement ça. Ce n'est pas qu'ils manquent de temps pour lire des livres imprimés, c'est qu'ils ont basculé vers l'écran (internet/smartphone, etc). On pourrait dire qu'ils lisent beaucoup plus qu'avant, mais pas forcément sous forme imprimée.Fabien Lyraud a écrit : En France aujourd'hui la lecture est une activité surtout pratiqué par la classe moyenne. Les milieux les plus aisés qui sont censés être les plus éduqués ne lisent pas par manque de temps.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Euh... Ca fait quand même des journées de 18 heures à vue de nez...Fabien Lyraud a écrit : Des cadres qui ont des semaines de 120 heures n'ont pas franchement le temps à consacrer à des loisirs.
Sinon, je crois que cette catégorie de population est plus que minoritaire...
Faut pas exagérer non plus !!!
- dracosolis
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Là encore, c'est voir un seul côté du problème...Fabien Lyraud a écrit : Bourdieu avait fait déjà remarquer que la domination économique est distincte de la domination culturelle. Et on voit le résultat, un société qui marche sur la tête, où les valeurs se cassent la gueule et où la seule règle est bouffez vous la gueule les uns les autres.
Les valeurs existent toujours aussi. D'autres règles que celles de la prédation sont toujours présentes à un niveau carrément étatique (et parfois entrepreneurial) : sécurité sociale, droit aux soins de santé, allocation familliale, accès aux loisirs (tous pas juste ceux que NOUS nous aimons),...
C'est pas parce qu'il y a des raisons de s'indigner qu'il n'y a pas aussi des raisons de croire en l'humain...
La solidarité est plus développée que jamais... Tu vas me dire le fascisme et le racisme aussi... Je te répondrai les alternatives et la résistance aussi... Et on jouerait à ça à l'infini...