Rome, Unique Objet de son ressentiment
Posté : mar. oct. 04, 2011 6:34 am
Je propose de trimballer la discussion sur Rome ici
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Florent a écrit :Je viens de lire un article idiot sur la série ROME, qui me conforte dans l'idée que l'intelligence et la culture, ça n'est pas la même chose.
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/DUPONT/14645
Soslan a écrit :C'est vrai que ça, notamment, c'est assez croquignolet :Florent a écrit :Je viens de lire un article idiot sur la série ROME, qui me conforte dans l'idée que l'intelligence et la culture, ça n'est pas la même chose.
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/04/DUPONT/14645
Or on accède à une civilisation seulement par son imaginaire. La reconstitution des conditions matérielles ne vient qu’ensuite et ne prend son sens qu’en fonction de cet imaginaire. L’imaginaire romain ne connaissait que la grande histoire ou des récits fabuleux. Plus ce film tombe dans la petite histoire sous prétexte de réalisme, plus il s’éloigne de la réalité romaine.
Nébal a écrit :Ben, c'est le Diplo, en même temps.
Je me souviens d'une chronique expliquant que des films aussi divers que La Vie rêvée des anges et Crash étaient fascistes...
Florent a écrit :Non mais c'est n'importe quoi cette série, ils allument des bougies le soir, et non le matin ! Et ils prétendent restituer la vérité de la Rome antique...
En plus elle se plante sur Vercingetorix, ce qui est gênant pour une prof d'histoire en université : en l'occurrence, d'après plusieurs spécialistes, les pièces représentant un portrait où se trouvent inscrit "Vercingetorix" représenteraient en fait Appolon, ce qui paraît assez logique, vu que le portrait n'évoque en rien le visage d'un Gaulois.
silramil a écrit :L'article de Florence Dupont me semble très pertinent. Elle n'est pas professeur d'histoire, mais de littérature romaine. Son approche de la ladite littérature a remis en cause la vision classique et statique qui prévalait et elle a produit un discours critique original fondé sur une réflexion sociologique et culturelle. S'arrêter sur des détails minuscules de son texte et éviter de s'interroger sur le fondement de sa critique, ce n'est pas lui rendre justice.Florent a écrit :Non mais c'est n'importe quoi cette série, ils allument des bougies le soir, et non le matin ! Et ils prétendent restituer la vérité de la Rome antique...
En plus elle se plante sur Vercingetorix, ce qui est gênant pour une prof d'histoire en université : en l'occurrence, d'après plusieurs spécialistes, les pièces représentant un portrait où se trouvent inscrit "Vercingetorix" représenteraient en fait Appolon, ce qui paraît assez logique, vu que le portrait n'évoque en rien le visage d'un Gaulois.
Son argument principal est quand même que, sous couvert de présenter une vision historiquement juste de Rome, cette série colporte et renforce toute une série de clichés qui n'ont rien d'historique. Il ne s'agit pas de dire que c'est une mauvaise série, mais que sa réputation de précision historique est usurpée. Son argumentaire n'est pas exempt de défauts, mais j'aurais tendance à lui donner raison.
Florent a écrit :C'est-elle même qui s'attarde sur des détails en commençant son article par une histoire de bougies, et avec une affirmation erronée sur Vercingétorix. Ensuite, comme beaucoup de gens, voir le cas récent du TRONE DE FER, elle donne l'impression de vouloir utiliser une oeuvre de la culture populaire pour servir un argumentaire et une cause personnelle, en retenant les éléments qui l'arrange et en les déformant pour mieux servir son propos.silramil a écrit :L'article de Florence Dupont me semble très pertinent. Elle n'est pas professeur d'histoire, mais de littérature romaine. Son approche de la ladite littérature a remis en cause la vision classique et statique qui prévalait et elle a produit un discours critique original fondé sur une réflexion sociologique et culturelle. S'arrêter sur des détails minuscules de son texte et éviter de s'interroger sur le fondement de sa critique, ce n'est pas lui rendre justice.Florent a écrit :Non mais c'est n'importe quoi cette série, ils allument des bougies le soir, et non le matin ! Et ils prétendent restituer la vérité de la Rome antique...
En plus elle se plante sur Vercingetorix, ce qui est gênant pour une prof d'histoire en université : en l'occurrence, d'après plusieurs spécialistes, les pièces représentant un portrait où se trouvent inscrit "Vercingetorix" représenteraient en fait Appolon, ce qui paraît assez logique, vu que le portrait n'évoque en rien le visage d'un Gaulois.
Son argument principal est quand même que, sous couvert de présenter une vision historiquement juste de Rome, cette série colporte et renforce toute une série de clichés qui n'ont rien d'historique. Il ne s'agit pas de dire que c'est une mauvaise série, mais que sa réputation de précision historique est usurpée. Son argumentaire n'est pas exempt de défauts, mais j'aurais tendance à lui donner raison.
On dirait qu'elle est vexée par la version trash que donne la série de ROME, qui contraste avec la version romantique que l'on peut en avoir. Or elle s'appuie sur la littérature romaine, écrite par des gens appartenant aux hautes sphères sociales, et non par la plèbe. Je ne pense pas qu'elle ait jamais trainé dans les rues de la Rome antique, à mon avis ça n'avait rien de romantique.
"Or on accède à une civilisation seulement par son imaginaire." : non, on accède à une civilisation par les témoignages de ce qui l'ont vécu, non par leurs belles histoires. On y accède par les faits, en connaissant la vie du boulanger, de celui qui ramasse les détritus, de la pute... Pas uniquement grâce aux belles histoires.
oh bé non^^Florent a écrit :Tu aurais pu corriger mes fautes en quotant
je ne te contredirai qu'à moitié là dessus .Florent a écrit :i.
On ne peut pas juger une époque en fonction de nos critères actuels et, en effet, la série montre bien une société pré-monothéisme, avec des critères moraux différents (en gros : la valeur d'un homme est définie par son statut social).
euh Cléopâtre et César, ça a toujours * été expliqué ainsi à ma connaissance.La série fait un travail de "désacralisation" du genre, et en ce sens on peut la rapprocher du TRONE DE FER. Quand César va en Egypte, séduit (et se fait séduire par) Cléopatre, c'est pour éviter la famine à Rome, alimentée par le blé de l'Egypte, et César préfère que Cléopatre soit sur le trône plutôt que son petit frère capricieux. Cléopatre est, disons, une femme aux moeurs légères, et une redoutable politicienne, et non une greluche soumise attendant à la fenêtre le retour de Marc Antoine comme dans la série CLÉOPÂTRE. Marc Antoine est un beauf va-t'en-guerre, et pas le romantique éperdu que l'on connaît. Octave, futur auguste, est un personnage froid et calculateur. Cicéron un opportuniste, malgré tout sympathique.
C'est sans doute tout cela qui contrarie les fantasmes romantiques des admirateurs de la Rome antique (j'aime bcp ce jeu de mots).
Quand Lucius, un des 2 "héros", revient de campagne et se désole de voir que ses esclaves gaulois ont crevé. Il y a une image terrible ou un enfant gaulois, le seul à avoir survécu, est blotti contre le cadavre de sa mère. Mais tout ce qui contrarie Lucius, c'est la perte d'argent que cela représente. Il n'a pas la moindre empathie, ce qui me semble un peu éloigné de la morale judo-chrétienne. D'une façon générale, dans cette série, le rapport à la mort est très léger, on tue pour un rien, et ça n'est grave que lorsque le mort était quelqu'un d'important dans la société. Sinon tout le monde s'en fout. Bon, tu vas me dire que ça n'est pas différent aujourd'hui, mais j'ai quand même l'impression que nos critères moraux actuels sont un peu différents.dracosolis a écrit :je ne te contredirai qu'à moitié là dessus.Florent a écrit :
On ne peut pas juger une époque en fonction de nos critères actuels et, en effet, la série montre bien une société pré-monothéisme, avec des critères moraux différents (en gros : la valeur d'un homme est définie par son statut social).
je ne trouve pas leurs critères moraux différents en quoi que ce soit (ou faudra m'expliquer)