La science-fiction contre la gestion collective obligatoire

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FroguetteMiNote
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Message par FroguetteMiNote » mer. nov. 16, 2011 8:37 am

Gérard Klein a écrit :L'examen attentif de l'article et superficiel de la proposition montre que la polémique n'a aucun objet ni sens même s'il convient de bien réfléchir. La proposition de loi va plutôt dans un sens favorable aux auteurs et faciliterait le travail des éditeurs qui, lorsqu'ils souhaitent rééditer des œuvres dont les ayant-droits sont introuvables, prennent des risques en "piratant" involontairement.
Ce n'est pas l'avis de cette avocate spécialiste du droit d'auteur, qui indique entre autres : "On notera que la disponibilité d'une œuvre peut être sous forme numérique ou papier, ce qui aura une influence sur la définition de l'obligation principale de l'éditeur dans les contrats d'édition et ce alors même que le législateur n'a pas défini ce qu'était l'exploitation permanente et suivie d'une œuvre sous forme numérique." :!:

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. nov. 16, 2011 2:55 pm

FroguetteMiNote a écrit :
Gérard Klein a écrit :L'examen attentif de l'article et superficiel de la proposition montre que la polémique n'a aucun objet ni sens même s'il convient de bien réfléchir. La proposition de loi va plutôt dans un sens favorable aux auteurs et faciliterait le travail des éditeurs qui, lorsqu'ils souhaitent rééditer des œuvres dont les ayant-droits sont introuvables, prennent des risques en "piratant" involontairement.
Ce n'est pas l'avis de cette avocate spécialiste du droit d'auteur, qui indique entre autres : "On notera que la disponibilité d'une œuvre peut être sous forme numérique ou papier, ce qui aura une influence sur la définition de l'obligation principale de l'éditeur dans les contrats d'édition et ce alors même que le législateur n'a pas défini ce qu'était l'exploitation permanente et suivie d'une œuvre sous forme numérique." :!:
Je ne vois pas bien pour l'instant en quoi le commentaire, que j'ai lu (trop) rapidement de cette avocate, que je relirai et qui m'a semblé extrêmement intéressant contredit mon point de vue.
Il existe un grand nombre d'œuvres dans la zone grise, non-exploitées mais pas encore dans le domaine. Le texte au moins dans son principe leur offre une chance et à leurs auteurs. Au moins, ces textes redeviendront disponibles et produiront éventuellement des droits.
Dans l'état actuel des choses, un texte connu et apprécié au moins de ceux qui l'ont lu peut demeurer éternellement indisponible parce que son public estimé est trop étroit pour justifier une édition papier et même une numérisation coûteuse. Par exemple, en ce qui me concerne, c'est le cas de mon recueil Histoires comme si, l'un de mes préférés. Et je pourrais citer nombre d'œuvres de Curval par exemple qui sont dans le même cas.
Je n'ai jamais dit que ce texte était parfait mais il me semble entreprendre de combler une lacune.
La question de l'exploitation permanente d'une œuvre numérique est réelle. Reste qu'aucun éditeur ne prendra le risque de rééditer sous cette forme un texte dont l'auteur est introuvable et dont l'éditeur originel a disparu, ce qui est souvent le cas. Et même s'il en est l'éditeur mais ne peut pas supporter le coût de la numérisation ou encore, s'il a un fichier numérique, de sa transposition et de son enrichissement qui s'avèrent à la fois indispensables et onéreux. Si, à terme, une organisation collective permet de numériser de tels textes, tant mieux.

J'ajouterai que la plupart des contrats prévoient une durée limitée et non plus celle de la "propriété littéraire" et qu'il faut régulièrement les renouveler ce qui souvent conduit à leur abandon, ce qui n'est favorable qu'aux auteurs à succès.
Mon immortalité est provisoire.

FroguetteMiNote
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Message par FroguetteMiNote » jeu. nov. 17, 2011 5:09 pm

Gérard Klein a écrit :
FroguetteMiNote a écrit :
Gérard Klein a écrit :L'examen attentif de l'article et superficiel de la proposition montre que la polémique n'a aucun objet ni sens même s'il convient de bien réfléchir. La proposition de loi va plutôt dans un sens favorable aux auteurs et faciliterait le travail des éditeurs qui, lorsqu'ils souhaitent rééditer des œuvres dont les ayant-droits sont introuvables, prennent des risques en "piratant" involontairement.
Ce n'est pas l'avis de cette avocate spécialiste du droit d'auteur, qui indique entre autres : "On notera que la disponibilité d'une œuvre peut être sous forme numérique ou papier, ce qui aura une influence sur la définition de l'obligation principale de l'éditeur dans les contrats d'édition et ce alors même que le législateur n'a pas défini ce qu'était l'exploitation permanente et suivie d'une œuvre sous forme numérique." :!:
Je ne vois pas bien pour l'instant en quoi le commentaire, que j'ai lu (trop) rapidement de cette avocate, que je relirai et qui m'a semblé extrêmement intéressant contredit mon point de vue.
Dans la phrase que je citais, cette avocate souligne un effet pervers indirect mais grave du projet, qui laisse entendre que maintenir disponible une édition numérique suffirait à assurer l'exploitation permanente et suivie d'un l'ouvrage.

C'est précisément l'inverse de ce que souhaitent la majorité des auteurs, qui tiennent à pouvoir récupérer leurs droits en cas de non réimpression d'un ouvrage papier, car les contrats signés "pour la durée de la propriété littéraire" sont au contraire légion et imposent une telle "récupération". (Je ne parle pas des contrats d'auteurs étrangers défendus par des agents qui ne se laissent pas faire sur ce point, je parle des auteurs français, eux, beaucoup plus démunis au moment de signer.)

Cela fait plusieurs années que les auteurs français se battent contre une assimilation de cet ordre et qu'ils sont en désaccord avec le SNE sur cette question. (Le dernier contrat-type que j'ai reçu entretenait d'ailleurs allégrement la confusion.)

Cette assimilation arrive ici par la petite porte et cela, ni le SNE ni la SGDL ne peuvent l'ignorer.

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » jeu. nov. 17, 2011 6:36 pm

Tu soulèves le vrai problème, ou en tout cas un des vrais problèmes et j'ai bien dit au début de mon premier post qu'il fallait réfléchir, et non tout refuser sans explications ni raisons.

Cela dit, les auteurs français à succès ne signent plus depuis longtemps des contrats pour la durée de la propriété littéraire. Ils ont des agents, parfois internationaux, aussi durs que les anglo-saxons. Ils parviennent même à se garder les droits annexes. Évidemment, ça n'est pas donné aux débutants ni même aux petits calibres dont je suis. Mais ceux-là obtenaient facilement (ou assez) le retour de leurs droits quand leurs livres n'étaient plus imprimés. Avec le numérique, ça devient moins clair.
C'est bien là-dessus et sur bien d'autres points anciens ou récents que j'aurais attendu de la SGDL une réflexion et une position. C'est son silence assourdissant qui m'a conduit à en sortir. Elle ne sert à rien sauf à décerner des prix bidon et à verser de gros salaires à des hauts fonctionnaires y pantouflant et bénéficiant en plus d'une résidence fastueuse.
Je ne parle pas ici de ses présidents dont les "indemnités" sont, elles, ridicules.

Ce que je suggèrerai, c'est que l'éditeur perde les droits numériques s'il ne peut pas assurer un nombre de ventes minimum ou un revenu minimum à l'auteur par an, et au bout disons de deux ou trois ans. S'il n'y parvient pas, l'éditeur ne perdra rien de toute façon. Et l'auteur recouvrera ses droits à se tourner vers un autre éditeur ou à opter pour la gestion collective. En d'autres termes, celle-ci constituerait un socle commun et minimum dont l'auteur devrait toujours pouvoir s'extraire pour chercher ailleurs meilleure fortune.

Tout cela mérite réflexion et attention et il est désolant qu'aucune association en France ne semble prendre au sérieux les problèmes des auteurs si bien que seule la puissance publique semble s'en soucier (et encore). Finalement la SGDL bloque toute initiative dans ce sens alors que dans des domaines connexes, pour critiquables qu'elles soient, la SACD, la SACEM, la SDRM, etc, défendent réellement leurs mandants.
On me dira (on m'a déjà dit) que la SGDL n'a pas les mêmes ressources. C'est exact, mais elle n'en manque pas au point de ne pouvoir conduire des réflexions et s'entourer de conseils juridiques vu le nombre de juristes, avocats, etc, écrivains et en faisant partie.
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Message par bormandg » jeu. nov. 17, 2011 9:17 pm

Gérard Klein a écrit : alors que dans des domaines connexes, pour critiquables qu'elles soient, la SACD, la SACEM, la SDRM, etc, défendent réellement leurs mandants.
Vaut mieux lire ça que d'être aveugle, mais ce serait être aveugle que de l'accepter.
A moins que le mot "mandants" ne s'applique qu'aux cadres des entreprises et aux patrons des multinationales influentes.
Je ne crois pas qu'aucun de mes amis chanteurs ou compositeurs se soit jamais senti défendu par la SACEM ou la SACD... C'est vrai qu'on ne leur a jamais demandé de signer un mandat, puisqu'il était supposé automatique et indépendant de leur volonté.
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Message par MF » ven. nov. 18, 2011 9:46 am

FroguetteMiNote a écrit :Dans la phrase que je citais, cette avocate souligne un effet pervers indirect mais grave du projet, qui laisse entendre que maintenir disponible une édition numérique suffirait à assurer l'exploitation permanente et suivie d'un l'ouvrage.
pour l'édition numérique, qui n'est pas la même chose que l'édition matérielle

et comme le signale implicitement GK, la loi n'a pas vocation à se substituer au contrat

et réciproquement
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Message par Lensman » ven. nov. 18, 2011 9:59 am

Vous allez vous moquer de moi, mais quel effort cela demande exactement, de "maintenir disponible une édition numérique" ? (en dehors d'en posséder les droits, bien sûr)

Oncle Joe

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Message par dracosolis » ven. nov. 18, 2011 10:07 am

Lensman a écrit :Vous allez vous moquer de moi, mais quel effort cela demande exactement, de "maintenir disponible une édition numérique" ? (en dehors d'en posséder les droits, bien sûr)

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Message par Daelf » ven. nov. 18, 2011 10:49 am

Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
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Blog HS après déménagement. En attendant, photos !

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Message par Lensman » ven. nov. 18, 2011 11:32 am

Daelf a écrit :Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
Ma question concernait les éditeurs ayant déjà un site.
Je ne vois pas DU TOUT ce qu'il y a à faire, sauf à penser à ENLEVER le fichier quand on n'a plus les droits..

Oncle Joe

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Message par bormandg » ven. nov. 18, 2011 11:54 am

Lensman a écrit :
Daelf a écrit :Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
Ma question concernait les éditeurs ayant déjà un site.
Je ne vois pas DU TOUT ce qu'il y a à faire, sauf à penser à ENLEVER le fichier quand on n'a plus les droits..

Oncle Joe
Reconnaissons tout de même que rendre possible le téléchargement du fichier demande un certain entretien du site, pas totalement gratuit. A la limite, si aucun livre n'est vendu, l'éditeur a des frais. Limités, mais non nuls. :?
Je vois d'ici les procès où l'auteur devra prouver que le livre présenté sur le site ne peut pas être réellement téléchargé... :twisted:
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Message par Sand » ven. nov. 18, 2011 12:36 pm

Daelf a écrit :Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
même pas : si le bouzin passe par une plateforme, suffit de répondre "oui oui" quand cette dernière demande si elle maintient l'offre de cet elivre.

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Message par bormandg » ven. nov. 18, 2011 12:38 pm

Sand a écrit :
Daelf a écrit :Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
même pas : si le bouzin passe par une plateforme, suffit de répondre "oui oui" quand cette dernière demande si elle maintient l'offre de cet elivre.
Encore faut-il maintenir l'accès au fichier si par hasard quelqu'un veut profiter de l'offre. Je répète ce que j'ai écrit: je vois venir les procès pour offres bidon... les auteurs obligés de prouver qu'ils ont demandé devant huissier à télécharger l'oeuvre :twisted:
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Message par Sand » ven. nov. 18, 2011 12:41 pm

heu, si tu ne peux pas télécharger, il n'y a pas offre. C'est pas plus compliqué.

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Message par Lensman » ven. nov. 18, 2011 12:43 pm

bormandg a écrit :
Lensman a écrit :
Daelf a écrit :Euh si quand même : maintenir ouvert un site où le fichier serait disponible, au moins.
C'est pas grand-chose certes, mais tout de même.
Ma question concernait les éditeurs ayant déjà un site.
Je ne vois pas DU TOUT ce qu'il y a à faire, sauf à penser à ENLEVER le fichier quand on n'a plus les droits..

Oncle Joe
Reconnaissons tout de même que rendre possible le téléchargement du fichier demande un certain entretien du site, pas totalement gratuit. A la limite, si aucun livre n'est vendu, l'éditeur a des frais. Limités, mais non nuls. :?
Je vois d'ici les procès où l'auteur devra prouver que le livre présenté sur le site ne peut pas être réellement téléchargé... :twisted:
Je ne comprends pas bien... Si l'éditeur vend des fichiers, c'est automatique, pour celui là comme pour tous les autres. L'entretien est l'entretien normal du site, qui fait vivre l'éditeur !. Je parle d'un éditeur qui serait en activité, évidemment !

Oncle Joe

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