Tétard a écrit :Non, c'est le contraire.
Les enfants n'ont aucun droit sur le patrimoine de leurs parents. De même que les parents n'ont aucun droit sur leurs enfants (en fait, la famille ne devrait même pas exister). A chaque génération, on redistribue les cartes (réallocation des ressources) pour éviter la reproduction (et l'accroissement) des inégalités (disposition qui peut être intégrée à un modèle libertaire, libertarien ou communiste). Comme rien n'est simple, on peut envisager un droit de préemption dans certains cas (transmission de parcelles agricoles, par ex.).
L'association de libertaire, libertarien et communiste me semble assez peu judicieuse (pour être plus exacte, ça me fait doucement rigoler, mais bon...)
Et ton système de redistribution ne me plaît pas plus, puisque, là encore, plus même que dans notre système français des successions, le patrimoine du de cujus échapperait totalement à sa volonté. Aucune marge de manoeuvre.
Redistribution de quoi et à qui ? Sur quels critères ? Et surtout, sur quelles justifications ? (de quel droit ?)
Au nom de quoi quelqu'un qui aurait bossé toute sa vie pour posséder une maison et un petit patrimoine ne pourrait pas le transmettre à qui il ou elle veut ?
Je trouve ce système pire encore que la transmission automatique aux descendants, parce qu'il sous-entend que là, tout part à l'Etat, aucun choix possible, aucune possibilité de transmettre la maison héritée de grand-maman à ses propres enfants si on veut que ça reste dans la famille quand on y est attaché (il y a des familles dans lesquelles on peut avoir envie de transmettre quelque chose à ses enfants, si si). Certes, si grand-maman s'appelle Betancourt, ça ne me fera pas pleurer. Mais si c'est madame Michel ou Dupont, c'est une autre paire de manches. Et il y en a nettement plus que des Bétancourt. Ce n'est pas parce qu'une poignée de quidams possèdent un patrimoine gigantesque que ce système serait justifié. Si tu considères que le droit doit être le même pour tous, ça devra s'appliquer à tout le monde. Que tu aies 1.000 € ou 1.000.000 € sur ton compte à la fin de ta vie.
Je trouve ça profondément injuste, pour ma part. Et passablement contraire à la DDHC de 1789 aussi, au passage. Et aliénant aussi.
En plus, il y a une faille dans ton système. Il suppose que l'Etat se charge de la redistribution. Et ça, il sait moyennement faire.
Pour avoir mis plusieurs fois les pieds au service de successions vacantes du Trésor, j'ai pu constater à quel point c'était vraiment, mais alors vraiment très mal foutu (ils arrivent quand même à garder des biens immobiliers pendant 10, 20 et même 30 ans sans s'en occuper et à les laisser tomber en ruines).
Or, il y a relativement peu de successions vacantes. S'il fallait faire gérer TOUTES les successions par l'Etat... ce serait rapidement le chaos.