Le marché du numérique progresse en France

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Sybille
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Message par Sybille » sam. sept. 01, 2012 8:43 pm

Herbefol a écrit :Quand au ton, ma foi, c'est une réponse à la façon dont tu attaques une activité dont tu refuses de voir les spécificités (c'est limite si tu ne les as pas traités de voleur).
Je développe une idée, je n'attaque pas un individu. C'est un peu facile de prétendre que je "refuse de voir", c'est même un peu trop gros pour passer. Et je n'ai pas dit Bidule est un voleur.
J'écris que le système actuel (donc qui s'impose à tous, peut-être malgré eux) est un système dont la gestion me déplaît. Tu lis que je traite quelqu'un de voleur. J'aimerais bien savoir qui je suis censée avoir insulté (ce qui expliquerait ta réaction agressive).
Tu as le droit de défendre une autre idée, mais pas de m'en vouloir de ce que tu imagines que j'ai peut-être voulu dire en fait parce qu'on sait bien que...
Parce que, au final, ce qui me chagrine, c'est qu'on ressort de ce genre de fils en se disant que les forums sont trop mal fréquentés et qu'on y reviendra pas. Et, moi, j'aime bien les forums et je pense qu'on peut, chacun de nous, faire en sorte que ça soit plus agréable.
Enfin, je ne débats avec toi pour le plaisir de te convaincre, je sais pertinemment que ça n'est pas possible, je le fais pour que les lecteurs de ce sujet n'ai pas que ton éclairage, biaisé et lacunaire, sur la question.
Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être "convaincue" par une idée bien exposée et je ne doute pas que les gens qui suivent ce fil comprennent que je défends un point de vue, une idée de ce que pourrait être la chaîne du livre avec le numérique.

Herbefol
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Message par Herbefol » sam. sept. 01, 2012 9:28 pm

Sybille a écrit :
Herbefol a écrit :
Sybille a écrit :Quand j'ai fait de l'édition papier au début des années 2000, je me suis retrouvée avec des petites librairies pas trop intéressées qui demandaient 35 % et des FNAC plus intéressées qui demandaient 40 %. Les deux payaient la livraison et les deux ne voulaient pas de vente ferme.
Je découvrais alors je suis restée sur le c... : la vente avec retour, chez moi, ça s'appelait du dépôt-vente et du dépôt-vente à 35 %... huhu
Alors, comme je l'ai toujours dit, la librairie, c'est cool, ça sent bon le livre, mais... voilà, quoi...
Si je ressors un livre-papier, ce sera exclusement en vente ferme et si les librairies n'en veulent pas... tant pis.
Là, j'aurais besoin d'un détail.
Lorsqu'une librairie te proposait 35 %, cela voulait dire qu'il restait 65 % pour l'éditeur (à charge pour lui de se débrouiller avec son auteur et autres) ou il y avait un distributeur/diffuseur quelque part dans la chaîne ?
Non, pas de distributeur/diffuseur dans le tableau (raison de ce dur labeur de négociation directe), mais ça correspond aux chiffres que j'ai toujours vus un peu partout...
'fin, en fait, suis pas sure de comprendre ta question...
Le libraire prend en général 35 à 40 %. L'éditeur sous-traite la diffusion/distribution, raison pour laquelle il leur laisse aussi un %. S'il fait lui-même le boulot, il a plus de frais, mais ça ne change pas la commission du libraire au bout.
Et tu comptes laisser combien à un libraire si tu refais un bouquin papier, dans le cas d'une vente ferme ?
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Sybille
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Message par Sybille » sam. sept. 01, 2012 9:34 pm

Herbefol a écrit :Et tu comptes laisser combien à un libraire si tu refais un bouquin papier, dans le cas d'une vente ferme ?
A ma connaissance (i.e. dans les transactions que j'ai connues), le libraire attendait le même pourcentage et je ne pense pas que ce genre de choses ait beaucoup changé au fil du temps.
(Mais ça dévie pas mal du sujet autour de gros "si"...)
(Grosso modo, c'est juste l'idée que, si je me remets au livre-papier, ça laisse la possibilité au libraire de passer commande pour un client parce que, dans le système actuel, la vente ferme n'a pas de sens en dehors de ça.)
(Puis ça ramène trop au présent, alors que l'idée, il me semble, est plutôt ce que le numérique peut faire dans notre petit milieu demain...)
Modifié en dernier par Sybille le sam. sept. 01, 2012 9:48 pm, modifié 1 fois.

yogo
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Message par yogo » sam. sept. 01, 2012 9:46 pm

Vivement que le numérique progresse vraiment en France, on aura plus cette discussion, les libraires n'existeront plus.... :roll:

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Message par Sybille » sam. sept. 01, 2012 9:49 pm

yogo a écrit :Vivement que le numérique progresse vraiment en France, on aura plus cette discussion, les libraires n'existeront plus.... :roll:
Voilà, c'est un peu ce que je disais, mais ça n'a pas entraîné le consensus :lol:
(Le smiley est là pour souligner que le propos est ironique, au cas où on se poserait la question parce que, évidemment, dans un débat, y'a pas de consensus acquis.)

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bormandg
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Message par bormandg » dim. sept. 02, 2012 11:36 am

Sybille a écrit :
Herbefol a écrit :Quand au ton, ma foi, c'est une réponse à la façon dont tu attaques une activité dont tu refuses de voir les spécificités (c'est limite si tu ne les as pas traités de voleur).
Je développe une idée, je n'attaque pas un individu.
Tu as attaqué de façon collective tous les libraires; si tu ne l'as pas fait exprès, c'est encore pire que si tu l'avais fait volontairement.
Et cette conclusion est encore pire que ce qui précède:
Sybille a écrit :
yogo a écrit : Vivement que le numérique progresse vraiment en France, on aura plus cette discussion, les libraires n'existeront plus.... Rolling Eyes

Voilà, c'est un peu ce que je disais, mais ça n'a pas entraîné le consensus
Et cette phrase ne me fait pas rire.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par Sybille » dim. sept. 02, 2012 2:05 pm

bormandg a écrit :Tu as attaqué de façon collective tous les libraires; si tu ne l'as pas fait exprès, c'est encore pire que si tu l'avais fait volontairement.
Personnellement, je fais la distinction entre parler d'une profession (que je n'ai d'ailleurs pas attaquer et qui peut disparaître comme cela arrive pour certaines) et agresser un individu nommément dont le seul tort serait d'exposer un point de vue.
Ça me parait grave de ne pas faire la distinction parce qu'agresser un individu n'a rien d'anodin (pléonasme), mais ça démontre qu'il n'y a pas qu'une seule échelle de valeur universelle et tout.

Mais, au fond, le plus dommage, c'est que ça montre surtout qu'on ne peut pas discuter.
Une amie m'a fait remarquer que je manquais de subtilité en ne m'émouvant pas de la disparition possible des libraires sur un forum de littérature.
Pour vrai, de même que je ne pense pas, contrairement à notre ministre de la culture, que l'éditeur fait la littérature, je ne le pense pas non plus pour le libraire.
Je pense que la littérature, ce sont les auteurs qui la font. Et, là, effectivement, je ne sais pas bien comment je prendrais un modèle où les livres seraient pondus par des robots :wink:
Et je pense que les individus ne disparaissent pas quand une profession disparait (si elle...).
J'imagine sans peine qu'un bon libraire, prescripteur reconnu, deviendra peut-être un critique reconnu ou...
Et, là, j'ai l'image de Vous avez un message dans la tête, mais, sur ce coup-là, je n'en voudrais à personne de trouver ça nuche :lol:

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Message par Herbefol » dim. sept. 02, 2012 2:31 pm

Sybille a écrit :Je pense que la littérature, ce sont les auteurs qui la font. Et, là, effectivement, je ne sais pas bien comment je prendrais un modèle où les livres seraient pondus par des robots :wink:
Pourtant, pour faire un bon livre ça aide d'avoir aussi un éditeur. Pour rappel, un éditeur ne fait pas que s'occuper de la fabrication d'un objet et de sa commercialisation. Il a aussi d'autres fonctions, que l'on peut deviner en regardant le contenu du menu édition d'un traitement de texte, où l'on ne trouve pas "imprimer" ni "mise en page".
J'imagine sans peine qu'un bon libraire, prescripteur reconnu, deviendra peut-être un critique reconnu ou...
C'est magnifique ça. Libraire n'a pas grand chose à voir avec critique. Le premier est un commerçant, qui cherche à vendre sa marchandise, de préférence en répondant aux besoins du client avec lequel il interagit. Le critique ne fait rien de tout ça. Accessoirement, mais très accessoirement, le premier peut payer ses factures avec son boulot, pas tellement le deuxième.
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Message par Sybille » dim. sept. 02, 2012 2:39 pm

Herbefol a écrit :Pourtant, pour faire un bon livre ça aide d'avoir aussi un éditeur. Pour rappel, un éditeur ne fait pas que s'occuper de la fabrication d'un objet et de sa commercialisation. Il a aussi d'autres fonctions, que l'on peut deviner en regardant le contenu du menu édition d'un traitement de texte, où l'on ne trouve pas "imprimer" ni "mise en page".
Tu prêches une convaincue.
C'est magnifique ça. Libraire n'a pas grand chose à voir avec critique. Le premier est un commerçant, qui cherche à vendre sa marchandise, de préférence en répondant aux besoins du client avec lequel il interagit.
S'il n'est qu'un commerçant, je m'étonne de tout cet émoi à l'idée qu'il ferme boutique...
Accessoirement, mais très accessoirement, le premier peut payer ses factures avec son boulot, pas tellement le deuxième.
Les choses ne sont pas immuables.

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Message par Sybille » dim. sept. 02, 2012 2:41 pm

Sinon, je donne le lien, un peu vieux (début août) de l'interview de Corinne Guitteaud sur Idbook : http://www.idboox.com/interviews/ebooks ... -interview
Ca présente le truc avec d'autres mots et la reformulation n'est jamais une mauvaise chose.
Dans notre petit milieu avec un si petit marché et beaucoup d'éditeurs bénévoles, les choses ne peuvent-elles pas changer plus vite et dans le bon sens ?

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Message par Herbefol » dim. sept. 02, 2012 2:57 pm

Sybille a écrit :
Accessoirement, mais très accessoirement, le premier peut payer ses factures avec son boulot, pas tellement le deuxième.
Les choses ne sont pas immuables.
Non, ce n'est pas immuable puisque le critique professionnel, celui qui peut en vivre, est une espèce en voie de disparition. Le peu qu'il en reste seront probablement morts avant les libraires. :roll:
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Message par Erion » dim. sept. 02, 2012 2:59 pm

Herbefol a écrit :
Sybille a écrit :
Accessoirement, mais très accessoirement, le premier peut payer ses factures avec son boulot, pas tellement le deuxième.
Les choses ne sont pas immuables.
Non, ce n'est pas immuable puisque le critique professionnel, celui qui peut en vivre, est une espèce en voie de disparition. Le peu qu'il en reste seront probablement morts avant les libraires. :roll:
Et puis, cela fait un bon moment que les critiques pro ne sont plus des prescripteurs automatiques. Il vaut mieux avoir un avis sur Amazon qu'un papier dans Le Monde.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

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Message par Herbefol » dim. sept. 02, 2012 3:02 pm

Sybille a écrit :Dans notre petit milieu avec un si petit marché et beaucoup d'éditeurs bénévoles, les choses ne peuvent-elles pas changer plus vite et dans le bon sens ?
A mon avis, tu surestimes le poids des micro-éditeurs. La majeure partie du marché de l'imaginaire repose sur les maisons d'éditions "traditionnelles". D'ailleurs, quand on est éditeur bénévole, on peut généralement se le permettre parce que la charge de travail que cela représente n'est pas trop importante pour ne pas pouvoir avoir une autre activité qui fasse vivre à côté. Or, quand tu commences à faire un peu de volume, tu ne peux plus le faire juste en bénévole, du fait de la charge accrue de travail.
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Message par Sybille » dim. sept. 02, 2012 3:12 pm

Herbefol a écrit :
Sybille a écrit :Dans notre petit milieu avec un si petit marché et beaucoup d'éditeurs bénévoles, les choses ne peuvent-elles pas changer plus vite et dans le bon sens ?
A mon avis, tu surestimes le poids des micro-éditeurs. La majeure partie du marché de l'imaginaire repose sur les maisons d'éditions "traditionnelles". D'ailleurs, quand on est éditeur bénévole, on peut généralement se le permettre parce que la charge de travail que cela représente n'est pas trop importante pour ne pas pouvoir avoir une autre activité qui fasse vivre à côté. Or, quand tu commences à faire un peu de volume, tu ne peux plus le faire juste en bénévole, du fait de la charge accrue de travail.
Je ne surestime pas le poids, je questionne.
Je demande aux amateurs de SFFF combien, dans leurs bibliothèques, ils ont de titres de chez Bragelonne et l'Atalante (je ne saurais citer d'autres éditeurs vraiment professionnels qui vivent sans subventions ni rien, mais je ne connais pas tout et chacun peut compléter) et combien d'autres petits éditeurs.
Et je dis que le numérique peut permettre de mieux faire vivre tous ces bénévoles (ou semi-bénévoles ou presque bénévoles ou pas bénévoles eux, mais ceux qui les aident) : si l'éditeur encaisse le prix du numérique sans payer le libraire, le distributeur, sans risque de retours... et peut verser plus à son maquettiste, à ses correcteurs... si le lecteur aime ces productions, il peut y gagner.
Je questionne sur un autre modèle. Que, d'ailleurs, je ne propose pas dans un cadre autre que la SFFF car je ne connais pas les autres cadres.
Bref, j'essaie d'imaginer comment ça pourrait être. Ce qui ne sera peut-être jamais en fait.
Et ce qui ne m'empêche pas de trouver les librairies charmantes, pleines de livres papier qu'on peut feuilleter.
Imaginer un futur ne m'effraie pas :lol:

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Message par Herbefol » dim. sept. 02, 2012 4:04 pm

Encore une fois, les micro-éditeurs c'est bien, c'est sympa et le numérique peut leur faire du bien.
Mais, dans le marché de l'imaginaire, ils représentent un volume anecdotique, que ce soit papier ou numérique.
Pour mémoire, Bragelonne a dépassé au début de l'année le cap des 100.000 ventes numériques. Et ils l'ont fait parce qu'ils ont un distributeur numérique et des libraires numériques. S'ils vendaient leur ebook directement tout seul, ils n'en auraient jamais écoulé autant (et c'est bien pour ça qu'ils ne le font pas eux-mêmes).
(je ne saurais citer d'autres éditeurs vraiment professionnels qui vivent sans subventions ni rien, mais je ne connais pas tout et chacun peut compléter
Ce qui revient à dire que tu ignore les acteurs qui représentent la grande majorité du marché de l'imaginaire : Flammarion (J'ai Lu, Pygmalion), Gallimard (Folio, Denoël), Editis (Fleuve Noir, Pocket, Presses de la Cité, Le Pré aux clercs), Hachette (Orbit, Livre de poche).
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