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"L’Anchor Southeast Library, première bibliothèque à être construite à Baltimore depuis plus de 35 ans, « a ouvert un nouveau service de “drive thru”… » Retours, prêts, amendes de retard : ce service permet aux usagers de tout faire sans quitter leur véhicule. Du Texas au Michigan, en passant par la Pennsylvanie, l’Illinois, la Floride, l’Arkansas, l’Etat de New-York, l’Indiana, l’Ohio ou la Virginie, les bibliothèques sont de plus en plus nombreuses à proposer ce service. "

tout l'article : http://www.livreshebdo.fr/actualites/De ... spx?id=735

Salut,

Où l'on comprend l'origine de la surcharge pondérale des Américains.

Ici à Caen, pour atteindre la BU, il faut se farcir quatre étages d'escalier!

A+

Patrice

Bah, ils peuvent se permettre de laisser le moteur de la bagnole allumé vu le prix où ils payent l'essence...

L'idée a de quoi faire sourire, c'est indéniable (d'ailleurs je souris, là, maintenant... ).
Cependant, étant bibliothécaire - ok, finisant ces études dans quelques semaines - j'y vois encore une fois la preuve du dynamisme des américains dans ce domaine. Ca à l'air con comme idée (allez...quand même un peu, non?) mais cela prouve que chez eux il se passe vraiment pleins de choses dans les bibliothèques.
Non pas qu'il n'y a aucun dynamisme en la matière chez nous (en France et en Suisse), mais le métier garde encore pour trops de personnes le côté "fonctionnaire-qui-fout-rien-et-qui-est-comme-un-rat...de bibliothèque : si, si, ça ne me fait pas plaisir, mais c'est encore trop vrai (mais les camarades et moi, on s'active pour changer cela).
Chez les gros d'en face, au contraire, la biblio a l'image d'un centre culturel où l'on va chercher des info pratiques et du divertissement toute sa vie. Ce sont bien plus souvent des endroits ouverts que chez nous... D'autant plus que leur budgets sont souvent bien supérieurs (mais cela change, grâce à Bush, mais pas que...) aux biblio de nos contrées et que les anglo saxons - pour, entre autres, des raisons historiques - voient la biblio comme un centre de rencontre et d'échange et pas comme nous autres latins un lieu fermé de stockage de vieux trucs...

Bref, je m'étale un peu, mais tout ça pour dire que l'idée, si elle est farfelue, n'en est pas moins bonne, et que nos biblio devraient prendre exemple sur ce qui se fait chez les gros d'en face...D'ailleurs, c'est pas pour rien que quasi toutes les nouveautés en bibliothéconomie et en science de l'informations viennent des USA et du Canada...


Aikau le bô

C'est même une très bonne idée.

Salut,

Je suis désolé, mais moi je vois clairement ça comme un illustration du "tout voiture" américain, plutôt qu'un progrès pour les bibliothèques. Ca n'a rien à voir avec l'ouverture ou non des rayonnages au public. C'est simplement la preuve supplémentaire de l'existence d'un mode vie qui veut que les pieds, moins on s'en sert, mieux on se porte. Par contre, aller à la bibliothèque en 4x4... la classe!

A+

Patrice

Je te trouve un peu dur, Patrice... Je me rappelle que dans mon très, très jeune temps, qd je descendais en voiture dans le Midi avec mes parents, je forçais mon père à prendre de l'essence chez Total, parce qu'ils donnaient en prime... des livres et des BD! J'avais récupéré un Folio du petit Nicolas (celui qui est VRAIMENT drole...), et des albums Lucky Luke. On trouve encore parfois sur les brocantes et chez les bouquinistes ces livres avec le logo Total. Comme quoi, la voiture et la lecture peuvent faire bon ménage!
Le vieil oncle Joe

Patrice a écrit : Je suis désolé, mais moi je vois clairement ça comme un illustration du "tout voiture" américain, plutôt qu'un progrès pour les bibliothèques.
Patrice

Ben c'est vrai que ça va pas favoriser la perte de poids des gros d'en face, mais en même temps dans un pays où les transports en commun, dans la plupart des villes, font office d'anectote... Mais, oui c'est vrai que c'est une illustration du modèle "tout voiture".
Mais en même temps, si le gros d'en face (j'aime beaucoup cette expression ) a le choix entre: prendre sa voiture, espèrer trouver une place de parking, prendre (perdre?) le temps d'entrer, rendre le livre, resortir, rechercher la voiture OU rendre le livre à un guichet dehors, je pense tout de même que la deuxième solution favoriserait l'utilisation des biblothèques, en tout cas pour le prêt "de consommation" (je prends/ rends vite fait un livre et je pars, par opposition à quelqu'un faisant de la recherche, par exemple).


Aikau le bô

on y perd beaucoup avec un tel système. où est la flânerie, la découverte inopinée de nouveaux livres au hasard des balades dans les rayons, le contact humain avec les bibliothécaires, les autres habitués, la joie de respirer l'odeur du papier, on y gagne en rapidité au détriment de l'émotion.

orcusnf a écrit :on y perd beaucoup avec un tel système. où est la flânerie, la découverte inopinée de nouveaux livres au hasard des balades dans les rayons, le contact humain avec les bibliothécaires, les autres habitués, la joie de respirer l'odeur du papier, on y gagne en rapidité au détriment de l'émotion.

C'est tout à fait juste. Hélas, dans une société comme la nôtre - en l'occurence la leurs - il vaut parfois peut-être mieux perdre un peu de ce contact humain de temps en temps, genre je-vais-vite-rendre-le-bouquin-avant-d'aller-au-boulot, que de ne simplement plus aller du tout en bibliothèque, non?
Je me fais un peu l'avocat du diable là, mais ayant étudier le sujet encore tout récement, je peux vous dire qu une bonne partie du public potentiel des biblio n'y va pas (plus?) entre autre par manque de temps ( mais comme dis l'autre, "Il faut laisser les gens qui le décident travailler plus pour gagner plus... " ).
Un gains de temps pour une activité pas franchement intéressante - rendre un livre - c'est toujours ça de plus pour, par exemple, prendre le temps la prochaine fois de flânner dans les rayonnages ...


Aikau le bô

Le manque de temps est l’une des plaies majeures de nos sociétés. La pression, travail, obligations domestiques, est diabolique et ne te laisse aucun instant de répit (sauf, compte en banque bien rempli – et encore). Lire ! Je n’ai pas le temps – récitent en cœur, tous ceux qui ne lisent jamais.
A ce rythme on arrive au bout, comme dans un train a grande vitesse? On a vu défiler de nombreux paysages mais on en a profité d’aucun. Foutue époque !

Je me rends compte aussi qu'il y a énormément de gens qui sont terrorisés de ne pas savoir quoi faire de leurs loisirs (je suis sérieux). Ils font semblant de se plaindre, mais en réalité, ils font tout pour être occupé 24h sur 24. Dès qu'ils ont du temps inoccupé, ils sont pris d'angoisse, il èrent comme de zombis désespérés. Se méfier de ceux qui disent:" C'est terrible! Je n'ais pas le temps...". Très souvent, ils ont tout organisé pour que ce soit ainsi. Pas tout le monde, mais à mon sens, une majorité.
Oncle Joe

Aikau le bô a écrit :Un gains de temps pour une activité pas franchement intéressante - rendre un livre - c'est toujours ça de plus pour, par exemple, prendre le temps la prochaine fois de flânner dans les rayonnages ...

Mais pas question de flâner entre les rayons sans descendre de voiture.
Alors, comment ils font, les nouveaux cyborgs, pour avoir un livre à rendre Faut bien qu'ils l'aient d'abord pris, et donc choisi, non ? (quoique, pour le choix, ils s'en tiennent certainement aux conseils des médias...)

orcusnf a écrit :on y perd beaucoup avec un tel système. où est la flânerie, la découverte inopinée de nouveaux livres au hasard des balades dans les rayons, le contact humain avec les bibliothécaires, les autres habitués, la joie de respirer l'odeur du papier, on y gagne en rapidité au détriment de l'émotion.

Oué c'est beau ce que tu dis Orcusnf. Mais j'ai l'impression que ce comportement est en regression.

J'ai trouvé ces chiffres là sur le marché du livre en 2005

Ventes des livres :
librairies (tous réseaux confondus) 26,7%
gdes surfaces spécialisées (dont FNAC) 21,7%
gdes surfaces non spécialisées (dont hyper) 20,7%

Je sais pas si le contact humain et le plaisir de la flanerie marche encore chez Carrefour...

http://www.centrenationaldulivre.fr/IMG ... e05-06.pdf

Eons a écrit :[ (quoique, pour le choix, ils s'en tiennent certainement aux conseils des médias...)

Comme 80% des lecteurs...D'ailleurs, moi, je suis au minimum TRES inflencé par les critiques d' ActuSF... (les trois derniers livres SF que j'ai lu ont eu de bonnes critiques sur le site).
Mais c'est vrai, de moins en moins de gens sortent de chez eux pour flanner dans les rayons des biblio ou des librairies - l'explosion des commandes via le net le prouve largement...

jerome a écrit :
J'ai trouvé ces chiffres là sur le marché du livre en 2005

Ventes des livres :
librairies (tous réseaux confondus) 26,7%
gdes surfaces spécialisées (dont FNAC) 21,7%
gdes surfaces non spécialisées (dont hyper) 20,7%

Je sais pas si le contact humain et le plaisir de la flanerie marche encore chez Carrefour...

C'est sûr que les grandes surfaces ont fait/ font beaucoup de mal aux librairies.... L'avenir? Sombre... Les librairies devront se spécialiser un max. Problème, à part pour la BD il faut un bassin de population de 500 000 à 1 millions d'habitants pour avoir une librairie très spécialisée qui tourne, en tout cas en Suise...Pourquoi? La France a la chance d'avoir le prix unique. En Suisse, c'est illégal...Du coup, il y a jusqu'à 50% de différence sur un best-seller entre le prix FNAC ou Payot et le prix d'une petite librairie de quartier...Welcome in the new world

Aikau le bô