Serrez-vous la ceinture...

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phung
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Message par phung » mer. oct. 31, 2007 9:06 pm

Epistolier a écrit : L'État en faillite, c'est grâve docteur ?
C'est assez problématique. Faut déjà trouver dans quel trou mettre le thermomètre.

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SETIM
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Message par SETIM » jeu. nov. 01, 2007 3:16 pm

gutboy a écrit :Tous ceux qui gagnent 140% de moins que leur collègues qui font le même travail - ou qui ont plus de responsabilité même - apprécieront votre sens de l'a-propos.
Les femmes, dont le salaire à poste égal est environ 30% de moins, aussi.
A part l'excuse de n'avoir toujours pas compris que la démocratie c'est accepter de perdre, vos argumentaires sont irrecevables.
Vous ne critiquez pas le fait que la rémunération du président soit ajustée -qui plus est dans la norme des autres pays de l'Europe.
Vous critiquez le fait que la rémunération de Sarkozy soit ajustée.
Pardon, mais ce n'est pas très adulte.
C'est même, clairement, la porte ouverte à tous les débordements, ceux que vous êtes les premiers à critiquer.
Intéressez-vous à la fonction au lieu d'être aveuglés par votre amertume.
Hop, je me permets de placer ici, un message vite torché laissé sur un autre site en réponse:

Il y a plusieurs problème posé par l'augmentation de sa rémunération.

1) Tout d'abord c'est une question de crédibilité: comment avec de tels niveaux de salaires argumenté sans mépris sur les "privilégiés" de la fonction publique. Je trouve toujours cela assez dégueulasse toutes ces personnes gagnant 10 fois un salaire de smicard qui ont le culot d'expliquer que les autres gagnent trop. C'est tout de même le comble de la suffisance de penser qu'il est légitime de faire augmenter son propre salaire lorsqu'on dit aux autres de se serrer la ceinture.

2) Ensuite, il faut savoir que ce fonctionnaire (vacataire certes) qu'est le président de la république a énormément d'avantages: logement, transport, vacances, nourriture, service, garde du corps etc. Bref, son salaire est de l'argent de poche. Et encore, il peut à peu près tout faire passer sur le compte de l'Elysée. Regardont le niveau de vie d'un président et comparons le aux pays du Nord de l'Europe. Il vit comme un grand nanti. C'est un niveau de vie de milliardaire (jet privé, dizaines de domestiques...).
Sur ce point, à mon avis, le problème est celui du contrôle démocratique. On est très très loin de la culture de transparence nécessaire dans une démocratie. Je crois qu'un bon président ne souhaite pas flamber à la "hauteur de sa fonction" et en mettre plein la vue aux chefs d'états étranger mais plutôt paraitre modeste et soucieux de l'argent publique.

3) En effet, l'argument qui consiste à dire qu'il faut mieux bien payer son président plutôt que de risquer qu'il soit corrompus est bon. Cependant, on voit que même avec les différentes rédidences mis à sa disposition, Sarkozy demande et reçois des cadeaux d'amis grands industriels. C'était cela le grand scandale, pas tant qu'il passe ces vacances sur un yacht, mais qu'il accepte des cadeaux si cher alors qu'il a une fonction officielle.

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SETIM
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Message par SETIM » jeu. nov. 01, 2007 3:24 pm

gutboy a écrit :
Si tu considères que l'assemblée et le président sont une seule et même chose, ou que l'un est inféodé à l'autre, alors tu as un problème avec le fonctionnement de la démocratie en France. C'est ton droit. Je dis juste, sois mesuré dans tes analyses pour éviter amalgames et grossières exagérations.
Mais si telle est ton opinion de la démocratie française, alors dans ce cas tu dois, comme moi, te féliciter que les Français aient élu un président dont l'un des premiers chantiers a été de lancer une commission pour réduire les pouvoirs du président et augmenter ceux du parlement. N'est-ce pas?
Comme l'écrit Patrice, c'est toi qui est très naif sur cette question. Un des grands problèmes en France est justement que les pouvoirs exécutifs et législatifs sont confondus. Lorsque le gouvernement présente une loi au parlement on parle de "projet". Lorsque le parlement en propose une, on parle de "proposition". Cela est explicite. Bien entendu que le parlement n'a aucune marge de manoeuvre face aux propositions de Sarko. L'exécutif à des tonnes de moyens pour imposer un vote (49.3 etc.). De plus les députés UMP savent que leur sort est totalement lié à celui de Sarko. C'est lui qui décide qui sera en tête de liste aux législatives.

Ce n'est pas Patrice qui a un problème avec le fonctionnement de la démocratie en France, c'est la démocratie française qui a un gros problème (d'où le comité Balladur) et toi qui fait semblant de ne pas le voir.

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kibu
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Message par kibu » jeu. nov. 01, 2007 5:26 pm

Ah ah !
Et c'est là que l'on se rend compte que notre président bien aimé n'est pas un vrai libéral.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

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Eons
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Message par Eons » jeu. nov. 01, 2007 7:37 pm

SETIM a écrit :3) En effet, l'argument qui consiste à dire qu'il faut mieux bien payer son président plutôt que de risquer qu'il soit corrompus est bon.
Sauf qu'on a affaire à un corrompu qui ne vit que pour le fric. Les vrais problèmes du pays, il s'en torche.

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Nébal
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Message par Nébal » jeu. nov. 01, 2007 9:18 pm

gutboy a écrit :
Nébal a écrit : Vraiment ? 8)
Oui

EXECUTIF
- inscrire à l'article 5 de la Constitution que le président de la République "définit la politique de la Nation". Le gouvernement la "conduit" (article 20)

- le président de la République "peut prendre la parole devant l'une ou l'autre des assemblées du Parlement. Son allocution peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote. Hors session, le Parlement est réuni spécialement à cet effet" (article 18 )


Ca limite sévère, effectivement... :roll:

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gutboy
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Message par gutboy » jeu. nov. 08, 2007 2:41 pm

Je ne m'en lasse pas finalement. J'interviens quand même (mais on sait que les gens de droite n'ont aucune parole ni honneur, alors ça ne choquera personne)
Hop, un peu d'huile sur le feu:

-->Nébal, tu me déçois.
Quitte à utiliser des argumentaires fallacieux, tu aurais quand même pu faire encore moins objectif, beaucoup plus partial, et en même temps vaguement humoristique dans ta façon de détourner le texte de la proposition.
"Par exemple, tenez:"
Oui

EXECUTIF
- le président de la République "peut prendre la parole

Ah ouais, c'est sur, voilà une commission qui change tout par rapport à notre président actuel, qu'on entend pas beaucoup!

-->SETIM
L'exécutif à des tonnes de moyens pour imposer un vote (49.3 etc.)


Commission Balladur, point 23:
Article 49-3.
Limiter la portée de l'article 49-3 aux seules lois de finances et de financement de la Sécurité sociale.

Les 77 propositions:
Contrôle de l'exécutif
Renforcement du Parlement
droits du citoyen

L'argument "ouais de toute façon tout ça c'est de la poudre aux yeux, du blabla, de la gesticulation médiatique" est valide si vous voulez.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

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Nébal
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Message par Nébal » jeu. nov. 08, 2007 4:43 pm

gutboy a écrit :Je ne m'en lasse pas finalement. J'interviens quand même (mais on sait que les gens de droite n'ont aucune parole ni honneur, alors ça ne choquera personne)
Hop, un peu d'huile sur le feu:

-->Nébal, tu me déçois.
Quitte à utiliser des argumentaires fallacieux, tu aurais quand même pu faire encore moins objectif, beaucoup plus partial, et en même temps vaguement humoristique dans ta façon de détourner le texte de la proposition.
"Par exemple, tenez:"
Oui

EXECUTIF
- le président de la République "peut prendre la parole

Ah ouais, c'est sur, voilà une commission qui change tout par rapport à notre président actuel, qu'on entend pas beaucoup!


Sincèrement désolé de te décevoir, mais je n'ai pas le sentiment d'avoir "utilis[é] des argumentaires fallacieux" ou "détourn[é] le texte de la proposition"...

Si je n'ai cité que ces deux premiers points du projet - sans les tronquer ou les modifier d'une manière ou d'une autre -, c'est tout simplement parce que je considère (naïvement sans doute) que c'est là le coeur de cette proposition de réforme. Le reste va bien en sens contraire, et quelques points qui y sont soulevés ne sont pas inintéressants. Mais j'ai la bêtise d'y voir avant tout, soit du traficotage dans les détails ne changeant pas grand chose au final (notamment dans les dipositions supposées faovrables au Parlement : il faut après tout avoir conscience que la majeure partie de la législation contemporaine, et de très loin, est en fait une "réglementation" émanant de l'exécutif, et que l'influence européenne pèse de toute façon sur en gros les trois-quarts des textes qui sont adoptés...), soit un expédient hypocrite pour faire passer la pilule de cette première modification fondamentale (un peu comme ce que de Gaulle avait fait en 1969).

J'aurais probablement dû me limiter, d'ailleurs, au premier point, ce qui t'aurait épargné un sarcasme sur le second. On peut effectivement n'y voir qu'une modification technique sans importance ; moi, j'y vois une modification fondamentale sur le plan symbolique ; or, les symboles, ça a son importance dans le jeu politique. Mais bon, je suis un peu con.

Le premier point, donc. Je recite :

- inscrire à l'article 5 de la Constitution que le président de la République "définit la politique de la Nation". Le gouvernement la "conduit" (article 20)


Ca, c'est une modification fondamentale. Bon, ce n'est pas le lieu ici de donner un cours de droit constitutionnel, je n'en serais de toute façon guère capable, et je n'ai pas la prétention de t'apprendre quoi que ce soit. Juste de quoi expliquer mon point de vue.

Ainsi qu'on l'a démontré depuis pas mal de temps (Georges Vedel, notamment), la Constitution de la Ve République peut être qualifiée "d'hybride", ne pouvant être véritablement assimilée aux deux grands modèles de régmes démocratiques et libéraux que nous connaissons, le régime présidentiel "à l'américaine" et le régime parlementaire "à l'anglaise". La Constitution de 1958 emprunte aux deux, et va au-delà.

Surtout - c'est sa force et sa faiblesse -, elle est très souple et susceptible de plusieurs lectures. On peut ainsi - à l'heure actuelle, et notamment du fait du sens qui a été donné à l'article 20 - en faire une lecture "parlementaire", et c'est ce qui a autorisé les expériences de cohabitation, qui deviennent totalement inenvisageables avec cette proposition de réforme. On peut aussi, en période "normale", en faire une lecture présidentielle (selon l'expression de De Gaulle, il n'y a pas, du fait de l'article 20, de "dyarchie" au sommet de l'Etat). Le comportement de Naboléon en témoigne assez, et n'a de fait rien d'inconstitutionnel ou "d'inconvenant" quoi qu'aient pu en dire certains critiques.

Il y a néanmoins un problème : dans ce dernier cas de figure, la constitution gaulliste est d'ores et déjà une arme redoutable pour l'exécutif. Vedel, à nouveau (si mes souvenirs sont bons...) désignait ce phénomène en parlant d'un glissement du régime "semi-présidentiel" au régime "présidentialiste" ou "ultra-présidentiel". En effet, force est de constater - et sans avoir à recourir nécessairement aux fameux articles 16 et à l'article 49.3, qui n'en sont que la pire manifestation - que l'exécutif dispose en France d'un pouvoir énorme, qui a même pu faire dire à certains que la Constitution de 58 n'avait pas grand chose de démocratique (la critique la plus pertinente, on la doit à François Mitterrand, avec Le coup d'Etat permanent, en 1962 ; certes, il s'est bien abstenu d'y modifier quoi que ce soit ultérieurement ; et, de toute façon, c'est comme Olivier Duhamel, on ne peut pas faire confiance à ses analyses constitutionnelles, puisqu'il est du PS...).

Contrairement à une idée reçue, le président de la République française a alors davantage de pouvoirs que le président américain, par exemple (et puisque la Constitution américaine constitue le type-idéal du régime présidentiel) ; notamment parce qu'il peut dissoudre l'Assemblée nationale (l'hypothèse n'est pas vaine pour qui connaît un tant soit peu l'histoire constitutionnelle de la France - Charles X, le coup d'Etat du 2 décembre, MacMahon...). Et d'autant plus qu'il n'existe en parallèle aucun moyen légal de le destituer, comparable à la procédure d'impeachment américaine (le seul moyen serait de juger le président de la République pour haute trahison devant la Haute Cour de Justice... et là encore, on a vu ce que ça a donné en 1851).

En clair, nous aurions donc plus que jamais, avec cette réforme, un président surpuissant et omniprésent - rien d'étonnant à ce que l'hypermédiatique Sarko (qui n'a d'ailleurs jamais caché son intention d'accentuer la lecture présidentielle de la Constitution, désolé, mais prétendre le contraire, c'est de l'hypocrisie pure et simple) joue à fond la carte de la personnalisation du pouvoir, mais, en ce qui me concerne, cette personnalisation est la pire maladie des démocraties libérales contemporaines... -, sans avoir en contrepartie de responsabilité politique au-delà des seules élections présidentielles (pour des mandats accessoirement plus longs qu'aux Etats-Unis, et sans nombre limité). D'un autre côté, la cohabitation devient encore plus paradoxale, et une alternance aurait de fortes chances de tourner à la crise politique.

Voila pourquoi je trouve que cette proposition de réforme pue sérieusement du popotin, et au-delà du seul Sarko. Un type dit "de gauche" l'aurait proposée - et plusieurs sont hélas dans cet état d'esprit - que je m'y serais tout autant opposé. Et je n'ai pas le sentiment d'être fallacieux en disant cela. Naïf, voire con, peut-être ; de gauche, sûrement. Mais personne n'est parfait, hein...

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Message par tj » jeu. nov. 08, 2007 5:06 pm

+1 : on enlève de l'article 5 de la Constitution que le président de la République "définit la politique de la Nation" et ce projet me va bien .

ou alors on met en place une procédure de destitution par les parlementaires ( ca me va aussi , mais moins bien )

Là , la relation exécutif/ législatif n'est plus équilibrée , puisque d'un coté on a le pouvoir de définir et de dissoudre , sans contrepoids.

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SETIM
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Message par SETIM » jeu. nov. 08, 2007 11:46 pm

gutboy a écrit : -->SETIM
L'exécutif à des tonnes de moyens pour imposer un vote (49.3 etc.)
Commission Balladur, point 23:
Article 49-3.
Limiter la portée de l'article 49-3 aux seules lois de finances et de financement de la Sécurité sociale.
???
Là tu ne fais que prendre un exemple. Je te parlais du système démocratique français et de son fonctionnement. Le 49.3 n'est qu'un exemple parmis beaucoup d'autres de la soumission totale du législatif à l'exécutif. Que la commission Balladur souhaite en partie le supprimé montre juste que je n'invente pas cette absurdité démocratique. De plus je doute franchement que l'intégralité des propositions de la commission soit appliquée.

Bref, la question n'était pas du tout celle là. Le problème est que le législatif est absolument soumis à l'exécutif et que son unique rôle est symbolique: incarner la légitimité populaire (d'où la cohabitation). En supprimant le 49.3 on ne supprime pas le fait majoritaire et la bâtardise de notre république qui offre à l'exécutif les pouvoirs des 2 systèmes (présidentiel et parlementaire) et au législatif les désavantages des 2.
Donc, je ne comprends toujours pas comment tu peux être aveugle à cette réalité? Comment tu peux croire qu'il existe en France une vraie séparation des pouvoirs? Ça me dépasse.

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