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Enculés de jeunes

Posté : mar. janv. 29, 2008 10:22 am
par Eric
Non, non, vous ne rêvez pas ...
Essaie-t-on de préparer la reconvertion des grands industriels du disques ?

"interdiction de la musique dans les cafés ca se précise
(extrait de discothecaire.fr, du 29/01/2008)

Mort annoncée de la musique vivante!

Quimper terrain d‚expérimentation d‚une nouvelle loi liberticide

Mort annoncée de la musique vivante ! Au "Ceili" au "Poitin Stil" au
O‚Patchwork"et au Café Cito

"Des bâtons dans les roues dans une ville ou on a inventé le "Bouton" et
installé le premier "Rond point", y‚a quelque chose qui ne tourne pas rond!

A Quimper , les bars organisateurs de concerts ont reçu récemment un
courrier de la DRAC leur imposant d‚être titulaires d‚une licence
d‚entrepreneur de spectacles, sous peine de 5 ans de fermeture et trente
mille euros d‚amende, s‚ils ne s‚y conforment pas. On sait que Kemper est
une ville pilote en matière d‚innovations, mais là on pense qu‚il faudrait
se bouger le cul avant que ça devienne une généralité, car on ne sait pas
comment vont pouvoir continuer à se produire les musiciens si cette
situation se propage.

Plusieurs bars quimpérois ont reçu récemment un courrier émanant de la
Direction régionale des affaires culturelles (ministère de la culture).
Inspiré manifestement par une dénonciation malveillante, ce courrier leur
impose de se mettre en conformité avec une lois existante mais obsolète,
c?est à dire, d‚être titulaires d‚une licence d‚entrepreneur de spectacles
pour organiser des concerts (plus de 6 par an), ainsi qu‚une mise en
conformité des locaux (Ce qui implique dans certains cas de gros travaux
d?agencements, évidemment très coûteux), sous peine d‚une fermeture de cinq
ans et une amende de plus de trente mille euros.

Cette injonction autoritaire et arbitraire est inacceptable, tant pour les
gérants de bars, que pour les intermittents du spectacle, ainsi que pour les
musiciens débutants, qui ont de plus en plus de difficultés à vivre de leur
métier. Elle est aussi dommageable pour notre ville, ainsi que pour le
public potentiel, si les concerts venaient à disparaître du paysage culturel


Nous, consommateurs et Bretons mélomanes, attachés à notre culture et à sa
libre expression, demandons l‚ouverture d‚une table ronde, réunissant les
propriétaires des bars incriminés, ainsi que les élus, fonctionnaires locaux
et représentants de la sacem, pour mettre un terme à ces tracasseries. Nous
demandons en outre le transfert des moyens de la DRAC à la Région, ainsi
qu‚une révision de cette loi n‚étant plus appropriée à l‚actualité de 2007.

Les bars concernés sont ceux qui font vivre la ville culturellement, en
dehors des grosses structures en place et souvent inaccessibles aux artistes
cherchant à se faire connaître. Ces bars sont depuis des années une chance
pour les débutants, ainsi que pour tous ces artistes qui sont en train de
perdre leurs droits à l‚intermittence du spectacle et se retrouvent au R.M.I
ou dans l‚obligation de changer de profession.

Pour la survie des artistes, et de la culture en générale, SVP, faites
passer cette revendication!

http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1438"

Déjà que la DRAC aide pas trop la création indépendante, mais si elle commence à jouer à la police, on est mal barrés !
Moi je dis que c'est bien fait ! C'est pas avec de la musique de singes qu'on va trouver des repères moraux.

Feraient mieux d'aller à l'église ces cons.

Posté : mar. janv. 29, 2008 10:54 am
par gutboy
En clair les mecs veulent pas organiser des concerts dans les normes de sécurité nécessaires parce que ca voudrait dire payer pour ne pas risquer de tuer des gens dans l'incendie-bagarre-cohue etc..., et ils nous placent le refrain: "A moi! amoi! C'est la liberté qu'on assassine! "
Rave party sauvage 2, le retour.

Posté : mar. janv. 29, 2008 11:44 am
par Eric
C'est plus compliqué que ça en fait. Et de plus, ça n'est que le retour de la bête, parce que ce genre d'arrêté à déjà sonné le glas d'un paquet de petits caf'conc'.

Tu as plein de bars, où des groupes jouent. Généralement, c'est une attraction, les gens vont d'abord dans le bar, et le concert est gratuit, les zikos sont payés sur les recettes, par le patron.

Les normes de sécurités sont, dans ce cas, les mêmes que dans n'importe quel autre rade.

De ce fait, et d'un point de vue légal, ces patrons de bars n'organisent pas de concert, puisqu'il n'y a pas de billéterie. En revanche, comme noté dans le communiqué, ce genre d'opportunités est vitale pour pleins de petits groupes qui font leurs armes en live dans ce genre d'endroit. Louise Attaque par exemple, s'est fait connaître comme ça. Plus même, ce sont des groupes qui, en dehors de ça, n'auraient aucune opportunité de jouer.

En tentant d'imposer ça, la DRAC sait pertinemment qu'elle condamne ces bars à arrêter purement et simplement de programmer de la musique live.

Ce qu'il faut garder à l'esprit en l'occurence, c'est qu'il n'y a qu'en France, où il n'existe aucun circuit semi-pro pour les musiciens ou les groupes. En Grande-Bretagne, ou en Allemagne, il est tout à fait possible de vivre de la musique, en tout cas suffisamment pour s'améliorer, et trouver sa voix. À Londres, les concerts les plus pointus sont dans des pubs. Certains se sont même fait une spécialité de la découverte de nouveaux talents, et certains soirs il y a dans la salle plus de D.A de labels que de consommateurs.

En France, hors des circuits, dits, officiels, c'est impossible, sauf dans ces petits bars.

La mesure est assez hypocrite, et plus probablement motivées par des associations de riverains agacés du bruit qui ont fait pression sur la préfecture, qui a, elle, mandaté la DRAC pour faire le sale boulot.

Posté : mar. janv. 29, 2008 11:52 am
par Pascal
Eric a écrit :Louise Attaque par exemple, s'est fait connaître comme ça
Vive la DRAC, à mort les bars où y a du live. Désolé, Eric, mais là, fallait pas...

Posté : mar. janv. 29, 2008 11:53 am
par Nébal
Eric a écrit :La mesure est assez hypocrite, et plus probablement motivées par des associations de riverains agacés du bruit qui ont fait pression sur la préfecture, qui a, elle, mandaté la DRAC pour faire le sale boulot.
+ 1, comme on dit. Rien à voir avec la sécurité.

Ca fait plusieurs années que ce genre de menace est évoqué à Toulouse, par ailleurs, et le nombre des concerts dans les bars est en chute libre, pour ce que j'ai pu en constater.

Il y a aussi un phénomène tendant à prendre la sinistre "fête de la musique" en guise de prétexte : un défouloir une fois dans l'année, où la beuverie compte plus que la musique, ça sera bien suffisant pour ces cons de jeunes qui font du bruit...

Posté : mar. janv. 29, 2008 12:02 pm
par gutboy
De ce fait, et d'un point de vue légal, ces patrons de bars n'organisent pas de concert, puisqu'il n'y a pas de billéterie
Ils sont entrepreneurs de spectacles.

Entrepreneur de spectacle:
« Toute personne qui exerce une activité d’exploitation de lieux de spectacles, de production ou de diffusion de spectacles, seul ou dans le cadre de contrats conclus avec d’autres entrepreneurs de spectacles vivants, quel que soit le mode de gestion, public ou privé, à but lucratif ou non, de ces activités. »

La licence est obligatoire depuis 2003, on est loin d'une nouveauté soudaine version "C'est la liberté qu'on assassine!"

Voici même la demande, je n'y vois rien de liberticide.
http://www.culture.gouv.fr/culture/dmdt ... 781-01.pdf

Posté : mar. janv. 29, 2008 12:15 pm
par Simon
Bah comme dit plus haut il faut regarder les conséquences et lever son nez de la paperasse.

Posté : mar. janv. 29, 2008 12:19 pm
par Stéphane
Eric a écrit :Généralement, c'est une attraction, les gens vont d'abord dans le bar, et le concert est gratuit, les zikos sont payés sur les recettes, par le patron
A partir du moment où qui que ce soit gagne de l'argent dans l'affaire, la loi doit être respectée, un point c'est tout. Elle est là pour éviter toute exploitation financière de la situation ou de la pratique exercée.

Posté : mar. janv. 29, 2008 12:23 pm
par Eric
Effectivement, rien de liberticide là dedans, sauf que l'une des obligations légales de l'entrepreneur de spectacle est la mise en conformité de la salle en matière de niveau sonore. Coûts qu'un cafetier ne peux pas supporter, puisque dans certains cas, cela impliquerait des travaux très, très lourds, et pour un résultat incertain.

L'argumentation des bistrotiers quimpérois s'appuie sur les définitions des licences même :
* Licence de 1ère catégorie : elle concerne les exploitants de lieux de spectacles aménagés pour les représentations publiques, et qui les exploitent effectivement. Ils en assument l'entretien et l'aménagement pour les louer à un diffuseur ou à un producteur/diffuseur.
* Licence de 2ème catégorie : elle concerne les producteurs de spectacles ou entrepreneurs de tournées qui ont la responsabilité d'un spectacle et notamment celle d'employeur à l'égard du plateau artistique. Ils choisissent et montent les spectacles, ils coordonnent les moyens humains, financiers, techniques et artistiques nécessaires et en assument la responsabilité. Les entrepreneurs de tournées dont l'activité se limiterait à une activité de diffusion de spectacles pourront obtenir une licence de diffuseur.
* Licence de 3ème catégorie : elle concerne les diffuseurs de spectacles qui ont la charge, dans le cadre d'un contrat, de l'accueil du public, de la billetterie et de la sécurité des spectacles ; lorsque le diffuseur exploite lui-même le lieu, il doit également être titulaire de la licence d'exploitant de salle. Elle concerne aussi les entrepreneurs de tournées qui n'ont pas la responsabilité d'employeur à l'égard du plateau artistique.
Seule celle de catégorie 1 pourrait s'appliquer à leur cas, sauf que, dans la définition on fait clairement référence à une salle de concert, louée à un producteur diffuseur. Eux ne sont pas propriétaires de salles de concert, mais d'un bar, dont la vocation n'est pas la programmation de concerts. En outre, toute entreprise de spectacle, telle que conforme à la licence, induit la notion de billetrie, qui matérialise le contrat passé entre le spectateur et l'entrepreneur. Hors aucun de ces bars ne fait payer l'entrée.

Posté : mar. janv. 29, 2008 1:33 pm
par orcusnf
solution, on met les musiciens dehors et les clients dans le bar...ça marche que pour les concerts gatuits.

Posté : mar. janv. 29, 2008 1:36 pm
par Eric
Oué et comme on est à Quimper tu fais un partenariat avec Guy Cotten pour qu'il fournisse les cirés, et l'affaire est réglée.

Un éclair de génie orcus...

Posté : mar. janv. 29, 2008 1:38 pm
par orcusnf
Eric a écrit :Oué et comme on est à Quimper tu fais un partenariat avec Guy Cotten pour qu'il fournisse les cirés, et l'affaire est réglée.

Un éclair de génie orcus...
ça m'arrive...

on peut même mettre un stand de moules frites.

Posté : mar. janv. 29, 2008 2:21 pm
par Bouse Bleuâtre
On comprend mieux la chose avec une mise en parallèle avec la loi DADVSI et l'essor de la musique en libre de diffusion.

Depuis 2002, les gouvernements successifs (et leurs ministres de l'Inculture, évidemment) sont à la solde de 'industrie musicale. Ces mesures sont prises sous l'impulsion de gens comme Pascal Nègre, Denis Olivennes, Laurent Petitgirard, etc. tous ces gens qui tentent par tous les moyens de verrouiller la diffusion afin d'imposer leurs produits et de forcer tout artiste désirant sortir de l'anonymat à passer sous leurs fourches caudines — et, donc, à entrer dans le circuit SACEM/tourneur/producteur/éditeur/major/etc.

Sous couvert (hypocrite) de "sécurité" ou de "concurrence faussée", on assiste en fait à une offensive tous azimuths de rétablissement du monopole que ces gens détenaient autrefois, avant l'essor des radios libres, des indépendants et du net.

Après, il ne faudra pas se plaindre que la culture française est en perte de vitesse. Ces gens-là sont en train de la tuer pour préserver leurs avantages et permettre à Johnny Optic 2000 et Barbelivien de continuer à s'en mettre plein les poches.

Posté : mar. janv. 29, 2008 5:01 pm
par erispoe
Eric a écrit :Oué et comme on est à Quimper tu fais un partenariat avec Guy Cotten pour qu'il fournisse les cirés, et l'affaire est réglée.
Ah non ! Voyons, l'usine Guy Cotten est installée entre Concarneau et Trégunc.
Par contre à Quimper on a l'usine Armor Lux. C'est largement suffisant car il ne pleut jamais à Quimper.

un quimpérois mécontent

Posté : mar. janv. 29, 2008 5:48 pm
par Eons
erispoe a écrit :C'est largement suffisant car il ne pleut jamais à Quimper.
Du moins, jamais entre deux averses. :lol: