Ah !MF a écrit :Tu le mets où tu veux, mais ça me surprendrait que crise d'hystérie il y ait.Askaris a écrit :Ici, vraiment ? Et, en entrant un minimum dans les détails ? J'y suis disposé si tu es sérieux, mais dans ce cas ouvrons un topic idoine. Je n'imagine pas les crises d'hystérie si j'osais m'étaler sur ces questions ici même.MF a écrit : Parlons pendant quelques posts du "programme conscience".
Personnellement, je trouve que l'intrigue du premier tome (Destination Vide) est d'une profondeur rare, et fait de cette œuvre une des références de la SF, ne serait-ce que parce qu'elle a ouvert le champ à de multiples réflexions sur le concept d'IA.
Par contre, l'écriture est à la limite du supportable. A trop vouloir rendre par sa voix d'écriture la tension qui règne dans la nef, Herbert en fait un texte ardu, presque illisible.
Alors que les 3 autres volumes, écrits en collaboration avec Ransom sont, à la fois, parfaitement lisible et conceptuellement creux.
Que peux tu m'en dire ?
Et même si il y a, tu fais comme moi, tu laisses criser.
Et la notion de détails me semble devoir être regardée sous un aspect fractal.
Je pense avoir réussi à te communiquer mon avis général en 3 phrases.
Tu devrais bien pouvoir en faire de même.
Seuls les écarts aux accords nécessiteront, éventuellement, d'accroître la profondeur .

Étrangement, et à l'opposé du goût commun, j'apprécie l'hermétisme et l'écriture étrange de Destination Void que j'ai eu la chance de lire sous sa version originelle parue dans Galaxy en août 1965. De la série, c'est mon préféré.
J'ai aimé cet échange en vase clos avec des figures aussi dissemblables que le rationnel froid et agressif (Bernard Bickel), l'arrogante toute en réserve (Raja Flattery) et l'intuitif plein de compassion (Gerrill Timberlake).
L'idée de confronter des clones ("matériel" humain jetable) à une machine (en voie de "conscientisation") au sein d' une expérience dont ils sont les cobayes inconscients, est une idée -peut être pas originale en soi- qui nous change des prétentieuses lois de la robotique. C'est toute la richesse et la vacuité du concept de "conscience" humaine et de "présence à soi" qui se trouve ici brutalement mis en question. Thème récurrent de Frank Herbert (notamment dans God Makers et plusieurs de ses nouvelles).
Je dois dire, n'ayant pas une formation de scientifique (en sciences dures s'entend), que certains passages m'ont totalement échappé...Mais c'est aussi cette musique des nombres qui m'a paradoxalement charmé...Je n'ai donc pas perçu d'immenses différences avec la version remaniée de 1978 et mise au goût du jour (si ce n'est la référence appuyée à Miss Shelley). Par contre les délices logiques et les prises de tête ontologiques m'ont enthousiasmé. J'adore me perdre dans un raisonnement (même et y compris dans l'absurde).
Ma conclusion sera pourtant mitigée : en voulant coller aux dernières avancées de la science mathématique et des logiciens, Herbert a pris le risque d'enfermer son récit dans un instant T préjudiciable à la pérennité de son oeuvre. Dune est là pour 50 ou 100 ans, mais je ne ferais pas ce pari pour Destination Void. Stylistiquement, la traduction française, quoique de qualité, ne m'a pas semblé rendre tout à fait la musicalité du verbe herbertien. C'est d'autant plus dommage que FH n'es pas toujours accessible, et ici moins qu'ailleurs. Ce livre n'est donc pas destiné à une large diffusion. Et ce n'est peut être pas plus mal.
Bon, pardon, c'est plus que 3 lignes, mais j'espère que c'est lisible...