J'avoue ne pas voir de contradiction. La "fierté de posséder" ne peut exister que si l'on accorde une valeur à ce qui est possédé. Il faut qu'il y ait un accord assez général. Quel intérêt de posséder, par exemple, des tableaux flous et mal dessinés de Van Gogh? Cela n'en a que si l'on est persuadé que cela représente quelque chose (je n'ai pas dit qu'il faut comprendre ce que cela représente, mais qu'il faut admettre qu'un truc dont on ne voit pas objectivement l'intérêt à une grande valeur). L'acceptation que posséder un Van Gogh, c'est équivalent en richesse que posséder tant de lingots d'or, est quelque chose de remarquable. Or, cet acceptation de la valeur des oeuvres d'art, par exemple, n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui (il faut dire que la demande augmente). Je la trouve même souvent exagérée, comme si on surestimait certains aspects de la créativité.bormandg a écrit :Cette impression de rupture dans le contenu de la morale populaire, de disparition de la fierté de créer au profit de la fierté de posséder (qui s'applique aussi aux réalisations techniques), cette Singularité réalisée (ou cette Apocalypse morale), je voudrais parvenir à me convaincre que c'est une impression fausse. Mais il serait bon, pour cela, qu'au moins une information sur 100 ne me paraisse pas confirmer cette impression.
Oncle Joe