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Lensman
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Message par Lensman » mar. août 31, 2010 9:36 pm

bormandg a écrit :Cette impression de rupture dans le contenu de la morale populaire, de disparition de la fierté de créer au profit de la fierté de posséder (qui s'applique aussi aux réalisations techniques), cette Singularité réalisée (ou cette Apocalypse morale), je voudrais parvenir à me convaincre que c'est une impression fausse. Mais il serait bon, pour cela, qu'au moins une information sur 100 ne me paraisse pas confirmer cette impression.
J'avoue ne pas voir de contradiction. La "fierté de posséder" ne peut exister que si l'on accorde une valeur à ce qui est possédé. Il faut qu'il y ait un accord assez général. Quel intérêt de posséder, par exemple, des tableaux flous et mal dessinés de Van Gogh? Cela n'en a que si l'on est persuadé que cela représente quelque chose (je n'ai pas dit qu'il faut comprendre ce que cela représente, mais qu'il faut admettre qu'un truc dont on ne voit pas objectivement l'intérêt à une grande valeur). L'acceptation que posséder un Van Gogh, c'est équivalent en richesse que posséder tant de lingots d'or, est quelque chose de remarquable. Or, cet acceptation de la valeur des oeuvres d'art, par exemple, n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui (il faut dire que la demande augmente). Je la trouve même souvent exagérée, comme si on surestimait certains aspects de la créativité.
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bormandg
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Message par bormandg » mar. août 31, 2010 10:15 pm

Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par Erion » mar. août 31, 2010 10:19 pm

bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Y'a que moi qui ai l'impression que Georges vit dans un monde parallèle ?
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Message par Lensman » mar. août 31, 2010 10:20 pm

bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Mais la spéculation ne fonctionne que sur la confiance...
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Message par bormandg » mar. août 31, 2010 10:24 pm

Erion a écrit :
bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Y'a que moi qui ai l'impression que Georges vit dans un monde parallèle ?
Je voudrais bien... avec mes conceptions d'avant 1960. 8)
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Message par bormandg » mar. août 31, 2010 10:25 pm

Lensman a écrit :
bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Mais la spéculation ne fonctionne que sur la confiance...
Oncle Joe
Mais la confiance en quoi? S'il y avait une valeur intrinsèque, cela limiterait la spéculation.
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Message par Erion » mar. août 31, 2010 10:26 pm

bormandg a écrit :
Erion a écrit :
bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Y'a que moi qui ai l'impression que Georges vit dans un monde parallèle ?
Je voudrais bien... avec mes conceptions d'avant 1960. 8)
Nan, mais surtout je ne vois pas DU TOUT de quoi tu parles. Tu balances des généralités sur je ne sais quoi, c'est tellement éthéré que j'ai l'impression que la métaphysique de Serge Lehman, c'est aussi concret que la roche de Solutré.
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Message par bormandg » mar. août 31, 2010 10:32 pm

Erion a écrit :
bormandg a écrit :
Erion a écrit :
bormandg a écrit :Le problème est que, dans une certaine vision de type consommateur-prédateur, la valeur de l'objet réalisé ne s'attache pas au réalisateur, mais au possesseur. A la limite l'auteur d'une oeuvre est certainement un loser, puisqu'il ne l'a pas vendue au prix fort.
Ce n'est pas la créativité qu'encourage notre vision post-apocalyptique, c'est la spéculation.
Y'a que moi qui ai l'impression que Georges vit dans un monde parallèle ?
Je voudrais bien... avec mes conceptions d'avant 1960. 8)
Nan, mais surtout je ne vois pas DU TOUT de quoi tu parles. Tu balances des généralités sur je ne sais quoi, c'est tellement éthéré que j'ai l'impression que la métaphysique de Serge Lehman, c'est aussi concret que la roche de Solutré.
Je parle d'échelles de valeurs qui ont changé au point que l'individu qui est fier d'avoir bien fait son travail et qui n'a pas été payé sans le faire est considéré comme un pauvre con. Quand le seul but de la vie est la possession d'une Rolex et de qq autres accessoires, et qu'on méprise celui qui ne consacre pas 100% de son temps à s'enrichir et plus encore s'il a la mauvaise idée de créer qqch qui rendra riche un vrai winner....
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Message par Erion » mar. août 31, 2010 10:36 pm

bormandg a écrit : Je parle d'échelles de valeurs qui ont changé au point que l'individu qui est fier d'avoir bien fait son travail et qui n'a pas été payé sans le faire est considéré comme un pauvre con. Quand le seul but de la vie est la possession d'une Rolex et de qq autres accessoires, et qu'on méprise celui qui ne consacre pas 100% de son temps à s'enrichir et plus encore s'il a la mauvaise idée de créer qqch qui rendra riche un vrai winner....
Ah, tu parles donc du 19e siècle alors, pas du monde actuel.
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Message par bormandg » mar. août 31, 2010 10:40 pm

Erion a écrit :
bormandg a écrit : Je parle d'échelles de valeurs qui ont changé au point que l'individu qui est fier d'avoir bien fait son travail et qui n'a pas été payé sans le faire est considéré comme un pauvre con. Quand le seul but de la vie est la possession d'une Rolex et de qq autres accessoires, et qu'on méprise celui qui ne consacre pas 100% de son temps à s'enrichir et plus encore s'il a la mauvaise idée de créer qqch qui rendra riche un vrai winner....
Ah, tu parles donc du 19e siècle alors, pas du monde actuel.
Au 19° siècle, cette échelle de valeurs s'est généralisée dans la "bourgeoisie".
Au cours du 20°, elle a progressivement conquis la quasi-totalité de la population.
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Message par Lensman » mar. août 31, 2010 11:51 pm

bormandg a écrit : Je parle d'échelles de valeurs qui ont changé au point que l'individu qui est fier d'avoir bien fait son travail et qui n'a pas été payé sans le faire est considéré comme un pauvre con.
Payé "sans le faire" ou "pour le faire"? Je ne comprends pas bien.
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Message par arsenie » mer. sept. 01, 2010 2:11 am

:cry: ma parano de 3h du mat fait que je comprends tout à fait Georges :roll:
Il y a seulement 10 ans, les artisans du coin faisaient du beau boulot à un prix incroyable pour des "parisiens"
- certains ont bien vite compris les "avantages" de l'europe :
"plombiers" polonais pour les chalets de la station de ski- qui n'ont pas été payés avant la fin du chantier : "faillite" providentielle?
- menuisiers qui emploient du bois pas assez sec - le "sur-mesure" gauchit - et prétendent le contraire à un luthier
- le copain de mon fils qui a "installé" des vérandas à la barbare - en sortant du lycée - bac S pas "technique" ...
donc, beaucoup (entreprise ou individus) se font payer un travail qu'ils ne font pas correctement
et cette horrible pub télé pour un "voyagiste" : ya que les pigeons qui payent plein pot - toute une mentalité
féodalisme : privilèges "en haut", jalousie la plus mesquine des "petits avantages" du voisin "en bas" -
il y aurait de quoi publier les bans pour épouser la veuve
- mais qui s'occupera des officiants qui ne vaudront sans doute guère mieux, une fois le pouvoir acquis?
bon, je me calme - ya des être adorables ! et des livres aussi

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Message par Lensman » mer. sept. 01, 2010 6:14 am

arsenie a écrit ::cry: ma parano de 3h du mat fait que je comprends tout à fait Georges :roll:
Il y a seulement 10 ans, les artisans du coin faisaient du beau boulot à un prix incroyable pour des "parisiens"
- certains ont bien vite compris les "avantages" de l'europe :
"plombiers" polonais pour les chalets de la station de ski- qui n'ont pas été payés avant la fin du chantier : "faillite" providentielle?
- menuisiers qui emploient du bois pas assez sec - le "sur-mesure" gauchit - et prétendent le contraire à un luthier
- le copain de mon fils qui a "installé" des vérandas à la barbare - en sortant du lycée - bac S pas "technique" ...
donc, beaucoup (entreprise ou individus) se font payer un travail qu'ils ne font pas correctement
et cette horrible pub télé pour un "voyagiste" : ya que les pigeons qui payent plein pot - toute une mentalité
féodalisme : privilèges "en haut", jalousie la plus mesquine des "petits avantages" du voisin "en bas" -
il y aurait de quoi publier les bans pour épouser la veuve
- mais qui s'occupera des officiants qui ne vaudront sans doute guère mieux, une fois le pouvoir acquis?
bon, je me calme - ya des être adorables ! et des livres aussi
Ah, il fallait donc comprendre que Georges déplore un recul dramatique du goût du travail bien fait?
Je continue à nager un peu... Il faut que je relise les Pieds Nickelés...
Oncle Joe

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Message par bormandg » mer. sept. 01, 2010 11:39 am

Lensman a écrit :
bormandg a écrit : Je parle d'échelles de valeurs qui ont changé au point que l'individu qui est fier d'avoir bien fait son travail et qui n'a pas été payé sans le faire est considéré comme un pauvre con.
Payé "sans le faire" ou "pour le faire"? Je ne comprends pas bien.
Oncle Joe
S'il a fait le travail, c'est un con. On ne félicite que ceux qui ont été payés sans faire le travail (le faire faire à qqn d'autre et empocher le salaire est un must).
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Message par bormandg » mer. sept. 01, 2010 11:44 am

Lensman a écrit :
arsenie a écrit ::cry: ma parano de 3h du mat fait que je comprends tout à fait Georges :roll:
Il y a seulement 10 ans, les artisans du coin faisaient du beau boulot à un prix incroyable pour des "parisiens"
- certains ont bien vite compris les "avantages" de l'europe :
"plombiers" polonais pour les chalets de la station de ski- qui n'ont pas été payés avant la fin du chantier : "faillite" providentielle?
- menuisiers qui emploient du bois pas assez sec - le "sur-mesure" gauchit - et prétendent le contraire à un luthier
- le copain de mon fils qui a "installé" des vérandas à la barbare - en sortant du lycée - bac S pas "technique" ...
donc, beaucoup (entreprise ou individus) se font payer un travail qu'ils ne font pas correctement
et cette horrible pub télé pour un "voyagiste" : ya que les pigeons qui payent plein pot - toute une mentalité
féodalisme : privilèges "en haut", jalousie la plus mesquine des "petits avantages" du voisin "en bas" -
il y aurait de quoi publier les bans pour épouser la veuve
- mais qui s'occupera des officiants qui ne vaudront sans doute guère mieux, une fois le pouvoir acquis?
bon, je me calme - ya des être adorables ! et des livres aussi
Ah, il fallait donc comprendre que Georges déplore un recul dramatique du goût du travail bien fait?
Je continue à nager un peu... Il faut que je relise les Pieds Nickelés...
Oncle Joe
Mais l'individu qui aurait le goût du travail bien fait est traité de bouffon et de loser; Le travail est plus déconsidéré qu'il ne l'a jamais été, ce n'est même plus un mal nécessaire, c'est désormais une punition réservée aux losers. Et un acte incompatible avec un revenu supérieur au RMI.
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