Gui a écrit :
Bref, ceux qu'on enverra dans l'espace, à mon avis, seront surtout ceux dont on ne voudra pas qu'ils restent sur Terre, au moins dans un premier temps. Une fois l'espace effectivement colonisé - c'est-à-dire rendu plus ou moins confortable - alors les nantis et les élites pourront envisager de s'y installer à leur tour après y avoir laissé les autres se crever à la tâche à leur place
En gros, ça restera la même chose, on ne fera que déplacer le problème, un peu comme avec l'abandon des énergies fossiles au profit de l'électricité produite par... le nucléaire
Bien sûr qu'il y eut les esclaves, il ne s'agit pas de nier le phénomène, mais créer un territoire "possible" pour repartir de zéro, c'est globalement bénéfique. Je ne crois pas au paradis sur Terre, ni que l'herbe soit plus verte là-bas qu'ici. Mon propos n'a pas cette naïveté-là. Mais cela crée le choc culturel, le choc dans les modes de pensée et remet en cause ce que l'on croit acquis beaucoup plus sûrement qu'attendre que l'humanité change (je rappelle, pour être SF, que le monde de la Culture de Banks n'est pas le résultat de l'évolution de l'humanité terrienne, ni même une évolution tout court. Banks ne sait pas comment on en est arrivé là).
@Papageno : Je ne crois pas que l'inégalité, l'injustice ou le darwinisme social sont dans les gènes, mais fondamentalement, l'être humain est guidé par son égoïsme. Il se met en société non par amour du prochain, mais par intérêt, par évaluation en termes de coûts/avantages. Quand on est passé de la communauté à la société, ce schéma s'est complexifié et on en est passé à la solidarité, et à d'autres modes de régulation sociale, mais cela ne signifie pas que l'Humanité a changé. La solidarité, c'est une forme évoluée d'égoïsme, ou d'intérêt personnel bien compris (puisque tout le monde se cotise pour me payer mes frais d'hôpitaux, par exemple).
Dans "La société contre l'Etat", Pierre Clastres on peut voire que les sociétés dites primitives connaissent bien le pouvoir mais refusent juste l'Etat. Nos sociétés actuelles ne sont pas une étape de l'évolution de l'humain en tant qu'espèce.
Plus prosaïquement, les mâles se tapent toujours sur la poitrine pour épater les femelles en poussant des hurlements. Ca prend des formes différentes, mais ça en revient toujours à ça.