Page 1 sur 1

Robert Sheckley

Posté : jeu. sept. 27, 2007 8:33 am
par jerome
Juste un mot pour dire qu'on a mis en ligne un petit dossier sur Sheckley à l'occasion de la parution de son inédit : La dimension des miracles revisitée (la suite de la Dimension des miracles). C'est sur la home.

Tiens d'ailleurs, c'est quoi les meilleurs romans de Sheckley ?

Posté : jeu. sept. 27, 2007 8:49 am
par Lensman
Honnêtement, de mon point de vue, les romans de Schekley ne sont pas ce qu'il a fait de mieux. Schekley est un génie (je dis bien un génie) de la nouvelle. "La dimension des miracles" serait pour moi son meilleur roman, si l'on veut, sauf que c'est plutôt une longue nouvelle...
Oncle Joe

Posté : jeu. sept. 27, 2007 9:45 am
par Fred Combo
Je suis d'accord avec le fait que Sheckley était un génie !
C'est L'Auteur de SF qui, avec Phil Dick, figure tout en haut de mon panthéon personnel.
Ses recueils de nouvelles sont vraiment excellentissimes. J'ai relu "le robot qui me ressemblait" l'an dernier, avec une pointe d'appréhension qui s'est rapidement dissipée. L'avait pas pris une ride.

La sortie de cette suite de "la dimension des miracles" est pour moi un véritable évènement, cette nouvelle illuminera ma journée, sans aucun doute possible. Robert Sheckley est indissolublement lié, en ce qui me concerne, à tout ce qui m'a fait découvrir et aimer la SF. Robert Sheckley, c'est plein de souvenirs de lecture, d'enfance et d'amitiés. C'était LE PLUS GRAND ! ah, quelles nouvelles ! Le vieux raffiot trop zélé; la clef Laxienne; Au royaume des carottes les oignons sont rois...
J'suis fan.
Cette nouvelle m'exite comme un litre de café serré bien noir et sucré aux amphétamines !
Ce midi, je file chez les libraires de mon quartier et ils ont intérêt à numéroter leurs abats si je ne le trouve pas en rayon... :twisted:

En ce qui concerne la qualité de ses romans je n'épiloguerai pas. Certains sont en effet moins bons que ses nouvelles. Mais pas tous !
Il faudrait que je les relise, bien entendu, mais je garde un super souvenir du Mariage alchimique d'Allistair Crompton ; d'Echange standard et d'Omega, sans parler bien entendu de la dimension des miracles...

Je dois dire que là, chez Rivière Blanche, ils méritent de toucher le jackpot !
:D

Bien qu'étant actuellement en train de "travailler" au milieu d'une demi douzaine de collègues, je me lève, monte sur mon bureau et les piles de dossiers qui s'y trouvent et je crie bien fort toute ma joie : "Yyyyyaaaaaaaaa !!!! Robert Sheckleeyyyyyyyyyyy !!!!!!"

Voilà ce que j'en pense, moi, de l'oeuvre de Robert Sheckley...
Même que ça devrait être obligatoire dans les écoles...

Posté : jeu. sept. 27, 2007 12:59 pm
par Papageno
Ouais, j’ajoute mon enthousiasme au tient pour les nouvelles. Moi aussi je suis fan.
Faudrait presque tous citer,- mais je me rappelle particulièrement la chute de « La suprême récompense» La mauvaise fois absolue des personnages de «N’y toucher pas », «la langue ne comportant pratiquement qu’un seul mot de «Voulez-les vous parler avec moi»
Et bien entendu aussi sur «Le prix du danger», peut-être sa nouvelle la plus connue.
Et encore «La septième victime» et encore «Les grand remèdes», et encore « Un billet pour Tranaï » et encore « Cruelles équations », et encore «Protection » et encore « Les vacances de Monsieur Papazian», et encore «Permis de maraude» et encore, et encore.... on n’en finirait pas tant il y en a.
Sheckley, un maître absolu de la nouvelle. De mémoire, je n’ai pas le livre sous la main
Papazian apparu déguisé en être humain, il voulu vite s’assurer que sa tête était bien mise, nez et pieds dans le même sens braqués…..

Posté : jeu. sept. 27, 2007 2:57 pm
par pward
<<Ce midi, je file chez les libraires de mon quartier et ils ont intérêt à numéroter leurs abats si je ne le trouve pas en rayon... >>

Il va y avoir du sang dans les librairies. Je ne sais pas dans quel quartier tu vas ouer à Massacre à la tronçonneuse, mais il n'y a pas beaucoup de librairies en France qui ont le livre.... C'est un Rivière Blanche... Nous ne sommes pas distribués. A Paris, je pense que le Regard Moderne et Scylle l'ont.

Par contre ils peuvent le commander.

Philippe fier et triste d'avoir publié un Sheckley Ward

Posté : jeu. sept. 27, 2007 3:14 pm
par jerome
pward a écrit :
Philippe fier et triste d'avoir publié un Sheckley Ward
Fier oué, mais pourquoi triste ?

Posté : jeu. sept. 27, 2007 3:25 pm
par Fred Combo
Chez Gibert il y a plein de Rivière Blanche, mais pas LE Sheckley, alors je fais un chèque et une petite bafouille et je t'envoie le tout ce soir ! :D

Posté : jeu. sept. 27, 2007 3:35 pm
par pward
"Chez Gibert il y a plein de Rivière Blanche, mais pas LE Sheckley, alors je fais un chèque et une petite bafouille et je t'envoie le tout ce soir "

Exact Gibert a tous les Rivière Blanche, mais pour qu'il puisse les commander il faut que les livres soient sur ELECTRE. J'ai envoyé le Sheckley à ELECTRE la semaine dernière quand je l'ai reçu, il faut un peu de temps pour l'indexer et qu'ensuite Gibert le commande.

Pour Scylla et le Regard Moderne ils sont livrés directement par Jean-Luc Rivera.

Voilà la petite explication.

Merci pour la bafouille.

Philippe qui ira faire un tour à la poste pour l'envoyer Ward

Posté : ven. sept. 28, 2007 9:21 am
par Fred Combo
Bonjour à tous ! (Marrant, j'ai l'impression qu'il est encore super tôt, mais quand je regarde ma montre...)

Du coup, hier soir, j’ai passé une excellente soirée à fouiner dans ma bibliothèque en écoutant une compil Motown mod fave rave (avec un casque à cause des marmots) et voilà ce que j'ai retrouvé :

En complément de l’interview de Sylvie Lainé et dans lequel elle regrettait que Robert Sheckley n’ait pas parlé de ses propres livres, ou de l’adaptation de « la 7ème victime », je voulais signaler aux amateurs le numéro 4 de la défunte revue Science Fiction (Denoël 1985), lequel contenait un dossier spécial Robert Sheckley, avec des nouvelles, des interviews, et où celui-ci parlait de et donnait son avis sur (presque) tous ses romans et recueils de nouvelles (brièvement). Bon, ce b’est pas très facile à trouver, je vous l’accorde, même chez les bouquinistes…

J’ai également parcouru dans ce numéro spécial un très intéressant texte de Sheckley intitulé « notes sur l’écriture » et dans lequel le Maître décrivait ainsi ses journées de travail :

« Je m’assied devant la machine à écrire. La machine à écrire me sourit d’un air aguichant. J’allume une cigarette, quelques fois deux cigarettes. Je croise mes jambes fortement, interrompant la circulation du sang, augmentant la pression cérébrale. Je mets une cassette dans le lecteur. Je retrouve le travail de la veille, je le parcours, je le juge dénué de sens. Je fais du café, je change la cassette. Enfin, une idée me vient : c’est l’heure du déjeuner. Au cours du déjeuner, il m’arrive fréquemment de trouver une idée pour le dîner. Je retourne dans ma chambre, je m’allonge sur le lit et je m’endors. Voilà le programme d’une bonne journée. Les mauvais jours, je n’arrive à rien. »

Voilà.

Posté : ven. sept. 28, 2007 9:27 am
par jerome
Fred Combo a écrit :
J’ai également parcouru dans ce numéro spécial un très intéressant texte de Sheckley intitulé « notes sur l’écriture » et dans lequel le Maître décrivait ainsi ses journées de travail :

« Je m’assied devant la machine à écrire. La machine à écrire me sourit d’un air aguichant. J’allume une cigarette, quelques fois deux cigarettes. Je croise mes jambes fortement, interrompant la circulation du sang, augmentant la pression cérébrale. Je mets une cassette dans le lecteur. Je retrouve le travail de la veille, je le parcours, je le juge dénué de sens. Je fais du café, je change la cassette. Enfin, une idée me vient : c’est l’heure du déjeuner. Au cours du déjeuner, il m’arrive fréquemment de trouver une idée pour le dîner. Je retourne dans ma chambre, je m’allonge sur le lit et je m’endors. Voilà le programme d’une bonne journée. Les mauvais jours, je n’arrive à rien. »

Voilà.
Eh beh, merci de la trouvaille Fred !

C'est fou quand même comme finalement il avait l'air de ne pas trop tenir à s'exprimer sur son oeuvre...

Posté : ven. sept. 28, 2007 9:35 am
par Fred Combo
Mais si, mais si, dans ce numéro spécial, il en parle, justement !
Je donnerai un extrait ce midi, parce que là... euh... bon... J'suis au boulot quand même...
Mais j'ai ammené le bouquin avec moi !
Héhéhé... :wink:

Posté : ven. sept. 28, 2007 1:31 pm
par Fred Combo
Comme je le disais ce matin, dans ce numéro spécial, Robert Sheckley parlait de ses œuvres. Je vous livre quelques morceaux choisis, pour ceux qui ne posséderaient pas ce précieux opus :

« Philippe Curval : « the seventh victim » a été votre première nouvelle adaptée au cinéma. Que pensez-vous de cette adaptation ?
R. Sheckley : Pas du bien. On aurait dû me demander d’écrire le scénario. »

Ceci dit, hors contexte, il est difficile de savoir s’il plaisantait ou pas. Dans un autre article, Daniel Riche lui demande s’il a vu ce film :
« Ca n’était pas très fidèle à ma nouvelle et Elio Pietri avait ajouté un happy end qui ne figure pas dans l’histoire originale… je dirais que c’est un échec intéressant. »

Et sur le film dYves Boisset avec G. Lanvin :
« Je n’ai même pas participé à l’élaboration du scénario. On ne m’a jamais demandé mon avis. C’est leur film, pas le mien. Je ne vois pas pourquoi je les aurais aidés à le vendre. »

Parmi ses romans préférés : « La dimension des miracles » ; « Echange standard » et « Les erreurs de Joenes »

Plus loin, dans une bibliographie commentée :
sur « Dramocles » : « Il aurait mieux valu, pour moi et pour le livre, éviter de courir le monde » (allusion à une des périodes nomades de sa vie).

Sur l’écriture avec Harlan Ellison de la fameuse nouvelle « Je vois un homme dans un fauteuil et le fauteuil lui mord la jambe » :
« …il était particulièrement difficile de s’y mettre car Harlan était dans un espèce de transe, et somnolait tout le temps alors que pour moi c’était tout le contraire, je n’arrivais pas à dormir… L’expérience a été enrichissante, mais pas particulièrement amusante. »

Sur la nouvelle « au royaume des carottes, les oignons sont rois » : « Cordle c’est moi, je suis beaucoup plus oignon que carotte. J’aimerai parfois être plus carotte, ce qui m’arrive de temps en temps. J’ai souvent épousé des oignons, que j’ai transformé en carottes… »

Bon, j’ai un peu la flemme de continuer… En gros, il explique que la plupart du temps, pour les nouvelles, il connaît la fin à l’avance alors que pour les romans, c’est plutôt le contraire. Il parle pas mal de l’état d’esprit dans lequel il a écrit, plutôt que du contenu : « Le seul point fixe de ma vie, c’est l’écriture ; c’est une sorte de sanctuaire à l’abri de mutations. »

Posté : ven. oct. 12, 2007 3:33 pm
par Fred Combo
Je viens de terminer "La dimension des miracles revisitée" et je vous livre donc quelques réflexions à chaud.
D'abord, l'objet livre est beau : bonne couv' et beau papier.
En résumé, c'est donc du bon boulot !

Le roman lui-même, maintenant (c'est quand même ça le plus important !)

Nul besoin de faire appel à mon indulgence pour ce roman. Les esprits chagrins remarqueront peut-être la présence de quelques "sauts quantiques" dans la trame de cette histoire, mais cela n'a rien de surprenant chez Sheckley, puisque beaucoup de ses romans ont cet aspect un peu surréaliste. Cela n'a pas gêné le fan que je suis.

Reste l'humour un peu absurde de Robert Sheckley, des situations délirantes, un sain mépris du côté technologique et réaliste de la (hard)SF : tout ce que j'aime chez cet auteur.

Dans ce livre, j'ai retrouvé pas mal des thèmes de prédilection de Robert Sheckley (les deux esprits dans un même corps ("le mariage alchimique d'Alistair Crompton"); les personnages emprisonnés par une machine (comme dans la nouvelle "la révolte du bateau de sauvetage"); la petite annonce cosmique (comme au début d'"Echange standard"; la chasse à l'homme...

Tout ça aurait pu faire dire à quelqu'un de moins bien intentionné que moi que Sheckley souffrait d'une panne d'inspiration et qu'il se contentait de recycler ses vieilles idées. Mais non : fan je suis, fan je demeure. J'ai plutôt eu le sentiment de lire une récapitulation (en partie autobiographique ?), une sorte de testament littéraire (d'où l'envie de l'auteur, peut-être, de revenir à "la dimension des miracles", qui était un de ses textes préférés si j'en crois une interview du vieux magazine Science Fiction de chez Denoel (que j'ai mentionné ailleurs sur le forum). Ce livre ressemble donc à la longue lettre d'adieu d'un auteur à ses lecteurs les plus fidèles, sentiment largement confirmé par le tout dernier paragraphe du livre que, dans cette optique, j'ai trouvé particulièrement émouvant (mais je suis un peu romantique, je dois l'avouer...)

Voilà.
C'est un bel et bon livre et je le conseille vivement aux amateurs de Robert Sheckley et au autres. A tout le monde, quoi.

Post scriptum : Le chapitre XXIX est excellent. C'est mon préféré et je l'ai relu trois fois ! A lui seul, il vaut la peine d'acheter le livre ! (oui, je sais, j'ai une fâcheuse tendance à m'enthousiasmer pour un rien...) Il contient entre autres cette admirable réflexion : "Si c'est la gloire, se dit Tom, pourquoi cela ressemble-t-il autant à une rage de dents ?") :D