Appel à soumission - 11e numéro de Fantasy Art and Studies

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Estelle Hamelin
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Appel à soumission - 11e numéro de Fantasy Art and Studies

Message par Estelle Hamelin » mer. févr. 10, 2021 11:15 am

Les soumissions pour le 11e numéro de Fantasy Art and Studies sont désormais ouvertes. Ce numéro sera consacré aux imaginaires océaniques dans la Fantasy.

Les sujets peuvent inclure mais ne sont pas limités à :
• les imaginaires de la surface, entre récits de navigation et explorations insulaires,
• les imaginaires des profondeurs,
• la mer et l’océan comme moteurs de structures narratives,
• les faits historiques et les légendes entourant l’océan et leur réactualisation dans la Fantasy,
• l’esthétique océanique et maritime dans la Fantasy, des lieux comme des personnages.

Votre article (30 000 signes max., espaces comprises), rédigé en anglais ou en français, est à envoyer au plus tard le 25 juin 2021 à fantasyartandstudies@outlook.com
Veuillez prendre connaissance des consignes de mise en forme détaillées avant tout envoi.
Si l’humain a su s’approprier l’essentiel du ciel et de la terre, force est de constater que les mers et les océans qui couvrent plus de 70% de la planète demeurent pour lui source de mystère et, par extension, d’imaginaires. À de nombreuses reprises, la Fantasy a exploré les univers maritimes et sous-marins, que ce soit en littérature, en bande dessinée mais aussi au cinéma et dans le domaine du jeu vidéo. On pense évidemment aux aventures du Capitaine Nemo et de sa clique héritée des grands standards de la littérature dans le comics La Ligue des Gentlemen extraordinaires (The League of Extraordinary Gentlemen) d’Alan Moore et Kevin O’Neill mais aussi aux créatures souvent malfaisantes issues des abysses dans la franchise Pirates des Caraïbes (Pirates of the Caribbean), produite par Disney, ou encore la multitude de vaisseaux sous-marins qui hante diverses œuvres, notamment celui de l’école Durmstrang dans Harry Potter et la Coupe de Feu (Harry Potter and the Goblet of Fire) de J. K. Rowling.
Il y a la surface, c’est-à-dire le monde des hommes, et puis il y a ce qui se trouve en dessous et surgit parfois des eaux pour semer le chaos ou tout simplement entrer en contact avec notre espèce, à l’instar du personnage éponyme d’Ondine de Jean Giraudoux ou La Petite Sirène d’Andersen. Et puis il y a les profondeurs, les abysses, l’inconnu et parfois même l’horreur, desquelles surgissent monstres et âmes corrompues par les flots : le village des pêcheurs du jeu vidéo Bloodborne, essentiellement inspiré de l’imagerie victorienne et des récits cauchemardesque de Lovecraft, constitue les vestiges d’une communauté que la mer a transformée en horde sauvage, au même titre que celui que l’on retrouve dans Sekiro, autre production vidéoludique de Hidetaka Miyazaki, un alcool empoisonné ayant consumé la raison des habitants, que la dureté du mode de vie a poussé à boire jusqu’à devenir fous.
Mais la Fantasy océanique ne se limite pas seulement aux mondes peuplés de créatures aquatiques et peut écrire ses récits à travers les exploits des hommes tout en créant une forme de narration bien particulière. En ce sens, le manga One Piece d’Eiichiro Oda est l’exemple type d’un modèle procédural de narration : lancé sur l’océan de Grand Blue, l’équipage du Sunny vogue d’île en île et chaque parcelle de terre au milieu des flots est l’occasion de renouveler l’intrigue et de donner lieu à un nouvel arc narratif. En matière de narration et de renouvellement des récits, certaines zones géographiques et infrastructures océaniques sont des sources inépuisables de création, comme le souligne notamment Lauric Guillaud dans son ouvrage consacré aux mythes de l’Atlantide. Les mers et les océans sont vastes, regorgent de zones inexplorées et de créatures inconnues, et ce sont leurs mystères et leurs zones d’ombre qui en font des sources d’inspiration constamment réactualisées depuis plusieurs dizaines de siècles.
Des chants enjôleurs des sirènes aux complaintes assourdissantes des krakens tapis dans les abysses ; des vieux loups de mer les plus alcoolisés aux plus flamboyants des corsaires ; des explorateurs et exploratrices passionnés aux peuplades faisant corps avec les vastes étendues d’eau à pertes de vue ; des cités utopistes mais corrompues, telles la Rapture de Bioshock aux cavernes les plus ténébreuses dans lesquelles se cachent de terrifiantes créatures : les mondes océaniques regorgent de thématiques et de dichotomies. Comment l’opposition entre le monde de la surface maritime et celui des abysses permet-elle une diversité des récits, sinon un renouvellement ? Comment les mythes, les contes et les légendes servent-ils de terreaux aux imaginaires de la mer et de l’océan ? Reste-t-il des zones inexplorées par ce thème aussi présent que persistant dans la Fantasy ? Qu’il s’agisse d’œuvres se déroulant dans un monde où la mer est omniprésente, comme le cycle de Terremer (Earthsea) d’Ursula K. Le Guin et Les Aventuriers de la mer (The Liveship Traders) de Robin Hobb, ou certains arcs narratifs notamment dans le manga Berserk de Kentaro Miura et son terrifiant Dieu de la mer, la Fantasy semble toujours revenir au large et à ses mystères pour se réinventer et explorer à nouveau des environnements et des bestiaires qui évoluent toujours sur des bases immémoriales. En ce sens les immram ou immrama, ces récits de voyage et de navigation appartenant aux mythes celtiques, forment une base solide et renouvelable d’aventures et d’explorations tout autant que certains grands textes de la culture grecque antique mais aussi arabo-perse comme Sinbad le marin.

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