Plus sérieusement, le document est intéressant mais je suis interpellé par l'argumentaire qui le rattache à la SF.
Des procédés analogues n'existaient-ils pas au XIXe siècle au théâtre, ou même dans des lanternes magiques, sans qu'on éprouve le besoin d'évoquer l'appellation "SF" ?
Oui, comme je le disais dans le billet, cette idée est à la base un gag d'un clown anglais. L'appellation "science-fiction" est dans tous les cas bien suspecte lorsqu'il s'agit de film réalisés avant l'apparition du terme. Outre les considérations de "contextualisation" que j'avance dans le billet, il ne faut pas oublier non plus la date de réalisation qui limite les films à quelques secondes, donc à un "scénario" des plus limités quant à son contenu. On doit donc dans tous les cas juger à partir de peu.
Pour moi, l'aspect science-fictionnel est clair bien que pas forcément dans le projet. Après, science-fictionnel oui mais pas que. C'est aussi une sorte de gag - bien que là aussi, juger selon les logiques de l'époque de l'aspect comique de la chose (il ne s'agit pas de tartes à la crème) est aussi difficile : cela faisait-il rire ou fonctionnait-il comme illusion d'une machine ultra-efficace ???
Personnellement, aujourd'hui, j'avoue que si le trucage est par trop évident, l'aspect "machine incroyable" est présent mais pas l'aspect comique : ça ne me fait pas du tout rire !
Pardon d'être long, mais l'aspect comique ou comédie est assez récurrent dans les productions en général. Une telle idée chez Méliès pourrait être accompagné d'acteur qui font des pirouettes ou se tapent sur les cuisses, avec un inventeur barbu et extravagant, puis quelqu'un tomberait par accident, la machine exploserait, le type en ressortirait groggy, ou ce genre de chose. Ici, la mise en scène est très sèche, les acteurs sont des travailleurs, il n'y a que la machine et son fonctionnement étonnant qui reste, je pense, le thème principal à mettre en relation avec la révolution industrielle, l'idée de progrès, etc... donc science-fiction, plutôt oui...