Faut-il réhabiliter le Dune de David Lynch (1984) ?

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marc
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Message par marc » dim. août 09, 2009 9:58 am

orcusnf a écrit :D'ailleurs, est ce qu'il est possible de se procureur quelque part la version totale du lynch ?
Ben oui ! Sur amazon, la version Ultimate 3 DVD.
http://www.amazon.fr/Dune-Ultimate-Coff ... 153&sr=1-6

La seule version complète, c'est la mini-série de 4h30, suivi des enfants de Dune qui fait également 4h30. Mais ça manque de relief.
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Askaris
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 10:18 am

Eons a écrit :
Askaris a écrit : Connaissais-tu la version "longue" de 30 plages du soundtrack de Dune ? J'ai eu du mal à la trouver, mais c'est assez original. :D
Non, mais tu m'intéresses. :wink:
Voilà à quoi ressemblent les 2 versions :

Image

↑ L'édition originale de 1984 en 17 pistes que tout le monde connaît et qui reste disponible en import.

Image

Et la réorchestration confidentielle de 1997/2001, difficile à trouver car son distributeur avait fait faillite peu après sa sortie. Elle compte une trentaine de pistes. Elle est moins space rock, un peu plus symphonique et conforme à l'idée originale (s'inspirer de Shostakovich).

Le détail respectif des pistes des 2 versions n'est pas très parlant, mais je le donne pour mémoire :

********************************************************************************

Type material
Music Score / Soundtrack

Author(s)
Marouani , Gilbert , Soundtrack Executive Producer
Toto [band] , Composers,Writers & Performers (Music score)
[Toto Members: David Paich (Keyboards) ; Jeff Porcaro (Drums & Percussion) ; Steve Porcaro (Keyboards) ;Mike Porcaro (Electric Bass, Acoustic Bass & Percussion) ; Steve Lukather (Guitar)]
Eno , Brian & Roger , Composers...etc. (Music score : Prophecy Theme )
Lanois , Daniel , Composer...etc. (Music score : Prophecy Theme )
[Collective : The Vienna Symphony Orchestra ;Conducted By Marty Paich & Allyn Ferguson]

Title
Original Soundtrack Recording Dune.

Language
english

Label
Polygram International [M06903]

Release Date
2nd rel. : September 6, 1993 (3rd.rel. :Oct. 1, 1999) [Original Release Date: December 14, 1984]

Country
United Kingdom

Physical descr.
1 Audio CD
Run time: 41:00 min. [17 tracks]
Studios: The Villa, Sunset Sound & The Manor / Orchestra recorded at: Austrophon Studio, Vienna, Austria.

Note

[Track Listings (* contains dialog):
1. Prologue* 1:47 / 2. Main Title 1:15 / 3. Robot Fight 1:18 / 4. Leto's Theme 1:43 / 5. The Box 2:37 / 6. The Floating Fat Man (The Baron)* 1:24 / 7. Trip to Arrakis 2:35 /
8. First Attack 2:43 / 9. Prophecy Theme 4:19 / 10. Dune (Desert Theme) 5:30 / 11. Paul Meets Chani 3:04 /12. Prelude (Take my Hand) 0:59 /
13. Paul Takes the Water of Life 2:48 / 14. Big Battle 3:06 / 15. Paul Kills Feyd 1:51 / 16. Final Dream 1:25 / 17. Take my Hand 2:35 ]


********************************************************************************

Type material
Music Score / Soundtrack

Author(s)
Paich , David , Soundtrack Executive Producer
Thaxton , Ford A. , Soundtrack Executive Producer
[Composers : cf.supra]

Title
Original Motion Picture Score : Dune

Language
english

Label

Polygram International

Release Date
New extended release : New York : 1997 & 2001

Country

United States

Physical descr.

1 Audio CD
Run time: 72:51 min. [30 tracks]
Studios: The Villa, Sunset Sound & The Manor / Orchestra recorded at: Austrophon Studio, Vienna, Austria.

Note
[Track Listings (* Previously unreleased track) :
1. Prologue/Main Title (3:20) / 2. Guild Report* (0:55) / 3. House Atreides* (1:44) / 4. Paul Atreides* (2:22) / 5. Robot Fight (1:23) / 6. Leto's Theme (1:47) / 7. The Box (2:41) / 8. The Floating Fat Man (The Baron) (1:16) /
9. Departure* (1:14) / 10. The Trip to Arrakis (2:40) / 11. Sandworm Attack* (2:52) / 12. The Betrayal/Shields Down (4:31) / 13. First Attack (2:49) / 14. The Duke's Death* (2:06) / 15. Sandworm Chase* (2:39) /
16. The Fremen* (3:00) / 17. Secrets of Freman* (2:25) / 18. Paul Meets Chani (3:00) / 19. Destiny* (2:57) / 20. Riding The Sandworm* (1:27) / 21. Reunion With Gurney* (1:42) / 22. Prelude (Take My Hand) (1:02) / 23. Paul Takes the Water of Life (2:52) / 24. The Sleeper Has Awakened!* (3:24) / 25. Big Battle (3:09) / 26. Paul Kills Feyd (1:55) / 27. Final Dream (1:25) / 28. Dune (Desert Theme) (5:34) / 29. Dune Main Title -- Demo Version* (1:25) / 30. Take My Hand (2:43)]

********************************************************************************
Modifié en dernier par Askaris le dim. août 09, 2009 11:19 am, modifié 4 fois.

Askaris
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 10:25 am

marc a écrit :
orcusnf a écrit :D'ailleurs, est ce qu'il est possible de se procureur quelque part la version totale du lynch ?
Ben oui ! Sur amazon, la version Ultimate 3 DVD.
http://www.amazon.fr/Dune-Ultimate-Coff ... 153&sr=1-6

La seule version complète, c'est la mini-série de 4h30, suivi des enfants de Dune qui fait également 4h30. Mais ça manque de relief.
Je pense Marc qu'Orcusnf faisait référence à la version pré-montage qui n'était pas sortie en salles en décembre 1984 (la mythique version de 3h30 à 5h).

Lynch ayant mal vécu le montage-charcutage de Gibbs et Dino de Laurentiis, il a désavoué la version un peu plus longue diffusée à la télé (d'où la signature Alan Smithee et Judas Booth...!). Et depuis il s'est toujours refusé à cautionner un nouveau director's cut malgré l'existence éparse du matériel ici et là.

Quant aux miniséries...no comment... :mrgreen:

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orcusnf
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Message par orcusnf » dim. août 09, 2009 11:08 am

marc a écrit :
orcusnf a écrit :D'ailleurs, est ce qu'il est possible de se procureur quelque part la version totale du lynch ?
Ben oui ! Sur amazon, la version Ultimate 3 DVD.
http://www.amazon.fr/Dune-Ultimate-Coff ... 153&sr=1-6

La seule version complète, c'est la mini-série de 4h30, suivi des enfants de Dune qui fait également 4h30. Mais ça manque de relief.
ce n'est pas la version totale.
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Le_navire
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Message par Le_navire » dim. août 09, 2009 11:50 am

Pour revenir au sujet, ce que je reproche à la version de Lynch, que je n'aime pas mais que je ne trouve pas si ringarde, ce n'est pas le manque de fidélité au livre, mais le manque de fidélité à la philosophie de son auteur. Je l'ai déjà dit : remplacer la philosophie éminemment politique de Herbert par un mysticisme à deux balles, typique de Lynch, me gonfle au-delà du possible. J'aime Dune, au-delà de l'histoire, pour la richesse de ses réflexions sur le pouvoir et les responsabilités qu'il entraîne. Or, de ça, Lynch s'en fout. Ce qui l'intéresse, c'est le mysticisme des visions et la religiosité qui va avec, et ça, j'ai du mal à supporter. La où Herbert dit que le Bene Gesserit crée la religion comme instrument de conquête politique, Lynch se vautre dans la symbolique primitive. Aucun intérêt.
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Eons
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Message par Eons » dim. août 09, 2009 12:09 pm

Askaris a écrit :Le format sériel a donné naissance à quelques bijoux qui n'ont pas à rougir devant le 7° Art (Six Feet Under, Sopranos, Rome...). Mais la SF n'est visiblement pas assez porteuse pour qu'un producteur accepte de prendre le pari de s'y lancer avec un budget effets spéciaux convaincant.
Tu oublies le bijou qu'est Doctor Who ! La BBC a fait des merveilles (scénarios ET effets spéciaux) avec un budget même pas énorme.
D'aucuns devraient prendre des leçons auprès d'elle.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

Askaris
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 2:38 pm

Le_navire a écrit :Pour revenir au sujet, ce que je reproche à la version de Lynch, que je n'aime pas mais que je ne trouve pas si ringarde, ce n'est pas le manque de fidélité au livre, mais le manque de fidélité à la philosophie de son auteur. Je l'ai déjà dit : remplacer la philosophie éminemment politique de Herbert par un mysticisme à deux balles, typique de Lynch, me gonfle au-delà du possible. J'aime Dune, au-delà de l'histoire, pour la richesse de ses réflexions sur le pouvoir et les responsabilités qu'il entraîne. Or, de ça, Lynch s'en fout. Ce qui l'intéresse, c'est le mysticisme des visions et la religiosité qui va avec, et ça, j'ai du mal à supporter. La où Herbert dit que le Bene Gesserit crée la religion comme instrument de conquête politique, Lynch se vautre dans la symbolique primitive. Aucun intérêt.
Ta critique vise juste. Le plus grand reproche qu'on pourrait faire à Lynch serait d'avoir transformé le concept herbertien de l'anti-héros en une énième resucée hollywoodienne du super-héros messianique. En cela il ne fait d'une certaine manière que rabâcher le motif éculé de la Journée du Héros tirée des écrits campbelliens...

Seulement...les choses sont toujours un peu plus complexes que les apparences. Et en rééxaminant le dossier on est parfois surpris de faire certaines découvertes.

[Parenthèse]

Par exemple, en fouillant un peu on s'aperçoit que Campbell a aussi peu à voir avec la bouillie de Vogler que la cuisine d'un restaurant gastronomique avec une barquette surgelée... Voilà 30 ans qu'on nous rabâche que les théories du grand anthropologue spécialiste de mythologie comparée furent pour beaucoup de scénaristes la matrice de tout bon film de SF...Et de nous citer la "dette" particulière de Lucas et de Spielberg...blablabla...Or, toute personne qui fera l'effort de chercher les publications de Campbell et de ses élèves sait qu'il n'en est rien et que cette "caution" intellectuelle forgée a posteriori par la vanité de Lucas Ltd. ne rime à rien. Le concept de "monomythe" n'a rien à voir avec je ne sais quel "bildungsroman", "shonen" ou "quête" crypto-fantaisiste...L'industrie du cinéma a trouvé en Christopher Vogler, journaliste et auteur de "The Writer's Journey", le théoricien de sa médiocrité...Rien à voir avec Campbell...

[/Parenthèse]

On s'aperçoit ainsi que l'histoire du scenario de Dune est une longue suite de coupures, de conflits et de renoncements. Le film initialement prévu en 3 puis 2 opus s'est finalement vu réduit à un film unique au découpage déséquilibré. Je possède les 7 scenarii successifs et ce n'est pas beau à voir ! Qui plus est le résultat final s'est retrouvé amputé de 1 à 2h30 ! ce qui est proprement hallucinant ! Et je conseille aux cinéphiles de lire l'interview de Dino de Laurentiis dans Première (n°88,juillet84) où il se vantait de mener à la baguette "ses" metteurs en scène...

De telle sorte que Dune doit être étudié pour ce qu'il est : un film hémiplégique, à moitié amputé de ses scènes et caviardé par un producteur mégalomaniaque (il faut voir dans le même tonneau l'affligeant Flash Gordon dont il ne reste rien sinon la BO de Queen).

Ce diagnostique établi, que nous reste-t-il ? Des ellipses, des obscurités, des incongruités...et un style inimitable. Une ambience onirique et étrange. Des flashs, des sons, des silences, des perspectives, des apartés, des monologues, des tableaux statiques...

On peut profondément rejeter cette forme de cinéma. C'est légitime. On peut estimer que l'hermétisme et l'excentricité cultivées par Lynch font de Dune un film lunaire, contemplatif voire aboulique...Un film ou l'action et la volonté des hommes sont soumis à des contingences obscures, des liaisons indicibles, des chemins prédestinés...

Étrange film ou le jeu scénique est parasité par le réseau chtonien des voix intérieures, où les scènes se succèdent à un rythme étrange, tantôt nonchalant, tantôt saccadé et incompréhensible à force d'ellipses. À tel point qu'on peut se demander si un film plus long aurait été plus didactique...Pas sûr...Le rêve éveillé reste un rêve, et plus d'images n'aurait peut-être pas rendu plus intelligible une oeuvre qui se refuse absolument à la linéarité pleine de "raison(s)" d'une narration.

Mais cet onirisme est-il si étranger à Herbert ? Le Dune d'Herbert se réduit-il à une explication evhémériste et fonctionnaliste du religieux instrumentalisé par le politique ? Dune serait-il un de ces récits (un de plus) guidés par la volonté de "dévoiler" les "plans derrière les plans", les intérêts derrière les apparences, les manipulations derrière les gestes ?

Oui, Le_navire a mille fois raison, Dune est une sorte d'anti-utopie, voire une originale dystopie (dans l'Empereur-Dieu notamment)...Mais je ne crois pas faire insulte à la perspicacité de Le_navire en disant qu' il y a quelque chose en plus...

Dune n'a pas de héros. Les acteurs "principaux" sont des pantins promis à l'oubli ou à la réécriture de l'Histoire...tandis que les lieux eux-mêmes, qui pourraient prétendre à ce statut (le planet-opera), finissent également défigurés, ravagés et voués à l'oubli du mythe...

Dune est peut-être "insaisissable" comme le notait Dieu il y a 30 ans dans une introduction mémorable. Dune est ce vaste mouvement qui balaye l'humanité, ravage des planètes, innove et régresse, fleurit et se détériore, construit et détruit aussitôt...

Si la volonté des hommes n'a guère plus de sens que les rythmes du cosmos, si les manipulations de 90 générations de sorcières se heurtent à l'implacable hasard d'une histoire d'amour, si l'action se perd dans la confusion, où est le sens d'une telle oeuvre ? Terrible paradoxe ! Insaisissable Dune ! Mais Dieu l'a dit mieux que je ne saurais le faire :
Sous sa forme apparemment traditionnelle, l'œuvre de Herbert bouscule bien des règles du roman, de science-fiction en particulier. Plus difficile à classer qu'il y paraît d'abord, elle inquiète ou fascine par sa compacité, sa complexité, le volume des digressions, les déséquilibres trop évidents pour être innocents de la construction, l'inintérêt parfois appuyé de l'auteur pour le déroulement de l'action : ainsi, celle de Dune ne débute vraiment que bien après la centième page.

Bien que je ne puisse pas développer ici ces propositions, elle m'a paru souvent présenter les “défauts” que nos critiques cartésiens ont jugé bon d'opposer à Shakespeare et à Henry James, démesure et broderie. Comme William, Herbert paraît ne reculer devant aucune outrance ; comme James, c'est en disant à côté qu'il suggère le plus. C'est en entrecroisant et en superposant des trames relativement simples qu'il crée un “effet de moiré” stylistique. Hors de son contexte, telle citation de Dune ou de l'Étoile et le fouet peut paraître subtile ou banale ; elle rejoint le commun de la littérature. Mais sise dans son environnement, elle se dérobe soudain à l'analyse ordinaire parce qu'elle apparaît reliée à toutes les autres propositions constituant l'œuvre et indissociable d'elles ; on découvre avec effroi qu'il faudrait pour l'interpréter avec quelque sûreté établir une “concordance” comme on l'a fait pour les textes sacrés. Elle prend brusquement de l'opacité, voire de l'obscurité, indice peut-être d'une profondeur, grâce à l'accumulation ici nullement gratuite des références, des citations, des documents, des néologismes généralement dérivés de traditions existantes. D'où les incertitudes qui confinent au paradoxe : ainsi, pour prendre un exemple simple, dans Dune, l'ordre occulte féminin du Bene Gesserit a implanté dans la population de Dune, comme sur bien d'autres planètes, des prophéties fabriquées pour assurer si besoin est la sécurité de ses envoyés. Sur Dune, la prophétie se réalise : or pour l'inventer et l'implanter dans ce détail, il faudrait disposer de la prescience. Mais si le Bene Gesserit avait prévu l'avenir, il se serait bien gardé d'implanter une prophétie qui protège contre sa volonté Jessica, renégate aux yeux de l'ordre, et Paul, prescient prématuré et monstrueux du point de vue Bene Gesserit. Où la boucle s'est-elle bouclée ? Quelle puissance a manipulé le Bene Gesserit ? Est-ce l'effet du hasard ? Mais le hasard précisément n'est que le masque de la nécessité. C'est par de tels tours que Herbert introduit l'inquiétante étrangeté et qu'il contourne l'incrédulité du lecteur en lui imposant le sentiment de la différence, d'une autre époque et d'autres cultures, bien en deçà ou au-delà de l'anecdote narrée.
Terrible abîme de perplexité que celui de Dune ! Moi et mes amis l'avons surnommé "LE PARADOXE DE KLEIN", et c'est un antidote merveilleux à la volonté de tout comprendre qui anime chaque lecteur. Non, nulle omnipotence, nulle certitude dans la lecture(l'interprétation) de Dune. D'ailleurs les épigraphes ne sont-ils pas là pour nous rappeler que le sens de la lecture n'est pas toujours linéaire ? Dune est cette bibliothèque du futur écrite à plusieurs mains par la Princesse Irulan, Harq al-Harba et bien d'autres...

Dès lors une vision mystique de Dune (sous la caméra de Lynch ou le dessin de Moebius) n'est guère moins légitime, à mes yeux, qu'une autre... :)

EDIT : dernière chose, Lynch a dit regretter qu'on ne l'ait pas laissé poser la question du messianisme jusqu'au bout : de la prescience à la prédestination, en passant par toute les nuances de la précognition, de la prémonition, de l'asynchronicité, du self-fulfilling ou du self-defeating prophecy c'est toute la complexité de l'ACTION, de la TRANSCENDANCE et de la CONTINGENCE que Lynch voulait explorer. Mais le déséquilibre de son climax et l'horrible happy ending du film ont renvoyé le rêve de Lynch aux "Greatest Sci-Fi Movies Never Made"...Dès lors étudier Lynch dans Dune c'est étudier un non-finito, un projet, une idée, plus qu'un résultat tangible...
Modifié en dernier par Askaris le dim. août 09, 2009 2:55 pm, modifié 2 fois.

Askaris
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 2:44 pm

Eons a écrit :
Askaris a écrit :Le format sériel a donné naissance à quelques bijoux qui n'ont pas à rougir devant le 7° Art (Six Feet Under, Sopranos, Rome...). Mais la SF n'est visiblement pas assez porteuse pour qu'un producteur accepte de prendre le pari de s'y lancer avec un budget effets spéciaux convaincant.
Tu oublies le bijou qu'est Doctor Who ! La BBC a fait des merveilles (scénarios ET effets spéciaux) avec un budget même pas énorme.
D'aucuns devraient prendre des leçons auprès d'elle.
Je ne connais que de réputation, c'est donc à te lire une belle exception à la règle :wink:

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » dim. août 09, 2009 3:04 pm

Ah les soldats Harkonnen avec leurs casques de soudeurs!
Et les uniformes Atréides pleines de mauvais goût également.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh


Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 3:21 pm

Fabien Lyraud a écrit :Ah les soldats Harkonnen avec leurs casques de soudeurs!
Et les uniformes Atréides pleines de mauvais goût également.
L'uniforme un peu prussien (sur Caladan) et néo-colonial (sur Arrakis) des armées Atréides est une sorte de clin d'oeil impertinent et steampunk à l'oxymore temporel d'un "futur féodal"...chose qui devrait nous faire aussi sourire que les pyjamas de Star Trek ou les capes et chignons à sabre laser...de S-Fantasy :)

Quant aux combinaisons horriblement laides des Harkonnen, elles nous viennent tout droit de Schoenherr, illustrateur "officiel" et ami de Frank Herbert. Cette esthétique est sans doute liée à la thématique de la guerre chimique très à la mode dans la SF d'après-guerre.

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Eons
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Message par Eons » dim. août 09, 2009 5:45 pm

Askaris a écrit :
Eons a écrit :Tu oublies le bijou qu'est Doctor Who ! La BBC a fait des merveilles (scénarios ET effets spéciaux) avec un budget même pas énorme.
D'aucuns devraient prendre des leçons auprès d'elle.
Je ne connais que de réputation, c'est donc à te lire une belle exception à la règle :wink:
En effet. Si tu as la TNT, c'est sur France 4 :
Dimanche 09 août 17h30 – L'hystérique de l'étrange lucarne
Dimanche 09 août 18h20 – La planète du diable
Lundi 10 août 00h05 – L'hystérique de l'étrange lucarne
Lundi 10 août 00h50 – La planète du diable
Vendredi 14 août 20h35 – La planète du diable
Vendredi 14 août 21h20 – L.I.N.D.A
Vendredi 14 août 22h05 – L'école des retrouvailles
Dimanche 16 août 17h30 – La planète du diable
Dimanche 16 août 18h20 – L.I.N.D.A
Lundi 17 août 00h05 – La planète du diable
Lundi 17 août 00h50 – L.I.N.D.A
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 6:34 pm

Eons a écrit :
Askaris a écrit :
Eons a écrit :Tu oublies le bijou qu'est Doctor Who ! La BBC a fait des merveilles (scénarios ET effets spéciaux) avec un budget même pas énorme.
D'aucuns devraient prendre des leçons auprès d'elle.
Je ne connais que de réputation, c'est donc à te lire une belle exception à la règle :wink:
En effet. Si tu as la TNT, c'est sur France 4 :
Dimanche 09 août 17h30 – L'hystérique de l'étrange lucarne
Dimanche 09 août 18h20 – La planète du diable
Lundi 10 août 00h05 – L'hystérique de l'étrange lucarne
Lundi 10 août 00h50 – La planète du diable
Vendredi 14 août 20h35 – La planète du diable
Vendredi 14 août 21h20 – L.I.N.D.A
Vendredi 14 août 22h05 – L'école des retrouvailles
Dimanche 16 août 17h30 – La planète du diable
Dimanche 16 août 18h20 – L.I.N.D.A
Lundi 17 août 00h05 – La planète du diable
Lundi 17 août 00h50 – L.I.N.D.A
Ah merci je vais voir ça de ce pas :D

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Aldaran
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Message par Aldaran » dim. août 09, 2009 7:44 pm

Askaris a écrit :Les "adaptations" blockbusters de Marvel, malgré leurs évidentes lacunes, ont donné des choses qui se laissent voir même si elles ne respectent pas du tout les BD originelles.
Pas tout à fait d'accord avec toi. Plutôt qu'un non respect, je dirais un remaniement des BD originelles. Beaucoup d'éléments présents dans les BD se retrouvent dans les films, la plupart des "inventions" récentes étant là pour donner une cohérence au tout.
Mais ça se laisse voir... pour certains.

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Sand
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Message par Sand » dim. août 09, 2009 7:54 pm

lesquelles de BD originelles ?

Celles retcon-ées de multiples fois ?
Modifié en dernier par Sand le dim. août 09, 2009 7:56 pm, modifié 1 fois.

Askaris
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Message par Askaris » dim. août 09, 2009 7:55 pm

Aldaran a écrit :
Askaris a écrit :Les "adaptations" blockbusters de Marvel, malgré leurs évidentes lacunes, ont donné des choses qui se laissent voir même si elles ne respectent pas du tout les BD originelles.
Pas tout à fait d'accord avec toi. Plutôt qu'un non respect, je dirais un remaniement des BD originelles. Beaucoup d'éléments présents dans les BD se retrouvent dans les films, la plupart des "inventions" récentes étant là pour donner une cohérence au tout.
Mais ça se laisse voir... pour certains.
Le concept de "canon" est en effet beaucoup moins sensible en BD qu'ailleurs. Le cas des mangas a déjà été évoqué. Mais il faut voir aussi la facilité avec laquelle les superhéros de comics se baladent d'un univers à l'autre, brisant les règles de lieu (anachronismes) et de temps avec allégresse.

Je me demande même si historiquement la tradition des cross-over de BD n'aurait pas contaminé le cinéma via l'univers des graphistes de Disney, avant de se retrouver dans le petit écran (on n'imagine pas le délire "retconesque" d'un soap opera, ses morts soudaines et ses résurrections improbables... 8) )

Et pour rester un peu dans le sujet, devinez d'où vient le vocabulaire qui désigne le travail de KJA (séquelles, préquelles, interquelles, paraquelles, midquelles) ? Du cinéma à 2 balles pardi !!! :P

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