Alors tant qu'ils sont assumés... et de préférence annoncés, c'est ok...Lensman a écrit :Ah, moi, en tout cas, désolé, je ne me gênerai pas: ce sont les procès que je préfère !yannminh a écrit :
PS et surtout... ne me faite plus le procès d'intention...
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Prometheus... le secret
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Je m'octroie un permis permanent ! (Mais c'est sans danger (*)...)yannminh a écrit :Alors tant qu'ils sont assumés... et de préférence annoncés, c'est ok...Lensman a écrit :Ah, moi, en tout cas, désolé, je ne me gênerai pas: ce sont les procès que je préfère !yannminh a écrit :
PS et surtout... ne me faite plus le procès d'intention...
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(*) Référence à un film célèbre...
VI... toutafé... ta remarque est judicieuse...Sylvaner a écrit :Je remarque quand même que l'image en question était utilisée dans un article, et la légende était "c'est pas de la rouille, c'est un choix esthétique". Je ne suis même pas sûr que l'idée était d'interpréter la photo, et ce n'était certainement pas le design de la voiture... mais bien l'état de la carrosserie. Du coup, j'interprète la focalisation de Yann sur cet exemple anecdotique comme un procédé de 'red herring', voire de 'straw man', très utiles en dialectique pour déstabiliser et décrédibiliser l'adversaire. En même temps, l'article lui-même était une tentative de déstabilisation par la parodie des propos de Yann...Poum Poum Pouloum a écrit :Le problème est que ce genre d'argumentation est parfaitement réversible : on pourrait aussi dire que le fait que tu lui trouves des éléments signifiants non neutres est symptomatique de la tendance à la surinterprétation que l'image est sensée dénoncer.yannminh a écrit :Après, on est entré dans un débat sur le fait que l'image choisie pour dénoncer les tropismes de surinterprétation est justement chargée d'éléments signifiants non neutres,et en particulier par une métaphore faciale, et que donc elle démontre le contraire de ce qu'elle est censée dénoncé...
Mais bon, peut-être que même Yann admettra que si on peut faire l'interprétation d'une l'interprétation, c'est un peu vicieux de sur-interpréter l'interprétation d'une parodie de sur-interprétation. Bon aller, deux aspros et au dodo.
merci pour le Red Herring et le Straw man; je ne connaissais pas ces expressions. Je dois avouer que j'ai un peu de mal à saisir le sens du red herring dans le contexte actuel... par contre Straw Man, est très intéressant... http://en.wikipedia.org/wiki/Straw_man
il me semble que c'est le terme que je cherchais pour remplacer "procès d'intention"... dans le sens qu'il y a un truc récurrent dans les argumentations sur les forum, qui consiste à répondre et à argumenter avec un interlocuteur en répondant sur quelquechose qu'il n'a pas dit... j'ai envie d'appeller ça, "projeter ses épouvantails dans le discours de l'autre, et y répondre "... (c'est pour cela que je sollicite souvent un feed-back.. pour vérifier que ce que j'écris est compris dans le bon sens.. sachant que je peux ne pas être limpide, et que mon interlocuteur peut être de bonne foi)
Je viens de relire la totalité de l'enfilade, pour vérifier si je pars en live, ou si je surinterprète... ben non... l'utilisation par Eons de cette image n'est pas la même que celle qui est faite par l'auteur de l'article... et je réponds avant tout au sens donné par Eons : "En quelque sorte, la légende dit que c'est une œuvre d'art alors que le photographe n'a fait que prendre une épave abandonnée… et bêtement rouillée. Il n'y a d'art que chez le photographe, l'objet en lui-même n'est rien"
Et la je dis... ben non... l'objet en lui-même n'est pas rien... il est particulièrement chargé de sens et de métaphores... etc... etc...
Yann NooEtc...
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Il n'est chargé que ce ce qu'"on veut bien y voir. Celui qui a abandonné cette épave là ne poursuivait aucun but artistique.yannminh a écrit :Et la je dis... ben non... l'objet en lui-même n'est pas rien... il est particulièrement chargé de sens et de métaphores... etc... etc...
Pour moi, c'est une épave, point barre. Si on peut s'amuser à vouloir y voir ceci ou cela, ce n'est qu'un jeu d'observation.
Un jeu.
Que toi, hélas, tu prends au sérieux en voyant partout des volontés là où la plupart du temps il n'y en a pas.
Des photos marrantes (ou originales) dues à des situations non voulues (parfois même pas par le photographe), j'en ai des centaines sur mon DD. Dans un répertoire appelé "gags".
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
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Là excuse moi, mais le GAG, c'est justement la trnsformation d'une réalité sans intention au départ en métaphore voulue et perçue, non?Eons a écrit :Il n'est chargé que ce ce qu'"on veut bien y voir. Celui qui a abandonné cette épave là ne poursuivait aucun but artistique.yannminh a écrit :Et la je dis... ben non... l'objet en lui-même n'est pas rien... il est particulièrement chargé de sens et de métaphores... etc... etc...
Pour moi, c'est une épave, point barre. Si on peut s'amuser à vouloir y voir ceci ou cela, ce n'est qu'un jeu d'observation.
Un jeu.
Que toi, hélas, tu prends au sérieux en voyant partout des volontés là où la plupart du temps il n'y en a pas.
Des photos marrantes (ou originales) dues à des situations non voulues (parfois même pas par le photographe), j'en ai des centaines sur mon DD. Dans un répertoire appelé "gags".
La photo, ce n'est pas l'épave abandonnée sans intention, c'est la vision de cette épave qui introduit une intention.
Alors on n'interprète pas l'épave, on interprète la photo. Dans laquelle il y a une volonté.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Dans tes remarques, tu insistes sur le "non subjectif".yannminh a écrit :
Le fait que cette image contient des éléments signifiants, du signifié émotionnel est factuel. Voir même scientifique car mesurable, ça n'a rien de subjectif.
C'est un peu comme si on te montrait un gros plan de phallus masculin en érection en te disant.. attention, cette image est neutre, il serait exagéré d'y voir quelque connotation sexuelle que ce soit..
et la c'est pire, puisque ce que nous voyons est déja un artefact humain qui est chargé de dimensions informationnelles volontaires.. la métaphore faciale de la calandre automobile est exploitée depuis le début par les designer automobile . Et quand bien même, tu nieraiiscela, la configuration "naturelle" de la calandre avant génère inévitablement dans notre esprit l'image de deux yeux et une bouche qui sont immédiatement discriminés par des processus cognitifs automatiques.
http://www.livescience.com/16602-cars-human-faces.html
C'est là aussi un point qui l'a toujours semblé très problématique.
Par exemple, l"'image de gros plan de phallus masculin en érection". Y voit-on nécessairement une "connotation sexuelle", malgré l'éventuel avertissement précisant que l'image est neutre ? (je pense que tu veux dire, par connotation sexuelle", "connotation érotique"), En gros oui, si on est un humain à peu près normalement constitué, ou si on est une machine qui a été programmée par un humain, lequel lui a dit :"Quand tu vois cette forme, c'est un sexe masculin de l'espèce humaine en érection, et cette image provoque généralement ches cette espèce des associations érotiques".
Ce qui fait qu'à bien y réfléchir, l'image érotique est DEJA dans l'observateur. L'image qui a été montrée a sélectionné quelque chose qui est DEJA dans l'observateur. J'aurais donc tendance à penser que l'image n'a pas transmis une information, parce qu'elle n'est pas une information (au sens sophistiqué que je donne à l'information en principe portée par une image, j'entends). En revanche, elle a ramené au premier plan de l'attention de l'observateur quelque chose qu'il savait déjà, mais qui ne le préoccupait pas immédiatement avant de voir l'image, à savoir qu'il a un comportement d'humain sexué (ou, dans le cas de la machine, qu'elle est capable de reconnaitre le comportement d'humain sexué).
Ce qui fait que le "subjectif" me semble fondamental dans tout ce qui se passe dans l'affaire. C'est le "subjectif" de l'humain au départ. Si on prend la machine, elle est capable, grâce à l'humain qui l'a programmée, de savoir que cette image est susceptible de réveiller le "subjectif" de l'humain.
Mais, selon la manière dont je vois les choses, il n'y a pas eu de transmission d'information objective: il s'est passé quelque chose, mais pas la transmission d'une information au niveau du sens profond de l'image (j'ai tendance à penser que le "sens profond de l'image" (j'assume cette formule lourde) n'existe pas, l'image n'est qu'un "signe"; elle lance un signal à l'humain (ou à la machine programmée par l'humain).
s'il y a de l'objectivité, dans tot celan, c'est sans doute (sûrement) dans le système de transission du signal. Mais, à mon sens, PAS dans l'image elle-même.
En très gros, je dirais que l'image réveille de l'"information" déjà existante chez l'observateur, mais ne porte pas vraiment une "information" intrinsèque.
(Bon, je ne suis pas sûr que mon explication est aussi claire qu'elle pourrait l'être, mais si tu as le courage d'essayer de suivre mon raisonnement, tu me diras ce que tu en penses...)
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Inexact. Il y a des gags volontaires d'un bout à l'autre.bormandg a écrit :Là excuse moi, mais le GAG, c'est justement la trnsformation d'une réalité sans intention au départ en métaphore voulue et perçue, non?
bormandg a écrit :La photo, ce n'est pas l'épave abandonnée sans intention, c'est la vision de cette épave qui introduit une intention.
Alors on n'interprète pas l'épave, on interprète la photo. Dans laquelle il y a une volonté./quote]Au moins celle d'avoir photographié l'épave, c'est certain.Donc que le photographe y a vu quelque chose d'intéressant. Ce qui ne signifie pas que si une autre personne n'y voit, elle, qu'un détritus abandonné, elle souffre d'une carence de discernement.
Dois-je rappeler une nouvelle fois la parabole de l'éléphant et des aveugles ?
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Tu peux, mais elle est loin de s'appliquer.Eons a écrit :Inexact. Il y a des gags volontaires d'un bout à l'autre.bormandg a écrit :Là excuse moi, mais le GAG, c'est justement la trnsformation d'une réalité sans intention au départ en métaphore voulue et perçue, non?
Au moins celle d'avoir photographié l'épave, c'est certain.bormandg a écrit :La photo, ce n'est pas l'épave abandonnée sans intention, c'est la vision de cette épave qui introduit une intention.
Alors on n'interprète pas l'épave, on interprète la photo. Dans laquelle il y a une volonté.Donc que le photographe y a vu quelque chose d'intéressant. Ce qui ne signifie pas que si une autre personne n'y voit, elle, qu'un détritus abandonné, elle souffre d'une carence de discernement.
Dois-je rappeler une nouvelle fois la parabole de l'éléphant et des aveugles ?
Et la personne qui, devant la photographie, ne perçoit pas ce que le photographe a pu voir et vouloir mettre dans sa photo souffre, à tout le moins, d'une non-compréhension de l'oeuvre.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
nan nan... on est en train de parler des métaphores dans les oeuvres artistiques, en particulier dans Prometheus... et je te dis juste que leur existence un fait "objectif", pas du yann minh... tu peux te démener dans tous les sens pour en nier l'existence, tu te plantes c'est tout...Eons a écrit :Il n'est chargé que ce ce qu'"on veut bien y voir. Celui qui a abandonné cette épave là ne poursuivait aucun but artistique.yannminh a écrit :Et la je dis... ben non... l'objet en lui-même n'est pas rien... il est particulièrement chargé de sens et de métaphores... etc... etc...
Pour moi, c'est une épave, point barre. Si on peut s'amuser à vouloir y voir ceci ou cela, ce n'est qu'un jeu d'observation.
Un jeu.
Que toi, hélas, tu prends au sérieux en voyant partout des volontés là où la plupart du temps il n'y en a pas.
Des photos marrantes (ou originales) dues à des situations non voulues (parfois même pas par le photographe), j'en ai des centaines sur mon DD. Dans un répertoire appelé "gags".
et je jubile... na na nère..
Bises
Yann
Duchamp a montré avec son urinoir que tout pouvait faire oeuvre d'art, à condition que l'artiste le décide.
La réciproque est-elle vraie ? une photo qui, pour ce qu'on en sait, a peut-être été prise pour demander l'évacuation de l'épave par la gendarmerie peut elle faire oeuvre d'art ? Ou alors est-ce que l'artiste n'est pas, dans ce cas, celui qui décide d'en faire une oeuvre ?
Quant à la fameuse photo de phallus en érection, elle peut être réellement neutre - dans un manuel d'anatomie.
S.
La réciproque est-elle vraie ? une photo qui, pour ce qu'on en sait, a peut-être été prise pour demander l'évacuation de l'épave par la gendarmerie peut elle faire oeuvre d'art ? Ou alors est-ce que l'artiste n'est pas, dans ce cas, celui qui décide d'en faire une oeuvre ?
Quant à la fameuse photo de phallus en érection, elle peut être réellement neutre - dans un manuel d'anatomie.
S.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
Subjectivité n'est pas forcément synonyme de "tout est possible et interprétable dans tous les sens... " surtout si on se place, au niveau du collectif ou du culturel, où on peut déceler un certain nombre de tropismes "subjectifs" communs.. .Lensman a écrit :Dans tes remarques, tu insistes sur le "non subjectif".yannminh a écrit :
Le fait que cette image contient des éléments signifiants, du signifié émotionnel est factuel. Voir même scientifique car mesurable, ça n'a rien de subjectif.
C'est un peu comme si on te montrait un gros plan de phallus masculin en érection en te disant.. attention, cette image est neutre, il serait exagéré d'y voir quelque connotation sexuelle que ce soit..
et la c'est pire, puisque ce que nous voyons est déja un artefact humain qui est chargé de dimensions informationnelles volontaires.. la métaphore faciale de la calandre automobile est exploitée depuis le début par les designer automobile . Et quand bien même, tu nieraiiscela, la configuration "naturelle" de la calandre avant génère inévitablement dans notre esprit l'image de deux yeux et une bouche qui sont immédiatement discriminés par des processus cognitifs automatiques.
http://www.livescience.com/16602-cars-human-faces.html
C'est là aussi un point qui l'a toujours semblé très problématique.
Par exemple, l"'image de gros plan de phallus masculin en érection". Y voit-on nécessairement une "connotation sexuelle", malgré l'éventuel avertissement précisant que l'image est neutre ? (je pense que tu veux dire, par connotation sexuelle", "connotation érotique"), En gros oui, si on est un humain à peu près normalement constitué, ou si on est une machine qui a été programmée par un humain, lequel lui a dit :"Quand tu vois cette forme, c'est un sexe masculin de l'espèce humaine en érection, et cette image provoque généralement ches cette espèce des associations érotiques".
Ce qui fait qu'à bien y réfléchir, l'image érotique est DEJA dans l'observateur. L'image qui a été montrée a sélectionné quelque chose qui est DEJA dans l'observateur. J'aurais donc tendance à penser que l'image n'a pas transmis une information, parce qu'elle n'est pas une information (au sens sophistiqué que je donne à l'information en principe portée par une image, j'entends). En revanche, elle a ramené au premier plan de l'attention de l'observateur quelque chose qu'il savait déjà, mais qui ne le préoccupait pas immédiatement avant de voir l'image, à savoir qu'il a un comportement d'humain sexué (ou, dans le cas de la machine, qu'elle est capable de reconnaitre le comportement d'humain sexué).
Ce qui fait que le "subjectif" me semble fondamental dans tout ce qui se passe dans l'affaire. C'est le "subjectif" de l'humain au départ. Si on prend la machine, elle est capable, grâce à l'humain qui l'a programmée, de savoir que cette image est susceptible de réveiller le "subjectif" de l'humain.
Mais, selon la manière dont je vois les choses, il n'y a pas eu de transmission d'information objective: il s'est passé quelque chose, mais pas la transmission d'une information au niveau du sens profond de l'image (j'ai tendance à penser que le "sens profond de l'image" (j'assume cette formule lourde) n'existe pas, l'image n'est qu'un "signe"; elle lance un signal à l'humain (ou à la machine programmée par l'humain).
s'il y a de l'objectivité, dans tot celan, c'est sans doute (sûrement) dans le système de transission du signal. Mais, à mon sens, PAS dans l'image elle-même.
En très gros, je dirais que l'image réveille de l'"information" déjà existante chez l'observateur, mais ne porte pas vraiment une "information" intrinsèque.
(Bon, je ne suis pas sûr que mon explication est aussi claire qu'elle pourrait l'être, mais si tu as le courage d'essayer de suivre mon raisonnement, tu me diras ce que tu en penses...)
Oncle Joe
Au niveau individuel, quelqu'un me dit, "Je ne suis pas sensible aux métaphores et double narration dans les oeuvres d'art"... pas de problème..
La ou tout le monde semble voir une tete de poisson triste, moi je ne vois qu'une automobile rouillée... pas de problème...
Chacun est libre d'interpréter ce qu'il veut comme il veut, et heureusement...
Par contre... au niveau collectif, il existe des phénomènes informationnels dont l'existence est objective et mesurable. Le plus spectaculaire c'est la croyance en dieu par exemple.
L'existence de dieu prête plutôt a débat, mais par contre, le fait que plusieurs millions d'humains croient en l'existence d'un ou plusieurs dieux est un fait objectif mesurable.
Au niveau de l'histoire de l'art, il existe, de même, des phénomènes similaires, ou des noumènes, sinon des mèmes...

Alors reprenons en revu les faits objectifs, et c'est simple, cette image transmet une infinité d'informations, dont certaines sont relatives à la culture humaine.
C'est une photo. (c'est donc une captation/transcription d'intensités chromatiques et lumineuses déployées par projection planaire dans un processus "similaire" à celui de la vision humaine.)
Cette photo est une captation d'un artefact humain dans un paysage, à priori réalisée par un humain (sous réserve) et diffusée dans un réseau de communication humain.
Pour la plupart des humains voyant cette image, l'artefact humain décrit est une épave d'automobile.
Il y a une répartition de la rouille non uniforme sur cette automobile.
On voit distinctement la calandre avant du véhicule.
Dans la culture industrielle occidentale du vingtième siècle, les calandres avant des automobiles sont souvent structurées par les designers en analogie avec la face humaine ou animale.
Les positions symétriques des phares et du radiateur des automobiles génèrent une analogie formelle avec les visages humains et animaux qui est souvent interprétée ainsi par beaucoup d'humains.
Dans les espaces de communication de l'humanité, Il existe une profusion d'objets informationnels de type "artistique" ou non, qui exploitent cette analogie formelle.
Un certain nombre d'humains vont interpréter les éléments présents dans cette image de manière anthropomorphe et y ajouter du sens et de l'émotion.
Des groupes d'humains spécialistes de la communication, dans les domaines de la publicité, du cinéma, des arts plastiques, produisent des objets informationnels complexes diffusés à petite ou grande échelle exploitant ces jeux d'analogie formelle pour favoriser la pénétration cognitive et l'impacte émotionnel de leurs productions culturelles.
Ces techniques de traitement de l'information font parties des formations des grandes écoles spécialisées dans les domaines de la communication de masse.
Voila... libre après, à chacun d'affirmer sa subjectivité, unicité, différence...
Moi, il se trouve que j'appartiens à la caste des techniciens du traitement de l'information artistique, et je fais partie de ceux qui utilisent et exploitent ce type de dispositif informationnel. Et je ne suis pas tout seul dans ce cas de figure. Donc, que certains ici ne soient pas sensible à ce type de communication, pas de problème, mais par contre c'est une erreur de vouloir croire que, non seulement ça n'existe pas, mais qu'en plus ça ne soit pas efficace à l'échelle collective. (En publicité, l'enquête sociologique d'havas, relative au sociostyle de Cathelat au début des années 80 a montré que dans certains groupes, les personnes les plus publiphobes étaient paradoxalement les plus réceptives à un certain type de publicité de type comparatif/démonstratif explicite. (les convervateurs-positivistes) à l'opposée du groupe des jouisseurs entropiques, qui eux n'étaient pas particulièrement publiphobes, mais étaient réfractaires aux pubs trop démonstratives, et étaient plutôt réceptifs aux publicités métaphoriques, artistiques, symboliques).
Pour l'instant, je ne suis pas en train de nier la subjectivité des autres, la.. je suis paradoxalement dans la situation de devoir justifier, à la fois ma propre subjectivité (je manipule et suis receptif à ce type de dispositif) et à expliquer que le monde est vaste et compliqué, et que nier l'existence "objective" et l'efficacité "objective" de telles procédures informationnelles c'est se mettre volontairement des oeillères ... (la poutre la paille etc... )
Yann NooCollectif...
Modifié en dernier par yannminh le sam. juin 16, 2012 1:29 pm, modifié 5 fois.
Niet... elle n'est jamais neutre, la preuve, les manuels d'anatomie ont souvent été détournés pour stimuler sexuellement certains lecteurs.Sylvaner a écrit :Duchamp a montré avec son urinoir que tout pouvait faire oeuvre d'art, à condition que l'artiste le décide.
La réciproque est-elle vraie ? une photo qui, pour ce qu'on en sait, a peut-être été prise pour demander l'évacuation de l'épave par la gendarmerie peut elle faire oeuvre d'art ? Ou alors est-ce que l'artiste n'est pas, dans ce cas, celui qui décide d'en faire une oeuvre ?
Quant à la fameuse photo de phallus en érection, elle peut être réellement neutre - dans un manuel d'anatomie.
S.
Oui, pour Duchamp, mais la le débat n'est pas autour de la notion d'oeuvre d'art dont j'ai déja donné ma définition, mais de l'usage volontaire de procédés de narration métaphorique chez Ridley Scott dans Prométheus.
Dans le cadre de cette photo, elle est effectivement en train de se retrouver chargée d'une dimension informationnelle spécifique, par son auteur d'origine, par le débat que nous avons autour, le fait qu'elle ait été mise en exergue à l'origine par le site qui l'a diffusée. Par le fait que je suis un artiste et que je l'instrumentalise dans mon argumentation.
Et de toute façon, il y a pas mal d'éléments référents aux arts platiques et photographiques dans cette photo, ne serait ce que dans sa composition ou le photographe, consciemment ou non, informé ou non, a reproduit des canons informationnels archétypaux (3/4 frontal-Horizontalité)..
Après, moi, je ne suis pas en train de débattre de l'appartenance ou non d'une oeuvre au domaine de l'art ou pas. Je suis juste en train d'évoquer le fait qu'il y a des éléments de double narration métaphorique dans Prométheus qui me plaisent bien...
Yann, NooEsthète prométhéen...
Tiens, je vais moi aussi métaphoriser..
J'ai un peu l'impression d'être un architecte en train d'expliquer que certains grands batiments industriels utilisent un système de tenseurs qui permettent, en obligeant les poutres horizontales à ployer vers le haut, de pouvoir étendre de plus grande surfaces de construction, mais que souvent ces tenseurs sont invisibles car dissimulés dans la structure architecturale, et, de me retrouver confronté à des contradicteurs qui me disent : "personnellement je ne vois pas les tenseurs, donc ils n'existent pas... "
Du coup, je prends comme exemple un batiment où ils sont visibles, en l'occurence le centre pompidou... et la on me répond que Beaubourg c'est nul, que je suis parano, borné avec des oeillères et que je veux forcément avoir raison...
Ben... euh... désolé... dans Prométheus il y a des tenseurs métaphoriques qui sont carrément visibles, et installés la volontairement... de l'avis même de son nooarchitecte..
Après, le fait que, malgré ces tenseurs ultra distendus, l'édifice bouge et semble relativement bancal... pas de problème... je ne le remet pas en question... et je me pose la question du "pourquoi" l'édifice est-il conçu de façon en apparence instable ?
On me dit que c'est parce que l'architecte est nul, qu'il a vieilli, qu'en fait il a toujours été mauvais, que c'est parce que il veut tuer ses visiteurs et ses compagnons ... peut-être...
Mais je ne suis pas convaincu... d'abord, même si ça bouge, j'ai réussi à le parcourir de haut en bas, il y a une porte d'entrée et une porte de sortie, le bâitment est beau, il y a des espaces excellents.. mais... ça bouge.. avec carrément des planchers de travers, des portes qui ne mènent nul part, ou des grands trous qui nous font tomber au RDC... bizarre...
Yann NooArchitecte perplexe....
J'ai un peu l'impression d'être un architecte en train d'expliquer que certains grands batiments industriels utilisent un système de tenseurs qui permettent, en obligeant les poutres horizontales à ployer vers le haut, de pouvoir étendre de plus grande surfaces de construction, mais que souvent ces tenseurs sont invisibles car dissimulés dans la structure architecturale, et, de me retrouver confronté à des contradicteurs qui me disent : "personnellement je ne vois pas les tenseurs, donc ils n'existent pas... "
Du coup, je prends comme exemple un batiment où ils sont visibles, en l'occurence le centre pompidou... et la on me répond que Beaubourg c'est nul, que je suis parano, borné avec des oeillères et que je veux forcément avoir raison...
Ben... euh... désolé... dans Prométheus il y a des tenseurs métaphoriques qui sont carrément visibles, et installés la volontairement... de l'avis même de son nooarchitecte..
Après, le fait que, malgré ces tenseurs ultra distendus, l'édifice bouge et semble relativement bancal... pas de problème... je ne le remet pas en question... et je me pose la question du "pourquoi" l'édifice est-il conçu de façon en apparence instable ?
On me dit que c'est parce que l'architecte est nul, qu'il a vieilli, qu'en fait il a toujours été mauvais, que c'est parce que il veut tuer ses visiteurs et ses compagnons ... peut-être...
Mais je ne suis pas convaincu... d'abord, même si ça bouge, j'ai réussi à le parcourir de haut en bas, il y a une porte d'entrée et une porte de sortie, le bâitment est beau, il y a des espaces excellents.. mais... ça bouge.. avec carrément des planchers de travers, des portes qui ne mènent nul part, ou des grands trous qui nous font tomber au RDC... bizarre...
Yann NooArchitecte perplexe....
Modifié en dernier par yannminh le sam. juin 16, 2012 7:32 pm, modifié 1 fois.
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Un architecte qui a survécu à la visite du bâtiment pourri et qui pousse les autres à y pénétrer au risque de passer à travers l'absence de plancher ou de prendre une tuile non fixée aux tenseurs défaillants est soit un inconscient dangereux, soit un sadique patenté (dans le cas de notre nooarchitecte devinez lequel?) 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
edit: argh, j'ai raté l'argument de la mort qui tue : Le message c'est le medium... il était particulièrement approprié la...Lensman a écrit :
En très gros, je dirais que l'image réveille de l'"information" déjà existante chez l'observateur, mais ne porte pas vraiment une "information" intrinsèque.
(Bon, je ne suis pas sûr que mon explication est aussi claire qu'elle pourrait l'être, mais si tu as le courage d'essayer de suivre mon raisonnement, tu me diras ce que tu en penses...)
Oncle Joe
Oui... le traitement de l'information à une dimension discontinue globale non séquentielle...
c'est la fameuse spéculation de Mac Luhan sur le passage de l'age mécanique (19me siècle) à l'Age électrique (20me siècle) où la relation à l'information, de linéaire devient simultanée et globale.
Pour faire des métaphores, il y a un espace vide entre les neurones, et ils échangent des neurotransmetteurs et des champs électriques qui sont "interprétés"...
on pourrait formaliser les informations, comme des phénomènes ondulatoires plutôt que corpusculaires, dans le sens que ce qui est transmis, ce ne sont pas des objets, mais des schémas, des plans, qui sont interprétés et retraités. Pour faire des analogies, l'information ne serait pas des pixels, mais des vecteurs. Ainsi, on sait que la mémoire est "reconstruite" à chaque fois à partir de points clefs emblématiques..
de même, un film est une succession d'éléments informationnels qui vont "générer" un répertoire émotionnel, et cognitif chez le spectateur. C'est un dispositif ayant pour vocation essentielle de générer de l'émotion.
Le problème... c'est , que l'art est le plus haut niveau de traitement de l'information de l'humanité, et nous sommes, par l'intermédiaire de nos artefacts, constamment immergés dans une cosmogonie immatérielle peuplée d'une myriade de "motifs" informationnels complexes qui se perpétue et se reproduit a travers nous...
Argh.. faut que je file au 104 pour justement transférer une entité immatérielle complexe à un autre cinquantenaire geek cyberpunk spécialiste du cryptage..
Yann Noocontaminateur... organe reproductif des machines...
Modifié en dernier par yannminh le dim. juin 17, 2012 12:56 am, modifié 1 fois.