Oui c'est bien là le problème. Pas que personne ne tape sur personne, mais qu'il n'y ait aucune action. En littérature l'ennui se gère assez bien si on le talent pour le faire. Au cinéma, mettre en scène l'ennui ne produit que de... l'ennui. Et je dirais même que plus le réalisateur a du talent (comme c'est le cas pour Soderbergh), plus on fait un film chiant.Patrice a écrit :C'est dur, hein, un film sans action?
Ah non ! Pas en pire. Exactement tout pareil que toi. Le film de de Bont est une honte. Tout comme toi, j'ai souvenir d'avoir découvert la version de Wise un soir, très tard, à la télévision (je devais avoir 12 ou 13 ans), et franchement c'est un des films les plus impressionnants que j'ai vu dans le genre. Et plus tard (beaucoup plus tard), quand je l'ai revu, la magie a encore opérée. D'autant plus que j'avais cette fois l'âge de me rendre compte l'incroyable économie de moyens mise en œuvre par Robert Wise, car dans ce film, on ne voit strictement rien de fantastique. Pas un seul plan, pas un seul trucage. Tout se fait au cadre sur le plateau, et au montage. C'est du très, très grand Art. Il réussit à distiller tout au long du film une angoisse palpable, seulement grâce à des focales longues, des gros plans judicieusement utilisés et un montage au scalpel.Lensman a écrit :Pour le remake de "The Haunting", je suis de l'avis d'Eric, en pire. Le film de Wise est un de mes films préférés, celui qui m'a fait le plus peur gamin, qd je le regardais à la télé, recroquevillé d'angoisse sur la banquette familiale...
Le remake m'a inspiré un projet, celui de créer la notion de "crime contre l'art", calquée sur celle de "crime contre l'humanité". Mais avec des peines plus sévères.
Incapable de faire la même chose, de Bont a au contraire décidé de tout montrer, et de remplacer la suggestion par l'ostentation. Résultat une batterie d'effets de gonflette super vilain, là où Wise avait choisi l'élégance. Sans compter que le remake bénéficie d'une direction d'acteur lamentable, une fois de plus toute dans l'ostentation et le démonstratif.
Au final, il a prit un bijou d'une grande pureté, pour le monter sur une grosse bagouze en or bien clinquant, avec semis de brillant. C'est transformer les bijoux de la couronne en chevalière pour P.Diddy. Une honte.