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Le Guerrier silencieux (Valhalla rising)

Posté : lun. mars 29, 2010 10:28 pm
par Soslan
Film anglo-danois que je viens de voir au ciné. Comme j'ai la flemme, un petit copéi-collé Allociné pour le résumé :

"Pendant des années, One-Eye, un guerrier muet et sauvage, a été le prisonnier de Barde, un redoutable chef de clan. Grâce à l'aide d'un enfant, Are, il parvient à tuer son geôlier et ensemble ils s'échappent, s'embarquant pour un voyage au coeur des ténèbres. Au cours de leur fuite, ils montent à bord d'un bateau viking, mais le navire, pendant la traversée, se retrouve perdu dans un brouillard sans fin, qui ne va se dissiper que pour révéler une terre inconnue. Alors que ce nouveau territoire dévoile ses secrets, les Vikings affrontent un ennemi invisible et terrifiant, et One-Eye va découvrir ses véritables origines..."

Rien de bien neuf sous le soleil, me direz-vous, surtout si l'on devine que la terre inconnue n'est autre que l'Amérique. Encore que...

D'abord, autant prévenir tout de suite, c'est pas le summum de l'action trépidante. La mise en scène est plus proche d'un film d'auteur que d'un blockbuster, très lente, parlant peu (ce qui, avouez-le, est ce qui se fait de plus crédible pour décrire le monde viking). Mais cette mise en scène un peu minimaliste est justement une grande force du film, permettant une immersion complète dans cet âge reculé dépeint sous un jour bien peu héroïque.
Notons que comme l'a souligné un commentaire Allociné, One-Eye a un air de Kirk Douglas, et il me semble évident qu'il ya là une sorte d'ironie malicieuse à l'égard des classiques épiques hollywoodien.

Puisue je parle de ce commentaire, justement...il comparait ce film au très grand Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog, parallèle qui m'a crevé les yeux au visionnage : le thème de la folie missionaire au Nouveau-Monde (précisons que si One-Eye et Are sont païens, ceux qui les receuillent sont des Croisés), le motif très conradien de la remontée du fleuve (tiens, il ya les mots "au coeur des ténèbres" dans le résumé Allociné :?: ), et jusqu'à l'ambiance sublimée par une musique planante et lourde qui a furieux air de Pop Wuh.

Etr l'imaginaire dans tout ça ? J'y viens enfin. Le film a en effet un petit air de Chien du Heaume en flirtant constamment avec le fantastique. D'abord One-Eye (qui ne découvrira jamais ses origines, n'en déplaise au résumé suscité) qui semble avoir des rêves prémonitoires (ou manipulations scénaristiques ?). Puis l'enfant qui semble entendre ses pensées et les traduit (ou se les imagine ?). Voilà-t-y pas qu'on regarde One-Eye d'un oeil (si je puis dire) aussi soupçonneux que les Croisés persuadés qu'il vient des Enfers et les y emmène (ceci dit, la fin...mais chut). Et comme le veux Todorov, impossible après le générique de trancher nettement sur la présence ou non de surnaturel.

Bref, un film assez atypique et original, une curiosité à voir en ces temps de formatage cinématographique. Si jamais j'ai réussi à vous convaincre, ne trainez pas, je crois qu'il ne fera pas long feu à l'affiche.