David Calvo online

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:01 am

systar a écrit :9h23, pendant que tout le monde se réveille, je pose ma petite question. Partons encore une fois d'une citation de David:
"- Cette ville a été bâtie sur le mensonge. Nous avons pillé l’histoire, nous l’avons lessivée, recyclée, lentement, au soleil, en celluloïd. Nous avons commis des parjures, nous avons menti au monde, nous lui avons fait croire qu’une vie parfaite pouvait exister ici, c’est un mensonge et c’est toute la ville que nous avons érigée à sa gloire. L’affrontement est notre seule alternative, sur tous les plans. " (p 109 de Minuscules flocons)

David, peux-tu nous parler un peu de Los Angeles? Est-ce que cette ville a joué un rôle de révélateur pour ton idée de "pixellisation" du monde? Il y a le jeu vidéo, nous as-tu déjà dit, mais n'y a-t-il pas aussi l'univers du cinéma, univers de décors, creux, sans profondeur, qui t'a aiguillé sur la voie de cette réflexion?
C'est quoi, l'Amérique, pour toi? juste des méchants, juste des geeks un peu plus rapides que nous, nos devanciers, ou bien qqch d'autre?
non, je crois que LA c est juste une image de lignes lumineuses. je préfère cent fois seattle par exemple, dont je suis bcp plus proche. bien sûr, j ai une culture américaine, une culture fifties, ring a ding ding, tout ça, le tiki, le noir, blade runner, mike davies... je crois que ce que j adore, plus que le cinéma, qui est finalement un mythe assez light, c est le monde de la télévision, spécialement celui des late shows. j ai l idée d un livre là-dessus depuis un certain temps, pas un historique, mais bien un projet d extraction de suc, prendre le jus du late show, les chambres dans le noir, la fausse skyline, le mauvais jazz rock, les intrigues de couloirs, les conspirations cathodiques.

tout le discours sur la superficialité de LA et d hollywood me semble erroné. c est juste une ville dure, une ville de travailleurs et de losers, c est pas simple d exister là bas, tout le monde le sait. la moitié des gens vivent dans leurs voitures, et le monde du travail est atroce. c est pas une ville glamour, c est une ville dark. le monde de la nuit là-bas est ultra sordide, quand tu vois le travail d un mec comme cobrasnake, ça fait pas envie du tout ^^ alors oui, il y a le mythe, l espoir, les palmiers, les groupes de rock fabuleux (idaho), les paysages divers, les bouteilles d évian design.

mais au delà de la californie, au dela du japon, c est quoi ? numénor ?

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:09 am

Anonymous a écrit :David, que deviendrais-tu en cas de guerre mondiale entre le nord et le sud ?
Tu serais où ? Tu ferais quoi ?
je serai sûrement snipper mercenaire au grand coeur ^^
un truc de lâche quoi.

david
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Message par david » mar. juil. 17, 2007 10:11 am

ah merde chaque fois j oublie de me logger ^^

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:15 am

loggons nous mes frères - loggons nous contre le grand capital - loggons nous

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Transhumain
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Message par Transhumain » mar. juil. 17, 2007 10:15 am

Nous sommes sur un forum consacré à la science-fiction, aussi n'est-il pas inutile, il me semble, d'aborder le sujet avec toi. Serge Lehman (encore lui) écrit dans "Par-delà le vortex" : "[..] la science-fiction, ce pourrait être cela : l'expérience subjective du saisissement ou du vertige qui se produit lorsqu'on passe - au sens propre - de l'autre côté du miroir ; lorsqu'on tombe dans l'image". C'est la réification. Le réel devient métaphore de l'image devenue concrète (j'espère que je ne dis pas trop d'âneries : je n'ai pas encore lu ce texte jusqu'au bout).
Or chez toi, l'imaginaire se retourne comme un gant, puis à nouveau, et encore, jusqu'à ce que tout soit brouillé. Pas comme chez Dick, pas du tout. L'image, chez toi, n'est pas ontologiquement différente du réel (chez Dick, c'est l'impossibilité de discerner les deux qui suscite l'angoisse). On ne "tombe" pas dans l'image chez David Calvo, pas plus que l'image ne s'immisce dans le réel. Il y a le réel. Il y a l'image. Tes textes se situent dans un troisième monde, à la croisée des deux autres, et où le sense of wonder ne saurait exister. Tu n'écris donc pas de SF, si l'on s'en tient à la définition de Lehman, mais cela n'a strictement rien à voir avec les modes de narration (ceux-ci n'étant que des symptomes visibles) ou la présence d'une spéculation scientifique rationnelle. Bien sûr, ta littérature fait surgir d'abondantes réflexions, images, sensations. Minuscules Flocons, ce sont tes "Impressions de L.A.", comme Roussel avait celles d'Afrique. Mais faire surgir des significations nouvelles, des images inédites, n'est pas le propre de la SF. Tu en penses quoi ? Est-ce qu'il te semble que tes textes relèvent malgré tout de la SF ?
Fabrice (qui n'écrit pas de SF non plus, du moins dans ses romans chez L'Atalante ou au Diable) serait l'Arpenteur, donc, celui qui lie des éléments disparates, qui invente avec du réel. Toi, tu es alors le joueur de Go, le poète algorithmique, le schizo heuristique. Chez toi le réel n'est pas plus métaphore de l'imaginaire, que l'inverse. Tu as raison, en définitive, chez toi, il ne s'agit pas tant de lier, que de créer. Arpenter, oui, mais seulement des terres qui l'instant d'avant n'existaient pas. Dès lors, tes récits sont des chemins, une suite de choix, comme dans les jeux vidéo. Tu parles de littérature ambient, comme on dit de la musique, c'est cohérent, tout ça se tient. Mais est-ce seulement possible ? A moins de dénier aux mots leur sens intrinsèque, la littérature ne saurait être purement sensorielle, sensuelle, comme peut l'être la musique ("le plus profond et le plus puissante de tous les arts", pour Schopenhauer, pour qui la musique était l'expression du monde comme volonté). "Si nous n'écoutons pas la musique de Bach en parfaits et subtils connaisseurs du contrepoint et de toutes les variétés du style fugué, et devons par conséquent nous passer de la jouissance proprement artistique, nous aurons, à l'audition de sa musique, l'impression (pour le dire à la sublime manière de Goethe) d'être présents au moment même où Dieu créa le monde", écrivait Nietzsche dans Humain trop humain. Ta littérature se veut noétique, mais restera toujours la langue, forcément signifiante, y compris dans ses expressions les plus radicales (je pense à des textes comme Bing de Beckett). A moins de la condenser, de la dépasser, de l'exprimer dans un unique symbole (d'où ma question sur le Pixel). Systar nous dira qu'il ne s'agit jamais que du Verbe divin singé par le nôtre, si petit...

Pas de question particulière, mais dis-moi ce que tu en penses. Et si tu n'en penses rien, fais gaffe. Je ne sais pas si je suis clair, mais tout de même. Il se peut qu'un jour une limousine aux vitres teintées s'arrête devant chez toi, qu'un Casimir en sorte, avec des lunettes noires. Et je te laisse deviner la suite.

PS : Non, c'était pas celui-là, le Carpenter. Pas vu. Mais du nouveau, "Pro life" avec Ron Perlman qui joue un cinglé anti-IVG. Sa fille est enceinte, il entend des voix qui lui disent de sauver le bébé (la fille veut avorter, parce que soit disant un démon l'a violée). Et il s'avère que les voix n'étaient pas celle de Dieu, mais celle de l'affreux démon qui a effectivement violé la nénette. C'est marrant, mais les effets sont pourris.

PPS : Bruno, à pinces, tu es à dix minuets de ton taf, alors la ramène pas avec tes piqûres de moustiques. En plus t'as le métro à cinquante mètres de chez toi.

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Message par systar » mar. juil. 17, 2007 10:21 am

Olivier, j'ai à peu près rien panné à ton post. (C'est dire).
Et je suis à 20 minutes à pinces de mon taf.
Et j'ai mal.

Et tu sais très bien que pour analyser la littérature, je pars de présupposés athées, au moins dans la méthode de lecture. Sinon je ferais du prosélytisme, et c'est vraiment pas mon truc. Et je me casserais pas le tronc à lire des bouquins sur les métaphores pour analyser les romans de nos chers auteurs de SF.

Et je t'emmerde. Et j'ai soif, vivement la Chimay de Jeudi soir.
Modifié en dernier par systar le mar. juil. 17, 2007 10:38 am, modifié 1 fois.

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:31 am

C'est à ce moment là que nous retombons sur nos pieds:
"Il y a l'image".

C'est la descriptif d'un univers acquis (au-delà des étiquettes, ne serait-ce pas le meilleur exemple possible d'imaginaire ?), avec ces règles, ces concepts, mais toujours dans une symbolique très forte. Comme un écho de notre univers. Enfin, plus comme écho (monsieur Calvo, arrêtez-moi si je raconte une connerie) de notre culture.
Ou d'autres cultures. Mais disons de SENS (sémantique ?). Reprendre le sens, le malaxer puis le digérer pour en ressortir autre chose.

C'est peut-être aussi pour cette raison que la forme devient malléable (je crois que Epikt l'a évoqué un peu plus tôt en répondant à Sylvie Denis). Elle même est déconstruite/reconstruite pour coller au "message sensitif".

Voilà pour la paraphrase, ce qui me permet d'arriver à ma question:
N'est-ce justement pas pour cela que le jeu vidéo est intéressant ?
N'est-il pas plus sensitif, plus préhensible, qu'un livre ?
Et encore au-delà de toute ça, n'est-ce pas ici l'intérêt du travail collaboratif (des coders, des levels designers, des game designers, ...): l'assemblage de connaissances, de techniques et de cultures différentes pour fabriquer une oeuvre sensitive ?
Et les IHM ? Hein ? Les IHM ?


Voilà.
Pas de pseudonyme. Pas d'identité. Je n'existe pas.

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:48 am

c est pas bien david de te poser toi même les questions c est pas bien

systar
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Message par systar » mar. juil. 17, 2007 10:48 am

Alors, David, la fameuse question sur la post-modernité, maintenant.

Je repars de la remarque d'Olivier sur le fait que ton livre avait une parenté avec la post-modernité d'un Pynchon, par exemple. (par exemple sur son blog, ou dans le numéro 42 de Galaxies, la meilleure revue de SF, celle qui fait pas des razzies).
Alors: c'est quoi, pour toi, écrire un livre post-moderne?
Est-ce que tu écris en ayant conscience (voire en revendiquant) d'appartenir à une veine dite "post-moderne"?

Et puis, tant qu'à faire, c'est quoi ou qui tes livres/auteurs préférés en roman, en poésie, en philo (mainstream + SF), et pourquoi? (voilà, avec ça, t'as de quoi t'occuper jusqu'à ce soir ^^)

david
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Message par david » mar. juil. 17, 2007 10:53 am

Anonymous a écrit :c est pas bien david de te poser toi même les questions c est pas bien
ah ah ^^
ca me rappelle l'époque où je postais moi même les réactions à mes Bd sur le net avec des faux pseudo (oh, ça va hein, on l a tous fait.... non ?)

Katioucha
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Message par Katioucha » mar. juil. 17, 2007 10:55 am

mais au delà de la californie, au dela du japon, c est quoi ? numénor ?
Oh que c'est beau !

Invité

Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:55 am

Quelques questions bateaux:

1) Quelles sont les premiers romans que tu as lus? S.F, Fantastique, Fantasy, Club des Cinq, SAS, Coin Coin Contre Les Cinq Voiture Garés en Double File Qui Font Chier Parce Qu'Elles Ne Respectent Pas Le Code De La Route, Et Ca, C'est Pas Bien...? Et comment en es-tu venu à la S.F?

2) Pourquoi et quand as-tu commencé à écrire? As-tu commencé immédiatement par les littératures de genre (ah, c'est dégueulasse, y a plein de robots, de privés déprimés, de fantômes en mal de sensations fortes, de barbare au grand coeur et aux muscles saillants (so exciting))?

3) Quels sont les auteurs, tous genres confondus, qui t'influencent ou t'excitent l'orteil (ben quoi?)?

4) Travailles-tu en musique? Si oui, quels sont tes groupes préférés? Si non, quels sont tes groupes préférés?

5) Que dis-tu à tous ces gens qui te taxent de connard élitiste qui ne pense qu'à ça?

Voilà, fini.

Je peux retourner laver les toilettes, et, par extension, les merdes qui ensemble forment ce qu'on appelle plus communément l'Humanité.

L'autre,
coin coin.

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 10:59 am

david a écrit :(oh, ça va hein, on l a tous fait.... non ?)
On ne fait pas tous des bédés.

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 11:00 am

Anonymous a écrit :Que dis-tu à tous ces gens qui te taxent de connard élitiste qui ne pense qu'à ça?.
si david calvo était un connard elitste il ne serait pas venue chez actusf, mais chez les cafard du bout de la rue

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Message par Invité » mar. juil. 17, 2007 11:16 am

Anonymous a écrit :
Anonymous a écrit :Que dis-tu à tous ces gens qui te taxent de connard élitiste qui ne pense qu'à ça?.
si david calvo était un connard elitste il ne serait pas venue chez actusf, mais chez les cafard du bout de la rue
J'entends bien, et suis même d'accord avec toi.

Cela dit, davidcalvo écrit des choses étranges, expérimentales, difficiles.

Je pense qu'il est tout à fait probable qu'on l'ait traîté de connard élitiste (qui ne pense qu'à ça).

Je ne pense pas pour autant qu'il l'est.

L'autre,
coin coin.

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