Messac est absolument majeur. Comme auteur, d'abord. Je crois que Quinzinzinzili vient d'être réédité et si les lecteurs qui fréquentent ce forum ne doivent retenir qu'une chose des échanges en cours, c'est ce conseil : achetez ce livre et lisez-le (en vous souvenant qu'il a été écrit en 1936). C'est un des classiques perdus de la SFF, un roman vraiment magnifique qui anticipe de dix ans Barjavel et le ringardise en même temps.
J'ai lu très récemment ce roman et j'en suis encore tout retourné. il y a une modernité dans le propos qui est tout simplement admirable. Evidemment qu'il faut le lire et le faire lire ! Sa réédition, c'est aux éditions
L'arbre vengeur. Qu'on se le dise !
Il avait tout sauf, peut-être la bonne orientation politique puisque je crois qu'il était anarchiste (et partisan d'un enseignement militant mais sur cet aspect de sa vie, je ne connais presque rien et préfère me taire).
Oui.
Mais je ne comprends pas pourquoi cette orientation politique n'est pas la "bonne". En fait,
Messac semble avoir été un personnage en marge des systèmes (bourgeois, universitaire...), militant effectivement pour l'éducation populaire (je crois savoir qu'il a collaboré pendant un temps à l'UP de Toulouse). Loin de moi l'idée de le réduire uniquement à une "couleur" politique mais quand même, il y a une tournure d'esprit qui me semble constituer un terrain favorable.
Evidemment, c'était aussi un personnage curieux, ouvert à la recherche scientifique, un franc-tireur à une époque où seules les
humanités primaient dans l'enseignement (est-ce que cela a vraiment changé ?), un professeur ès-lettres capable d'écrire un pamphlet contre le latin (alors qu'il l'enseignait). Ses articles (
Les romans de l'homme-singe viennent d'être réédités) sont effectivement passionnants et laissent entrevoir le rôle de précurseur qu'il aurait pu jouer.