Serge Lehman répond à vos questions

Serge Lehman répond à vos questions sur le forum de mardi 23 au jeudi soir 25 octobre 2007.

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orcusnf
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Message par orcusnf » mer. oct. 24, 2007 10:17 am

Lem a écrit :
Eric a écrit :Pour en revenir à Faust, le troisième tome va, il me semble, nécessiter plus de travail que les deux premiers, non ?
Et sinon, est-ce que tu dirais que Faust, est du cyberpunk ?
Le tome 3, je vais surtout lui donner l'épaisseur que j'ai dû sacrifier à l'époque pour cause de date-limite explosée (cent mille signes en une nuit ; "l'horreur ! l'horreur").

Et, non, je n'ai jamais vu Faust comme du cyberpunk et ça m'a toujours surpris qu'on range la série dans cette case. La théorie de l'informatique est un domaine qui me reste presque totalement inconnu et je n'ai été un punk que quarante-sept secondes, en 1979, le temps de bousiller ma première guitare électrique.
tu sais que william gibson ne sait même pas écrire un mail...alors toi aussi, tu peux être un cyberpunk !!

Sinon question ultrasérieuse, j'ai acheté un vieux fna ya 2 semaines, wonderland je crois, pour 1,50€. C'est une arnaque ou ton bouquin est vraiment bien ?

:lol:
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Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 10:18 am

Qu'est-ce que c'est que cette histoire de réchauffement planétaire ? On est à peine mi-octobre et il fait glacial. La journée démarre néanmoins de façon typique. Pendant que ma fille émerge devant son bol de Nesquik, je lui fais réviser son vocabulaire d'allemand ; elle l'a appris hier soir en trois minutes montre en main, en jetant à peine un coup d'œil à son cahier de cours (je me demande si elle n'a pas une mémoire eidétique). Elle a choisi de faire allemand en plus de l'anglais pour sa rentrée en sixième parce que, depuis l'été dernier et sous l'influence d'une cousine un peu plus âgée, elle est devenue – prévisiblement – fan de Tokyo Hotel. J'ai de gros doutes, parfois, sur la portée de l'éducation esthétique que je lui donne mais, bon, on arrive encore à hurler et gesticuler comme des idiots autour du point d'eau familial : Sonic Youth, Leftfield, NiN et Soul Coughing. Et la voilà qui s'en va dans la nuit non-réchauffée, cartable au dos. Le tour de Corinne vient ensuite ; aujourd'hui, elle reste sur Paris (Corinne est, la plupart du temps, par monts et par vaux sur toute la moitié nord de la France). Ça n'a rien de rationnel mais j'aime savoir que ma femme n'est pas loin, que si j'en ai envie, il me suffit de prendre le métro pour aller déjeuner avec elle à midi. Ça n'arrivera pas, cependant. J'ai du travail par-dessus la tête et cette conversation à entretenir. Qu'ai-je lu, hier soir, avant de m'endormir ? Quelques pages des Langues du Paradis de Maurice Olender (Points Seuil / Essais n° 294), un livre intéressant mais qui peine à décoller. Il est 1030, j'essaie de retarder le moment de la première cigarette. Si je ne m'étais pas claqué, à Cahors, la semaine dernière, j'irais courir un peu au Jardin des Plantes ce qui me permettrait de rester smoke-free jusqu'à midi au moins. Mais cette diversion m'est refusée et du coup je bois du thé. Sur France-Culture, un peu plus tôt, émission peu passionnante sur les débuts de la télévision en couleurs en 1967. Une anecdote amusante, quand même : pour souligner l'importance politique de l'événement, des officiels étaient présents sur le plateau de la deuxième chaîne le jour du passage à la quadrichromie ; mais comme ils étaient tous vêtus de gris et de noir, on n'a pratiquement pas vu de différence à l'écran ; Robert Sheckley aurait apprécié le gag.)

Salut, les gens du deuxième jour.
Soleil vert a écrit :Est ce à dire que la SF serait une littérature qui se priverait d'une partie de ses moyens d'expression (en tant que littérature) au moment même ou elle se constitue ?
Oui. Je replace ici un fragment d'Orson Scott Card que j'ai déjà cité dans "Par-delà le vortex" : " C’est l’une des grandes différences entre les lecteurs de SF et les autres, [explique Card dans un essai à l’usage des écrivains débutants]. Quand ils sont confrontés à une image linguistique inhabituelle, les deux groupes se demandent ce que l’auteur essaie de dire. Mais les lecteurs de SF s’attendent à ce que le terme soit interprété de façon littérale, qu’il désigne une partie concrète du monde où se déroule l’histoire. Les lecteurs non-SF, eux, perçoivent le terme comme une pure métaphore, l’expression d’une attitude nouvelle ou d’une redescription d’un élément connu du monde connu. Quand un auteur de SF écrit : “Elle marchait à pas lourds, mécaniques, vers la porte”, il est fort possible que le personnage possède des jambes artificielles, alors que pour l’auteur de littérature générale, ce sera une façon de caractériser sa façon de marcher, rien de plus. "
J'ai l'intuition que ce statut différentiel de la métaphore est l'une des raisons pour lesquelles la science-fiction (comme texte) ne passe pas auprès des lecteurs de littérature générale, souvent : le regard ne porte pas au bon endroit. En ce sens, la SF (qui est bien "de la littérature" pour répondre à une question posée plus haut) est aussi une "antilittérature". Récemment encore, il m'est arrivé d'employer l'expression : antimatière littéraire mais elle est trop facile à entendre sur le plan des valeurs.
Soleil vert a écrit :En disant que Borgès transforme cette métaphore en objet matériel, un linguiste dirait qu'on coupe le signifiant de son signifié, autrement dit on perd la signification première. N'est ce point là que réside la beauté des artefacts dans la science-fiction ? Des objets monstrueux, inaccessibles au sens ?
Oui. Le monstrueux, l'énorme, l'obscur, l'inachevé (qui est l'autre nom de l'infini), c'est toute l'esthétique du Sublime opposée à celle du Beau et il est tentant de voir dans cette opposition un modèle explication pour l'opposition SF / littérature. Mais quelle est la signification première de "bibliothèque infinie" ? De quelle signifié est-ce le signifiant ? C'est toute la question. (Et sur les métaphores du continuum informatique : il faut que j'y réfléchisse.)

Kibu > Dans une autre novella, "Superscience", j'ai écrit ça : "Jack Coolidge se demandait soudain comment son amour d'enfance pour les cartes, dont le pouvoir magique l'avait guidé dans les archives de Gotham, avait pu le pousser à rêver d'un monde où il n'y aurait plus rien à cartographier." Il me semble que dans le monde d'aujourd'hui, une énigme durable est une utopie. La proposition inverse fonctionne aussi. En d'autres termes : tout ça n'est pas très clair etc.

Alcor > Hello. Je ne suis pas un inconditionnel de Ballard (je trouve, pour rester dans mon petit tropisme théorique, que dans certains textes, on sent trop la métaphore – dans Salut l'Amérique, par exemple) mais IGH, L'île de béton, Vermillion Sands et Les chasseurs de Vénus sont de purs chefs d'œuvre.

Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 10:22 am

orcusnf > une arnaque à un euro cinquante ??? A ce prix-là, même un Max-André Rayjan est bien !

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Eric
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Message par Eric » mer. oct. 24, 2007 10:51 am

Tiens, d'ailleurs, vu que Wonderland est franchement collateral de FAUST, est-ce que tu compte l'intégrer dans ta réécriture, ou en tout cas le recycler ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 11:04 am

Eric a écrit :Tiens, d'ailleurs, vu que Wonderland est franchement collateral de FAUST, est-ce que tu compte l'intégrer dans ta réécriture, ou en tout cas le recycler ?
Wonderland pose un problème éditorial. Au départ, je voulais l'insérer dans l'omnibus Faust 1 à paraître chez l'Atalante, donc, omnibus qui comprendra les trois premiers volumes de la série retouchés. Mais après la retouche (qui implique une extension de "Tonnerre lointain") et si on ajoute Wonderland, le volume devient carrément gigantesque. Comme il n'est pas question de le couper en deux, on peut aussi envisager de déplacer Tonnerre lointain dans le volume 2 mais du coup, ça laisse beaucoup moins de place à L'age de chrome qui sera imposant, lui aussi. Et puis, j'aime quand même l'idée que les lecteurs qui ont acheté les trois Faust puisse lire le 4 sans se poser la question "je rachète ou pas ?" Donc, le plus probable, c'est que je ferai, un jour, un recueil de novellas inédites sur le monde des Ombres (j'en ai quelques unes en chantier) et que j'y insérerai Wonderland.
Tout ça est ridiculement compliqué.

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » mer. oct. 24, 2007 11:19 am

Tu disais dans une tribune dans SF mag que la sf ambitieuse ne pouvait exister s'il n'y avait pas de SF populaire à coté. Tu y présentais le genre comme un réservoir d'idées dans lequel puisent allégrement les auteurs. Et souvent les auteurs populaires mettent en avant une nouvelle idée qui sera exploité plus tard génialement par un auteur plus ambitieux.
Est ce que tu défend toujours cette conception ?
Est ce que tu pense que le déclin du pan populaire de la SF risque de porter préjudice au genre ?
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Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 11:41 am

Fabien Lyraud > Mon aversion actuelle pour le micmac éditorial est inversement proportionnelle au temps et à l'énergie que j'ai investis sur cet aspect des choses dans les années 90. Par "SF populaire" (si j'ai vraiment employé cette expression), je voulais dire : SF labellisée, directement publiée en poche. Car je ne crois pas, je n'ai jamais cru que la SF soit "populaire" en tant que genre, contrairement au polar ou au roman sentimental ; au contraire, elle a toujours été la littérature d'une certaine élite (cf les données sociologiques qui, depuis soixante ans, vont toutes dans le même sens).
Ce que j'essayais d'exprimer, je crois, c'est que la SF"labellisée, la SF des collections, joue un rôle d'avant-garde inconsciente pour la littérature : on y teste des idées, des formulations, des systèmes narratifs, des objets nouveaux. Quand ces items sont au point, il y a toujours un auteur assez doué/malin pour s'arracher au ghetto et exporter la nouveauté vers l'extérieur (Vonnegut, Ballard, Volodine, Houellebecq).
La SF labellisée continue d'exister, même si le grand format en première édition est devenu quasi-systématique. Donc, ce principe reste valide a priori. On peut faire l'hypothèse que le temps ante-transfert vers la littgen sera plus court à l'avenir et que les auteurs capables de traverser la membrane – dans un sens ou dans l'autre – seront plus nombreux.

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orcusnf
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Message par orcusnf » mer. oct. 24, 2007 12:16 pm

Lem a écrit : Car je ne crois pas, je n'ai jamais cru que la SF soit "populaire" en tant que genre, contrairement au polar ou au roman sentimental ; au contraire, elle a toujours été la littérature d'une certaine élite (cf les données sociologiques qui, depuis soixante ans, vont toutes dans le même sens)
Doit on en déduire que tu penses comme gérard klein, c'est à dire que la sf illustrerait une certaine lutte de classe, qu'elle serait le média d'une moyenne bourgeoisie qui y trouve le pouvoir qu'elle n'arrive pas à obtenir dans la vie réelle ?
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Eric
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Message par Eric » mer. oct. 24, 2007 12:24 pm

Je relis tes posts, et n'y a-t-il pas comme une certaine ambivalence dans le fait que tu déplores les étiquettes de genre et ton acharnement à tenter cerner les limites de la SF ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » mer. oct. 24, 2007 12:28 pm

Mais les lecteurs de SF s’attendent à ce que le terme soit interprété de façon littérale, qu’il désigne une partie concrète du monde où se déroule l’histoire.
Tes propos confirment ce que je pense depuis longtemps.
Pour lire de la SF il faut vouloir croire. Or dans notre société le vouloir croire est bridé par un devoir ne pas croire. Et apprécier la SF (mais c'est vrai pour les autres litératures de l'imaginaire) résulte d'un combat intérieur dans lequel le vouloir croire prend le dessus.
Est ce que tu adhères à ce que je viens de dire ?
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Erion
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Message par Erion » mer. oct. 24, 2007 12:40 pm

Salut Lem,

La SF littéraire est en retrait actuellement (qu'elle soit française ou anglo-saxonne) alors que le genre SF populaire (cinéma, séries télé) se porte à merveille, à l'inverse la fantasy littéraire se porte bien alors qu'elle n'envahit pas les écrans (quelques films à gros budget, mais pas de série télé de fantasy). Comment expliques-tu ce phénomène ?

- les auteurs de SF n'arriveraient plus à susciter la curiosité des lecteurs ?

- les éditeurs ne font pas l'effort nécessaire pour promouvoir le genre ?

- un mix de l'un et de l'autre ?

(Tout sauf l'explication que la Sf serait passée de mode, ou toute autre interprétation pseudopsychosociologique. L'intérêt pour le genre est toujours intact, j'en ai des preuves à chaque fois que je fais cours.)

Olivier PAQUET

Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 1:02 pm

orcusnf > La théorie sociologique de Klein fonctionne bien mais il me semble qu'elle s'applique surtout aux USA, où la petite et moyenne bourgeoisie dont la prospérité est assise sur le pouvoir technoscientifique possède une existence publique et une claire conscience d'elle-même depuis le début du XXème siècle (sa grande figure symbolique, Thomas Edison, a d'ailleurs été plusieurs fois recyclé comme héros de science-fiction et c'est encore le cas aujourd'hui pour Nicolas Tesla, qui est une sorte d'Edison mutant).
La France est, certes, elle aussi, terre de prodige pour la technoscience mais à la différence des USA, la classe sociale correspondante n'a pas réalisé son automythification dans la littérature. A un moment, j'ai même fait l'hypothèse qu'elle avait été délibérément frappée d'ostracisme par le monde littéraire (après la guerre de 14, quand la technoscience a été décrétée incompatible avec la littérature, sauf dans le champ très étroit du roman pour enfant). Ça pourrait expliquer pourquoi nous n'avons, ici, aucun équivalent de Clarke, Benford ou Vinge, aucun grand scientifique qui soit également un auteur de science-fiction de premier plan.
Encore plus fascinant est l'analyse de ce qui est advenu à l'Edison français, je veux dire Charles Cros : inventeur, poète et homme de lettres maudit, il dirigea brièvement, à la fin du XIXème siècle, "la Revue du Monde Nouveau" où il publia quelques nouvelles de SF (dont une au moins est mémorable : Une romance interastrale) ainsi qu'une poignée de récits fantastiques signés Villiers de l'Isle-Adam (qui recycla lui-même la figure d'Edison dans L'Eve future) ; Cros fut aussi l'ami de Camille Flammarion. Mais en fin de compte, s'il a survécu dans l'histoire des lettres françaises, c'est comme admiration d'Alfred Jarry et, plus tard, des Surréalistes.
Ce que je retire de tout ça, c'est que la 'pataphysique, le Surréalisme et, peut-être, après la deuxième guerre mondiale, l'Oulipo, forment l'un des axes stratégiques de la science-fiction française ; cf le rôle décisif de la triade Vian-Queneau-Le Lyonnais dans la mise en place du système éditorial à partir de 1950. Il y a bien eu de la techonologie et de la science dans la SFF, mais presque toujours sous le registre de l'humour, de l'étrange et de l'absurde. En fin de compte, les scientifiques n'ont jamais pris le pouvoir sauf ceux qui étaient aussi des hommes de lettres (et quand ils l'ont pris, c'était d'abord en tant qu'hommes de lettres). On peut le déplorer. Moi, je trouve ça à la fois touchant et glamour. Très français, en somme.

Eric > Un peu d'ambivalence, certainement, mais rien d'excessif. Je ne déplore pas les étiquettes, je rappelle juste que leur raison d'être est commerciale et qu'il ne faut pas leur demander ce qu'elles ne peuvent pas donner (du sens). Et si je cherche à isoler le principe actif de la science-fiction par-delà les étiquettes, en mettant en regard les auteurs labellisés avec les outsiders (Borgès, Kafka, Daumal, etc.), ce n'est pas par souci de puriste mais, au contraire, pour élargir les représentations de ce-que-nous-aimons-et-qui-est-vraiment-la-science-fiction.

Lem

Message par Lem » mer. oct. 24, 2007 1:08 pm

Fabien Lyraud a écrit : Pour lire de la SF il faut vouloir croire. Or dans notre société le vouloir croire est bridé par un devoir ne pas croire. Et apprécier la SF (mais c'est vrai pour les autres litératures de l'imaginaire) résulte d'un combat intérieur dans lequel le vouloir croire prend le dessus.
Est ce que tu adhères à ce que je viens de dire ?
"tu vois ? toutes ces choses auxquelles tu as dû renoncer en sortant de l'enfance, les monstres, les dieux, les immortels, l'outre-espace, l'éternité – toutes ces merveilles qui ne sont plus aujourd'hui que des métaphores de l'enfance justement –, elles gardent quand même une certaine substance, une certaine réalité. Il reste quelque chose."

(Les égocentrés adorent se citer eux-mêmes.)

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Eric
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Message par Eric » mer. oct. 24, 2007 1:08 pm

Les étiquettes sont un tout petit peu plus que commerciale. C'est toi qui disait hier qu'il était intéressant de lire un livre en changeant son optique (HardSF, Fantastiques, etc...), car les attendus du lecteurs ne sont pas les mêmes.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Leeming
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EF Russell / Ecriture

Message par Leeming » mer. oct. 24, 2007 1:18 pm

Bonjour Lem,

Je viens de lire votre interview sur actusf et suis très heureux de vous voir citer Eric Frank Russell. Je trouve que son talent est injustement oublié du monde de l'édition actuel.

Dans votre rapport à l'écriture, vous vous dites plus instinctif et plus libre aujourd'hui et moins dans l'utilisation de modèles de l'art d'écrire.

La tentation est pourtant grande pour un auteur débutant de chercher appui sur des méthodes d'écriture.

Dans quelle mesure votre nouveau (autre) rapport à l'écriture n'est-il pas conditionné par l'étape précédente de modélisation qui aujourd'hui serait totalement intériorisée (modèle de compétence).

Conseilleriez-vous à l'auteur débutant, dans un premier temps, un apprentissage de l'écriture, et lequel ? Quel a été votre propre parcours d'apprentissage dans l'art d'écrire ?

Pour finir, même si les comparaisons ne servent qu'à stimuler l'égo, vous êtes pour moi un créateur de mondes et je ne retrouve cette puissance de suggestion visuelle que chez D Simmons et A Esbasch ... je suis donc très heureux de pouvoir vous lire à nouveau.

Leeming

Verrouillé

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